Que demander à la direction pour avoir été insulté ?

Bonjour,

Bon je viens de me faire insulter de "***" par un élève. Bien fort, histoire que tous les élèves de la classe aient bien entendu.
Aucun chef n'était présent cet après-midi, je n'ai donc pu parler de vive voix à personne de la direction.

Je viens d'écrire le rapport. Dois-je proposer à la fin ce que je souhaiterais comme sanction ou cela ne se fait pas, c'est du ressort du chef ? Mais si je ne demande rien, j'ai bien peur qu'on soit un peu trop cool.
J'ai évidemment dit que je ne reprendrai pas l'élève sans excuses. Sinon, dois-je le demander, à part de mon rapport, par exemple dans le mail que j'écris ?

Ma direction est plutôt clémente pour ne pas dire laxiste, j'ai discuté avec les collègues, certains me disent un jour, d'autres trois jours, d'autres 5 jours, d'autres conseil de dis.

Du coup, je ne sais pas quoi faire et comment le formuler ? Pouvez-vous m'aider ?

Merci d'avance.

Dans un bahut normal, je te dirais de demander un conseil de dis', surtout qu'en plus de l'insulte, il y a la provocation puisqu'il a fait en sorte que tout le monde l'entende.

Dans mon bahut... Je te dirais 5 jours d'exclusion (un de mes élèves a sorti un "sale p.d" à un de mes collègues, mais pour le chef, cela n'avait aucune connotation homophobe, mais montrait juste un certain énervement, tout au plus... )

Tu es plus ou moins dans le même cas que moi - direction laxiste...
Mais ne lâche rien ! demande une sanction exemplaire - après tout, il y a insulte envers un fonctionnaire de l'enseignement !

Courage !   

Pupuch76 a écrit:Dans un bahut normal, je te dirais de demander un conseil de dis'

J'aurais plutôt tendance à qualifier un tel établissement d'exceptionnel...

Demande un conseil de discipline et refuse de prendre l'élève jusqu'au conseil de discipline.
Surtout, ne reste pas seul: si de nombreux collègues te soutiennent, tu auras plus de chances de faire plier la direction.

Courage !   

Tu demandes une sanction, ça peut être un ou des jours d'exclusion voire un conseil de dis. (enfin je dis ça, là où je suis on peut se brosser pour obtenir un conseil de dis pour ça).

Moi je demanderais une semaine entière et je déposerai plainte.

Hier, je me suis retrouvée un peu dans le même cas que toi...
J'ai écrit et déposé mon rapport chez le CPE. Il a convoqué les parents et compte demandé quelques jours d'exclusion.
(Je précise quand même que dans la semaine, il a eu plusieurs exclusion de cours par différents professeurs).

Je sais que certains professeurs de mon établissements ne prennent pas les élèves s'ils n'ont pas écrit des excuses avant de revenir.
Essaies de formuler tes attentes. Qui n'essaie rien, n'a rien !!

Pour une insulte, j'ai demandé quelques jours d'exclusion et non un conseil de disc car c'était un pauvre gamin et que le contexte était particulier. Sinon, oui j'aurais demandé un conseil. Dans, ce cas précis, l'élève n'est pas venu dans mon cours tant qu'il n'avait pas fait ses jours d'exclusion et ensuite il est parti en classe relais. Si on laisse passer cela, on finira par nous cracher dessus (au sens propre et au sens figuré) sans que personne n'y trouve rien à redire...

Merci de vos réponses.
Les excuses, je les demande à la fin du rapport.
Je demande par écrit aussi, à la fin du rapport, la sanction type exclusion ou conseil de dis ou j'en discute avant ?

Chez nous, conseil de dis, sans hésitation. Si on te le refuse, tu peux demander à ce que ce refus soit motivé par écrit. Et là, bizarrement, on accepte, finalement...

Méfiance avec les conseils de Discipline.

petit a) on est au mois de Mai. Ca va rechigner. (Bon, j'en ai un lundi :lol:)
petit b) un Conseil de Disc' ça peut donner :" bouuuuuh, c'pas beau de dire des gros mots à son professeur, faudra plus r'commencer, hein ? Dis-y que tu le feras plus ? Voilààààààà, c'est bien mon ptit."

Bref, parfois, mieux vaut 8 jours d'exclusion qu'un camouflet public.

Il a su t'insulter devant toute la classe ? Qu'il sache s'excuser devant. Cela m'est arrivé une fois il y a deux ans, et je n'ai pas lâché. J'ai obtenu une journée de renvoi ainsi que des excuses orales devant la classe. Je ne l'ai pas repris avant d'avoir eu cela.

Dans une situation similaire (le public en moins), j'ai demandé et obtenu:
- lettre d'excuses
- exclusion (la direction a decidé 3 jours)
Courage... c'est quand même un métier plein de violences au quotidien que nous avons ... pff
 :flower: 

Quand les insultes deviennent monnaie courante, il est bien difficile d'obtenir une sanction exemplaire. Huit jours pour la même situation ici, mais cela n'allait visiblement pas de soi.

Spoiler:

Demande le maximum pour avoir le minimum.
Insulte envers agent de l'état, il est possible de déposer une plainte, il me semble.
C'est le genre d'argument que les CDE entendent.

Merci à tous pour vos avis.
J'ai rédigé le rapport détaillé et je pense plutôt essayer de le porter en mains propres à mon CDE pour avoir une discussion de vive voix, et voir comment il envisage les choses.

Une collègue a été traitée de "sale p..." cette semaine, l'élève a eu deux jours.

La même collègue a été insultée et menacée de mort par mail interposé au début de l'année. Conseil de discipline mais la coupable n'a pas été renvoyée: trop jeune (en 6e) et fille de la présidente de l'association de parents d'élèves. En revanche elle a offert une boîte de chocolats à ma collègue. C'est sympa ce métier.

Caspar Goodwood a écrit:Une collègue a été traitée de "sale p..." cette semaine, l'élève a eu deux jours.

La même collègue a été insultée et menacée de mort par mail interposé au début de l'année. Conseil de discipline mais la coupable n'a pas été renvoyée: trop jeune (en 6e) et fille de la présidente de l'association de parents d'élèves. En revanche elle a offert une boîte de chocolats à ma collègue. C'est sympa ce métier.

Et ta collègue a accepté sa boîte de chocolats?? Le gamin qui m'insulterait saurait rapidement où il pourrait se mettre cette boîte     
Je ne comprends pas que toutes ces insultes passent et qu'on en fasse si peu de cas. Dans mon établissement, les insultes se banalisent. un "ferme ta gueule, va te faire foutre" à une prof et c'est une semaine d'exclusion. Je trouve qu'on accepte des choses qu'on aurait pas laisser passer il y a seulement quelques années.

Moi, je n'aurais pas accepté la boîte de chocolats... Me faire menacer de mort et recevoir des chocolats juste après? Prudence!   

Le mien, ce n'est pas le genre et c'est sûr que je n'accepterai pas.

Je suis bien d'accord sur le peu de cas qu'on en fait.
Quand j'ai dit en salle des profs que je venais de me faire insulter, seule une prof a réagi et m'a vraiment demandé comment cela s'était passé et en a été choquée.
Les autres se sont barrés, ou ont plaisanté dessus, ou m'ont dit que je n'obtiendrai "rien".

Pff!! On banalise les insultes et ensuite ce sera quoi?

Refus de prendre l'élève en cours. 
Tu déposes une plainte. 
Constituent un outrage puni de 7 500 euros d'amende les paroles, gestes ou menaces, les écrits ou images de toute nature non rendus publics ou l'envoi d'objets quelconques adressés à une personne chargée d'une mission de service public, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de sa mission, et de nature à porter atteinte à sa dignité ou au respect dû à la fonction dont elle est investie.

Lorsqu'il est adressé à une personne dépositaire de l'autorité publique, l'outrage est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.

Lorsqu'il est adressé à une personne chargée d'une mission de service public et que les faits ont été commis à l'intérieur d'un établissement scolaire ou éducatif, ou, à l'occasion des entrées ou sorties des élèves, aux abords d'un tel établissement, l'outrage est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.

Lorsqu'il est commis en réunion, l'outrage prévu au premier alinéa est puni de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende, et l'outrage prévu au deuxième alinéa est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

Merci pour ce rappel de la loi, je connais cette référence. C'est la première chose que j'ai cherchée sur Internet juste après l'insulte, car dans mes souvenirs c'était bien cela.

Je m'en servirai, au cas où le chef ne me soutient pas. Je vais d'abord voir comment il va réagir.

Rapport bien salé, que tu donnes au PP, au CPE, au CdE.
Tu indiques, au CPE et au CdE que tu refuses cet élève en classe tant qu'une sanction n'est pas donnée. Il vaut mieux en avoir discuté avec le PP avant.

5 jours c'est pas mal, il y a peu de chance que cela aille plus haut, et il n'y a pas besoin de Conseil de discipline pour donner 5 jours d'exclusion.  Après cela dépend du passif de l'élève, si c'est une "énième" bêtise de l'élève il peut y avoir de quoi convoquer un conseil de discipline.

Sinon une Commission éducative avec l'ensemble des collègues de la classe peut avoir autant de poids. Mais cela dépend un peu de la politique de ton établissement, de la réaction de tes collègues, réaction que tu décris comme un peu faiblarde.

Mon idée est bien celle-ci : obtenir 5 jours d'exclusion et ne reprendre l'élève qu'après des excuses (à mon avis, je ne les obtiendrai jamais).
Il s'agit d'un élève que nous venons de récupérer, poussé vers la sortie par un autre collège qui ne voulait pas faire de conseil de dis. C'est à peu près le 10e élève qui arrive ainsi chez nous depuis le début de l'année.