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- IrulanHabitué du forum
Merci beaucoup pour ton message qui fait sens pour moi. Effectivement, c'est ce que j'entends par grammaire inductive, bien que ce ne soit pas exactement ce qui est attendu par certains inspecteurs/formateurs, qui souhaiteraient qu'on suive une procédure précise à chaque leçon (que je résume grossièrement : 1) corpus - 2) leçon réalisée par les élèves eux-mêmes à partir du corpus, puis vérifiée et complétée grâce à des leçons de manuel - 3) quelques exercices basés sur la "manipulation". Tout cela si possible en îlots et de façon différenciée). En formation, j'avais "appris" que nous ne devions pas prendre plus de deux heures par notion, et qu'il ne fallait enseigner qu'une notion à la fois : la première leçon du TDL est donc d'entrée hors-jeu. Je me souviens d'ailleurs de la tête de mon tuteur qui trouvait la leçon très bien faite, mais exigeait que je revoie ma copie car ce n'est pas ainsi qu'il fallait faire.
La leçon du professeur, activité préliminaire ou non, et la "batterie" d'exercices sont mal vus.
De plus, je ne parviens pas du tout à intégrer mes leçons dans une "séquence", ça n'a pas de sens pour moi, et j'ai remarqué que je faisais moins de grammaire de cette manière. Ne pas faire de séquence est également mal vu, et j'ai l'impression d'être à contre-courant. Bon ça va, je réussis à nager quand même .
Je suis d'accord avec l'idée d'une certaine souplesse selon la notion enseignée, la classe... on ne peut suivre une routine toute faite sans se poser de questions.
La leçon du professeur, activité préliminaire ou non, et la "batterie" d'exercices sont mal vus.
De plus, je ne parviens pas du tout à intégrer mes leçons dans une "séquence", ça n'a pas de sens pour moi, et j'ai remarqué que je faisais moins de grammaire de cette manière. Ne pas faire de séquence est également mal vu, et j'ai l'impression d'être à contre-courant. Bon ça va, je réussis à nager quand même .
Je suis d'accord avec l'idée d'une certaine souplesse selon la notion enseignée, la classe... on ne peut suivre une routine toute faite sans se poser de questions.
- MitcindyNiveau 10
ce qui a fonctionné avec moi à l'époque en tant qu'élève (leçon apprise par cœur + nombreux exercices progressifs) n'est peut-être pas ce qui est à faire.
C'est pourtant ce que je fais et ça fonctionne bien avec mes élèves. Les pédagogies "l'élève doit découvrir par lui-même" font perdre un temps fou et sont pénibles à mettre en place. Je n'utilise cette méthode que très rarement et mes élèves ne s'en plaignent pas.
C'est pourtant ce que je fais et ça fonctionne bien avec mes élèves. Les pédagogies "l'élève doit découvrir par lui-même" font perdre un temps fou et sont pénibles à mettre en place. Je n'utilise cette méthode que très rarement et mes élèves ne s'en plaignent pas.
- SaltaojosHabitué du forum
Cette année, j'ai fait une progression de langue (basée sur celle du TDL en grosse partie) isolée de ma progression littéraire, et l'inspecteur me l'a un peu reproché alors que je n'ai jamais autant fait de langue avec mes classes que cette année. Encore mieux, ils comprennent et "aiment ça" même en 3e (!!), mais pour l'inspecteur la grammaire doit être plus proche de la littérature et doit faire sens et permettre aux élèves d'écrire... oui, certes. Je vais continuer comme je le fais, ça fonctionne très bien.
L'an prochain je vais juste tenter plus d'ateliers et de leçons à manipuler, et étaler les grandes notions sur des périodes par unités.
Pour la leçon en elle-même : c'est un polycopié, à trous ou non (dans ce cas on remplit ensemble ou ils font à l'aide de leur manuel), un quizz type QCM à faire chez soi en complément pour vérifier la compréhension, et ensuite des exercices. Parfois beaucoup, parfois peu. Les derniers exercices sont toujours des réécritures, parfois assez longues.
Soit la notion est difficile et nous la faisons en classe à grand renfort d'exemples simples, soit ils lisent chez eux et remplissent leur QCM pour le lendemain. Ils savent ainsi dire ce qui leur a posé problème un peu plus précisément que "j'ai rien compris".
Petits contrôles de langue sur 5, 10 ou 15 régulièrement : ils savent qu'il faut s'entraîner, et s'en sortent relativement bien - mieux que les années où la langue était accolée à une séquence de littérature.
Les notions vues ressortent en questions lors des DS de littérature, et sont évidemment utiles pour les rédactions.
L'inspecteur n'a rien dit de spécial à tout cela, il a pourtant eu ma progression sous les yeux et n'a rien trouvé de mieux à dire que "quand même, la langue doit aller dans la séquence" (je ne fais pas de séquences, ça l'a chagriné). Je ne sais donc pas si c'est trop ou pas assez, si l'ordre des notions est bon, si..... bref.
L'an prochain je vais juste tenter plus d'ateliers et de leçons à manipuler, et étaler les grandes notions sur des périodes par unités.
Pour la leçon en elle-même : c'est un polycopié, à trous ou non (dans ce cas on remplit ensemble ou ils font à l'aide de leur manuel), un quizz type QCM à faire chez soi en complément pour vérifier la compréhension, et ensuite des exercices. Parfois beaucoup, parfois peu. Les derniers exercices sont toujours des réécritures, parfois assez longues.
Soit la notion est difficile et nous la faisons en classe à grand renfort d'exemples simples, soit ils lisent chez eux et remplissent leur QCM pour le lendemain. Ils savent ainsi dire ce qui leur a posé problème un peu plus précisément que "j'ai rien compris".
Petits contrôles de langue sur 5, 10 ou 15 régulièrement : ils savent qu'il faut s'entraîner, et s'en sortent relativement bien - mieux que les années où la langue était accolée à une séquence de littérature.
Les notions vues ressortent en questions lors des DS de littérature, et sont évidemment utiles pour les rédactions.
L'inspecteur n'a rien dit de spécial à tout cela, il a pourtant eu ma progression sous les yeux et n'a rien trouvé de mieux à dire que "quand même, la langue doit aller dans la séquence" (je ne fais pas de séquences, ça l'a chagriné). Je ne sais donc pas si c'est trop ou pas assez, si l'ordre des notions est bon, si..... bref.
- ThalieGrand sage
Dans mon académie si on ne fait pas une progression de langue à part on est écrabouilleré sur l'autel des nouveaux programmes
- *Ombre*Grand sage
Dans la mienne, nous avons longtemps été fustigés si nous ne travaillions pas en séquences. Maintenant, nous sommes fustigés si nous n'avons pas de progression grammaticale propre et d'heures dédiées à la langue.
Conclusion : Mieux vaut penser par soi-même si on ne veut pas se changer en girouette.
Conclusion : Mieux vaut penser par soi-même si on ne veut pas se changer en girouette.
- IrulanHabitué du forum
Oh, ben ça a changé alors ! Tant mieux (mais pour combien de temps ?).
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Ad augusta per angusta.
- *Ombre*Grand sage
C'est en tout cas ce qui ressort de la réunion qui a suivi l'inspection de ma collègue. Elle a été inspectée par cette dame qui porte le nom d'une héroïne hugolienne. Je ne sais pas si c'est la même pour ton secteur - en tout cas c'est aussi elle qui a inspecté une nôtre connaissance commune. Et bref, cette dame a insisté sur la grammaire, reconnaissant pudiquement que, ces dernières année, on avait connu quelques errements en la matière. (Quand on est IPR de Lettres, on a le sens de l'euphémisme.)
Donc oui, ça a changé... jusqu'au prochain changement.
Donc oui, ça a changé... jusqu'au prochain changement.
- SaltaojosHabitué du forum
Et oui bien sûr il faut penser par soi-même, c'est bien la seule chose qui nous sauve encore ! Et c'est grâce aux endroits comme ce forum ou les groupes FB de profs de Lettres que j'assume bien mieux mes choix qu'en tout début de carrière face aux IPR
- AsarteLilithBon génie
En formation sur le sujet, j'ai effectivement entendu qu'il fallait séparer, quand il y a 5 ans mon inspectrice était vent debout contre. Je veux le faire depuis mon entrée dans le métier.....je ne vais plus me priver l'an prochain !
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- CochonouNiveau 9
Bonjour à tous,
Ces changements de posture de la part de ceux qui donnent les ordres ont fini par affecter profondément ma confiance dans l'institution. Au début, je croyais sincèrement que les changements préconisés - ou plutôt imposés, avec une certaine dureté parfois - étaient l'expression d'un progrès dans la réflexion pédagogique et les pratiques d'enseignement... jusqu'au jour où, après un tour complet de manège, j'ai entendu le contraire de ce que l'on m'avait assené auparavant. J'en ai déduit que les changements que l'on nous demandait de faire n'étaient pas nécessairement l'expression d'un progrès mais peut-être tout simplement un effet de mode.
En fait, ce qui me gêne le plus, ce ne sont pas les changements que l'on nous impose. Que l'on fasse ou non des séquences, que l'on étudie tel siècle dans telle classe, je m'en moque un peu. Ce qui me gêne le plus - et cela me gêne profondément - c'est la façon dont sont traités les collègues qui, pour une raison ou une autre, que ce soit par ignorance de la mode, par conviction personnelle, ou par envie, ne suivent pas la mode du moment et qui ont pourtant de bons résultats dans leurs classes. Ces collègues sont souvent maltraités de façon injuste, et cela affecte aussi ma confiance dans l'institution.
Ces changements de posture de la part de ceux qui donnent les ordres ont fini par affecter profondément ma confiance dans l'institution. Au début, je croyais sincèrement que les changements préconisés - ou plutôt imposés, avec une certaine dureté parfois - étaient l'expression d'un progrès dans la réflexion pédagogique et les pratiques d'enseignement... jusqu'au jour où, après un tour complet de manège, j'ai entendu le contraire de ce que l'on m'avait assené auparavant. J'en ai déduit que les changements que l'on nous demandait de faire n'étaient pas nécessairement l'expression d'un progrès mais peut-être tout simplement un effet de mode.
En fait, ce qui me gêne le plus, ce ne sont pas les changements que l'on nous impose. Que l'on fasse ou non des séquences, que l'on étudie tel siècle dans telle classe, je m'en moque un peu. Ce qui me gêne le plus - et cela me gêne profondément - c'est la façon dont sont traités les collègues qui, pour une raison ou une autre, que ce soit par ignorance de la mode, par conviction personnelle, ou par envie, ne suivent pas la mode du moment et qui ont pourtant de bons résultats dans leurs classes. Ces collègues sont souvent maltraités de façon injuste, et cela affecte aussi ma confiance dans l'institution.
- InvitéInvité
L'avantage, c'est qu'à chaque volte-face, on peut rétorquer par un argument d'autorité : "Je fais ainsi sur les recommandations de Mme Untel".
Pour être parfaitement exact, il ne faudra pas oublier de préciser la date, parce que Mme Untel a pu varier.
Pour être parfaitement exact, il ne faudra pas oublier de préciser la date, parce que Mme Untel a pu varier.
- NLM76Grand Maître
En tout cas, ce qui ennuyeux quand la grammaire revient à la mode, c'est en général la grammaire délirante : déplacements de compléments et autres joyeusetés du même acabit, du genre "négation totale ou partielle".*Ombre* a écrit:C'est en tout cas ce qui ressort de la réunion qui a suivi l'inspection de ma collègue. Elle a été inspectée par cette dame qui porte le nom d'une héroïne hugolienne. Je ne sais pas si c'est la même pour ton secteur - en tout cas c'est aussi elle qui a inspecté une nôtre connaissance commune. Et bref, cette dame a insisté sur la grammaire, reconnaissant pudiquement que, ces dernières année, on avait connu quelques errements en la matière. (Quand on est IPR de Lettres, on a le sens de l'euphémisme.)
Donc oui, ça a changé... jusqu'au prochain changement.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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