- MalicouNiveau 8
Salut à tous !
Dans la séquence sur les textes antiques, j'aimerais travailler sur le mythe d'Oedipe.
L'année dernière, de manière imprévue, j'avais raconté l'histoire à mes élèves et ils avaient beaucoup apprécié.
Je me demandais si je pourrais faire un texte dessus mais je ne trouve rien dans les manuels. J'ai vu qu'il existait un roman de jeunesse 'Oedipe le Maudit" mais je ne connais absolument pas (et je n'aurais pas le temps de le lire pour ma séquence avec laquelle je débute l'année).
Bref quelqu'un a-t-il déjà travaillé dessus pour me donner des pistes?
Merci !
Dans la séquence sur les textes antiques, j'aimerais travailler sur le mythe d'Oedipe.
L'année dernière, de manière imprévue, j'avais raconté l'histoire à mes élèves et ils avaient beaucoup apprécié.
Je me demandais si je pourrais faire un texte dessus mais je ne trouve rien dans les manuels. J'ai vu qu'il existait un roman de jeunesse 'Oedipe le Maudit" mais je ne connais absolument pas (et je n'aurais pas le temps de le lire pour ma séquence avec laquelle je débute l'année).
Bref quelqu'un a-t-il déjà travaillé dessus pour me donner des pistes?
Merci !
- cannelle21Grand Maître
Malicou a écrit:Salut à tous !
Dans la séquence sur les textes antiques, j'aimerais travailler sur le mythe d'Oedipe.
L'année dernière, de manière imprévue, j'avais raconté l'histoire à mes élèves et ils avaient beaucoup apprécié.
Je me demandais si je pourrais faire un texte dessus mais je ne trouve rien dans les manuels. J'ai vu qu'il existait un roman de jeunesse 'Oedipe le Maudit" mais je ne connais absolument pas (et je n'aurais pas le temps de le lire pour ma séquence avec laquelle je débute l'année).
Bref quelqu'un a-t-il déjà travaillé dessus pour me donner des pistes?
Merci !
La collection Histoires noires de la mythologie chez Nathan est une véritable mine. Pour Oedipe le maudit, Il s'agit d'un roman de littérature jeunesse d'un bon niveau, dont l'intérêt tient moins au style (un peu pauvre) qu'à l'histoire.
Quand j'ai des sixièmes, je les fais travailler sur différents ouvrages de la collection, et ensuite chacun passe en exposés.
- Ariane
- Thésée
- Orphée
- Jason
- Prométhée
- Hector
- Achille
- Romulus et Rémus
J'ai acheté Oedipe pour nos séries l'année dernière.
_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- zinzinuleNiveau 8
Sinon pour une simple découverte (ou pour les élèves plus en difficulté et les allophones), tu as le magnifique album sur l'histoire d'Oedipe par Yvan Pommaux. Il existe aussi en petit format (beaucoup moins cher que le grand). Toute la série est du plus grand intérêt pour les 6è, qui se jettent dessus au CDI.
Autre lecture pour CM1-6è : Oedipe Schlac Schlac (un petit roman jeunesse très léger où les enfants d'une classe essaient de mettre l'histoire d'Oedipe en pièce de théâtre).
Autre lecture pour CM1-6è : Oedipe Schlac Schlac (un petit roman jeunesse très léger où les enfants d'une classe essaient de mettre l'histoire d'Oedipe en pièce de théâtre).
- melaniguizHabitué du forum
Je donne toujours des exposés à faire sur les mythes, Œdipe en fait partie. Le livre dont tu parles est très bien en LC. Une collègue le fait lire, dans la même collection j'ai fait lire Ariane contre le Minotaure et l'an dernier Medee la magicienne, en accompagnant un peu la lecture pour certains, mais c'est une collection qui plait beaucoup.
- MalicouNiveau 8
Je regarderai si tous ces livres sont disponibles au CDI. Je passerai sûrement par un exposé mais j'aurais bien aimé faire une lecture analytique (par exemple Oedipe contre le Sphinx).
Merci pour vos réponses !
Merci pour vos réponses !
- cannelle21Grand Maître
Pour la lecture analytique, le texte ne s'y prête pas.
Avec mes troisièmes, je fais cet extrait d'Euripide, mais c'est un peu hard pour des sixièmes :
LE MESSAGER DU PALAIS. — Pour vous l’apprendre d’un mot, elle est morte, Jocaste, notre reine vénérée !
LE CHŒUR. — L’infortunée ! Comment cela est-il arrivé ?
LE MESSAGER DU PALAIS. — Elle s’est donné la mort. De ce qui s’est passé, le plus horrible vous est épargné ; vos yeux n’ont point vu. Cependant, autant que ma mémoire saura le retracer, apprenez le supplice de la malheureuse. Folle d’horreur, elle avait traversé le vestibule et couru jusqu’à sa chambre en s’arrachant les cheveux par poignées. Elle entre, repousse violemment les vantaux derrière elle ; elle appelle Laïos, son défunt époux ; elle se remémore le passé, cette semence dont il devait périr et qui la ferait mère d’une progéniture souillée. L’infortunée gémissait sur ce lit où elle avait conçu tour à tour un mari de son mari et des enfants de son enfant. Comment elle est morte, je ne le sais pas au juste, car Œdipe se précipitait en hurlant et ce n’est plus elle, dès lors, c’est lui dont le désespoir a captivé nos regards. Il court çà et là, nous demande une épée ; il veut savoir où il trouvera sa femme, ou plutôt, hélas ! Sa mère, sa mère qui le porta, et qu’il a fécondée ! Au milieu de ses fureurs, quelque dieu sans doute la lui découvre, car aucun de nous n’intervint. Poussant des cris effrayants, et comme si quelqu’un le guidait, il s’élance vers la porte, il en pousse les battants. Il fait irruption dans la chambre, et nous aperçûmes sa femme pendue à une écharpe dont le nœud lui serrait la gorge. A cette vue, avec des rugissements horribles, le malheureux prince défait le nœud, et le cadavre s’affaisse. C’était affreux à voir, mais ce qui suivit nous terrifia. Œdipe arrache les épingles dorées qui ornaient le vêtement de la morte, il les porte à ses paupières, il en frappe les globes de ses yeux. Et il crie que ses yeux ne verront plus sa misère et ne verront plus son crime et que la nuit leur dérobera ceux qu’ils n’auraient jamais dû voir, et qu’ils ne reconnaitront plus ceux qu’il ne veut plus reconnaitre. Tout en exhalant ces plaintes, il soulevait ses paupières et frappait, frappait sans relâche ... Le sang jailli des prunelles coulait sur son menton ; cela ne sortait pas goutte à goutte, non, mais ruisselait en pluie noire, en grêle de caillots sanguinolents. Et c’est leur œuvre à tous les deux qui éclate, non le malheur d’un seul, mais les maux emmêlés des époux ! Leur ancienne prospérité, à bon droit l’appelait-on prospérité. Aujourd’hui, affliction, égarement, mort, honte, de tous les maux qui ont un nom, pas un ne manque à l’appel.
LE CORYPHEE- En ce moment, le malheureux jouit-il d’un instant de trêve ?
LE MESSAGER DU PALAIS- Il crie qu’on lui ouvre les portes, qu’on montre à tous les enfants de Cadmos le parricide, le fils qui… bref, des horreurs que je n’ose répéter. Il dit qu’il va se bannir lui-même, qu’il ne veut plus demeurer entre ces murs, maudit par sa propre malédiction. Mais il a grand besoin d’un soutien et d’un guide, car son malheur passe les forces humaines. Il va t’en rendre témoin à ton tour. La grande porte s’ouvre. Ce que tu vas voir attendrirait le cœur le mieux endurci par la haine.
LE CORYPHEE- Ô passion terrible à voir, la plus terrible que j’ai rencontrée sur ma route ! Malheureux, quelle folie s’est saisie de toi ? Quel est ce dieu qui te piétine et qui t’écrase sous des maux accumulés ?
ŒDIPE- Ah !...Ah !...misère !...Mes pas, où me portent-ils ? Où s’envole ma voix ? ô ma vie, où as-tu sombré ?
LE CORYPHEE- Dans une misère affreuse à décrire, affreuse à voir !
Avec mes troisièmes, je fais cet extrait d'Euripide, mais c'est un peu hard pour des sixièmes :
LE MESSAGER DU PALAIS. — Pour vous l’apprendre d’un mot, elle est morte, Jocaste, notre reine vénérée !
LE CHŒUR. — L’infortunée ! Comment cela est-il arrivé ?
LE MESSAGER DU PALAIS. — Elle s’est donné la mort. De ce qui s’est passé, le plus horrible vous est épargné ; vos yeux n’ont point vu. Cependant, autant que ma mémoire saura le retracer, apprenez le supplice de la malheureuse. Folle d’horreur, elle avait traversé le vestibule et couru jusqu’à sa chambre en s’arrachant les cheveux par poignées. Elle entre, repousse violemment les vantaux derrière elle ; elle appelle Laïos, son défunt époux ; elle se remémore le passé, cette semence dont il devait périr et qui la ferait mère d’une progéniture souillée. L’infortunée gémissait sur ce lit où elle avait conçu tour à tour un mari de son mari et des enfants de son enfant. Comment elle est morte, je ne le sais pas au juste, car Œdipe se précipitait en hurlant et ce n’est plus elle, dès lors, c’est lui dont le désespoir a captivé nos regards. Il court çà et là, nous demande une épée ; il veut savoir où il trouvera sa femme, ou plutôt, hélas ! Sa mère, sa mère qui le porta, et qu’il a fécondée ! Au milieu de ses fureurs, quelque dieu sans doute la lui découvre, car aucun de nous n’intervint. Poussant des cris effrayants, et comme si quelqu’un le guidait, il s’élance vers la porte, il en pousse les battants. Il fait irruption dans la chambre, et nous aperçûmes sa femme pendue à une écharpe dont le nœud lui serrait la gorge. A cette vue, avec des rugissements horribles, le malheureux prince défait le nœud, et le cadavre s’affaisse. C’était affreux à voir, mais ce qui suivit nous terrifia. Œdipe arrache les épingles dorées qui ornaient le vêtement de la morte, il les porte à ses paupières, il en frappe les globes de ses yeux. Et il crie que ses yeux ne verront plus sa misère et ne verront plus son crime et que la nuit leur dérobera ceux qu’ils n’auraient jamais dû voir, et qu’ils ne reconnaitront plus ceux qu’il ne veut plus reconnaitre. Tout en exhalant ces plaintes, il soulevait ses paupières et frappait, frappait sans relâche ... Le sang jailli des prunelles coulait sur son menton ; cela ne sortait pas goutte à goutte, non, mais ruisselait en pluie noire, en grêle de caillots sanguinolents. Et c’est leur œuvre à tous les deux qui éclate, non le malheur d’un seul, mais les maux emmêlés des époux ! Leur ancienne prospérité, à bon droit l’appelait-on prospérité. Aujourd’hui, affliction, égarement, mort, honte, de tous les maux qui ont un nom, pas un ne manque à l’appel.
LE CORYPHEE- En ce moment, le malheureux jouit-il d’un instant de trêve ?
LE MESSAGER DU PALAIS- Il crie qu’on lui ouvre les portes, qu’on montre à tous les enfants de Cadmos le parricide, le fils qui… bref, des horreurs que je n’ose répéter. Il dit qu’il va se bannir lui-même, qu’il ne veut plus demeurer entre ces murs, maudit par sa propre malédiction. Mais il a grand besoin d’un soutien et d’un guide, car son malheur passe les forces humaines. Il va t’en rendre témoin à ton tour. La grande porte s’ouvre. Ce que tu vas voir attendrirait le cœur le mieux endurci par la haine.
LE CORYPHEE- Ô passion terrible à voir, la plus terrible que j’ai rencontrée sur ma route ! Malheureux, quelle folie s’est saisie de toi ? Quel est ce dieu qui te piétine et qui t’écrase sous des maux accumulés ?
ŒDIPE- Ah !...Ah !...misère !...Mes pas, où me portent-ils ? Où s’envole ma voix ? ô ma vie, où as-tu sombré ?
LE CORYPHEE- Dans une misère affreuse à décrire, affreuse à voir !
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- MalicouNiveau 8
Effectivement, intéressant en troisième mais je ne donnerais pas à lire ce texte à des sixièmes.
- FrisouilleEnchanteur
Oedipe le maudit doit se lire, allez, en prenant des notes pour un contrôle de lecture, en 2h.
- melaniguizHabitué du forum
Les textes littéraires sur Œdipe, je les fais en 3ème en effet !
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