- JulianneHabitué du forum
Bonjour,
Je suis en train d'établir une liste de lectures cursives pour accompagner un chapitre consacré à la condition humaine ; je pensais proposer Des Souris et des hommes, mais les autres titres auxquels je pense sont de la SF, que j'aborde à un autre moment de l'année. Auriez-vous d'autres titres à me proposer ?
Je suis en train d'établir une liste de lectures cursives pour accompagner un chapitre consacré à la condition humaine ; je pensais proposer Des Souris et des hommes, mais les autres titres auxquels je pense sont de la SF, que j'aborde à un autre moment de l'année. Auriez-vous d'autres titres à me proposer ?
- MamaVénérable
Le dernier jour d'un condamné
http://livre.fnac.com/a1522563/Tom-Kromer-Les-vagabonds-de-la-faim
Alice Ferney, Grâce et dénuement.
Des Gaudé: Ouragan, Eldorado.
Claudel, La petite fille de M. Linh, et pourquoi pas Le bruit des trousseaux ? Un roman n'est pas obligatoire ? Certains élèves adorent les recueils de textes courts... et sont forts intéressés par le thème.
Enfin, des livres qui parlent des hommes d'aujourd'hui, et qui ne laissent pas indifférents.
http://livre.fnac.com/a1522563/Tom-Kromer-Les-vagabonds-de-la-faim
Alice Ferney, Grâce et dénuement.
Des Gaudé: Ouragan, Eldorado.
Claudel, La petite fille de M. Linh, et pourquoi pas Le bruit des trousseaux ? Un roman n'est pas obligatoire ? Certains élèves adorent les recueils de textes courts... et sont forts intéressés par le thème.
Enfin, des livres qui parlent des hommes d'aujourd'hui, et qui ne laissent pas indifférents.
- MamaVénérable
Et cette très jolie collection : "D'une seule voix" chez Actes Sud junior. En particulier ceux de Cathy Ytak, magnifiques. Ces livres sont conçus pour être lus à haute voix en 50'... un défi pour l'élève ?
Tout cela est cher mais ça vaut le coup d'en faire acheter un de chaque par le CDI et de tester sur les élèves selon leur maturité et leur niveau de lecture... Comme tu as commencé ta liste, je n'ai pas trop cherché de classiques.
Tout cela est cher mais ça vaut le coup d'en faire acheter un de chaque par le CDI et de tester sur les élèves selon leur maturité et leur niveau de lecture... Comme tu as commencé ta liste, je n'ai pas trop cherché de classiques.
- miss sophieExpert spécialisé
La condition humaine, c'est vaste ! Quelques titres, hors SF donc, et hors autobiographies, qui me viennent à l'esprit :
Le recueil de nouvelles Le K de Buzzati (notamment La leçon de 1980, Pauvre petit garçon !, Quiz aux travaux forcés, Chasseurs de vieux).
Des nouvelles de Le Clézio
Sa majesté des mouches de Golding
L'écume des jours de Vian
Le recueil de nouvelles Le K de Buzzati (notamment La leçon de 1980, Pauvre petit garçon !, Quiz aux travaux forcés, Chasseurs de vieux).
Des nouvelles de Le Clézio
Sa majesté des mouches de Golding
L'écume des jours de Vian
- zinzinuleNiveau 8
La nouvelle Autostop de Laguionie. On y parle d'un personnage, Hector mais ce qu'on en dit ne permet pas de savoir si c'est un humain ou un chien... La question qu'elle pose, in fine, c'est est-ce qu'on est un homme si l'on ne nous traite pas comme tel.
- MamaVénérable
Très intéressant ça Zinzinule... Peut-on trouver le texte sur la toile, ou bien l'aurais-tu ?
- IsiaSage
J'ai trouvé le texte sur la toile :
Autostop. Jean-François Laguionie
Lire en réinterrogeant
samedi 3 mai 2003. publié par, Elizabeth Vlieghe, Jean-François Inisan
Ils l’avaient trouvé sur le bord de la route, un jour de pluie. Il était sale. Il sentait mauvais... Néanmoins, mon oncle le fit monter dans la voiture, après avoir pris la précaution de mettre un plastique pour protéger la couverture-housse du siège arrière.
C’était le temps des départs en vacances... On trouvait de tout sur les routes.
- Je suis sûre qu’on l’a abandonné intentionnellement !
Le cœur de ma tante fondait comme neige au soleil sur le chemin de la maison. Pourtant le nouveau venu ne semblait pas désespéré... Non, il regardait au dehors sans rien dire, le nez collé à la vitre.
Ils l’appelèrent Hector.
Cela lui allait très bien, selon ma tante. A cause de ses grands yeux tristes, ajouta-t-elle d’un air entendu. Où avait-elle lu de la tristesse dans ses yeux ?
On lui aménagea un coin sous l’escalier, avec un gros coussin et une cuvette pour faire ses besoins.
Fine cuisinière, ma tante comprit très vite les goûts de son protégé. Elle se mit à lui mijoter des petits plats qu’il dégustait en cachette dans la cuisine, lorsque mon oncle était au travail.
En revanche, il observa nos habitudes, et de sa propre initiative, entreprit de nous aider... Les fleurs, par exemple. De lui-même, il apprit à les arroser... Il fallait le voir, l’air important, coiffé du vieux chapeau de paille de mon oncle, se faufiler entre les tulipes géantes !
Ma tante, a toujours prétendu qu’il était parfaitement heureux. Je n’en suis pas si sûr. Soit, il était aimable, allait chercher le journal, les provisions de la semaine, et annonçait les visiteurs d’une humeur toujours égale... Mais je l’ai surpris plus d’une fois près de la fenêtre donnant sur la cour, en train de rêver ! Un jour, Hector revint, après les courses accompagné d’un homme.
- Veuillez m’excuser... Je vois que vous l’avez recueilli...
Il était mou et froid et avait un regard cruel, dit ma tante lorsqu’il fut parti. Pendant tout l’entretien avec l’inspecteur, Hector garda le silence. D’une voix distraite, il répondit cependant à certaines questions. Il comprenait certainement ce qui se passait, j’en jurerais, et ses yeux allaient de l’un à l’autre.
L’inspecteur a bredouillé de vagues paroles sur les dangers auxquels on s’exposait en ramassant un inconnu sur la route... Carte de séjour périmée, etc. Ma tante, je m’en souviens, voulait l’interrompre, mais mon oncle, terrorisé, lui faisait de grands signes... Bref, l’homme a accepté un peu d’argent et il est parti sans difficultés.
Qui nous avait dénoncés ? Nous avons tout de suite pensé à Madame Groll, notre voisine, qui a son fils au Ministère.
Enfin, tout se terminait bien... Et Hector faisait partie de la maison, maintenant.
Et puis, il a fallu ces inscriptions sur les murs du vécé ! Des dessins et des phrases obscènes. Craignant la colère de mon oncle, ma tante me força à repeindre les murs avant le soir. Le lendemain, les dessins apparurent sur les murs du couloir ! Nous nous attendions à un drame. Mais mon oncle ne s’émut nullement, à notre stupéfaction. Il sourit même en regardant les graffiti.
Peut-être a-t-il parfois besoin d’une compagne, dit-il.
- Hector ? s’écria ma tante, penses-tu ! Il est si jeune ! Quel âge peut-il avoir ? trente-huit-trente-neuf ans ! C’est difficile à dire.
En tous les cas. Je sais qu’il ne restera plus longtemps chez nous.
Jean-François Laguionie.
Les puces de Sable.
Éditions Léon Faure.1980.
Autostop. Jean-François Laguionie
Lire en réinterrogeant
samedi 3 mai 2003. publié par, Elizabeth Vlieghe, Jean-François Inisan
Ils l’avaient trouvé sur le bord de la route, un jour de pluie. Il était sale. Il sentait mauvais... Néanmoins, mon oncle le fit monter dans la voiture, après avoir pris la précaution de mettre un plastique pour protéger la couverture-housse du siège arrière.
C’était le temps des départs en vacances... On trouvait de tout sur les routes.
- Je suis sûre qu’on l’a abandonné intentionnellement !
Le cœur de ma tante fondait comme neige au soleil sur le chemin de la maison. Pourtant le nouveau venu ne semblait pas désespéré... Non, il regardait au dehors sans rien dire, le nez collé à la vitre.
Ils l’appelèrent Hector.
Cela lui allait très bien, selon ma tante. A cause de ses grands yeux tristes, ajouta-t-elle d’un air entendu. Où avait-elle lu de la tristesse dans ses yeux ?
On lui aménagea un coin sous l’escalier, avec un gros coussin et une cuvette pour faire ses besoins.
Fine cuisinière, ma tante comprit très vite les goûts de son protégé. Elle se mit à lui mijoter des petits plats qu’il dégustait en cachette dans la cuisine, lorsque mon oncle était au travail.
En revanche, il observa nos habitudes, et de sa propre initiative, entreprit de nous aider... Les fleurs, par exemple. De lui-même, il apprit à les arroser... Il fallait le voir, l’air important, coiffé du vieux chapeau de paille de mon oncle, se faufiler entre les tulipes géantes !
Ma tante, a toujours prétendu qu’il était parfaitement heureux. Je n’en suis pas si sûr. Soit, il était aimable, allait chercher le journal, les provisions de la semaine, et annonçait les visiteurs d’une humeur toujours égale... Mais je l’ai surpris plus d’une fois près de la fenêtre donnant sur la cour, en train de rêver ! Un jour, Hector revint, après les courses accompagné d’un homme.
- Veuillez m’excuser... Je vois que vous l’avez recueilli...
Il était mou et froid et avait un regard cruel, dit ma tante lorsqu’il fut parti. Pendant tout l’entretien avec l’inspecteur, Hector garda le silence. D’une voix distraite, il répondit cependant à certaines questions. Il comprenait certainement ce qui se passait, j’en jurerais, et ses yeux allaient de l’un à l’autre.
L’inspecteur a bredouillé de vagues paroles sur les dangers auxquels on s’exposait en ramassant un inconnu sur la route... Carte de séjour périmée, etc. Ma tante, je m’en souviens, voulait l’interrompre, mais mon oncle, terrorisé, lui faisait de grands signes... Bref, l’homme a accepté un peu d’argent et il est parti sans difficultés.
Qui nous avait dénoncés ? Nous avons tout de suite pensé à Madame Groll, notre voisine, qui a son fils au Ministère.
Enfin, tout se terminait bien... Et Hector faisait partie de la maison, maintenant.
Et puis, il a fallu ces inscriptions sur les murs du vécé ! Des dessins et des phrases obscènes. Craignant la colère de mon oncle, ma tante me força à repeindre les murs avant le soir. Le lendemain, les dessins apparurent sur les murs du couloir ! Nous nous attendions à un drame. Mais mon oncle ne s’émut nullement, à notre stupéfaction. Il sourit même en regardant les graffiti.
Peut-être a-t-il parfois besoin d’une compagne, dit-il.
- Hector ? s’écria ma tante, penses-tu ! Il est si jeune ! Quel âge peut-il avoir ? trente-huit-trente-neuf ans ! C’est difficile à dire.
En tous les cas. Je sais qu’il ne restera plus longtemps chez nous.
Jean-François Laguionie.
Les puces de Sable.
Éditions Léon Faure.1980.
- JulianneHabitué du forum
Merci ! J'ai ajouté les titres de nouvelles que vous m'avez donnés ; je pense ajouter un roman de Gaudé, lequel vous semble le plus facile pour des troisièmes ?
J'ai aussi en tête A. Camus ou Y. Khadra, est-ce faisable ?
J'ai aussi en tête A. Camus ou Y. Khadra, est-ce faisable ?
- MamaVénérable
Eldorado sera plus facile qu'Ouragan.
L'étranger me semble largement abordable.
Khadra, jamais lu.
L'étranger me semble largement abordable.
Khadra, jamais lu.
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