- FabienneNiveau 9
Bonjour,
Dans le cadre d'une séquence sur les souvenirs d'enfance en 3ème, je voudrais étudier en lecture analytique le passage de la madeleine de Proust. j'ai trouvé une version du texte dans le manuel Bordas 2012, mais l'appareil pédagogique est vraiment trop compliqué pour mes futurs élèves.
J'ai donc entrepris de préparer mes questions toute seule, mais franchement, une fois n'est pas coutume, je cale. Je voudrais analyser ce texte exclusivement à l'oral, et je trouve que ce que j'ai est très court et me fera à peine 30 mns...
J'aurais besoin d'un coup de main.
Voici le texte:
Et voici l'ébauche des questions que j'ai préparées:
Compréhension:
1) Dans quel état est-il, un jour d’hiver, en rentrant chez lui ?
2) Sa mère lui propose alors quelque chose d’inhabituel : de quoi s’agit-il ?
3) Que se passe-t-il alors ?
Analyse
4) Que ressent-il lorsqu’il goûte la madeleine ?
5) Surlignez le champ lexical de la mémoire, du souvenir.
6) Quel est le temps employé dans la phrase où le souvenir resurgit ? Pourquoi ?
7) Quelle figure de style est utilisée dans la fin du texte?
Par quel bout prendriez-vous ce texte? Quelles activités leur proposeriez-vous?
Merci d'avance pour votre aide...
Dans le cadre d'une séquence sur les souvenirs d'enfance en 3ème, je voudrais étudier en lecture analytique le passage de la madeleine de Proust. j'ai trouvé une version du texte dans le manuel Bordas 2012, mais l'appareil pédagogique est vraiment trop compliqué pour mes futurs élèves.
J'ai donc entrepris de préparer mes questions toute seule, mais franchement, une fois n'est pas coutume, je cale. Je voudrais analyser ce texte exclusivement à l'oral, et je trouve que ce que j'ai est très court et me fera à peine 30 mns...
J'aurais besoin d'un coup de main.
Voici le texte:
Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulées dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. (…]
Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé ; les formes – et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot – s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. […]
Et dès que j’eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s’appliquer au petit pavillon donnant sur le jardin, qu’on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j’avais revu jusque-là) ; et avec la maison, la ville, la Place où on m’envoyait avant déjeuner, les rues où j’allais faire des courses depuis le matin jusqu’au soir et par tous les temps, les chemins qu’on prenait si le temps était beau. Et comme dans ce jeu où les Japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.
Et voici l'ébauche des questions que j'ai préparées:
Compréhension:
1) Dans quel état est-il, un jour d’hiver, en rentrant chez lui ?
2) Sa mère lui propose alors quelque chose d’inhabituel : de quoi s’agit-il ?
3) Que se passe-t-il alors ?
Analyse
4) Que ressent-il lorsqu’il goûte la madeleine ?
5) Surlignez le champ lexical de la mémoire, du souvenir.
6) Quel est le temps employé dans la phrase où le souvenir resurgit ? Pourquoi ?
7) Quelle figure de style est utilisée dans la fin du texte?
Par quel bout prendriez-vous ce texte? Quelles activités leur proposeriez-vous?
Merci d'avance pour votre aide...
- SérénaNeoprof expérimenté
Il existe une BD très bien faite qui met en scène ce passage précis. Je peux t'en scanner une partie si ça t'intéresse?
EDIT: j'ai étudié ce passage il y a deux ans avec des 3e, je viens de remettre la main sur une partie des questions:
-Qu'est-ce qui déclenche le souvenir ?
-Quels sont les souvenirs qui apparaissent ?
-1ere partie du texte : comment sont caractérisés ses souvenirs?
Que ressent le narrateur lorsque ses souvenirs reviennent ?
EDIT: j'ai étudié ce passage il y a deux ans avec des 3e, je viens de remettre la main sur une partie des questions:
-Qu'est-ce qui déclenche le souvenir ?
-Quels sont les souvenirs qui apparaissent ?
-1ere partie du texte : comment sont caractérisés ses souvenirs?
Que ressent le narrateur lorsque ses souvenirs reviennent ?
- FabienneNiveau 9
Non, non, merci, j'ai déjà vu cette B.D., mais je ne saurais pas trop comment l'exploiter.
- JohnMédiateur
J'aime bien les questions 1 et 2.
La 3 et la 4 sont pour moi redondantes.
A la place de la 4, je leur demanderais plutôt d'expliquer brièvement où se déroule l'action dans le premier paragraphe, puis quels sont les lieux décrits dans les paragraphes 2 et 3. Ca montre s'ils ont compris la structure du texte, et le mouvement d'élargissement "maison du narrateur" > "maison de la tante" > "Combray et ses environs".
Pour la 5, j'ajouterais : le souvenir du narrateur est-il volontaire ou involontaire ?
La 6 est ok pour moi.
Pour la 7, j'imagine que tu attends tout simplement "comparaison". Pour qu'ils commentent ce qu'ils ont trouvé, je leur demanderais : quel est l'intérêt de cette figure de style dans la phrase (insister sur la beauté du souvenir, donner libre cours à l'imagination, faire référence à l'art, etc.).
Je pense que tu devrais aussi leur demander au début ce que signifie "se raviser", "morne", "tressaillir", et leur donner la définition de "dévot".
La 3 et la 4 sont pour moi redondantes.
A la place de la 4, je leur demanderais plutôt d'expliquer brièvement où se déroule l'action dans le premier paragraphe, puis quels sont les lieux décrits dans les paragraphes 2 et 3. Ca montre s'ils ont compris la structure du texte, et le mouvement d'élargissement "maison du narrateur" > "maison de la tante" > "Combray et ses environs".
Pour la 5, j'ajouterais : le souvenir du narrateur est-il volontaire ou involontaire ?
La 6 est ok pour moi.
Pour la 7, j'imagine que tu attends tout simplement "comparaison". Pour qu'ils commentent ce qu'ils ont trouvé, je leur demanderais : quel est l'intérêt de cette figure de style dans la phrase (insister sur la beauté du souvenir, donner libre cours à l'imagination, faire référence à l'art, etc.).
Je pense que tu devrais aussi leur demander au début ce que signifie "se raviser", "morne", "tressaillir", et leur donner la définition de "dévot".
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- AlabamaHabitué du forum
J'aime bien l'analyse de John !
Il faudrait que je remette la main sur ce que j'avais proposé l'année où je l'avais étudié.
Ce dont je me souviens, c'est qu'après l'étude, j'avais lancé un travail d'écriture à la manière de Proust (rien que ça !), en guidant bien le travail, et j'avais eu des choses splendides ! Ca fait partie de mes plus chouettes souvenirs d'écriture ! Si tu es intéressée, je peux partir à la recherche du doc et te l'envoyer (idem pour le cours, si j'ai une trame tapée... mais ça m'étonnerait...).
Il faudrait que je remette la main sur ce que j'avais proposé l'année où je l'avais étudié.
Ce dont je me souviens, c'est qu'après l'étude, j'avais lancé un travail d'écriture à la manière de Proust (rien que ça !), en guidant bien le travail, et j'avais eu des choses splendides ! Ca fait partie de mes plus chouettes souvenirs d'écriture ! Si tu es intéressée, je peux partir à la recherche du doc et te l'envoyer (idem pour le cours, si j'ai une trame tapée... mais ça m'étonnerait...).
- FabienneNiveau 9
Merci John!
Alabama: je veux bien, merci!
Alabama: je veux bien, merci!
- henrietteMédiateur
Je pense que j'ajouterais quelque chose sur la dernier paragraphe composé de deux phrases seulement et de l'effet que cela produit (la phrase que se déplie et s'amplifie comme pour englober tout l'univers qui ressurgit avec le souvenir retrouvé).
Et en question de préparation peut-être, un travail sur le voc de la mémoire, et en particulier chercher la définition de réminiscence et la différence avec le souvenir.
Et en question de préparation peut-être, un travail sur le voc de la mémoire, et en particulier chercher la définition de réminiscence et la différence avec le souvenir.
- AlabamaHabitué du forum
Fabienne, il me faut ton adresse mail !
- FabienneNiveau 9
Alabama: fabyanaa@yahoo.fr
- AlabamaHabitué du forum
Done ! Tu me diras ce que tu en penses à l'occas !
- Simone BouéNiveau 9
Je commencerais par une partie d'écriture en choisissant deux ou trois objets (genre un caillou, du tilleul et un autre objet) puis leur demanderais de rédiger un petit texte en rapport avec l'enfance, à propos de l'objet. Puis, j'expliquerais le concept de réminiscence et enfin on comparerait les procédés trouvés dans leurs textes avec les procédés du texte de Proust, le tout sous forme de tableau mais avec des réponses rédigées.
Je trouve que les questions sont bien souvent trop guidées pour les élèves, même les très faibles et n'aident pas à l'analyse comme celle que l'on demandera en 2nde (pro ou gal).
Je trouve que les questions sont bien souvent trop guidées pour les élèves, même les très faibles et n'aident pas à l'analyse comme celle que l'on demandera en 2nde (pro ou gal).
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