- The GoonExpert
Cette année, exceptionnellement, deux capes ont été organisés pour relancer la machine : une première session, dont les écrits ont eu lieu en 2013 et les oraux en 2014, et une seconde, entre avril et juillet. Au total, ces deux vagues devraient permettre à l'éducation nationale de recruter plus de 10 000 professeurs certifiés de collège et lycée, quand la droite, en 2011, ne parvenait pas à en recruter moitié moins.
« DOUBLONS »
L'objectif n'est pas atteint pour autant. Un peu plus de 30 % des postes n'ont pas été pourvus au premier concours, et 15 % des postes au second. Les difficultés se concentrent dans des disciplines structurellement déficitaires : les lettres classiques (la moitié des postes non pourvus au second concours), les mathématiques (33 %), l'allemand (35 %) et, dans une moindre mesure, les lettres modernes (17 %), l'anglais (8 %) et l'éducation musicale (5 %).
A l'agrégation, 91 % des places ont trouvé preneur. Là encore, ce sont principalement les mathématiques qui tirent le chiffre des recrutements vers le bas. Enfin, le concours de professeur des écoles a pratiquement fait le plein (8 405 des 8 500 postes sont occupés, selon le SNUipp-FSU).
Reste une inconnue avant d'établir un bilan définitif : une partie des candidats se sont présentés aux deux sessions à la fois pour doubler leurs chances. S'ils sont deux fois admis, ils laisseront l'une de leurs deux places vide et gonfleront le nombre de postes vacants. Le ministère de l'éducation nationale n'a pas, pour l'heure, communiqué le nombre de ces « doublons ». Dans certaines disciplines, il pourra avoir recours aux listes complémentaires, des listes d'attente qui servent à remplacer les lauréats qui se désistent.
APPEL D'AIR CHEZ LES ÉTUDIANTS
Quoi qu'il en soit, la Rue de Grenelle pourra se targuer d'avoir réussi à infléchir une courbe que l'on croyait immuable : celle des candidats aux concours, qui était en chute libre depuis 1997. Pas la peine d'aller chercher très loin les raisons de cet attrait retrouvé pour le métier : il tient pour l'essentiel à la relance des recrutements. Le slogan des « 60 000 créations de postes » a créé un appel d'air chez les étudiants. Le message leur a été envoyé que le professorat offrait des débouchés et, dans un contexte de chômage, il est particulièrement incitatif.
C'est une constante dans l'histoire : peu de postes aux concours, peu de candidats, et vice versa. Selon les périodes, les étudiants ont donc affaire à des concours plus ou moins sélectifs. « A cet égard, on ne peut qu'admirer la régularité des mouvements : hausse de 1960 à 1974, baisse de 1975 à 1981, hausse de 1982 à 1993, baisse de 1994 à 2011… », rappelle Pierre Arnoux, professeur à la faculté de sciences de l'université d'Aix-Marseille.
http://campus.lemonde.fr/campus/article/2014/07/15/la-creation-de-60-000-postes-dans-l-education-un-pari-en-passe-d-etre-tenu_4457455_4401467.html
également dans Le Monde :
Les profs de mathématiques en voie de disparition ?
A la session précédente du capes – une session « exceptionnelle », organisée à cheval sur 2013 et 2014 pour relancer les recrutements de professeurs –, la moitié des 1 592 postes étaient restés vacants. Le taux de postes non pourvus en mathématiques s'élevait déjà à un tiers en 2013, un tiers aussi en 2012, 40 % en 2011.
Le capes de mathématiques est l'un des concours les plus déficitaires. Certes, le ministère avait placé la barre haut en matière de créations de postes, en organisant trois vagues de recrutement en deux ans. Au total, le capes 2014 (sessions ordinaire et exceptionnelle), en mathématiques, ouvre près de 2 800 postes – contre 1 200 en 2013 et 800 en 2009.
Parallèlement, la courbe des candidats, qui n'a cessé de chuter depuis la fin des années 1990, est, elle aussi, repartie à la hausse dès 2012. Mais pas suffisamment. Surtout, une partie des étudiants se sont inscrits aux deux sessions 2014 du capes pour multiplier leurs chances de réussite. Certains se retrouvent donc deux fois admis. Dans ce cas, « ils devront choisir l'un des deux concours et laisseront l'un des deux postes qu'ils occupent vide », explique Caroline Lechevallier, du SNES-FSU, le syndicat majoritaire. Autrement dit, il faut s'attendre à ce que le nombre de places vacantes soit encore plus important que celui affiché aujourd'hui.
http://campus.lemonde.fr/campus/article/2014/07/15/l-education-nationale-ne-parvient-pas-a-enrayer-la-penurie-de-profs-de-maths_4457454_4401467.html
Bref, ça donne plutôt l'impression que le pari gouvernemental est en passe d'être perdu.
- BalthazaardVénérable
C'est de l'info ou de la propagande..?
- The GoonExpert
Tout à fait d'accord.
Le Monde, même quand ce n'est pas signé Baumard, reprend très souvent "les éléments de langage" ou les arguments du ministère. :shock:
Le Monde, même quand ce n'est pas signé Baumard, reprend très souvent "les éléments de langage" ou les arguments du ministère. :shock:
- GotinNiveau 9
Quand on lit simplement le titre on peut croire à de l'intox ...
Il était plutôt clair en 2012 qu'il était impossible de trouver 60000 enseignants supplémentaires. Plus personne ne veut faire ce métier, on dirait que le gouvernement le découvre.
Il était plutôt clair en 2012 qu'il était impossible de trouver 60000 enseignants supplémentaires. Plus personne ne veut faire ce métier, on dirait que le gouvernement le découvre.
- Employé oxymoriqueNiveau 7
Alléluia !Quoi qu'il en soit, la Rue de Grenelle pourra se targuer d'avoir réussi à infléchir une courbe que l'on croyait immuable : celle des candidats aux concours, qui était en chute libre depuis 1997. Pas la peine d'aller chercher très loin les raisons de cet attrait retrouvé pour le métier : il tient pour l'essentiel à la relance des recrutements. Le slogan des « 60 000 créations de postes » a créé un appel d'air chez les étudiants. Le message leur a été envoyé que le professorat offrait des débouchés et, dans un contexte de chômage, il est particulièrement incitatif.
Tu parles d'un message envoyé aux étudiants... 50% de postes non pourvus en LC, apparemment, il faudrait leur envoyer le message un plus plus fort, peut-être en pleine tête...
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Cymbale en chef au concert des immobiles.
« Il faudra résister à la dissolution programmée de l’enseignement, de la recherche scientifique, des classiques et des biens culturels. Car saboter la culture et l’instruction, c’est saboter le futur de l’humanité. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire une phrase simple, mais pleine de sens, qui était inscrite sur un panneau signalétique dans une bibliothèque de manuscrits au milieu d’une oasis perdue du Sahara ; « La connaissance est une richesse qu’on peut donner sans s’appauvrir. » Seul le savoir peut perturber la logique dominante du profit en étant partagé sans appauvrir, et même, bien au contraire, en enrichissant à la fois celui qui le transmet et celui qui le reçoit.»
L’Utilité de l’Inutile. Manifeste, Nuccio Ordine, éditions des Belles-Lettres.
- e-WandererGrand sage
De toute façon, ils peuvent bien raconter ce qu'ils veulent ("oublier" les doublons et signaler ça comme quelque chose d'anecdotique, c'est tellement gros !), ça ne changera rien à la réalité. Il y a un moment où il devient impossible de mentir ou de tricher. On verra bien à la rentrée comment le ministère fera avec les classes qui se retrouveront sans professeur(s)…
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