- Isis39Enchanteur
http://www.liberation.fr/societe/2014/06/06/internet-oblige-le-prof-a-remettre-de-l-ordre-dans-du-desordre_1035384Les enseignants se retrouvent dans la position de remettre de l’ordre dans du désordre. Il leur revient d’insuffler de la cohérence dans ce qui se présente comme un patchwork d’interrogations qui peuvent aller très loin - sur les théories scientifiques en vogue mais aussi sur les ragots propagés par les réseaux sociaux. Il faut leur montrer le besoin de clés pour dominer un champ qui part dans tous les sens.[...] L’illusion de premier abord est l’autodidaxie généralisée : plus la peine de s’embêter avec des gens qui souhaitent nous mettre dans un chemin préprogrammé, apprend qui veut quand il veut comme il veut… Mais c’est une apparence, une apparence séduisante. En réalité, tout cela renforce le besoin de médiation. Le contact des enfants, souvent très jeunes, avec des sources d’information démesurées, renforce le besoin d’enseignants, d’interlocuteurs qui prennent leur questionnement au sérieux, capables dans leur domaine de montrer le chemin permettant de maîtriser ces informations.[...] Internet est, de ce point de vue, un média déprimant, où l’on décèle très vite les limites de ce que l’on peut maîtriser. Ce qui manque, ce sont les outils logiques, les connaissances clés qui permettent de relier ces informations et d’en faire quelque chose que vous comprenez. Le sens de l’école se trouve ainsi conforté dans ce qu’il a de plus profond : c’est l’institution de confiance à laquelle on peut demander des réponses à des questions de l’ordre du savoir. A l’exception de milieux privilégiés, l’entourage n’en a pas les moyens
Marcel Gauchet Libération du 6 juin 2014
- InvitéFNiveau 4
Isis39 a écrit:http://www.liberation.fr/societe/2014/06/06/internet-oblige-le-prof-a-remettre-de-l-ordre-dans-du-desordre_1035384Internet est, de ce point de vue, un média déprimant, où l’on décèle très vite les limites de ce que l’on peut maîtriser. Ce qui manque, ce sont les outils logiques, les connaissances clés qui permettent de relier ces informations et d’en faire quelque chose que vous comprenez. Le sens de l’école se trouve ainsi conforté dans ce qu’il a de plus profond : c’est l’institution de confiance à laquelle on peut demander des réponses à des questions de l’ordre du savoir.
Intéressant. C'est très vrai ; dès que je cherche à apprendre quelque chose sur le net dans un domaine que je ne maîtrise pas, je suis souvent confronté à un tout ou rien déprimant : ou bien de la vulgarisation à ras des pâquerettes ou bien des articles trop pointus destinés à des passionnés ou à des professionnels.
Cela conforte aussi le besoin de discipline : savoir c'est discipliner son esprit d'une certaine façon...
- Presse-puréeGrand sage
@ Isis: Edition abonnés. Sais-tu si cela fonctionne comme Le Monde, à savoir que les articles abonnés apparaissent en entier quelques temps après?
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Thalia de GMédiateur
Vaste question pour laquelle je n'ai pas réponse pour moi-même dans certains domaines (comme la culture de plantes d'intérieur ). Mai bon cela fonctionne peu ou prou de la même manière dans tous les domaines.
L'information peut être à la fois pléthorique et partielle, souvent contradictoire.
Je ne nie pas que son point de vue ne soit intéressant, mais comme ça, ce soir, je ne saurais comment procéder avec des élèves.
L'information peut être à la fois pléthorique et partielle, souvent contradictoire.
Je ne nie pas que son point de vue ne soit intéressant, mais comme ça, ce soir, je ne saurais comment procéder avec des élèves.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- cliohistHabitué du forum
en semaine, les articles sont en général mis en ligne un jour ou deux après, et restent parfois très longtemps en accès libre.à savoir que les articles abonnés apparaissent en entier quelques temps après?
A vérifier pour le week-end
- Roumégueur IerÉrudit
L'article est très intéressant, il y dit que l'école n'a pas à se précipiter face aux mutations et garder 'la prudence qui sied à une institution dont le rôle est de maintenir la continuité avec la passé. [...] L'école fait le pont entre le nouveau qui se présente sans arrêt et les connaissances ou l'acquis'.
Autre extrait : "Par ailleurs, elle (l'école) est une institution de masse égalitaire. [...] Elle doit veiller à ce que tous les élèves soient à peu près à égalité sur la base d'un consensus collectif. Il faut que les parents comprennent ce que l'on fait à l'école et que chacun ait des chances aussi égales que possible. L'école a ainsi une lourdeur naturelle. Ceci explique que par nature, elle soit d'arrière-garde alors qu'elle doit former des personnes d'avant-garde."
Sur la pédagogie inversée, il précise que c'est l'image idéale de l'étudiant de Stanford qui prévaut dans cette construction du savoir, un cas très privilégié.
Vraiment, un article à lire, on sent confusément que les nouvelles technologies instaurent chaque fois de nouveaux chaos, on presse les enseignants de s'y engouffrer alors qu'au départ il doit réinstaurer un cosmos compréhensible et objectif avant tout.
(J'attends de voir si l'article est livré gratuitement sur le site, sinon on pourrait en relayer de plus amples extraits).
Autre extrait : "Par ailleurs, elle (l'école) est une institution de masse égalitaire. [...] Elle doit veiller à ce que tous les élèves soient à peu près à égalité sur la base d'un consensus collectif. Il faut que les parents comprennent ce que l'on fait à l'école et que chacun ait des chances aussi égales que possible. L'école a ainsi une lourdeur naturelle. Ceci explique que par nature, elle soit d'arrière-garde alors qu'elle doit former des personnes d'avant-garde."
Sur la pédagogie inversée, il précise que c'est l'image idéale de l'étudiant de Stanford qui prévaut dans cette construction du savoir, un cas très privilégié.
Vraiment, un article à lire, on sent confusément que les nouvelles technologies instaurent chaque fois de nouveaux chaos, on presse les enseignants de s'y engouffrer alors qu'au départ il doit réinstaurer un cosmos compréhensible et objectif avant tout.
(J'attends de voir si l'article est livré gratuitement sur le site, sinon on pourrait en relayer de plus amples extraits).
- Roumégueur IerÉrudit
Allez, juste la conclusion:
"Le savoir numérique serait-il une grande illusion?
Une société où les gens auraient une sorte d'accès de plain-pied aux connaissances est un rêve sympathique, mais c'est irréel et faux. C'est l'illusion de la toute-puissance individuelle-nous serions tous des self made men ou women et nous ne devrions rien aux autres... On retrouve la grande illusion de nos sociétés, que la technique permettrait presque de concrétiser. Or, plus il y a toutes ces informations, plus il y a besoin de les maîtriser. Et plus il y a besoin de les maîtriser, plus l'école est nécessaire. Sinon, vous êtes un zombie avec des images plein la tête."
Merci à Véronique Soulé pour cette rencontre, c'est une des rares fois où je ne regrette pas d'avoir acheté le Libé du week-end...
"Le savoir numérique serait-il une grande illusion?
Une société où les gens auraient une sorte d'accès de plain-pied aux connaissances est un rêve sympathique, mais c'est irréel et faux. C'est l'illusion de la toute-puissance individuelle-nous serions tous des self made men ou women et nous ne devrions rien aux autres... On retrouve la grande illusion de nos sociétés, que la technique permettrait presque de concrétiser. Or, plus il y a toutes ces informations, plus il y a besoin de les maîtriser. Et plus il y a besoin de les maîtriser, plus l'école est nécessaire. Sinon, vous êtes un zombie avec des images plein la tête."
Merci à Véronique Soulé pour cette rencontre, c'est une des rares fois où je ne regrette pas d'avoir acheté le Libé du week-end...
- Docteur OXGrand sage
Roumégueur Ier a écrit:Allez, juste la conclusion:
"Le savoir numérique serait-il une grande illusion?
Une société où les gens auraient une sorte d'accès de plain-pied aux connaissances est un rêve sympathique, mais c'est irréel et faux. C'est l'illusion de la toute-puissance individuelle-nous serions tous des self made men ou women et nous ne devrions rien aux autres... On retrouve la grande illusion de nos sociétés, que la technique permettrait presque de concrétiser. Or, plus il y a toutes ces informations, plus il y a besoin de les maîtriser. Et plus il y a besoin de les maîtriser, plus l'école est nécessaire. Sinon, vous êtes un zombie avec des images plein la tête."
Merci à Véronique Soulé pour cette rencontre, c'est une des rares fois où je ne regrette pas d'avoir acheté le Libé du week-end...
+1... et il faut relire Ellul.
- ChocolatGuide spirituel
Très intéressant, Isis, merci !
Mes 3e vont plancher sur la question dès mardi !
Mes 3e vont plancher sur la question dès mardi !
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- lumeekaExpert spécialisé
Comme je suis d'accord ! De plus, obtenir une information, juste qui plus est, ne signifie pas savoir l'analyser et la comprendre.Roumégueur Ier a écrit:Allez, juste la conclusion:
"Le savoir numérique serait-il une grande illusion?
Une société où les gens auraient une sorte d'accès de plain-pied aux connaissances est un rêve sympathique, mais c'est irréel et faux. C'est l'illusion de la toute-puissance individuelle-nous serions tous des self made men ou women et nous ne devrions rien aux autres... On retrouve la grande illusion de nos sociétés, que la technique permettrait presque de concrétiser. Or, plus il y a toutes ces informations, plus il y a besoin de les maîtriser. Et plus il y a besoin de les maîtriser, plus l'école est nécessaire. Sinon, vous êtes un zombie avec des images plein la tête."
Merci à Véronique Soulé pour cette rencontre, c'est une des rares fois où je ne regrette pas d'avoir acheté le Libé du week-end...
J'ajouterai que les langues souffrent du phénomène Google Traduction alors, en cours d'année, je leur expose mon best of d'un groupe facebook qui s'appelle Traduction de m**de. Souvent, je dois aussi leur expliquer comment utiliser un dictionnaire bilingue voire monolingue mais chut...
_________________
Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- Dr RaynalHabitué du forum
lumeeka a écrit:
J'ajouterai que les langues souffrent du phénomène Google Traduction alors, en cours d'année, je leur expose mon best of d'un groupe Facebook qui s'appelle Traduction de m**de.
Ce serait une très grande erreur de sous estimer la pertinence de google traduction. Si la langue source est l'anglais, les traductions obtenues sont parfois extrêmement fidèles. Il est très facile de se focaliser en ricanant sur les contresens les plus comiques, mais c'est refuser de comprendre que le temps des dictionnaires papiers (comme celui des encyclopédies du même métal, si j'ose dire) est révolu.
Je suis traducteur, j'utilise google traduction depuis des années et, mois après mois, je vois comment les algorithmes génétiques mis au point par google améliorent les traductions. En quelques années, les progrès ont été phénoménaux. Bien entendu, il y a encore nombre de ratés (surtout lorsqu'on traduit, comme moi, des textes du 16éme au 19éme siècle), mais c'est une aide très loin d'^tre négligeable...lorsque l'on sait s'en servir.
- Luigi_BGrand Maître
Mais ce que lumeeka disait concerne - je suppose - l'apprentissage des langues.
Finalement il en va de Google traductions comme d'un dictionnaire : on peut l'utiliser avec profit tant qu'on ne l'utilise pas pour masquer ses lacunes... mais on ne sait vraiment une langue que quand on peut à peu près s'en passer.
Finalement il en va de Google traductions comme d'un dictionnaire : on peut l'utiliser avec profit tant qu'on ne l'utilise pas pour masquer ses lacunes... mais on ne sait vraiment une langue que quand on peut à peu près s'en passer.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- lumeekaExpert spécialisé
La différence est là: tu n'es pas un ado avec un poil dans la main qui ne maîtrise pas encore la langue. En revanche, fréquentant des interprètes ou des traducteurs professionnels, je suis étonnée (je ne critique pas, je suis juste surprise) que tu utilises Google Traduction. Ayant moi-même fait quelques travaux freelance pour l'UE, ce n'est vraiment pas un outil que j'utilisais personnellement; je préférais IATE (IATE). Sinon, je ne suis pas un dinosaure, je sais utiliser internet mais google traduction est rempli d'erreurs. Exemples simples (langue source, anglais; langue ciblée, français) : "I wish you were right" = "Je souhaite que vous aviez raison" (GT ne connaît pas le subjonctif), "Hen night" (enterrement de jeune fille) = "nuit de poule". Je ne parle même pas des expressions idiomatiques qui devraient être connues des logiciels, une minorité l'est, mais une langue est vaste, très vaste. C'est vrai qu'ils ont progressé mais il y a encore d'énoooormes progrès à faire.Dr Raynal a écrit:lumeeka a écrit:
J'ajouterai que les langues souffrent du phénomène Google Traduction alors, en cours d'année, je leur expose mon best of d'un groupe Facebook qui s'appelle Traduction de m**de.
Ce serait une très grande erreur de sous estimer la pertinence de google traduction. Si la langue source est l'anglais, les traductions obtenues sont parfois extrêmement fidèles. Il est très facile de se focaliser en ricanant sur les contresens les plus comiques, mais c'est refuser de comprendre que le temps des dictionnaires papiers (comme celui des encyclopédies du même métal, si j'ose dire) est révolu.
Je suis traducteur, j'utilise google traduction depuis des années et, mois après mois, je vois comment les algorithmes génétiques mis au point par google améliorent les traductions. En quelques années, les progrès ont été phénoménaux. Bien entendu, il y a encore nombre de ratés (surtout lorsqu'on traduit, comme moi, des textes du 16éme au 19éme siècle), mais c'est une aide très loin d'^tre négligeable...lorsque l'on sait s'en servir.
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- Dr RaynalHabitué du forum
J'utilise (aussi) IATE, ainsi que linguee. Je gagne ainsi un temps précieux. Mais il est vrai que cet usage n'est pas celui des ados... qui, suivant Serres, pensent qu'en un clic tout est fini... alors que tout commence!
En étant un brin misogyne, ne pourrait-on pas affirmer qu'un enterrement de vie de jeune fille est bel et bien, le plus souvent, une "nuit de poule" ?
En étant un brin misogyne, ne pourrait-on pas affirmer qu'un enterrement de vie de jeune fille est bel et bien, le plus souvent, une "nuit de poule" ?
- philannDoyen
Je ne connaissais ni IATE ni Linguee !!!
Merci!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- maloumaNiveau 5
Roumégueur Ier a écrit:Allez, juste la conclusion:
"Le savoir numérique serait-il une grande illusion?
Une société où les gens auraient une sorte d'accès de plain-pied aux connaissances est un rêve sympathique, mais c'est irréel et faux. C'est l'illusion de la toute-puissance individuelle-nous serions tous des self made men ou women et nous ne devrions rien aux autres... On retrouve la grande illusion de nos sociétés, que la technique permettrait presque de concrétiser. Or, plus il y a toutes ces informations, plus il y a besoin de les maîtriser. Et plus il y a besoin de les maîtriser, plus l'école est nécessaire. Sinon, vous êtes un zombie avec des images plein la tête."
Merci à Véronique Soulé pour cette rencontre, c'est une des rares fois où je ne regrette pas d'avoir acheté le Libé du week-end...
Merci Isis et Roumégueur Ier pour ces extraits.
Article très très intéressant!
- Roumégueur IerÉrudit
Tadaaam :
http://www.liberation.fr/societe/2014/06/06/internet-oblige-le-prof-a-remettre-de-l-ordre-dans-du-desordre_1035384
http://www.liberation.fr/societe/2014/06/06/internet-oblige-le-prof-a-remettre-de-l-ordre-dans-du-desordre_1035384
- UlrichNiveau 6
Gauchet toujours, sur le même sujet :
Nous ne savons toujours pas pourquoi, et on ne se l’est pas assez demandé, mais le fait est d’expérience universelle et quotidienne : les choses les plus abstraites de l’esprit, celles qui relèvent du pur exercice de la raison, en principe, nous deviennent mieux accessibles et plus claires en nous arrivant par le truchement d’un autre, de sa voix, de son corps, de sa vie, de cette aura qu’on appelle la présence, et de ce qui s’y donne implicitement à entendre de son propre rapport à ce qu’il enseigne – implicite qui s'efface tout aussi mystérieusement à l'écrit. Et ce n'est pas tout : il faut que ce soit physique, charnel. La télévision n'y supplée pas. Nous a-t-on assez entretenus de ce formidable "mieux et moins cher" qu'allait autoriser la retransmission par l'image des meilleurs cours des meilleurs enseignants ? Cruelle désillusion : la magie s'évapore à distance. Des fantassins du rang, mais en chair et en os, font mieux que des généraux cathodiques. On est en train de nous rejouer la pièce avec l'Internet. On en reviendra vite dégrisés, comme de la précédente." (Pour une philosophie politique de l'éducation, 2003)
- cliohistHabitué du forum
.
Gauchet poursuit visiblement la promotion dans les médias d'un ouvrage à 3 voix évoqué sur ce forum en février, et vanté sur RFI, France-Culture, etc. :
https://www.neoprofs.org/t72428-transmettre-apprendre-marcel-gauchet-fevrier-2014
cf. la recension de Transmettre, Apprendre sur Skhole et une table ronde qui vient d’avoir lieu le 3 juin
http://skhole.fr/recension-de-transmettre-apprendre-blais-gauchet-ottavi
« la crise actuelle de l’institution scolaire s’expliquerait par le fait que si l’univers de la transmission est « mort et bien mort », l’univers de l’apprendre qui lui a succédé, malgré ses intentions et son triomphe, n’est pas parvenu jusqu’ici à fonder une nouvelle école motivante, efficace et juste »...
« Apprendre, c’est devoir entrer dans un système de significations cohérent qu’il faudrait idéalement pouvoir s’approprier d’un coup – parce qu’il est cohérent, précisément, et que c’est sa dimension d’ensemble qui lui procure sa portée. Ainsi toute entrée de ce genre se solde-t-elle chez les impétrants par le sentiment (de découragement) » ...
« Il est besoin de passeurs qui font le pont avec cette autre rive qui semble inaccessible. Il faut pouvoir compter sur des complices qui vous apportent à la fois la sécurité due à leur contrôle du point d’arrivée et la compréhension du chemin à parcourir. »
En 2012, MG avait fait une conférence sur le sujet pour la St Barthélémy
http://www.marcelgauchet.fr/blog/?p=1910
L'entretien publié par Libération rappelle très utilement la place essentielle du prof ;
il ne rejette pas par principe le changement : « l'école est une institution qui a un facteur de changement en son sein : les élèves ».
Mais la vision de l'école semble surprenante chez un philosophe/sociologue :
« l'institution de masse égalitaire... »??
« le lieu où ... toutes les questions (!) peuvent être posées et qui donne le cadre pour organiser tout cela »,
« l'institution de confiance qui fournit des réponses à des questions... » (l'entretien évoque aussi « les questions préprogrammées »).
Le self-made-man évoqué en fin d'entretien est-il vraiment pertinent ?
Le self-made-man s'applique-t-il aux carrières universitaires ? Aux USA, n'est-ce pas avant tout le cliché d'une réussite individuelle, sociale ou politique (Lincoln), qui permettrait de contrer le rôle de la fortune familiale mise au service des héritiers (les Kennedy ou les Bush) ?
Quant aux ragots, ne sont-ils pas au coeur de l'activité des médias traditionnels ? (cf. ce matin ce que ces médias ont choisi de retenir du dernier livre d'Hillary Clinton... )
.
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