Sélection à l'université par l'échec et le hasard : pour Le Monde, "le statu quo est criminel".

Les universités sélectionnent par l'échec. Et par le hasard : ne pouvant accueillir tout le monde, elles en arrivent à organiser des tirages au sort pour les inscriptions. Mais elles sont sommées de faire réussir tout le monde. L'Etat entend conduire 50 % d'une classe d'âge à un diplôme du supérieur d'ici à 2015. L'objectif est donné, pas les moyens. L'Etat dépense toujours moitié plus pour former les meilleurs élèves en prépa ou en IUT que pour les étudiants les plus fragiles, souvent arrivés en licence…

Ce système inéquitable fait beaucoup de dégâts. Mais la nitroglycérine reste dans le placard. Certes, le gouvernement fait de la réussite en licence une priorité et tente de faire une place aux bacheliers technologiques et professionnels dans les filières qui leur reviennent.

Cela risque de ne pas suffire. L'Etat se trouve face à un choix : instaurer la sélection, quoiqu'il soit difficile de rendre celle-ci juste et équitable, ou maintenir l'ouverture de la licence à tous les bacheliers. Mais, dans ce cas, il faut en tirer toutes les conséquences et réorienter les moyens là où ils manquent. En la matière, le statu quo est criminel.