Droits et devoirs pendant arrêt de travail

Bonjour,

Je serai bientôt en congé maternité et ne reprendrai les cours que début janvier.
Je me demande dans quelle mesure je peux être sollicitée sur ce temps d'arrêt :
- dois-je fournir une progression annuelle voire des cours préparés au/à la collègue qui me remplacera?
- mon établissement ou le rectorat peuvent-ils attendre de moi que je réponde à d'éventuelles sollicitations sur ces quatre mois?
- suis-je tenue de consulter ma messagerie académique et/ou mon ENT?

Après une fin d'année particulièrement éprouvante et une nouvelle année qui s'annonce très dense (plusieurs HSA, classes de cycles terminal uniquement), je souhaite profiter le plus possible de mon congé maternité pour ce à quoi il est prévu : m'occuper de mon enfant et (accessoirement) de ma santé.

Merci!

Ton remplaçant gérera.
Il faut juste bien remplir ton cahier de textes avant de partir en congé maternité, ça l’aidera.

Bonjour Louiseetcie (et félicitations)

Jenny a tout dit, même me permettra de reprendre précisément chacune de tes interrogations, en gras dans le corps de ton message :

Louiseetcie a écrit:Bonjour,

Je serai bientôt en congé maternité et ne reprendrai les cours que début janvier.
Je me demande dans quelle mesure je peux être sollicitée sur ce temps d'arrêt :
-> dans aucune mesure

- dois-je fournir une progression annuelle voire des cours préparés au/à la collègue qui me remplacera?
-> non, iel verra ce qui reste à faire en consultant ton cahier de textes et les programmes officiels s'iel ne les connait pas. Iel peut aussi consulter un cahier d'un•e bon•ne élève

- mon établissement ou le rectorat peuvent-ils attendre de moi que je réponde à d'éventuelles sollicitations sur ces quatre mois?
-> non de leur côté. Et tu n'as pas à répondre. Ce serait des sollicitations illégales.

- suis-je tenue de consulter ma messagerie académique et/ou mon ENT?
-> non plus. Ceci dit la messagerie académique de temps en temps, pour les histoires vote pour les élus au CA, de ppcr, de mutation ou les élections professionnelles, ça peut être utile. Mais ce n'est pas une obligation.

Après une fin d'année particulièrement éprouvante et une nouvelle année qui s'annonce très dense (plusieurs HSA, classes de cycles terminal uniquement), je souhaite profiter le plus possible de mon congé maternité pour ce à quoi il est prévu : m'occuper de mon enfant et (accessoirement) de ma santé.
-> je pense que ta santé n'est pas secondaire, même pour ton enfant d'ailleurs, mais pour toi en premier lieu.

Bonnes vacances à toi, et bon congé maternité le moment venu

Merci!  

Louiseetcie a écrit:
- dois-je fournir une progression annuelle voire des cours préparés au/à la collègue qui me remplacera?

Et puis quoi encore?
En arrêt, tu ne travailles pas. Ton remplaçant gèrera, c'est son travail.

- mon établissement ou le rectorat peuvent-ils attendre de moi que je réponde à d'éventuelles sollicitations sur ces quatre mois?

Non. Tu peux lire tes mails de temps en temps si tu le souhaites, mais tu n'as aucune obligation à le faire.

- suis-je tenue de consulter ma messagerie académique et/ou mon ENT?

Non.

Je me permets une remarque en passant qui n’est en aucun cas dirigée contre toi Louiseetcie mais je suis vraiment effarée de lire régulièrement des messages concernant nos obligations (ou plutôt supposées telles) pendant un arrêt quel qu’il soit (maladie, congé maternité, parental…) : nous ne sommes pas corvéables à merci ! D’où vient donc cette idée que ce serait à l’agent d’organiser les activités durant son absence?!
Profite du temps avec ton bébé, tu en auras besoin pour te reposer, le voir grandir!

Louiseetcie a écrit:Bonjour,

Je serai bientôt en congé maternité et ne reprendrai les cours que début janvier.
Je me demande dans quelle mesure je peux être sollicitée sur ce temps d'arrêt :
- dois-je fournir une progression annuelle voire des cours préparés au/à la collègue qui me remplacera?
- mon établissement ou le rectorat peuvent-ils attendre de moi que je réponde à d'éventuelles sollicitations sur ces quatre mois?
- suis-je tenue de consulter ma messagerie académique et/ou mon ENT?

Après une fin d'année particulièrement éprouvante et une nouvelle année qui s'annonce très dense (plusieurs HSA, classes de cycles terminal uniquement), je souhaite profiter le plus possible de mon congé maternité pour ce à quoi il est prévu : m'occuper de mon enfant et (accessoirement) de ma santé.

Merci!  

Si tu as des choses toutes prêtes, ça ne coûte rien de les partager. Ton remplaçant appréciera. Autrement, pas la peine de t'embêter. C'est une faveur que tu lui fais, pas une obligation.
Cela dit, l'avantage d'un congé maternité, du point de vue du remplaçant, c'est que c'est prévisible et qu'on a le temps de construire sa propre progression. Présente tout ce que tu proposes comme des options, pas comme des consignes à suivre. Il t'en saura gré.

Pour ce qui est de la progression annuelle, je te conseillerai tout de même d'y penser un peu et d'en discuter avec le remplaçant. En reprenant en janvier, c'est toi qui seras en position de remplaçante. Je crois que tu apprécieras de savoir ce qui aura été fait pendant ton absence. Et si tu définis au moins les grandes lignes, tu peux influencer ce que tu vas avoir à enseigner à ton retour. Si tu ne le fais pas pour le remplaçant, fais-le pour toi. Y consacrer une après-midi de discussion avec lui n'est pas un mauvais investissement. Tu auras l'esprit plus dégagé pour profiter de ton bébé jusqu'au bout de ton congé.

Le collègue en charge de la suppléance n'est pas subordonné au collègue titulaire du poste dont il assure la suppléance.

Tangleding a écrit:Le collègue en charge de la suppléance n'est pas subordonné au collègue titulaire du poste dont il assure la suppléance.

La seule obligation, c'est de dire ce qui a été fait via le cahier de textes.

Tangleding a écrit:Le collègue en charge de la suppléance n'est pas subordonné au collègue titulaire du poste dont il assure la suppléance.

Tout à fait. Et il est bon de le rappeler. Quoi qu'on lui fournisse, il fera bien à sa guise.

Il est bon aussi de se coordonner un minimum pour éviter les gaffes et les récriminations des élèves, si on le peut. C'est juste de l'intérêt bien compris, pas une obligation. J'ai eu à faire beaucoup de remplacements, j'ai toujours travaillé dans l'urgence. Se mettre dans les pas du titulaire peut être avantageux ou non selon les circonstances.

doubledecker a écrit:Je me permets une remarque en passant qui n’est en aucun cas dirigée contre toi Louiseetcie mais je suis vraiment effarée de lire régulièrement des messages concernant nos obligations (ou plutôt supposées telles) pendant un arrêt quel qu’il soit (maladie, congé maternité, parental…) : nous ne sommes pas corvéables à merci ! D’où vient donc cette idée que ce serait à l’agent d’organiser les activités durant son absence?!
Profite du temps avec ton bébé, tu en auras besoin pour te reposer, le voir grandir!

Pendant les groupes de travail sur le projet local d'évaluation et le contrôle continu, une collègue a suggéré que les professeurs en arrêt-maladie envoient des sujets de devoir pour que les élèves aient assez de notes chaque trimestre...Voilà où nous en.sommes.

Caspar a écrit:

doubledecker a écrit:Je me permets une remarque en passant qui n’est en aucun cas dirigée contre toi Louiseetcie mais je suis vraiment effarée de lire régulièrement des messages concernant nos obligations (ou plutôt supposées telles) pendant un arrêt quel qu’il soit (maladie, congé maternité, parental…) : nous ne sommes pas corvéables à merci ! D’où vient donc cette idée que ce serait à l’agent d’organiser les activités durant son absence?!
Profite du temps avec ton bébé, tu en auras besoin pour te reposer, le voir grandir!

Pendant les groupes de travail sur le projet local d'évaluation et le contrôle continu, une collègue a suggéré que les professeurs en arrêt-maladie envoient des sujets de devoir pour que les élèves aient assez de notes chaque trimestre...Voilà où nous en.sommes.

Merveilleux.

Mais qui corrigera ? Le prof en arrêt ?

Clecle78 a écrit:Mais qui corrigera ? Le prof en arrêt ?

Je lui ai répondu assez sèchement (j'avais été désigné rapporteur du groupe). En général je dis aux gens que s'ils étaient dans le coma ils ne se poseraient pas la question.

Je propose que ce soit les parents. C'est pour eux que l'on fait ce genre de propositions stupides.

Dans mon collège un représentant des parents est intervenu au dernier CA en réaction au fait que l'équipe n'a finalement pas maintenu le devoir commun 4e. Sachant qu'une classe de 4e n'a pas eu de français pendant un trimestre. Et une autre pendant un mois. Et donc ce parent d'élève si j'ai bien compris te regrettait l'annulation de ce devoir commun par l'équipe et pensait qu'un devoir de ce type pouvait compenser la perte d'un trimestre de cours.

Ça m'a légèrement agacé.

En plus les devoirs communs ne sont en rien une obligation et les élèves survivront très bien sans.

Oui c'était un choix de l'équipe pour préparer progressivement au brevet. Mais ça ne peut avoir un intérêt que quand les élèves ont eu des cours.

Cela ne relève d'ailleurs pas des prérogatives du CA. Ce qui peut relever de ses prérogatives c'est la banalisation d'une demi journée de cours pour la passation le cas échéant.

Ce qui me fascine c'est la confusion entre l'outil évaluatif et la transmission des savoirs et savoir-faire. Ce qui me laisse penser qu'on ne parle pas assez des enjeux didactiques aux parents. Il s'agit ici de parents cultivés/ CSP+ etc. Et leur demande est de bonne foi. Complètement à côté de la plaque mais de bonne foi.

Caspar a écrit:

doubledecker a écrit:Je me permets une remarque en passant qui n’est en aucun cas dirigée contre toi Louiseetcie mais je suis vraiment effarée de lire régulièrement des messages concernant nos obligations (ou plutôt supposées telles) pendant un arrêt quel qu’il soit (maladie, congé maternité, parental…) : nous ne sommes pas corvéables à merci ! D’où vient donc cette idée que ce serait à l’agent d’organiser les activités durant son absence?!
Profite du temps avec ton bébé, tu en auras besoin pour te reposer, le voir grandir!

Pendant les groupes de travail sur le projet local d'évaluation et le contrôle continu, une collègue a suggéré que les professeurs en arrêt-maladie envoient des sujets de devoir pour que les élèves aient assez de notes chaque trimestre...Voilà où nous en.sommes.

Ah oui quand même... Certains collègues sont vraiment stupéfiants.

Si tu es bientôt en congés, cela veut dire que tu ne fais pas la rentrée ? Donc, à part connaître son futur emploi du temps, fournir les documents nécessaires au secrétariat, informer de la naissance du bébé (au secrétariat pour la mise à jour de ton profil au Rectorat) et aux collègues pour d'éventuels cadeaux de naissance tu fais ce que tu veux. Ce n'est pas un arrêt maladie, donc tu peux bien sortir quand et où tu veux, partir à l'autre bout de la France....

Un devoir commun ne saurait compenser un trimestre de cours.

En revanche, non seulement il n'est pas normal qu'une classe n'ait pas eu de cours de français pendant un trimestre et une autre pendant un mois, mais des solutions auraient dû être trouvées.

Une année, une collègue a été mise en arrêt maladie dès après un bac blanc. L'administration nous a demandé de corriger ses copies. Nous avons refusé et finalement un accord a été trouvé : certains ont accepté et ont été payés en heures supplémentaires.

Les élèves privés de cours ont au moins pu récupérer des copies corrigées. Cela ne rattrape pas les cours manqués mais a permis de limiter quelque peu les dégâts.

Je pense que si personne n'avait accepté ces heures supplémentaires, un remplaçant aurait été trouvé. Si personne ne réclame, rien ne se passe.

Cela dit, pour en revenir à l'interrogation initiale : tous ces soucis de remplacements ne concernent pas l'enseignant absent. Un congé de maternité, ce n'est ni une faveur, ni un luxe.

Pour avoir été dans la même situation que toi @louiseetcie (début de congé maternité fin Août), j'ai simplement discuté avec ma remplaçante par téléphone avant la rentrée de Septembre puis, nous avons échangé quelques mails pour nous mettre d'accord sur des éléments de progression afin de faciliter le passage de relai à mon retour. La grossesse était compliquée et après ces brefs échanges limités au strict nécessaire, j'ai fait une rupture totale avec le travail. Le retour n'a pas été évident car je pense que ma remplaçante aurait voulu que je dialogue davantage avec elle, lui donne des cours et une date de retour qui a été reculée à plusieurs reprises pour des raisons médicales. Aussi ai-je eu le droit à quelques crasses : heures supplémentaires, changement d'EDT à sa convenance, crédit photocopies épuisé le jour de mon retour, cahier de textes et appréciations des bulletins du deuxième trimestre non remplis mais cela m'a complètement indifférée. Mon bébé était en bonne santé et moi également. J'ai rempli les appréciations d'élèves que je ne connaissais pas en prenant appui sur les notes sans jugement de valeur avec des encouragements, eu droit à des photocopies complémentaires, consulté des classeurs d'élèves et tout s'est très bien passé avec mes classes. Comme c'est la collègue qui avait pris en charge les deux premiers trimestres, c'est moi qui me suis trouvée dans la position de la remplaçante et j'ai apprécié terminer cette année scolaire dont je garde un bon souvenir. Il y a quelques années j'ai appris que la collègue qui m'avait remplacée était enceinte. Je pense qu'elle a dû envisager les choses sous un autre angle. Ou pas. Mais quelle importance ? Pour moi, l'essentiel était de limiter les séquelles d'une grossesse difficile et de pouvoir reprendre ma vie professionnelle. Plus tard, j'ai rencontré des problèmes de santé qui m'ont contrainte à un arrêt relativement long durant lequel j'ai été remplacée par une collègue très gentille avec qui j'ai noué une belle relation. Chaque situation est différente mais il est important de bien avoir à l'esprit qu'un congé de maternité n'a rien d'un arrêt de convenance personnelle. Aussi, je te souhaite que tout se passe au mieux durant cette période !

@crac : et oui. On a multiplié les motions et courriers, conjoints aux élus des personnels et des parents, sans réussir à les convaincre de se rassembler sous les fenêtres du rectorat. J'ai un peu tiqué en entendant le ministre prétendre que les problèmes de recrutement pour la rentrée concerneront seulement les LV et la techno.

Bon, on s'écarte du sujet.

Merci à toutes et tous de vos retours, nombreux et utiles!

Louiseetcie a écrit:Bonjour,

Je serai bientôt en congé maternité et ne reprendrai les cours que début janvier.
Je me demande dans quelle mesure je peux être sollicitée sur ce temps d'arrêt :
- dois-je fournir une progression annuelle voire des cours préparés au/à la collègue qui me remplacera?
- mon établissement ou le rectorat peuvent-ils attendre de moi que je réponde à d'éventuelles sollicitations sur ces quatre mois?
- suis-je tenue de consulter ma messagerie académique et/ou mon ENT?

Après une fin d'année particulièrement éprouvante et une nouvelle année qui s'annonce très dense (plusieurs HSA, classes de cycles terminal uniquement), je souhaite profiter le plus possible de mon congé maternité pour ce à quoi il est prévu : m'occuper de mon enfant et (accessoirement) de ma santé.

Merci!  

En réponse à tes questions : non, non et non.
Bon congé !!

Provence a écrit:

Louiseetcie a écrit:
- dois-je fournir une progression annuelle voire des cours préparés au/à la collègue qui me remplacera?

Et puis quoi encore?
En arrêt, tu ne travailles pas. Ton remplaçant gèrera, c'est son travail.

Tu vas rire : comme chaque année, l'un des établissements d'enseignement supérieur pour lequel je bosse m'a demandé d'effectuer les heures que je fais chaque année depuis 10 ans en début d'année (de la réappropriation chronologique). J'ai répondu que comme j'étais en congé maternité, soit on décalait les heures, soit il faudrait trouver quelqu'un d'autre. Réponse de l'établissement : ok, on trouve un remplaçant, par contre vous pourriez pas lui fournir votre cours et le powerpoint qui va avec ?
Comment vous dire les gars...

Hallucinant...

Elaïna a écrit:
Tu vas rire : comme chaque année, l'un des établissements d'enseignement supérieur pour lequel je bosse m'a demandé d'effectuer les heures que je fais chaque année depuis 10 ans en début d'année (de la réappropriation chronologique). J'ai répondu que comme j'étais en congé maternité, soit on décalait les heures, soit il faudrait trouver quelqu'un d'autre. Réponse de l'établissement : ok, on trouve un remplaçant, par contre vous pourriez pas lui fournir votre cours et le powerpoint qui va avec ?
Comment vous dire les gars...

Tout d'abord, félicitations aux parents ou futurs nouveaux parents de ce sujet !


Pour rejoindre ton témoignage, Elaïna, l'exemple de ce qui est arrivé à une collègue cette année (rentrée 2022).
Cette collègue était professeur et responsable d'une formation particulière dans mon établissement. En 2021-22 lL'administration (les CDE) et la Région lui ont tellement pourri la vie, se sont tellement moqués d'elle qu'en 2022 elle a demandé sa mutation (alors qu'elle adorait son boulot, ses élèves, ses collègues...) et elle l'a obtenu dans un lycée pro pas trop éloigné (pas de chance pour nos chefs). Elle avait juste accepté de reprendre la coordination de la formation.
Son poste n'a pas été pourvu, personne pour effectuer la formation.
Finalement les chefs ont réussi à dégotter deux contractuelles n'ayant jamais enseigné, totalement à la ramasse et qui pensaient qu'en prenant le poste on leur fournirait les cours !
Le chef a inondé ma collègue de mails et de coups de téléphone (y compris le weekend) lui enjoignant de fournir ses cours, progression et programmation !
Finalement ma collègue a déboulé dans son bureau pour mettre les choses au clair et lui expliquer que s'il continuait elle porterait plainte pour harcèlement en lui rappelant le ton de ses messages et appels. Point final.