J'ai un élève excellent en mathématiques ... qui veut devenir prof d'EPS

amour a écrit:

dandelion a écrit:Je trouve que les collègues qui ont eu des enseignants qui se sont donnés du mal pour leur conseiller une orientation bien ironiques. J'ai eu un certains nombre d'étudiants passés par une 'passerelle' pour faire une école d'ingé, tous de milieu modeste, tous ayant fait des choix d'orientation 'raisonnables' pour protéger leur famille. Sur le chemin, ils ont rencontré un prof qui leur a fait faire le dossier. Et j'ai connu aussi ceux qui ne l'ont pas rencontré ce prof là, et qui ont trouvé le chemin de l'ingénierie par apprentissage 'à la dure'. C'est quand même bien de rencontrer quelqu'un qui ne se fiche pas de votre avenir, et qui a le courage de donner son avis.
J'ajoute que quarante ans prof de maths, ce n'est pas facile, mais 40 ans prof d'EPS, ça demande de très bonnes capacités physiques (la meilleure PA que j'ai connue, de très très loin, était devenue PA par obligation suite à un gros problème au genou).

+ 1.
Ce qui compte à mon sens, ce sont ses capacités en EPS et dans toutes les matières. Il y a par exemple, de l'Anglais  en STAPS. Et je ne sais pas si être bon en maths lui garantira, comme je l'ai lu sur le fil, de décrocher l'agreg d'EPS, mais il a un projet, c'est une excellente nouvelle, alors pourquoi vouloir l'influencer?  

Non, je ne pense pas que le fait d'être bon en maths garantisse la réussite à l'agrégation d'EPS . Ceux-celles qui possèdent des capacités à rédiger en tirent par contre davantage profit pour passer le cap de l'admissibilité.

C'est vrai aussi que les profs d'EPS, ayant ou ayant eu une pratique physique et sportive intensive et travaillant dans des conditions matérielles souvent inconfortables, arrivent "usés" aux alentours de la cinquantaine : troubles de la voix et de l'audition, usure des articulations et des tendons, problèmes de dos. C'est une réalité qu'il faut prendre en compte !

Je suis d'accord avec ce qu'il se dit. Les élèves ont le droit de choisir leur orientation et le métier de professeur d'EPS n'est pas un sous-métier par rapport au métier de professeur de maths, loin de là

Pour l'expérience que tu demandes, j'ai fait Bac S + prépa + 1ère année d'école d'ingénieur car c'est ce que tout le monde attendait de moi, et honnêtement, je regrette l'école d'ingénieur, j'ai toujours voulu être prof, et heureusement que mon conjoint m'a soutenu pour ma réorientation sinon j'aurais probablement fait un métier que je n'aime pas.

Quand les élèves veulent quelque chose c'est dommage de les décourager, et si jamais un jour il veut faire autre chose, avec ses capacités il pourra toujours suivre une formation et faire autre chose.

Je ne vois pas ce qui est choquant. La majorité des professeurs d'histoire de mon bahut ont un bac C ou D.

J'étais excellent en Espagnol, et j'ai fini prof d'Histoire...

Chacun a le droit de vouloir passer sa vie en survêt’ ! 

Paratge : :lol:

On manque d'enseignants en maths

Il faut respecter ses choix, lui proposer l'alternative ; mais ça sera difficile pour lui d'assumer un métier qu'il n'a pas choisi.

Déjà, il veut devenir enseignant, je dis bravo  

Moi ça ne me choque pas, les filières sont assez sélectives (STAPS notamment), peut-être veut-il aussi faire de la compète à côté? et effectivement peut-on conseiller aujourd'hui à un élève de devenir prof de maths au vu des conditions actuelles d'enseignement (finalement en EPS l'abandon des notes est moins grave, on peut s'investir dans l'AS et trouver sa place même dans un collège/lycée garderie)?

La coiffeuse, ça me gêne plus parce que c'est quand même un métier très ingrat ; je discute souvent avec elles, peu sont très heureuses de faire ce métier il me semble ; l'une d'elle me confiait qu'elle trouvait malsain de manipuler/respirer les produits de coloration et je la comprends. C'est peut-être un peu différent si l'on possède son salon mais il me paraît important de montrer à un(e) élève brillant(e) tout l'éventail des possibilités qui s'offrent à lui ; même si c'est à lui de décider in fine, bien sûr.

C'est son choix... tout est dit!

Paratge a écrit:Chacun a le droit de vouloir passer sa vie en survêt’ ! 

On peut enseigner les maths en survet'. :lol:

Atargatis a écrit:Cela me rappelle les échanges de regard quand une de mes élève culminant à 18 de moyenne générale, 18.6 en maths si je ne me trompe pas, 19 en physique, 17.5 en SVT... a demandé son orientation en première L cette année. Elle a un projet solide et d'excellentes moyennes dans toutes les matières, littéraires comme scientifiques. Elle se paye le luxe de choisir à 100% son orientation !

J'étais très bonne en maths (j'avais 18 de moyenne en seconde, autant dire que mon prof de maths m'a soigneusement cassé les pieds à partir du deuxième trimestre...) et je suis devenue professeure d'histoire. Honnêtement, ne t'en mêle pas plus que ça, donne lui de simples conseils :"avec ta moyenne, tu pourrais envisager d'autres orientations, y as-tu pensé?" et s'il répond "oui, mais non" laisse le tranquille. Je me souviens du prof de physique qui m'a poursuivie dans les couloirs en insinuant presque que j'allais finir SDF et droguée si j'allais en filière littéraire 

Pareil. Sur mon bulletin de fin de seconde, il y a écrit "un passage en S s'impose"... oui, j'avais de très bonnes notes en maths, physique et SVT. Mais, honte, j'avais choisi L.
A l'inverse, ma soeur, qui excellait partout, avait été harcelée par une prof qui lui soutenait mordicus qu'elle allait forcément s'effondrer en matières scientifiques parce qu'on ne peut pas être bon partout, c'est évident.

Alors NON, il n'y a pas la S pour l'élite, la L pour les moyens-bof et les STAPS pour les gogols. Prof d'EPS, c'est exigeant, comme pour les autres matières. Le cliché de Monsieur Mégot du Petit Spirou, c'est un peu dépassé, hein...

Gryphe a écrit:Notre nouveau collègue ne serait-il pas parent de ce jeune élève ? (pour vouloir le dissuader de son projet d'avenir ?)

Même question...

Respecter le choix de l'élève et ne pas chercher à le décourager, oui. Il ne doit pas avoir l'impression qu'on cherche à l'influencer.

Mais lui faire connaître les autres choix qui s'offrent à lui, lui représenter les études qui y conduisent, les métiers sur lesquels cela peut déboucher et éventuellement lui donner un petit coup de pouce (sans être lourd ou insistant) me semble également important.

Il ne s'agit pas de l'encourager à faire prof de maths plutôt qu'EPS: si c'est vraiment l'enseignement qui l'attire, l'élève saura bien choisir sa matière, mais plutôt, pour l'informer, de lui représenter tout ce qu'il peut faire en étant excellent en maths.
Quand on choisit son orientation, on se réfère à ce qu'on connaît, et finalement à 15, 16, 18 ans on connaît très peu de professions, de filières, de possibilités.

J'étais autant scientifique que littéraire, et j'ai finalement choisi les lettres parce que je connaissais mieux ce domaine, ma famille étant plutôt littéraire. Je ne connaissais personne pour m'expliquer à quoi un bagage scientifique pouvait conduire, pour moi c'était forcément à faire ingénieur, et le métier ne me disait rien. Je n'aurais évidemment pas apprécié qu'on cherche à me forcer la main, mais il n'aurait pas été mal que quelqu'un me représente concrètement quelles possibilités s'ouvraient à moi.
Je ne regrette pas mes choix, cela n'aurait guère de sens, mais je ne suis pas certaine que s'ils étaient à refaire, je les referais.

Je voulais être prof de lettres classiques. Mon prof de maths de seconde voulait absolument que je devienne prof de maths et que j'aille en 1ère S. J'ai toujours résisté à sa pression et tant mieux. Il faut laisser les élèves construire l'avenir qui leur plaît.

Je pense- je me trompe peut-être- que ce que veut dire l'auteur du 1er message est qu'un tel parcours serait une perte pour les maths et non qu'être prof d'EPS est indigne.
S'il pense que cet élève est terriblement doué pour les maths, il souhaite sans doute que ce jeune aille le plus loin possible dans ce domaine.

Ben oui mais on peut être très doué pour faire un truc et ne pas vouloir en faire le centre de sa vie... on peut être très doué pour la peinture et ne pas vouloir devenir peintre, on peut être très doué pour trouver des activités pour ses enfants et ne pas vouloir devenir assistante maternelle...

Bien sûr.
Mais c'est humain de vouloir inciter un potentiel à se développer.

Bien sûr, ne mettons pas la lumière sous le boisseau, etc
Néanmoins la formulation du sujet me paraît gênante. Le collègue présente le choix de l'élève comme "un problème", or je ne vois pas en quoi c'en est un.

Les collègues de sport sont matheux, et d'ailleurs certains cours peuvent se transformer en cours de maths, avec au programme du calcul mental.  

La formulation me semble maladroite (ou méprisante, je choisis la première.) Il est mature, il sait ce qu'il veut. Que dire d'un type qui a bac +5 en Lettres et qui passe un Brevet d'éducateur sportif niveau Bac pour se reconvertir?   

Merci Cath !! Tu as tout à fait compris ce que je voulais dire...
Je me suis peut-être mal exprimé...

fab48

stench a écrit:Que dire d'un type qui a bac +5 en Lettres et qui passe un Brevet d'éducateur sportif niveau Bac pour se reconvertir?    

Nan mais toi c'est pas pareil.  :flower: