- AeliaNiveau 7
Bonjour,
Je travaille sur les Contes de la Bécasse et j'envisage d'expliquer brièvement à mes élèves la différence entre la nouvelle et le conte. Mais je ne parviens pas à trouver d'explications satisfaisantes pour cette confusion des deux notions qui perdure encore au XIXe s., confusion présente dans le titre du recueil de Maupassant. En avez-vous une ?
Je travaille sur les Contes de la Bécasse et j'envisage d'expliquer brièvement à mes élèves la différence entre la nouvelle et le conte. Mais je ne parviens pas à trouver d'explications satisfaisantes pour cette confusion des deux notions qui perdure encore au XIXe s., confusion présente dans le titre du recueil de Maupassant. En avez-vous une ?
- F.LemoineÉrudit
Au débotté, il me semble que ce qui a été nommé "conte" admet la possibilité du merveilleux, et des situations burlesques ou surnaturelles, des personnages qui semblent caricaturaux, très peu fouillés psychologiquement (des "archétypes"). Y compris dans ce qu'on nomme "conte philosophique" au XVIIIe siècle. La nouvelle est une sorte de roman réaliste en raccourci, avec des aspects psychologiques plus approfondis, un temps resserré et une action unique.
Mais bon, tout cela demande réflexion et analyse plus précises...
Mais bon, tout cela demande réflexion et analyse plus précises...
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"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- AeliaNiveau 7
Merci F. Lemoine pour votre réponse.
En fait, j'aimerais expliquer la confusion entre conte et nouvelle. Pourquoi Contes de la Bécasse ? Je ne retrouve plus mon recueil et il me semble que, dans la préface, c'était expliqué. Est-ce que cela tient à l'identité du narrateur ? J'ai lu quelque part que lorsque l'écrivain et le narrateur se confonde, on parle de nouvelle. En revanche, quand l'auteur délègue à un personnage le soin de raconter une histoire, on parle de conte. Mais je suis peu convaincue par cette explication...
En fait, j'aimerais expliquer la confusion entre conte et nouvelle. Pourquoi Contes de la Bécasse ? Je ne retrouve plus mon recueil et il me semble que, dans la préface, c'était expliqué. Est-ce que cela tient à l'identité du narrateur ? J'ai lu quelque part que lorsque l'écrivain et le narrateur se confonde, on parle de nouvelle. En revanche, quand l'auteur délègue à un personnage le soin de raconter une histoire, on parle de conte. Mais je suis peu convaincue par cette explication...
- RabelaisVénérable
Définitions des termes :
conte : Récit court qui se distingue du roman et de la nouvelle. Il cherche à sortir de la réalité par le merveilleux; (Exemple: les Contes des Mille et une nuits, les Contes de Perrault), par le fantastique (Exemple: les Contes d'Hoffmann), Ou simplement par la stylisation (Exemple: les Contes de La Fontaine, de Voltaire) des héros ramenés à un trait caricatural ou symbolique.
A la différence de la nouvelle, le conte entasse une très grande quantité d'aventures, s'étend dans le temps et dans l'espace, mais il demeure plus court que le roman parce qu'il schématise les événements et les ramène à leur signification symbolique sans chercher, par l'abondance des détails, à les faire exister réellement pour le lecteur. Le personnage du conte est lui aussi schématisé : il ne nous intéresse pas en tant qu'être existant individuellement, mais plutôt eh tant que symbole philosophique, image morale ou marionnette comique. Le charme du conte vient surtout de l'intrigue et de son sens philosophique et moral.
nouvelle : Court récit en prose qui développe une histoire à valeur dramatique. Genre elliptique, la nouvelle séduit généralement par l'économie des moyens qu'elle met en oeuvre : un sujet simple, une durée bien encadrée, des personnages saisis sur le vif, les moments forts d'une histoire. Souvent, le dénouement ménage un effet de surprise ou présente une situation fortement caractérisée, à valeur morale. D'inspiration variée, la nouvelle peut être réaliste ou fantastique. Elle apparaît sous ces deux formes chez Maupassant (1850-1893), le grand maître d'un genre pourtant peu prisé en France.
Extrait du corrigé : Ce sont des récits comme le roman mais beaucoup plus brefs. Le conte se présente comme une fiction non réaliste, souvent non localisée dans le temps ni l'espace. Il apporte le plaisir d'une histoire racontée, le dépaysement par l'intervention du merveilleux (Contes de Perrault) ou du fantastique (Le Diable amoureux de Cazotte ; les Contes de Nodier), une leçon morale (Perrault) ou philosophique (Voltaire). Le conte fantastique est particulièrement florissant au 19e siècle. La nouvelle, en principe, se distingue du conte par son caractère vraisemblable et du roman par sa brièveté. L'action est réduite à l'essentiel, les personnages peu nombreux, et l'auteur s'attache à créer en peu de lignes un climat particulier. Le genre s'épanouit au 19e siècle avec Mérimée et Maupassant et prospère au 20e s., abordant tous les registres : réaliste, fantastique, sentimental, policier, science-fiction, etc. (Daniel Boulanger, Julio Cortazar, etc.)
conte : Récit court qui se distingue du roman et de la nouvelle. Il cherche à sortir de la réalité par le merveilleux; (Exemple: les Contes des Mille et une nuits, les Contes de Perrault), par le fantastique (Exemple: les Contes d'Hoffmann), Ou simplement par la stylisation (Exemple: les Contes de La Fontaine, de Voltaire) des héros ramenés à un trait caricatural ou symbolique.
A la différence de la nouvelle, le conte entasse une très grande quantité d'aventures, s'étend dans le temps et dans l'espace, mais il demeure plus court que le roman parce qu'il schématise les événements et les ramène à leur signification symbolique sans chercher, par l'abondance des détails, à les faire exister réellement pour le lecteur. Le personnage du conte est lui aussi schématisé : il ne nous intéresse pas en tant qu'être existant individuellement, mais plutôt eh tant que symbole philosophique, image morale ou marionnette comique. Le charme du conte vient surtout de l'intrigue et de son sens philosophique et moral.
nouvelle : Court récit en prose qui développe une histoire à valeur dramatique. Genre elliptique, la nouvelle séduit généralement par l'économie des moyens qu'elle met en oeuvre : un sujet simple, une durée bien encadrée, des personnages saisis sur le vif, les moments forts d'une histoire. Souvent, le dénouement ménage un effet de surprise ou présente une situation fortement caractérisée, à valeur morale. D'inspiration variée, la nouvelle peut être réaliste ou fantastique. Elle apparaît sous ces deux formes chez Maupassant (1850-1893), le grand maître d'un genre pourtant peu prisé en France.
Extrait du corrigé : Ce sont des récits comme le roman mais beaucoup plus brefs. Le conte se présente comme une fiction non réaliste, souvent non localisée dans le temps ni l'espace. Il apporte le plaisir d'une histoire racontée, le dépaysement par l'intervention du merveilleux (Contes de Perrault) ou du fantastique (Le Diable amoureux de Cazotte ; les Contes de Nodier), une leçon morale (Perrault) ou philosophique (Voltaire). Le conte fantastique est particulièrement florissant au 19e siècle. La nouvelle, en principe, se distingue du conte par son caractère vraisemblable et du roman par sa brièveté. L'action est réduite à l'essentiel, les personnages peu nombreux, et l'auteur s'attache à créer en peu de lignes un climat particulier. Le genre s'épanouit au 19e siècle avec Mérimée et Maupassant et prospère au 20e s., abordant tous les registres : réaliste, fantastique, sentimental, policier, science-fiction, etc. (Daniel Boulanger, Julio Cortazar, etc.)
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- AeliaNiveau 7
Merci Rabelais
Mais alors que penser de cette appellation "Contes" de la Bécasse pour des nouvelles ? Dois-je seulement l'expliquer par une simple confusion de terminologie ?
Mais alors que penser de cette appellation "Contes" de la Bécasse pour des nouvelles ? Dois-je seulement l'expliquer par une simple confusion de terminologie ?
- ParyponoianNiveau 4
Maupassant emploie le terme de "conte" et de "nouvelle" sans réelle distinction si j'en crois les cours que j'ai eus sur lui pour l'agrégation. C'est le cas dans les Contes du jour et de la nuit et je suppose que c'est la même chose avec ton recueil.
- VivivavaNiveau 10
La distinction conte / nouvelle ne fonctionne pas chez Maupassant, qui utilise indifféremment les deux termes selon François Kerlouégan : Maupassant dit à son éditeur : « Je vous prie d'envoyer tout de suite par la poste le volume de nouvelles paru chez vous où on trouve une intitulée "le Testament ". Je crois que c'est dans Les Contes de la Bécasse. ». Au XIXe siècle on ne distingue pas conte et nouvelle : Flaubert publie Trois contes. Selon Louis Forestier, il y a cependant bien parfois des "contes" au sens d'aujourd'hui dans des récits de Maupassant qui empruntent à la tradition orale le procédé de la narration reléguée à un des personnages. Certains récits présentent en effet des personnages qui, au coin du feu ou dans un repas, relatent une histoire, et alors le "conte" peut être employé pour le verbe "conter", au sens de "raconter".
- AeliaNiveau 7
Merci Paryponoian et Vivivava.
Ton explication Vivivava rejoint celle de la préface de mon recueil (mais où est-il ce recueil?). Merci de m'avoir rafraîchi la mémoire !
ps. : "Le Testament" fait bien partie du recueil des Contes de la Bécasse.
Ton explication Vivivava rejoint celle de la préface de mon recueil (mais où est-il ce recueil?). Merci de m'avoir rafraîchi la mémoire !
ps. : "Le Testament" fait bien partie du recueil des Contes de la Bécasse.
- VivivavaNiveau 10
C'est Maupassant qui ne sait plus ! Ca en dit long sur le fait qu'il ne construit pas ses recueils de manière très rigoureuse...
- AeliaNiveau 7
C'est vrai ! :lol:Vivivava a écrit:C'est Maupassant qui ne sait plus ! Ca en dit long sur le fait qu'il ne construit pas ses recueils de manière très rigoureuse...
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