- RobinFidèle du forum
F.R. Tallis, Les portes de l'interdit (The Forbidden), traduit de l'anglais par Eric Moreau, 10/18, collection "Les grands détectives".
"De retour à Paris après un séjour scientifique dans les Caraïbes, Paul Clément, médecin psychiatre à la Salpêtrière, poursuit le travail entrepris par son mentor sur le système nerveux et la réanimation. Mais bientôt, les souvenirs de son initiation aux pratiques vaudoues refont surface. De sombres créatures aux visages de gargouille hantent ses nuits... et lui confèrent un étrange pouvoir."
"Un conte d'horreur à vous faire sortir les yeux de la tête." (The Financial Times)
Mon avis personnel :
Les fans de Franck Tallis seront sans doute un peu déroutés, d'abord par le changement de signature : F.R. Tallis au lieu de Franck Tallis, pour ne pas laisser croire, dixit l'auteur, qu'il s'agit d'une nouvelle aventure psychanalytico-policière de Max Liebermann, et ensuite par le cadre du récit : Paris et la province française (avec une escale sur une île imaginaire des Caraïbes) et non Vienne ou Budapest, du temps de l'Empire austro-hongrois.
Paul Clément, le médecin rationaliste et agnostique disciple de Charcot, se débat contre un être invisible qui cherche à s'emparer de son âme.
Hommage à J.-K. Huysmans, l'auteur de Là-bas, ce diamant noir est digne de figurer aux côtés des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature fantastique
Extrait :
"Je fus attiré par la plus stupéfiante de ces créatures, représentation du mal étrangement mélancolique, dont les coudes reposaient sur une pierre angulaire et les mains, qui se distinguaient par de longs doigts se terminant par des ongles acérés et fuselés, soutenaient une tête massive et compacte. Ses grandes ailes pliées enveloppaient ses épaules et deux cornes courtes, pareilles à des moignons, saillaient de son front. Ses yeux s'enfonçaient dans de profondes cavités, les narines de son large nez s'évasaient, une langue enflée et lascive dépassait de sa gueule ouverte. Elle semblait exsuder l'indolence et la lubricité. En présence de cette personnification satanique, je me rappelai la tentation du Christ.
Il est écrit dans la Bible que le diable a montré à Notre-Seigneur les royaumes du monde et dit : "Tout cela, je te le donnerai, si, te prosternant, tu me rends hommage." Jésus n'a pas contesté le droit de jouissance du démon. De toute évidence, les conditions de Belzébuth étaient valables, car lorsque, sous l'incarnation du fier Lucifer, le Malin avait chassé des cieux par l'archange Michel, Dieu avait ordonné que la terre soit son domaine. Il a toujours été entendu que le diable règne en maître ici-bas.
Cependant que je contemplais la ville tentaculaire, cette constatation me parut indéniable. Sous mes yeux, à n'en pas douter, se dressait la nouvelle Babylone. Paris, réputée pour ses vices, ses dizaine de milliers de prostituées, ses alcooliques et opiomanes, ses jouisseurs, voleurs, assassins et dégénérés ; cité turbulente où foisonnaient barricades et révolutions, sang et exécutions, cruauté, luxure, maladie et folie. Le démon mélancolique occupait un point de vue idéal, et je l'imaginai tirer un immense plaisir à observer les diverses transformations des iniquités de l'homme..." (Les Portes de l'Interdit, p. 115-116)
"De retour à Paris après un séjour scientifique dans les Caraïbes, Paul Clément, médecin psychiatre à la Salpêtrière, poursuit le travail entrepris par son mentor sur le système nerveux et la réanimation. Mais bientôt, les souvenirs de son initiation aux pratiques vaudoues refont surface. De sombres créatures aux visages de gargouille hantent ses nuits... et lui confèrent un étrange pouvoir."
"Un conte d'horreur à vous faire sortir les yeux de la tête." (The Financial Times)
Mon avis personnel :
Les fans de Franck Tallis seront sans doute un peu déroutés, d'abord par le changement de signature : F.R. Tallis au lieu de Franck Tallis, pour ne pas laisser croire, dixit l'auteur, qu'il s'agit d'une nouvelle aventure psychanalytico-policière de Max Liebermann, et ensuite par le cadre du récit : Paris et la province française (avec une escale sur une île imaginaire des Caraïbes) et non Vienne ou Budapest, du temps de l'Empire austro-hongrois.
Paul Clément, le médecin rationaliste et agnostique disciple de Charcot, se débat contre un être invisible qui cherche à s'emparer de son âme.
Hommage à J.-K. Huysmans, l'auteur de Là-bas, ce diamant noir est digne de figurer aux côtés des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature fantastique
Extrait :
"Je fus attiré par la plus stupéfiante de ces créatures, représentation du mal étrangement mélancolique, dont les coudes reposaient sur une pierre angulaire et les mains, qui se distinguaient par de longs doigts se terminant par des ongles acérés et fuselés, soutenaient une tête massive et compacte. Ses grandes ailes pliées enveloppaient ses épaules et deux cornes courtes, pareilles à des moignons, saillaient de son front. Ses yeux s'enfonçaient dans de profondes cavités, les narines de son large nez s'évasaient, une langue enflée et lascive dépassait de sa gueule ouverte. Elle semblait exsuder l'indolence et la lubricité. En présence de cette personnification satanique, je me rappelai la tentation du Christ.
Il est écrit dans la Bible que le diable a montré à Notre-Seigneur les royaumes du monde et dit : "Tout cela, je te le donnerai, si, te prosternant, tu me rends hommage." Jésus n'a pas contesté le droit de jouissance du démon. De toute évidence, les conditions de Belzébuth étaient valables, car lorsque, sous l'incarnation du fier Lucifer, le Malin avait chassé des cieux par l'archange Michel, Dieu avait ordonné que la terre soit son domaine. Il a toujours été entendu que le diable règne en maître ici-bas.
Cependant que je contemplais la ville tentaculaire, cette constatation me parut indéniable. Sous mes yeux, à n'en pas douter, se dressait la nouvelle Babylone. Paris, réputée pour ses vices, ses dizaine de milliers de prostituées, ses alcooliques et opiomanes, ses jouisseurs, voleurs, assassins et dégénérés ; cité turbulente où foisonnaient barricades et révolutions, sang et exécutions, cruauté, luxure, maladie et folie. Le démon mélancolique occupait un point de vue idéal, et je l'imaginai tirer un immense plaisir à observer les diverses transformations des iniquités de l'homme..." (Les Portes de l'Interdit, p. 115-116)
- OlympiasProphète
Et moi qui attends toujours le prochain épisode des aventures de Liebermann....
- RobinFidèle du forum
Olympias a écrit:Et moi qui attends toujours le prochain épisode des aventures de Liebermann....
J'ai l'impression que "Petite musique de la mort", le cinquième, est aussi le dernier.
- OlympiasProphète
Robin a écrit:Olympias a écrit:Et moi qui attends toujours le prochain épisode des aventures de Liebermann....
J'ai l'impression que "Petite musique de la mort", le cinquième, est aussi le dernier.
- RobinFidèle du forum
Olympias a écrit:Robin a écrit:Olympias a écrit:Et moi qui attends toujours le prochain épisode des aventures de Liebermann....
J'ai l'impression que "Petite musique de la mort", le cinquième, est aussi le dernier.
Ben, comme ça va avec l'aventure entre Max Liebermann et Miss Lydgate que Liebermann soigne d'une hystérie sévère avec les méthodes du Dr Freud dans le premier volume, La Justice de l'inconscient, et que Miss Lydgate cède dans le cinquième, j'en déduis que...
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