- ParménideNeoprof expérimenté
Quelque soit la formation (Fac ou CNED) je n'aurai plus de RSA. Il faut donc que je ruse.
Pour être contractuel, j'y ai pensé (j'ai d'ailleurs fait un remplacement en lettres il y a quelques temps ), mais ça engendrera trop de dispersion, c'est une mauvaise idée...
Je ne sais pas comment je pourrais reprendre contact avec ma fac : car je vais être obligé de leur dire d'une façon ou d'une autre que si je suis dans la situation actuelle c'est tout simplement parce que je n'ai jamais bénéficié de quelque formation que ce soit pour ce concours.
Par conséquent je ne vois pas comment je pourrais exposer ma situation sans les offenser...
Pour être contractuel, j'y ai pensé (j'ai d'ailleurs fait un remplacement en lettres il y a quelques temps ), mais ça engendrera trop de dispersion, c'est une mauvaise idée...
Je ne sais pas comment je pourrais reprendre contact avec ma fac : car je vais être obligé de leur dire d'une façon ou d'une autre que si je suis dans la situation actuelle c'est tout simplement parce que je n'ai jamais bénéficié de quelque formation que ce soit pour ce concours.
Par conséquent je ne vois pas comment je pourrais exposer ma situation sans les offenser...
- supersosoSage
Parménide a écrit:Quelque soit la formation (Fac ou CNED) je n'aurai plus de RSA. Il faut donc que je ruse.
Pour être contractuel, j'y ai pensé (j'ai d'ailleurs fait un remplacement en lettres il y a quelques temps ), mais ça engendrera trop de dispersion, c'est une mauvaise idée...
Je ne sais pas comment je pourrais reprendre contact avec ma fac : car je vais être obligé de leur dire d'une façon ou d'une autre que si je suis dans la situation actuelle c'est tout simplement parce que je n'ai jamais bénéficié de quelque formation que ce soit pour ce concours.
Par conséquent je ne vois pas comment je pourrais exposer ma situation sans les offenser...
Enfin, par le CNED, tu n'auras pas le statut étudiant si tu as plus de 28 ans, ils n'en sauront donc rien, puisque ce n'est pas une formation diplomante. Et dans le pire des cas, tu demandes à ta famille de t'inscrire à leur nom.
Quant à ta fac, elle a certainement une part de responsabilité de ne pas t'avoir alerté avant sur les questions de méthode. Mais il me semble délicat de tout leur mettre sur le dos. Déjà parce que tu aurais pu choisir de changer de fac si la formation ne te semblait pas adéquate.
Et je crois, comme Aspasie, que regarder en arrière, si ce n'est pour comprendre ce qui nous a porté préjudice dans notre manière de fair et aider donc à changer des manières de travailler, par exemple, ne t'aidera en rien. Encore moins entretenir une rancœur.
Si je puis me permettre, j'ai un peu l'impression que tu es dans une situation où tout te semble bloqué. Mais il me semble que c'est plus ton regard sur les choses qui créé ça qu'une vraie situation de blocage (après on a tous des problèmes qui, à un moment donné, peuvent limiter nos choix : mais à nous de voir en fonction des possibilités que l'on a, ce que l'on peut essayer de faire).
- ParménideNeoprof expérimenté
Le CNED c'est exclu c'est hors de prix. Et j'ai été tellement décrédibilisé auprès de mon entourage avec mes échecs à répétition que dépenser une telle somme pour une entreprise aussi aventureuse, semble être quelque chose d'absolument irrecevable.
Fac = Pas de formation. C'est tout.
Ce qu'il faudrait c'est installer dans chaque département de philo des unités de préparation au capes et l'agrégation où des profs de CPGE deviendraient chargés de cours ! Mais bon vu qu'on parle de supprimer les CPGE... On doit probablement trouver ça trop élitiste !
Il faut que je réfléchisse à comment je vais présenter la chose quand je reviendrai à la fac. Le problème est que je n'ai jamais été vraiment pris au sérieux là-bas.
Il va peut-être falloir (certes en y mettant les formes), mais taper un peu du poing sur la table...
En plus j'ai fait deux ans de prépa qui m'ont rien apporté pour le capes. Je discutais il y a quelques jours avec une connaissance : un normalien agrégé de lettres (qui a 5 ans de moins que moi...) et qui me disait qu'il fallait surtout pas que je crois que c'est mieux dans d'autres universités. C'est partout pareil, même à la Sorbonne !supersoso a écrit:
Quant à ta fac, elle a certainement une part de responsabilité de ne pas t'avoir alerter avant sur les questions de méthode. Mais il me semble délicat de tout leur mettre sur le dos. Déjà parce que tu aurais pu choisir de changer de fac si la formation ne te semblait pas adéquate.
Fac = Pas de formation. C'est tout.
Ce qu'il faudrait c'est installer dans chaque département de philo des unités de préparation au capes et l'agrégation où des profs de CPGE deviendraient chargés de cours ! Mais bon vu qu'on parle de supprimer les CPGE... On doit probablement trouver ça trop élitiste !
Il faut que je réfléchisse à comment je vais présenter la chose quand je reviendrai à la fac. Le problème est que je n'ai jamais été vraiment pris au sérieux là-bas.
Il va peut-être falloir (certes en y mettant les formes), mais taper un peu du poing sur la table...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- supersosoSage
Si je comprends bien, tu veux aller taper du point sur la table dans une fac où tu n'es plus étudiant et où tu ne t'inscriras pas pour qu'ils te corrigent des devoirs ?
Quant à mettre toutes les facs dans le même panier, tu abuses. Il me semble, ici même, que PY avait dit que dans celle où il intervient, ils avaient eu de bons résultats d'admissibilité à l'agrégation. Que ce ne soit pas le cas de toutes les universités, j'en conviens (et j'ai fait mes études dans une fac où effectivement, ils ne privilégiaient pas le travail en vu des concours et d'ailleurs, ils n'ont, à l'heure actuelle, plus de préparation). Mais dans d'autres endroits, ils font un vrai effort de préparation des étudiants.
Quant à mettre toutes les facs dans le même panier, tu abuses. Il me semble, ici même, que PY avait dit que dans celle où il intervient, ils avaient eu de bons résultats d'admissibilité à l'agrégation. Que ce ne soit pas le cas de toutes les universités, j'en conviens (et j'ai fait mes études dans une fac où effectivement, ils ne privilégiaient pas le travail en vu des concours et d'ailleurs, ils n'ont, à l'heure actuelle, plus de préparation). Mais dans d'autres endroits, ils font un vrai effort de préparation des étudiants.
- Nom d'utilisateurNiveau 10
PoorYorick a écrit:Sur le "or": on peut faire plein de commentaires bien sûr, mais du point de vue de la forme du raisonnement ça n'a aucune espèce de subtilité: si on écrit sous forme de loi "or" se traduira ici (comme "mais", au demeurant) par un "et" (une conjonction), suffisante pour rendre compte de la validité du syllogisme. Sinon (hors écriture en loi), on peut ne rien écrire du tout tant qu'on a une règle qui garantit que les deux prémisses et non une seule sont utilisées pour tirer la conclusion.
Bien sûr c'est une reconstruction très postérieure.
Entrelacs et itinéraires parallèles.
Entre les deux prémisses, tantôt rien, tantôt toute une gesticulation. Comme dans l'interstice ici et là dédié à une "copule". Cela dépend des langues, des cieux... des paroisses.
Questions d'écriture, une fois encore.
- ParménideNeoprof expérimenté
En gros je dirais oui. Le problème c'est que c'est pas vraiment possible...supersoso a écrit:
Si je comprends bien, tu veux aller taper du point sur la table dans une fac où tu n'es plus étudiant et où tu ne t'inscriras pas pour qu'ils te corrigent des devoirs ?
Et pourtant je suis bel et bien la victime du système. Alors va falloir que je réfléchisse, que je trouve des arguments convaincants... On sait jamais. Et surtout je voudrais éviter que lorsque j'irai à un oral, on exerce des représailles sur moi !
supersoso a écrit:
Quant à mettre toutes les facs dans le même panier, tu abuses. Il me semble, ici même, que PY avait dit que dans celle où il intervient, ils avaient eu de bons résultats d'admissibilité à l'agrégation. Que ce ne soit pas le cas de toutes les universités, j'en conviens (et j'ai fait mes études dans une fac où effectivement, ils ne privilégiaient pas le travail en vu des concours et d'ailleurs, ils n'ont, à l'heure actuelle, plus de préparation). Mais dans d'autres endroits, ils font un vrai effort de préparation des étudiants.
Plusieurs personnes m'ont dit que c'était partout pareil les facs, à Paris comme en Province, et je le crois volontiers. Déjà en 2004-2005 mon prof de philo d'hypokhâgne me disait que j'avais vraiment intérêt (si je n'intégrais jamais l'ENS) de finir à la fac vraiment le plus tard possible car je n'aurais là bas aucune formation ! Ce propos m'avait semblé complètement abstrait à l'époque mais aujourd'hui j'en perçois clairement le bien fondé.
De toute façon dans ma fac, depuis 2008, j'ai vu a peu près 10-15 personnes reçues aux concours de philo. Mais... il faut préciser tout suite que ces étudiants et étudiantes avaient des relations sur Paris, des profs de philo dans leur famille ou parmi leurs amis, des amis normaliens pour les aider, etc...
Et moi j'ai rien de tout ça...
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- User17706Bon génie
Mmh, je pense qu'il y a simplement un malentendu sur le terme « point de vue logique ». Un vrai désaccord serait proprement inimaginable, il impliquerait par exemple qu'on ne peut pas faire des mathématiques si l'on ne parle que chinois. Quelqu'un à qui la traduction de δε en chinois dans le cadre d'un syllogisme pose réellement un problème veut probablement traduire tout autre chose que son rôle de connecteur logique. Pourquoi pas ! ça dépend de ce qu'il veut faire au juste.Nom d'utilisateur a écrit:Entrelacs et itinéraires parallèles.
Entre les deux prémisses, tantôt rien, tantôt toute une gesticulation. Comme dans l'interstice ici et là dédié à une "copule". Cela dépend des langues, des cieux... des paroisses.
Questions d'écriture, une fois encore.
Mais alors vraiment il n'y a pas de place pour plusieurs paroisses ici (soit sur la question de savoir comment formaliser le rôle respectif des deux prémisses), ni du coup pour une seule
- User17706Bon génie
Bon, sinon, je rejoins le commentaire de supersoso ; tu es en train (verbalement du moins) de consciencieusement fermer la moindre porte ouverte que tu aperçois, depuis quelques pages. Si on relit, et si l'on caricature :
Le CNED : trop cher. ─ La fac : grillé. Et ça ne forme à rien. ─ (Une autre fac : trop loin ? et de toute façon ça ne forme à rien.) ─ Passer les épreuves cette année non, « je n'étais pas prêt ». Les passer l'an prochain ? pas avant d'être « parfaitement au point d'un point de vue technique ». ─ Les devoirs en temps limité de la fac ? ça n'en était pas, parce qu'on n'était pas surveillés. ─ Un concours dans une autre discipline ? non, ce serait un échec. ─ S'entraîner d'abord sur des sujets familiers ? je ne vois pas ce que ça va changer. ─ Prendre du recul ? justement je n'y arrive pas. ─ Oser ? j'attends d'en avoir la capacité. ─ Comment l'obtenir ? justement je n'en sais rien ! ─ Se jeter à l'eau ? pas avant de savoir nager !
Tu vas transmettre ton découragement à tes interlocuteurs ! Désolé si le ton que j'adopte paraît brusque, mais je pense que si tu relis la conversation (ainsi que l'autre fil), tu vas voir que tu as dépensé déjà une énergie, un temps et des ressources argumentatives considérables à trouver des raisons de repousser les pistes que les différents intervenants ont pu évoquer. S'il est tellement important de démontrer par tous les moyens qu'il n'y a rien à faire, pourquoi ne serait-il pas tout aussi important de mettre en pratique la conclusion et justement de ne rien faire ?
Le CNED : trop cher. ─ La fac : grillé. Et ça ne forme à rien. ─ (Une autre fac : trop loin ? et de toute façon ça ne forme à rien.) ─ Passer les épreuves cette année non, « je n'étais pas prêt ». Les passer l'an prochain ? pas avant d'être « parfaitement au point d'un point de vue technique ». ─ Les devoirs en temps limité de la fac ? ça n'en était pas, parce qu'on n'était pas surveillés. ─ Un concours dans une autre discipline ? non, ce serait un échec. ─ S'entraîner d'abord sur des sujets familiers ? je ne vois pas ce que ça va changer. ─ Prendre du recul ? justement je n'y arrive pas. ─ Oser ? j'attends d'en avoir la capacité. ─ Comment l'obtenir ? justement je n'en sais rien ! ─ Se jeter à l'eau ? pas avant de savoir nager !
Tu vas transmettre ton découragement à tes interlocuteurs ! Désolé si le ton que j'adopte paraît brusque, mais je pense que si tu relis la conversation (ainsi que l'autre fil), tu vas voir que tu as dépensé déjà une énergie, un temps et des ressources argumentatives considérables à trouver des raisons de repousser les pistes que les différents intervenants ont pu évoquer. S'il est tellement important de démontrer par tous les moyens qu'il n'y a rien à faire, pourquoi ne serait-il pas tout aussi important de mettre en pratique la conclusion et justement de ne rien faire ?
- ParménideNeoprof expérimenté
PauvreYorick a écrit:Bon, sinon, je rejoins le commentaire de supersoso ; tu es en train (verbalement du moins) de consciencieusement fermer la moindre porte ouverte que tu aperçois, depuis quelques pages. Si on relit, et si l'on caricature :
Le CNED : trop cher. ─ La fac : grillé. Et ça ne forme à rien. ─ (Une autre fac : trop loin ? et de toute façon ça ne forme à rien.) ─ Passer les épreuves cette année non, « je n'étais pas prêt ». Les passer l'an prochain ? pas avant d'être « parfaitement au point d'un point de vue technique ». ─ Les devoirs en temps limité de la fac ? ça n'en était pas, parce qu'on n'était pas surveillés. ─ Un concours dans une autre discipline ? non, ce serait un échec. ─ S'entraîner d'abord sur des sujets familiers ? je ne vois pas ce que ça va changer. ─ Prendre du recul ? justement je n'y arrive pas. ─ Oser ? j'attends d'en avoir la capacité. ─ Comment l'obtenir ? justement je n'en sais rien ! ─ Se jeter à l'eau ? pas avant de savoir nager !
Tu vas transmettre ton découragement à tes interlocuteurs ! Désolé si le ton que j'adopte paraît brusque, mais je pense que si tu relis la conversation (ainsi que l'autre fil), tu vas voir que tu as dépensé déjà une énergie, un temps et des ressources argumentatives considérables à trouver des raisons de repousser les pistes que les différents intervenants ont pu évoquer. S'il est tellement important de démontrer par tous les moyens qu'il n'y a rien à faire, pourquoi ne serait-il pas tout aussi important de mettre en pratique la conclusion et justement de ne rien faire ?
Autre fac : oui, clairement trop loin.
Dans ma fac : grillé en grande partie oui, mais comme du temps a passé et que d'autres profs ont dû arriver, avec des arguments convaincants et un minimum de diplomatie je peux arriver à obtenir quelque chose peut-être. De toute façon j'ai pas le choix.
Au vu de mon travail d'hier je pense que tu as tout de suite compris pourquoi j'ai une fois de plus renoncé à me présenter. Je pense particulièrement à ce texte du Théétète qui devaient exiger à coup sur une connaissance précise de la République ou de tel autre grand dialogue platonicien.
Donc voilà : je sais à peu près ce que je dois faire, avec le peu de moyens du bord que j'ai.
Etre "prêt" en avril prochain? On peut toujours essayer mais bon...
Ma priorité numéro 1 c'est : savoir acquérir le sens des problèmes philosophiques pour les déduire des énoncés (et des textes aussi! Car on parle que de dissertation mais il y a aussi une épreuve de commentaire! Sur laquelle j'ai sué sang et eau pendant 5 ans sans la moindre aide extérieure. Car on m'a toujours écrit dans les marges que je faisais de la paraphrase, mais avec semble t il l'extrême souci de ne jamais m'indiquer comment l'éviter!)
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"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
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- e-WandererGrand sage
Ces propos me choquent profondément. Déjà, de la part du collègue de prépa : c'est facile de dauber sur la fac quand on a des étudiants triés sur le volet, une décharge de cours substantielle, qu'on n'a pas de tâches administratives et qu'on ne fait pas de recherche. Et surtout, ce qu'il dit est injuste et faux.Parménide a écrit:
Plusieurs personnes m'ont dit que c'était partout pareil les facs, à Paris comme en Province, et je le crois volontiers. Déjà en 2004-2005 mon prof de philo d'hypokhâgne me disait que j'avais vraiment intérêt (si je n'intégrais jamais l'ENS) de finir à la fac vraiment le plus tard possible car je n'aurais là bas aucune formation ! Ce propos m'avait semblé complètement abstrait à l'époque mais aujourd'hui j'en perçois clairement le bien fondé.
Cette année, j'ai assuré 8 demi-journées d'oraux pour mes agrégatifs, et je ne toucherai pas un centime pour ce travail car ce n'est pas prévu dans mon service et l'UFR n'a pas de ligne budgétaire pour ça. J'aimerais voir la réaction des profs de prépa si on arrêtait de leur payer les heures de colles… Nous faisons également largement notre part de corrections de copies, notamment depuis la semestrialisation : typiquement 2 contrôles continus + 1 partiel de fin de semestre, ce qui fait 6 paquets par année et par groupe de TD (pour rappel, cette réforme de la semestrialisation est intervenue en 2006), et nous assurons des permanences pour la consultation des copies d'examen. Dans mon UFR, chaque enseignant est tenu d'assurer une permanence hebdomadaire d'1 à 2 heures pour recevoir les étudiants (ce qui n'est évidemment pas rémunéré). Nous avons mis en place en L1 un système de tutorat (un enseignant est responsable du suivi, notamment méthodologique, de 6 étudiants, avec RDV réguliers). Je ne suis pas certains que les profs de prépa fassent beaucoup plus, et ils ont beaucoup moins d'étudiants. Bref…
Je répète que je n'ai rien contre la prépa, j'ai bénéficié de ce système et j'ai eu d'excellents professeurs, très dévoués (mais aussi des glandeurs ahurissants). Je ne suis pas non plus jaloux car je préfère largement le métier d'enseignant-chercheur : on a à un bout de l'échelle des étudiants assez faibles, mais on a aussi accès à des domaines du savoir extrêmement "nourrissants" intellectuellement, que ne connaissent pas les généralistes qui s'adressent à des débutants. Simplement, je suis sidéré que des gens plutôt protégés par le système se permettent de dénigrer le travail des autres, surtout si ceux-ci travaillent dans des conditions beaucoup moins avantageuses.
- ParménideNeoprof expérimenté
e-Wanderer a écrit:Ces propos me choquent profondément. Déjà, de la part du collègue de prépa : c'est facile de dauber sur la fac quand on a des étudiants triés sur le volet, une décharge de cours substantielle, qu'on n'a pas de tâches administratives et qu'on ne fait pas de recherche. Et surtout, ce qu'il dit est injuste et faux.Parménide a écrit:
Plusieurs personnes m'ont dit que c'était partout pareil les facs, à Paris comme en Province, et je le crois volontiers. Déjà en 2004-2005 mon prof de philo d'hypokhâgne me disait que j'avais vraiment intérêt (si je n'intégrais jamais l'ENS) de finir à la fac vraiment le plus tard possible car je n'aurais là bas aucune formation ! Ce propos m'avait semblé complètement abstrait à l'époque mais aujourd'hui j'en perçois clairement le bien fondé.
Cette année, j'ai assuré 8 demi-journées d'oraux pour mes agrégatifs, et je ne toucherai pas un centime pour ce travail car ce n'est pas prévu dans mon service et l'UFR n'a pas de ligne budgétaire pour ça. J'aimerais voir la réaction des profs de prépa si on arrêtait de leur payer les heures de colles… Nous faisons également largement notre part de corrections de copies, notamment depuis la semestrialisation : typiquement 2 contrôles continus + 1 partiel de fin de semestre, ce qui fait 6 paquets par année et par groupe de TD (pour rappel, cette réforme de la semestrialisation est intervenue en 2006), et nous assurons des permanences pour la consultation des copies d'examen. Dans mon UFR, chaque enseignant est tenu d'assurer une permanence hebdomadaire d'1 à 2 heures pour recevoir les étudiants (ce qui n'est évidemment pas rémunéré). Nous avons mis en place en L1 un système de tutorat (un enseignant est responsable du suivi, notamment méthodologique, de 6 étudiants, avec RDV réguliers). Je ne suis pas certains que les profs de prépa fassent beaucoup plus, et ils ont beaucoup moins d'étudiants. Bref…
Je répète que je n'ai rien contre la prépa, j'ai bénéficié de ce système et j'ai eu d'excellents professeurs, très dévoués (mais aussi des glandeurs ahurissants). Je ne suis pas non plus jaloux car je préfère largement le métier d'enseignant-chercheur : on a à un bout de l'échelle des étudiants assez faibles, mais on a aussi accès à des domaines du savoir extrêmement "nourrissants" intellectuellement, que ne connaissent pas les généralistes qui s'adressent à des débutants. Simplement, je suis sidéré que des gens plutôt protégés par le système se permettent de dénigrer le travail des autres, surtout si ceux-ci travaillent dans des conditions beaucoup moins avantageuses.
Je ne voulais choquer personne, c'est juste que j'ai pas eu de chance c'est tout. Mais c'est vrai qu'il y a un monde entre la prépa et la fac. La prépa c'est du formatage "ENS" tandis que la fac c'est avant tout pour passer des examens, obtenir licence, master, etc...
On est pas du tout dans la même logique entre prépa et fac. Cela dépend des facs évidemment mais il me semble clair que pour les trois premières années les étudiants ont moins de formation en méthode qu'en prépa. Justement car les prof d'universités sont accaparés par leurs travaux de recherche etc...
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- supersosoSage
Mais justement tu as eu la chance d'avoir fait une prépa ! Et je dis ça en toute conscience et sans jalousie : je n'en ai pas fait, à l'époque, je pense que ça n'aurait pas pu me convenir (j'avais besoin de la liberté qu'offrait la fac). Par contre ce qui est sûr c'est que des personnes qui étaient avec moi en fac, les rares dont j'ai su qu'elles étaient devenues prof de philo étaient justement passé par la prépa (et je ne crois pas que ça puisse être un argument pour dévaloriser la fac mais parce qu'ils avaient appris d'autres méthodes, qu'ils ont été confrontés plus tôt aux concours, etc.).
Il faudrait certainement t'interroger aussi sur le fait que tu exclus toute possibilité de quoi que ce soit : passer à autre chose, impossible mais continuer ça ne semble pas possible non plus. On est nombreux à avoir vécu l'échec des concours en philo. Pour la plupart on a fini par faire autre chose avec aussi parfois (souvent) l'envie d'y revenir.
Car de deux choses l'une, soit tu penses que tu es en mesure d'avoir ce fichu concours : auquel cas tu arrêtes de te chercher des excuses, le RSA, toussa (parce que si tu ne peux pas t'inscrire en fac, tu peux quand même t'inscrire au CNED, quitte à utiliser un autre nom que tu domicilies chez toi), tu te donnes les MOYENS de l'obtenir et donc tu t'exerces avec des corrections. Pour quoi ne pas prendre contact avec ton prof de prépa, voir s'il pourrait te corriger des devoirs par exemple ?
Soit tu penses que ce concours n'est pas accessible (c'est ce qui m'a fait changer de voie il y a longtemps déjà) et alors tu envisages de passer à autre chose (cet autre chose peut aussi parfois avoir des bons côtés, voire te donner la possibilité de revenir plus tard à la philo par des voies détournées, par exemple).
Dans tous les cas, l'attitude qui consiste à dire je ne peux y arriver parce que j'ai été mal formé et je suis une "victime" (mais enfin libre à toi de te former efficacement désormais) mais je ne peux pas faire autre chose parce que c'est ce que je veux faire, ne t'amènera très certainement rien de bon.
Il faudrait certainement t'interroger aussi sur le fait que tu exclus toute possibilité de quoi que ce soit : passer à autre chose, impossible mais continuer ça ne semble pas possible non plus. On est nombreux à avoir vécu l'échec des concours en philo. Pour la plupart on a fini par faire autre chose avec aussi parfois (souvent) l'envie d'y revenir.
Car de deux choses l'une, soit tu penses que tu es en mesure d'avoir ce fichu concours : auquel cas tu arrêtes de te chercher des excuses, le RSA, toussa (parce que si tu ne peux pas t'inscrire en fac, tu peux quand même t'inscrire au CNED, quitte à utiliser un autre nom que tu domicilies chez toi), tu te donnes les MOYENS de l'obtenir et donc tu t'exerces avec des corrections. Pour quoi ne pas prendre contact avec ton prof de prépa, voir s'il pourrait te corriger des devoirs par exemple ?
Soit tu penses que ce concours n'est pas accessible (c'est ce qui m'a fait changer de voie il y a longtemps déjà) et alors tu envisages de passer à autre chose (cet autre chose peut aussi parfois avoir des bons côtés, voire te donner la possibilité de revenir plus tard à la philo par des voies détournées, par exemple).
Dans tous les cas, l'attitude qui consiste à dire je ne peux y arriver parce que j'ai été mal formé et je suis une "victime" (mais enfin libre à toi de te former efficacement désormais) mais je ne peux pas faire autre chose parce que c'est ce que je veux faire, ne t'amènera très certainement rien de bon.
- ParménideNeoprof expérimenté
supersoso a écrit:Mais justement tu as eu la chance d'avoir fait une prépa ! Et je dis ça en toute conscience et sans jalousie : je n'en ai pas fait, à l'époque, je pense que ça n'aurait pas pu me convenir (j'avais besoin de la liberté qu'offrait la fac). Par contre ce qui est sûr c'est que des personnes qui étaient avec moi en fac, les rares dont j'ai su qu'elles étaient devenues prof de philo étaient justement passé par la prépa (et je ne crois pas que ça puisse être un argument pour dévaloriser la fac mais parce qu'ils avaient appris d'autres méthodes, qu'ils ont été confrontés plus tôt aux concours, etc.).
Il faudrait certainement t'interroger aussi sur le fait que tu exclus toute possibilité de quoi que ce soit : passer à autre chose, impossible mais continuer ça ne semble pas possible non plus. On est nombreux à avoir vécu l'échec des concours en philo. Pour la plupart on a fini par faire autre chose avec aussi parfois (souvent) l'envie d'y revenir.
Car de deux choses l'une, soit tu penses que tu es en mesure d'avoir ce fichu concours : auquel cas tu arrêtes de te chercher des excuses, le RSA, toussa (parce que si tu ne peux pas t'inscrire en fac, tu peux quand même t'inscrire au CNED, quitte à utiliser un autre nom que tu domicilies chez toi), tu te donnes les MOYENS de l'obtenir et donc tu t'exerces avec des corrections. Pour quoi ne pas prendre contact avec ton prof de prépa, voir s'il pourrait te corriger des devoirs par exemple ?
Soit tu penses que ce concours n'est pas accessible (c'est ce qui m'a fait changer de voie il y a longtemps déjà) et alors tu envisages de passer à autre chose (cet autre chose peut aussi parfois avoir des bons côtés, voire te donner la possibilité de revenir plus tard à la philo par des voies détournées, par exemple).
Dans tous les cas, l'attitude qui consiste à dire je ne peux y arriver parce que j'ai été mal formé et je suis une "victime" (mais enfin libre à toi de te former efficacement désormais) mais je ne peux pas faire autre chose parce que c'est ce que je veux faire, ne t'amènera très certainement rien de bon.
J'ai été doublement victime : et de mon entourage et de l'université.
C'est un fait, c'est tout. Bref, passons.
Maintenant l'important est de savoir comment je m'en tire et ma stratégie est claire : en septembre je vais à la fac et je demande de l'aide. S'ils ne veulent pas je procéderai autrement. J'ai essayé de contacter par mails deux de mes anciens profs : pas de réponse.
Je n'ai pas gardé de contacts avec mes profs de prépa.
De toute façon je n'ai pas besoin de la fac ou du CNED dans l'immédiat. Dans l'immédiat je veux acquérir la méthode d'extraction des problèmes philosophiques le plus rapidement possible (car il en existe nécessairement une, le tout est de la percevoir de telle sorte qu'elle amène un "déclic" dans l'esprit.)
Et les conseils de Aspasie et PauvreYorick sont pour l'instant ma seule source.
Dès que j'aurai acquis un sens solide de la problématisation, je pourrai estimer que la moitié du travail sera faite.
Il est clair que cette histoire, qui dure depuis maintenant 6 ans mais qui s'est considérablement aggravée depuis 3 ans, risque de me détruire totalement si je ne trouve pas le moyen d'être efficace TRES VITE.
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- AspasieNiveau 10
Mince... voilà que je m'aperçois que j'exerce depuis des années et que je suis titulaire sans avoir reçu la moindre formation... vu que je suis un pur "produit" de la fac même pas passé par la moindre prépa... c'est ballot heinParménide a écrit:Fac = Pas de formation. C'est tout.
Tss tss... je ne veux pas donner de leçon mais tout de même... victime du système c'est un peu fort. Tu as écrit toi-même que ton 13/20 a à un moment été décisif ; il y a donc une interprétation des données du système qui ne permet pas de considérer 1) que tu sois simplement victime (puisque tu as nourri les choses) 2) qui plus est du système (car toute fac est composée de gens, et n'est un pur "système" que lorsqu'on veut abstraire les choses ce qui permet de considerer tout le monde-et donc personne- coupable).Et pourtant je suis bel et bien la victime du système.
Ce n'est pas un problème de savoir, c'est un problème de faire... c'est comme si le forgeron disait, je ne toucherai une forge que quand je saurai comment on forge... c'est bête à dire mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron (ou en sciant que Léonard... ) ; mais du coup, il faut commencer à forger et non pas attendre la recette qui permettra de forger. Alors bien sûr, ça ne vient pas d'un coup, ça ne vient pas tout seul, ça demande des bases... mais les bases tu les as. Il s'agit de s'y mettre maintenant...Ma priorité numéro 1 c'est : savoir acquérir le sens des problèmes philosophiques pour les déduire des énoncés
ben oui... mais non... lorsque tu écris LA méthode... j'entends que tu hurles la "recette". Et ça, ça n'existe pas. Sinon, il suffirait d'avoir ses entrées auprès du cercle ésotérique qui dispose de la clé et boum patatra, le concours tomberait dans les mains bénies de l'heureux élu. Mais ça ne marche pas comme ça, et heureusement, sans quoi, on se gargariserait de mots vains en parlant de pensée authentique et autres trucs du genre.Dans l'immédiat je veux acquérir la méthode d'extraction des problèmes philosophiques le plus rapidement possible (car il en existe nécessairement une-...-)
Ah oui, là d'accord... un sens de la problématisation ; c'est bien plus cela. C'est un peu comme tous les sens... ça se travaille, ça se développe... mais il n'y a ni recette ni méthode pour cela.Dès que j'aurai acquis un sens solide de la problématisation
Ca n'est pas très rassurant je sais...
Ou alors c'est très rassurant car cela signifie aussi que c'est ouvert...
- User5899Demi-dieu
Je m'empresse de préciser que si je suis toujours de cette vallée de larmes en 2050 et si j'ai encore les facultés intellectuelles de lire du grec, je n'ai pas prévu d'être toujours enseignant à 85 ansPauvreYorick a écrit:Non mais stop : les meilleures copies ne sont pas des modèles, et notamment, certainement pas par leur contenu (pour les raisons indiquées par Aspasie). Il est totalement inutile de se lancer à la poursuite du détail qui, une fois, a singularisé une copie, dans l'espoir que se reproduise l'occasion de l'utiliser à aussi bon escient.
C'est un peu comme si tu disais qu'on ne peut pas envisager d'essayer de peindre un portrait de jeune fille si l'on n'a pas d'abord appris à peindre les perles à la façon exacte dont Vermeer les peint.
Après, la biographie est un genre historique, pourquoi ça ne serait pas dans le sujet, et pourquoi ça ne serait pas « philosophique » de réfléchir dessus ?
Pareil pour la remarque « il faut suivre de très près l'actualité pour réussir tel sujet » : moi aussi, je peux essayer d'esquisser à gros traits un idéal décourageant de perfection et semer des embûches sur la voie. Par exemple je remarque que « le droit à la différence » fait référence à l'actualité. Mais qu'est-ce que l'actualité ? Ahaaaah ! il se trouve que « l'actualité » est le sujet de dissertation hors-programme de l'agrégation 2006. Or dans le rapport 2006 il est abondamment fait référence à Aristote. Comment réfléchir à l'actualité sans manier avec virtuosité les concepts d'ἐνέργεια et d'ἐντελέχεια ? impossible ; et cela suppose au fond de comprendre tout Aristote. Mais qui peut prétendre posséder à fond Aristote sans le lire dans sa langue ? personne, voyons, ce n'est pas sérieux. Donc, il faut apprendre le grec. Et là je te remets entre les mains de Cripure, pour une préparation à une épreuve du CAPES de philosophie de l'an dernier, que tu ne pourras bien sûr pas repasser puisqu'elle a déjà eu lieu, mais pour laquelle, du moins, tu seras fin prêt à l'horizon 2050.
- User5899Demi-dieu
Michel Butor a écrit un livre sur l'idéal de perfection qui aboutit à un épuisement nerveux et à une stérilité de fait. Comme c'est un beau livre, intéressant à plus d'un titre, je le mentionne ici : Degrés.PauvreYorick a écrit:Pareil pour la remarque « il faut suivre de très près l'actualité pour réussir tel sujet » : moi aussi, je peux essayer d'esquisser à gros traits un idéal décourageant de perfection et semer des embûches sur la voie.
- e-WandererGrand sage
Et on voit bien à ton avatar à quelles extrémités peut mener l'épuisement nerveux.
- ParménideNeoprof expérimenté
Aspasie :
Je SAIS qu'il n' existe pas de méthode pour problématiser au sens étroit du terme. Au sens où il s'agirait d'un nombre limité d'étapes à effectuer pour arriver à tous les coups au résultat.
En revanche il existe un état d'esprit, des pistes, des façons de s'approprier un énoncé. Et je pense que vouloir réaliser des entrainements sans savoir à peu près l'état d'esprit que je dois avoir ainsi que les quelques démarches techniques utiles à la réflexion sur un sujet ne me mènera pas à grand chose.
Tu as dit toi même qu'il était possible de s'en sortir sur TOUT sujet. Seulement voilà : ce sera insoutenable de dire qu'un problème ou une problématique est quelque chose qui surgit de façon purement intuitive sans passer par différentes étapes de réflexion et de raisonnement. Si une problématique doit surgir par enchantement, nous ne sommes plus dans la philosophie.
J'ai déjà quelques éléments, venant de toi et de PauvreYorick : réfléchir plus à partir d'exemples plutôt que d'enfermer d'emblée le sujet dans un registre trop philosophique, procéder par contraires, déduire des paradoxes à partir des exemples... Mais je voudrais des indications en plus. parce que sinon ça me laisse l'impression que le travail de problématisation est laissé à une inspiration divine capricieuse et non gérable.
Il me semble d'ailleurs avoir appliqué certains de ces conseils dans mon introduction sur ce sujet sur l'histoire. Et je ne vois pas comment j'aurais pu faire encore plus simple (partir du sens commun, je l'ai fait pourtant...)
Pour revenir à la question de la fac : effectivement, sur toutes les personnes que j'ai vues être reçues au capes de philo depuis 2008 , je crois que aucune n'avait fait prépa. Mais comme j'ai dit elles ont pu bénéficier d'avantages extérieurs...
Je SAIS qu'il n' existe pas de méthode pour problématiser au sens étroit du terme. Au sens où il s'agirait d'un nombre limité d'étapes à effectuer pour arriver à tous les coups au résultat.
En revanche il existe un état d'esprit, des pistes, des façons de s'approprier un énoncé. Et je pense que vouloir réaliser des entrainements sans savoir à peu près l'état d'esprit que je dois avoir ainsi que les quelques démarches techniques utiles à la réflexion sur un sujet ne me mènera pas à grand chose.
Tu as dit toi même qu'il était possible de s'en sortir sur TOUT sujet. Seulement voilà : ce sera insoutenable de dire qu'un problème ou une problématique est quelque chose qui surgit de façon purement intuitive sans passer par différentes étapes de réflexion et de raisonnement. Si une problématique doit surgir par enchantement, nous ne sommes plus dans la philosophie.
J'ai déjà quelques éléments, venant de toi et de PauvreYorick : réfléchir plus à partir d'exemples plutôt que d'enfermer d'emblée le sujet dans un registre trop philosophique, procéder par contraires, déduire des paradoxes à partir des exemples... Mais je voudrais des indications en plus. parce que sinon ça me laisse l'impression que le travail de problématisation est laissé à une inspiration divine capricieuse et non gérable.
Il me semble d'ailleurs avoir appliqué certains de ces conseils dans mon introduction sur ce sujet sur l'histoire. Et je ne vois pas comment j'aurais pu faire encore plus simple (partir du sens commun, je l'ai fait pourtant...)
Pour revenir à la question de la fac : effectivement, sur toutes les personnes que j'ai vues être reçues au capes de philo depuis 2008 , je crois que aucune n'avait fait prépa. Mais comme j'ai dit elles ont pu bénéficier d'avantages extérieurs...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- User17706Bon génie
Mais ça fait depuis le bas de la page 3 de ce fil qu'au lieu justement de réfléchir sur des sujets on parle d'autre chose ! C'en est lassant : par cette chaleur, j'ai davantage envie de faire « plouf » que de mesurer les dimensions du plongeoir au nanomètre près.
Bon, puisqu'il faut apparemment que quelqu'un se charge de prendre l'initiative (c'est un comble quand même), exercice rigolo :
On trouve sur le site « maphilo point net » (un truc pour des élèves de Term en rade d'inspiration) des « débuts de problématisation ». Piochons-en un au hasard et voyons pourquoi ça ne va pas.
On pourrait baptiser ce type d'exercice « invitation au massacre »
Bon, puisqu'il faut apparemment que quelqu'un se charge de prendre l'initiative (c'est un comble quand même), exercice rigolo :
On trouve sur le site « maphilo point net » (un truc pour des élèves de Term en rade d'inspiration) des « débuts de problématisation ». Piochons-en un au hasard et voyons pourquoi ça ne va pas.
Peut-on s'accorder sur ce qui est juste ?
ma philo point nette a écrit:Un début de problématisation ...
S'accorder sur ce qui est juste, c'est reconnaître implicitement qu'il n'y a qu'une seule voie juste. Si tel est le cas, la raison, a priori, devrait l'emporter. Or ce qui est juste dépend de la morale et celle-là, quand elle existe, est propre à chacun, selon sa culture, sa construction personnelle, sa civilisation. En introduisant "peut-on", le sujet présuppose qu'il est impossible de s'accorder sur ce qui est juste, c'est-à-dire ce qui est la bonne chose à faire du point de vue de la morale. "S'accorder", toutefois, ne veut pas nécessairement dire partager la même opinion mais plutôt reconnaître la justesse de la chose. Or, il est crucial de savoir si ce qui est juste relève bien du jugement personnel ou de l'évidence collective. La morale est-elle universelle ?
On pourrait baptiser ce type d'exercice « invitation au massacre »
- AspasieNiveau 10
@Parménide : ni par enchantement, ni par application d'une procédure... c'est toute la difficulté bien sûr. Autant je suis d'accord pour dire qu'il faut se renseigner sur ce qui est attendu, sur une certaine mesure de "comment", autant je pense très sincèrement qu'il faut aussi se lancer et "s'y mettre". Tu l'as fait pour le sujet sur l'histoire, mais tu as un passif avec ce sujet d'une part, et d'autre part, les éléments très précis de correction que t'a donné PauvreYorick font qu'il te faut passer à un autre sujet, justement pour y réinvestir ces éléments et ne pas rester dans le ressassement et la répétition qui ressemblerait beaucoup trop à un piétinement. Il me semble qu'en ce moment, tu as un besoin urgent de t'envoler, et surtout pas de piétiner !!
Zappe ce sujet et passe à l'exercice proposé par PauvreYorick. Tu reviendras ultérieurement (et quand je dis ultérieurement, je pense en terme de plusieurs semaines... voire de quelques mois) sur le sujet sur l'histoire. Tu verras que ton regard aura changé, et là, tu auras quelque chose à gagner à le réinvestir.
@PauvreYorick : excellente idée !
Et d'ailleurs, excellent exercice à faire avec les élèves aussi (je pense en particulier aux heures d'AP quand on a la possibilité d'en avoir). J'emprunterais volontiers l'idée pour m'en resservir, si tu le permets
Plongeons-nous tour à tour, ou laissons-nous Parménide, s'il le souhaite, inaugurer le jeu de massacre ?
Zappe ce sujet et passe à l'exercice proposé par PauvreYorick. Tu reviendras ultérieurement (et quand je dis ultérieurement, je pense en terme de plusieurs semaines... voire de quelques mois) sur le sujet sur l'histoire. Tu verras que ton regard aura changé, et là, tu auras quelque chose à gagner à le réinvestir.
- les "avantages extérieurs":
- Parménide a écrit:Mais comme j'ai dit elles ont pu bénéficier d'avantages extérieurs...
Bref, je garde de mes années de fac un souvenir magnifique, qui m'a beaucoup appris, qui m'a donné énormément de liberté. Alors oui, la fac a des défauts aussi, et oui, parmi ces défauts, il y a un certain rapport au concours qui n'est pas cultivé, ce qui est logique puisque la fac, jusqu'à il y a peu, visait bien davantage à former des chercheurs. Ceci étant, j'ai aussi une amie très proche, passée par les prépas, avec laquelle je travaille souvent sur les cours comme sur les sujets ; et ce que nous constatons, c'est que par nos formations respectives, nous avons développé des qualités et des difficultés différentes, mais qu'au final, non seulement ce n'est pas un obstacle au travail, bien au contraire, mais qu'en prime, cela relève sans doute plus de chacune de nous que d'une formation qui nous aurait formatées plutôt que formées ; en clair, quelle que soit la formation, on en retire quelque chose qui fait écho à celui/celle que nous sommes.
Je me garderais donc bien de considérer que telle formation est nulle tandis que telle autre est privilégiée. Cela dépend de paramètres parmi lesquels il faut compter les formateurs autant que l'état d'esprit et l'approche de l'étudiant.
Mais bon, j'en reste là sur ce HS
@PauvreYorick : excellente idée !
Et d'ailleurs, excellent exercice à faire avec les élèves aussi (je pense en particulier aux heures d'AP quand on a la possibilité d'en avoir). J'emprunterais volontiers l'idée pour m'en resservir, si tu le permets
Plongeons-nous tour à tour, ou laissons-nous Parménide, s'il le souhaite, inaugurer le jeu de massacre ?
- User17706Bon génie
Je pense que c'est Parménide qui décide. Oui, l'idée de critiquer les productions d'autrui, c'est plutôt pas mal (il faut juste se souvenir de faire pareil avec les siennes après). J'essayais d'obtenir ça de cohortes d'étudiants, mais il y a beaucoup de retenue dans la manière dont les étudiants se critiquent les uns les autres, à cause des pudeurs auxquelles suradničko ime a fait allusion, entre autres ; ils n'osent pas se rentrer dans le lard. Là, c'est une production anonyme du web, y'a pas de scrupules à avoir.
Je n'ai jamais fait ça sous cette forme avec des élèves de Terminale. Qui sait, ça peut donner des choses intéressantes. Si j'ai l'occasion, j'essaierai.
Je n'ai jamais fait ça sous cette forme avec des élèves de Terminale. Qui sait, ça peut donner des choses intéressantes. Si j'ai l'occasion, j'essaierai.
- ParménideNeoprof expérimenté
Serais -je quelqu'un de stupide? Parce que j'avoue que je saisis pas le sens de ça :
C'est fou je sais pas si c'est la chaleur (que je supporte assez mal) ou autre chose mais j'ai l'impression d'être rouillé, avoir le cerveau au ralenti, rien comprendre à rien... (j'ai des périodes typiques comme ça)
Je suis vraiment triste et angoissé du fait qu'il m'avait semblé, il fut un temps, avoir vaincu les difficultés relatives à la dissertation... et je m'aperçois que ce n'est pas le cas
Ces deux notes obtenues au concours de l'ENS m'ont rendu le pire des services, car ça a engendré en moi un sentiment de confiance qui a eu au final un effet absolument désastreux : j'ai constamment surestimé mes capacités après ça. Et c'est la raison pour laquelle, quand mon entourage m'a poussé à ces présentations infructueuses, je n'ai pas eu la présence d'esprit de m'y opposer.
Car, encore grisé par mes succès relatifs à l'ENS je me disais qu'avec de la chance ça pourrait passer. Je ne supporte pas d'avoir été naïf à ce point. Parce que, si j'avais eu la lucidité au bon moment j'aurais constamment ajourné ma tentative jusqu'à juin dernier. Et j'aurai démarré probablement à 7,5 de moyenne au lieu de démarrer à 2.
Ce qui eut été largement préférable car je n'aurais pas eu ma confiance en moi anéantie par des tentatives inconsidérées consistant à aller écrire n'importe quoi durant 5-6h...
Quand en 2008 je suis tombé sur "La moralité est elle utile à la vie sociale?", j'avais honte en rendant ma copie aux surveillants. A peine 4 pages! Strictement rien à dire. Et je m'étais complètement braqué pendant l'épreuve, sur le fait que j'avais RIEN fait et que donc je ne pouvais pas réussir (vu que j'avais du travailler pour mes examens de master et mon mémoire). Et ça a été le même supplice le lendemain pour le texte de Leibniz, sur la conception cartésienne de l'erreur...
J'aurais du à partir de cette toute première épreuve catastrophique ne pas y aller le lendemain, renoncer à toute tentative et m'entrainer encore et encore jusqu'à atteindre le niveau qui me placerait au dessus de la barre d'admissibilité. Hélas je n'ai pas eu cette intelligence.
PauvreYorick a écrit:
On pourrait baptiser ce type d'exercice « invitation au massacre »
C'est fou je sais pas si c'est la chaleur (que je supporte assez mal) ou autre chose mais j'ai l'impression d'être rouillé, avoir le cerveau au ralenti, rien comprendre à rien... (j'ai des périodes typiques comme ça)
Je suis vraiment triste et angoissé du fait qu'il m'avait semblé, il fut un temps, avoir vaincu les difficultés relatives à la dissertation... et je m'aperçois que ce n'est pas le cas
Ces deux notes obtenues au concours de l'ENS m'ont rendu le pire des services, car ça a engendré en moi un sentiment de confiance qui a eu au final un effet absolument désastreux : j'ai constamment surestimé mes capacités après ça. Et c'est la raison pour laquelle, quand mon entourage m'a poussé à ces présentations infructueuses, je n'ai pas eu la présence d'esprit de m'y opposer.
Car, encore grisé par mes succès relatifs à l'ENS je me disais qu'avec de la chance ça pourrait passer. Je ne supporte pas d'avoir été naïf à ce point. Parce que, si j'avais eu la lucidité au bon moment j'aurais constamment ajourné ma tentative jusqu'à juin dernier. Et j'aurai démarré probablement à 7,5 de moyenne au lieu de démarrer à 2.
Ce qui eut été largement préférable car je n'aurais pas eu ma confiance en moi anéantie par des tentatives inconsidérées consistant à aller écrire n'importe quoi durant 5-6h...
Quand en 2008 je suis tombé sur "La moralité est elle utile à la vie sociale?", j'avais honte en rendant ma copie aux surveillants. A peine 4 pages! Strictement rien à dire. Et je m'étais complètement braqué pendant l'épreuve, sur le fait que j'avais RIEN fait et que donc je ne pouvais pas réussir (vu que j'avais du travailler pour mes examens de master et mon mémoire). Et ça a été le même supplice le lendemain pour le texte de Leibniz, sur la conception cartésienne de l'erreur...
J'aurais du à partir de cette toute première épreuve catastrophique ne pas y aller le lendemain, renoncer à toute tentative et m'entrainer encore et encore jusqu'à atteindre le niveau qui me placerait au dessus de la barre d'admissibilité. Hélas je n'ai pas eu cette intelligence.
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"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- AspasieNiveau 10
C'est la chaleur ça...Parménide a écrit:Serais -je quelqu'un de stupide? Parce que j'avoue que je saisis pas le sens de ça :PauvreYorick a écrit:On pourrait baptiser ce type d'exercice « invitation au massacre »
Dans le jeu de massacre, on prend un édifice quelconque (mais toujours fragile), et on le détruit à coup de balles. L'exercice proposé par PauvreYorick consiste à prendre un exemple de "début de problématisation" (l'édifice donc...) et à montrer en quoi elle ne peut pas être satisfaisante (en quoi elle est fragile) en soulignant tel ou tel manque, telle ou telle maladresse.
Objectif de l'exercice : prendre conscience, par effet inverse, de ce qui est nécessaire dans une problématisation de sujet, et en prime, se rendre capable de juger ses propres productions, et donc de les améliorer.
Voili voilou
Et donc à toi l'honneur Parménide, si tu le souhaites, avec l'exemple donné par PauvreYorick
- User5899Demi-dieu
Aspasie a écrit:...
- Spoiler:
je n'ai pas pu résister en tombant sur ce smiley :lol:
- Spoiler:
- Oh !
- User17706Bon génie
Oui, le jeu est exactement celui décrit par Aspasie
- ParménideNeoprof expérimenté
PauvreYorick a écrit:
S'accorder sur ce qui est juste, c'est reconnaître implicitement qu'il n'y a qu'une seule voie juste. Si tel est le cas, la raison, a priori, devrait l'emporter. Or ce qui est juste dépend de la morale et celle-là, quand elle existe, est propre à chacun, selon sa culture, sa construction personnelle, sa civilisation. En introduisant "peut-on", le sujet présuppose qu'il est impossible de s'accorder sur ce qui est juste, c'est-à-dire ce qui est la bonne chose à faire du point de vue de la morale. "S'accorder", toutefois, ne veut pas nécessairement dire partager la même opinion mais plutôt reconnaître la justesse de la chose. Or, il est crucial de savoir si ce qui est juste relève bien du jugement personnel ou de l'évidence collective. La morale est-elle universelle ?
On pourrait baptiser ce type d'exercice « invitation au massacre » [/quote]
Je dois me mettre dans la peau du correcteur, c'est ça?
L'élève commet certainement l'erreur de faire une référence directe au libellé : "le sujet présuppose..."
Mais surtout on a l'impression qu'avec le problème posé à la fin, c'est comme s'il sortait du sujet au moment d'y entrer.
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"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
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