Questions diverses : orthographe, œuvre par extraits, rédaction ...

Bonjour,

Sortant peu à peu de la période consacrée au repos, je me penche sur la préparation de l'année, et naissent quelques questions:

1) Je ne travaille plus en séquences et adopte une progression grammaticale séparée. Mais avec 4h en 4ème et 4h30 en 3ème, avec mes élèves très faibles (tous les "pré-requis" du programme en grammaire sont à refaire chaque année), je n'ai pas le temps de travailler convenablement l'orthographe. Difficile de faire 4 textes par chapitre, deux heures de grammaire par semaine et travailler la rédaction (mais pas suffisamment à mon goût)... L'orthographe passe un peu à la trappe, se résumant aux dictées et à leurs préparations. Comment faites-vous pour travailler efficacement et régulièrement l'orthographe? Les parents d'élèves sont contre les dictées et notent des mots dans le carnet pour se plaindre de voir leurs enfants traumatisés par l'exercice...   Et ce que nous travaillons n'est pas réinvesti par les élèves dans les rédactions... (J'ai voulu enlever des points sur les points travaillés, levée de bouclier de parents).

2) Comment travaillez-vous la rédaction en 4ème-3ème ? On travaille le plan, le vocabulaire mais le style reste pauvre, malgré des éléments imposés (je demande d'intégrer par exemple deux comparaisons, une énumération, une anaphore ...). Certains ne dépassent jamais le niveau CE2 en rédaction... Comment les faire progresser, à part en lisant?

3) Nous n'avons pas le droit de faire acheter des livres. J'aimerais travailler sur une œuvre que nous n'avons pas en série. Si je fais un chapitre avec 5 extraits et l'adaptation cinématographique en parallèle, est-ce ce que les programmes appellent "œuvre par extraits" puisque les élèves ne lisent pas le livre?

4) Les parents (oui, ils sont très présents et avec moultes revendications) veulent des évaluations différenciées. A part pour les dys-, je n'y arrive pas car je ne veux pas que les moyennes soient hypocrites. Certains parmi vous ont-ils réussi à différencier sans mentir sur le niveau? Comment concilier différenciation et moyennes fiables ?

Merci pour vos retours!

Pfiou! ils m'ont l'air bien pénibles les parents... Je vais suivre ce fil avec attention car je me pose les mêmes questions

En fait, un groupe de parents est très actif, multiplie les appels et courriers au chef d'établissement et souhaiterait que les élèves aient de bonnes notes sans travailler (on leur demande d'apprendre les leçons, de vrais bourreaux...). Les autres sont sympathiques, mais silencieux.

Je ne vais pas pouvoir beaucoup t'aider car j'éprouve la même insatisfaction sur l'orthographe et la rédaction. En revanche, les parents chez moi sont plutôt bienveillants et ils sont très demandeurs de dictées ! (il faut à chaque fois que j'explique que l'orthographe peut se travailler et s'évaluer par d'autres biais - la correction de rédaction notamment...)
Pour ton point 3, c'est une "œuvre par extraits", oui.
Concernant le point 4, je ne vois pas comment des parents peuvent exiger des évaluations différenciées !  :shock:  Et au brevet, ils feront comment ?

Ils sont horribles ces parents  :shock: 

Tu as un sujet consacré au travail de la rédaction : https://www.neoprofs.org/t18268p280-travailler-la-redaction-au-college
Lecture très saine pour accompagner cette fin d'été.

Pour l'ortho, Véronique Marchais, instigatrice de ce même fil, propose en p.2 ou 3 de donner une note à part entière à l'ortho des rédacs. Un première note souvent très mauvaise qui sera possiblement améliorée si les élèves recopient leur rédac au propre en corrigeant leurs fautes (elle l'explique mieux que moi ). Je compte expérimenter le système.

Quant à la levée des boucliers des parents     Je te dirais bien que c'est toi le prof... mais ça ne t'avancerait à rien.  

Comment ça, "les parents veulent ?"  :shock: 
Les élèves ont-ils tous un PAI ?
Si ce n'est pas le cas, tu n'as pas à te plier à leurs desiderata non ?!

Bluetack a écrit:

1) Je ne travaille plus en séquences et adopte une progression grammaticale séparée. Mais avec 4h en 4ème et 4h30 en 3ème, avec mes élèves très faibles (tous les "pré-requis" du programme en grammaire sont à refaire chaque année), je n'ai pas le temps de travailler convenablement l'orthographe. Difficile de faire 4 textes par chapitre, deux heures de grammaire par semaine et travailler la rédaction (mais pas suffisamment à mon goût)... L'orthographe passe un peu à la trappe, se résumant aux dictées et à leurs préparations. Comment faites-vous pour travailler efficacement et régulièrement l'orthographe? Les parents d'élèves sont contre les dictées et notent des mots dans le carnet pour se plaindre de voir leurs enfants traumatisés par l'exercice...   Et ce que nous travaillons n'est pas réinvesti par les élèves dans les rédactions... (J'ai voulu enlever des points sur les points travaillés, levée de bouclier de parents).

La dictée me paraît un excellent exercice pour peu qu'elle soit régulière et fréquente. Une solution pour dégager du temps serait peut-être de faire étudier un texte de moins? Quant aux parents, laisse-les braire.

2) Nous n'avons pas le droit de faire acheter des livres. J'aimerais travailler sur une œuvre que nous n'avons pas en série. Si je fais un chapitre avec 5 extraits et l'adaptation cinématographique en parallèle, est-ce ce que les programmes appellent "œuvre par extraits" puisque les élèves ne lisent pas le livre?

 :shock:  La vache!
Est-ce que ça ne pourrait pas être débattu au CA? Travailler la littérature sans livres, ce n'est pas facile...

3) Les parents (oui, ils sont très présents et avec moultes revendications) veulent des évaluations différenciées. A part pour les dys-, je n'y arrive pas car je ne veux pas que les moyennes soient hypocrites. Certains parmi vous ont-ils réussi à différencier sans mentir sur le niveau? Comment concilier différenciation et moyennes fiables ?

Nous ne sommes pas au service des parents. Ils veulent, mais tu fais comme tu veux.

Bluetack a écrit:En fait, un groupe de parents est très actif, multiplie les appels et courriers au chef d'établissement et souhaiterait que les élèves aient de bonnes notes sans travailler (on leur demande d'apprendre les leçons, de vrais bourreaux...). Les autres sont sympathiques, mais silencieux.

Ne te laisse pas enquiquiner par une minorité de braillards.

D'abord, merci beaucoup pour vos réponses.

Le sujet de l'achat des livres a été débattu en CA et il n'y a rien à faire, trop de parents se plaignent. Et dans les classes où l'achat a été demandé, un tiers des élèves n'avait pas le livre (avec mot outré des parents qui signifiaient leur refus). C'est donc un combat que j'ai abandonné...

Merci aussi pour les liens donnés plus haut, c'est très intéressant!

Et pour les parents braillards, on en est maintenant arrivé aux réprimandes parentales pour les notes trop faibles, et le rejet des 0, y compris pour les contrôles de leçons. Le conseil de classe est devenu un ring et l'occasion d'un dialogue de sourds avec certains représentants de parents...

Merci encore! Bonne soirée.

Bluetack a écrit:4) Les parents (oui, ils sont très présents et avec moultes revendications) veulent des évaluations différenciées. A part pour les dys-, je n'y arrive pas car je ne veux pas que les moyennes soient hypocrites. Certains parmi vous ont-ils réussi à différencier sans mentir sur le niveau? Comment concilier différenciation et moyennes fiables ?

Merci pour vos retours!

Une solution, mais il en existe sûrement d'autres : tu prends le contrepied de la demande des parents en évaluant par compétences (pas moyen de contester : tu es professionnelle, tu sais très bien s'ils ont le niveau requis !) et ensuite tu les reconvertis en note s'ils veulent des notes... ou pas, comme ça ils n'y comprendront plus rien ! Ils ne vont pas être déçus...
Ceci dit, de manière générale, il faut s'affirmer et imposer notre compétence et notre expertise professionnelles : les mêmes parents contesteraient-ils un diagnostic de leur médecin ou de leur mécanicien ? Il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds : prendre en compte les parents, ce n'est pas accepter qu'ils nous dictent des moyennes, des notes ou des appréciations.

Bluetack a écrit:Nous n'avons pas le droit de faire acheter des livres.

Pardon ?  :shock: :shock: 
Référence au texte, SVP ?

Edit Bon, j'ai compris. Ben si vous écoutez les parents, vous n'êtes pas sortis...

Bluetack a écrit:D'abord, merci beaucoup pour vos réponses.

Le sujet de l'achat des livres a été débattu en CA et il n'y a rien à faire, trop de parents se plaignent. Et dans les classes où l'achat a été demandé, un tiers des élèves n'avait pas le livre (avec mot outré des parents qui signifiaient leur refus). C'est donc un combat que j'ai abandonné...

Merci aussi pour les liens donnés plus haut, c'est très intéressant!

Et pour les parents braillards, on en est maintenant arrivé aux réprimandes parentales pour les notes trop faibles, et le rejet des 0, y compris pour les contrôles de leçons. Le conseil de classe est devenu un ring et l'occasion d'un dialogue de sourds avec certains représentants de parents...

Merci encore! Bonne soirée.

Que fait votre chef d'établissement? Je suis dans un établissement avec des parents qui pensent pouvoir régenter la scolarité de leurs bambins comme leur entreprise; notre chef ne les laisse pas s'exprimer plus que nécessaire et répond par les textes. Ça fonctionne très bien

Provence a écrit:

Bluetack a écrit:
2) Nous n'avons pas le droit de faire acheter des livres. J'aimerais travailler sur une œuvre que nous n'avons pas en série. Si je fais un chapitre avec 5 extraits et l'adaptation cinématographique en parallèle, est-ce ce que les programmes appellent "œuvre par extraits" puisque les élèves ne lisent pas le livre?

 :shock:  La vache!
Est-ce que ça ne pourrait pas être débattu au CA? Travailler la littérature sans livres, ce n'est pas facile...

C'est extrêmement fréquent. Dans tous les collèges que j'ai fréquentés en tant que prof, je n'ai jamais eu le droit de faire acheter un livre par les élèves, obligation de travailler avec les séries. Nous avons bien tenté d'argumenter auprès d'une des cde, expliquant qu'au même titre que la calculatrice ou les baskets, c'était notre outil de travail, autant parler à un mur. Et selon les établissements, les fortunes sont diverses dans la qualité et la quantité des séries disponibles.

Cripure a écrit:

Bluetack a écrit:Nous n'avons pas le droit de faire acheter des livres.

Pardon ?  :shock: :shock: 
Référence au texte, SVP ?

Edit  Bon, j'ai compris. Ben si vous écoutez les parents, vous n'êtes pas sortis...

Je n'ai pas trouvé le texte, peut-être n'existe-t-il pas. Mais le fait est que nous n'avons pas "le droit" (?), en tout cas c'est ce qui nous est dit et répété.
Cette année, après moult demandes, nous avons obtenu qu'il soit inscrit dans la liste de fournitures scolaires de prévoir 10€ pour l'achat de livres en français. Inspecteur et CDE ont bien tiqué, mais l'ont au final laissé passer.