Vos lectures professionnelles du moment?

snow a écrit:Je ne lis aucun ouvrage de pédagogie.
Pourtant je me respecte pas mal en tant que professionnelle   

Je crois que le titre dit "lectures professionnelles", tout simplement.  



Gryphe, tes titres me tentent, je te haïs !
Et comment je vais faire, moi, après, pour les soldes ?  

holderfar a écrit:Mais ça va, t'as l'air coriace!

Il y en a une qui m'a dit très franchement que j'avais un fonctionnement incompréhensible (sympa) et que je ne rentrais dans aucune case (encore plus sympa).  

En gros, si j'ai bien compris, le fait qu'il y ait en même temps sur mon bureau Grevisse, des Lag&Mich, Genette, Todorov, Dumas, Perrenoud, Burns et Kahn (Sabine) ça perturbe.
Bon... très bien. On ne peut pas plaire à tout le monde !  

Simgajul a écrit:Je débute, un an seulement d'expérience mais ma difficulté (enfin j'imagine comme pour tous les débutants...) comment inclure les élèves très très faibles.

vous avez des ouvrages qui donnent des pistes?

Si tu veux les faire progresser, tu es obligée de différencier et de passer par de petits objectifs à atteindre, en termes de connaissances et de compétences, sinon ils se noient.
Et c'est vieux, hein : une des premières expériences de pédagogie différenciée est celle du Plan Dalton élaborée vers 1910 par Helen Parkhurst.

Ca en dit plus long sur la collègue que sur toi .
Je ne vois, moi, aucune contradiction dans le fait d'attacher autant d'importance à la didactique et à la pédagogie qu'à une excellente maîtrise de sa discipline.

Mila Saint Anne a écrit:

nuages a écrit:

Mila Saint Anne a écrit:Bonjour.

Je sais que nous sommes nombreux à profiter des vacances pour lire des ouvrages de pédagogie.

Quel courage!

Cela n'a rien à voir avec du courage. J'aime mon métier et il me semble indispensable, comme pour tout professionnel qui se respecte, de se mettre à jour régulièrement.
Et comme dans l'année, on a rarement le temps de se poser pour le faire, je profite de mon hamac et je lis entre deux siestes

C'est vrai...mais il faut quand même du courage pour se lancer dans ce genre de lecture...

holderfar a écrit:Ca en dit plus long sur la collègue que sur toi .
Je ne vois, moi, aucune contradiction dans le fait d'attacher autant d'importance à la didactique et à la pédagogie qu'à une excellente maîtrise de sa discipline.

De toute façon, je ne sais pas faire autrement, et je n'ai pas vu d'autre fonctionnement dans mon entourage - ma mère a fait pareil pendant 40 ans et ma tutrice adorée tout pareil. J'avoue bien volontiers que je trouve ces deux exemples concrets bien plus fiables et bien plus rassurants que ceux découverts en formation ou auprès de mes collègues.

lalilala a écrit:

C'est vrai...mais il faut quand même du courage pour se lancer dans ce genre de lecture...

Ah bon ?
Je trouve ça plutôt engageant - si on aime, on s'en sert, si on n'aime pas, on peut contre-argumenter en connaissance de cause.

Céline, Mort à crédit.   

Pour revenir au sujet du fil :

Werner Sacher, Elternarbeit als Erziehungs- und Bildungspartnerschaft. Grundlagen und Gestaltungsvorschläge für alle Schularten, Bad Heilbrunn, Julius Klinkhardt, 2014 (2e édition)

Tiens, ça a l'air intéressant. Quelle est la thèse exprimée dans l'ouvrage ?

Gryphe a écrit:Tiens, ça a l'air intéressant. Quelle est la thèse exprimée dans l'ouvrage ?

Je suis à la page 25, je te répondrai quand je l'aurai fini

http://www.irdp.ch/documentation/veille_documentaire/veille_176_4au17septembre13.html

Il y a parfois des choses intéressantes si on fouille un peu...

J'ai lu dernièrement sur les conseils de Ronin mais aussi d'un maître de conférence en psychologie cognitive (ils se recoupaient tous les deux sur ces livres) :

Serge Boimare, Ces enfants empêchés de penser, Paris, Dunod, 2008.



--> Vraiment intéressant sur la question des élèves en refus de travail et dont on ne sait plus comment faire avec eux. J'ai beaucoup aimé son souci de donner un fonds culturel riche à ces élèves (il appelle ça le nourrissage culturel), de les en faire parler puis de les faire écrire, chose fondamentale selon lui. Sa description des enfants en échec est tout simplement limpide et applicable immédiatement pour nous. J'ai beaucoup aimé. Je lirai sans doute son livre sur la peur d'enseigner.

Etienne Bourgeois et Gaëtanne Chapelle (sld), Apprendre et faire apprendre, PUF, Paris, 2011 (version révisée et augmentée).



--> Une anthologie avec 19 chapitres/articles couvrant tout ce que la psychologie cognitive propose comme théories et pistes pour apprendre et faire apprendre. Autant le dire, cet ouvrage est franchement impressionnant dans son ensemble (2-3 articles sont un peu du remplissage mais ça semble correspondre à un cahier des charges qui cherche à tout couvrir). Pêle-mêle, je cite quelques points dont ils parlent : l'histoire des théories cognitives (qui vont de paire avec l'histoire des mouvements pédagogiques), l'importance de la motivation, le travail coopératif, la compétition, l'apport des neurosciences, le fonctionnement de la mémoire avec encodage, stockage et récupération, la question des intelligences multiples (avec un constat très intéressant à ce sujet par rapport aux enseignants qui croient et appliquent la théorie de Gardner), l'effet-prof, l'enseignement explicite, les difficultés et troubles des apprentissages... Je pensais peu apprendre et j'ai pris une claque tant ils mettaient des mots et des explications sur des choses qu'un enseignant vit au quotidien tout en ouvrant tout un champ d'exploration incroyable applicable très facilement et permettant de nourrir sa réflexion pédagogique. Un must que tout enseignant devrait lire (et que même un anti-pédago apprécierait, certains chapitres vont dans le sens de critiques des pédagogies institutionnelles actuelles).

Jerome Bruner, Pourquoi nous racontons des histoires ?, Retz, Paris, 2010.



--> Comme me l'a écrit Ronin, un livre que tout professeur d'HG et de lettres se doit de lire. Je partage en partie son constat même si ce livre a un peu trop le penchant américain de l'anecdote et qu'il passe beaucoup de temps sur la question du récit judiciaire. De toute façon, quelqu'un qui cite Aristote et sa Poétique dès le premier chapitre ne peut être que quelqu'un de bien, surtout s'il poursuit en citant Paul Veyne, Paul Ricoeur, Kenneth Burke et cie. A lire pour réfléchir sur le récit et le faire écrire.

J'ai aussi beaucoup aimé le Boimare. Même s'il se répète un peu au fil des pages, son idée de nourrissage culturel donne vraiment envie de l'expérimenter. J'ai apprécié qu'il ne renonce jamais à faire découvrir de grands textes à ce genre d'élèves.

J'avais commencé le deuxième il y a quelques mois mais les contraintes de l'année de stage m'avaient empêché de poursuivre. Je vais donc m'y remettre !

Je note la 3e référence, merci.

Pour ma part, je poursuis ma découverte de Lieury. Après Mémoire et réussite scolaire, que j'avais trouvé très éclairant, je parcours Motivation et réussite scolaire.
Au passage, j'aurais aimé qu'un jour en formation on nous parle de tous ces ouvrages. Finalement, mes formateurs étaient certains contributeurs de Néo...

Je viens d'en finir deux coup sur coup qui se complètent assez bien:
- Evaluer sans dévaluer et évaluer les compétences de Gérard de Vecchi
- D'un programme de connaissances à un curriculum de compétences de Michel Develay.
Je recommande surtout le deuxième car tout le monde ( favorable ou non aux compétences) y trouvera à boire et à manger.
Compte-rendu à venir pour les deux.

holderfar a écrit:Je viens d'en finir deux coup sur coup qui se complètent assez bien:
- Evaluer sans dévaluer et évaluer les compétences de Gérard de Vecchi
- D'un programme de connaissances à un curriculum de compétences de Michel Develay.
Je recommande surtout le deuxième car tout le monde ( favorable ou non aux compétences) y trouvera à boire et à manger.
Compte-rendu à venir pour les deux.

Vivement le compte rendu !!

Fini Mémoire et réussite scolaire de Lieury.
Une bonne intro aux sciences cognitives appliquées à l'éducation. Style peu appétissant selon moi, mais le contenu est solide.

J'envisage d'acheter (et de lire !) le bouquin de Sylvain Connac sur la différenciation pédagogique... Y a-t-il parmi vous quelqu'un pour me dire s'il "vaut le coût" ? Merci !

Gryphe a écrit:- Enseigner avec bonheur : pédagogie et spiritualité. - Christiane CONTURIE. - Editions Parole et Silence. - 2004.
(Tendance CFTC.)

Jamais mon goût pour la parodie n'aurait imaginé un patronyme, un titre et un éditeur aussi fertiles !

zinzinule a écrit:J'envisage d'acheter (et de lire !) le bouquin de Sylvain Connac sur la différenciation pédagogique... Y a-t-il parmi vous quelqu'un pour me dire s'il "vaut le coût" ? Merci !

Fonce! J'ai appris plein de choses, il y a beaucoup d'outils proposés... Ca vaut largement le coup d'investir.

Je lis des anthologies et des histoires littéraires. Je pratique aussi mes disciplines d'enseignement, appelées à disparaître des collèges en 2016 (parce que faire lire des trads aux élèves, tout le monde peut le faire). C'est la "pédagogie" qui applaudit à la disparition de celles-ci en 2016, alors...

Sinon, j'ai lu Boimare, qui n'est pas de la "pédagogie" et qui est très bien. J'ai lu celui que tout le monde me dit être le "premier" sur le thème du nourrissage culturel, à savoir L'enfant et la peur d'apprendre. Je lirai plus tard le "second", celui cité par Elyas.

à noter les résonances de Boimare avec Eliade, dont nous avons parlé dans un autre fil, et le Brunner cité lui aussi par Elyas.

Isis39 a écrit:

holderfar a écrit:Je viens d'en finir deux coup sur coup qui se complètent assez bien:
- Evaluer sans dévaluer et évaluer les compétences de Gérard de Vecchi
- D'un programme de connaissances à un curriculum de compétences de Michel Develay.
Je recommande surtout le deuxième car tout le monde ( favorable ou non aux compétences) y trouvera à boire et à manger.
Compte-rendu à venir pour les deux.

Vivement le compte rendu !!

Le voilà: http://wp.me/p67N2E-v
J'ai essayé d'être la plus objective possible, mais je le conseille à tout le monde.

J'ai relu Gestion de classes et d'élèves et difficiles de Jean-Claude Richoz puis j'ai lu Problèmes de comportement à l'école de Chevalier, Gaghé, Freymond et Lenfant chez Chronique Sociale. Le deuxième complète le premier mais est beaucoup trop axé sur les classes élémentaires.
Je viens de commencer Rendre la parole aux élèves de Jean-Pierre Bourreau (^^) et Michèle Sanchez.

holderfar a écrit:

zinzinule a écrit:J'envisage d'acheter (et de lire !) le bouquin de Sylvain Connac sur la différenciation pédagogique... Y a-t-il parmi vous quelqu'un pour me dire s'il "vaut le coût" ? Merci !

Fonce! J'ai appris plein de choses, il y a beaucoup d'outils proposés... Ca vaut largement le coup d'investir.

Merci pour cet encouragement. J'ai eu d'autres échos et je pense que je vais investir !

Le seul petit bémol que j'y mettrais, c'est qu'il faut vraiment, quand on est prof de lycée, réfléchir aux adaptations possibles des outils proposés. Mais sinon, c'est super.

Sinon, comme lecture professionnelle, j'aime bien L'Ecole de la lâcheté ou Vos enfants ne m'intéressent plus de Maurice T. Maschino, déjà anciens mais très actuels. Et j'aime bien les articles de Brighelli dans Le Point.
Parce que lui, au moins, il enseigne. Toujours. A des classes.

Cripure a écrit:Sinon, comme lecture professionnelle, j'aime bien L'Ecole de la lâcheté ou Vos enfants ne m'intéressent plus de Maurice T. Maschino, déjà anciens mais très actuels. Et j'aime bien les articles de Jean-Pierre Brighelli dans Le Point.
Parce que lui, au moins, il enseigne. Toujours. A des classes.

Vous êtes sûr qu'il s'appelle Jean-Pierre ?

Non. Mais ce soir-là, ça lui allait bien

Ah, et je recommande aux nouveaux collègues de lettres quelques essais modestes et géniaux d'un ancien soutier de l'EN, Claude Duneton. Ils y glaneront énormément de sujets de réflexion sur la pédagogie et sur l'enseignement du français.