- User19866Expert
Bonsoir,
Je sollicite à nouveau vos lumières en matière de gestion de classe. Dans la classe de 6e que j'ai en aide aux devoirs, trois élèves se détestent, et je pense ne pas gérer la situation correctement. J'ai régulièrement des "Madame, Machin me jette des bouts de gomme !", "Bidule m'a traité !", "Truc chante et j'arrive pas à me concentrer !".
Comme je passe dans les rangs pour aider les élèves le plus individuellement possible, j'avoue d'une part que je ne vois pas ce genre de choses se produire, et d'autre part que les élèves profitent du fait que je parle à l'un d'entre eux pour bavarder à voix basse. Comme cela reste plutôt calme, je tolère ce niveau de bruit.
Jusqu'à maintenant, je sanctionnais le comportement qui m'était rapporté. Mais j'ai de plus en plus de mal avec l'idée que j'encourage la délation. Depuis la semaine dernière, ils sont passés aux insultes, à voix basse. Ne sachant comment réagir, j'ai fait semblant de n'avoir pas entendu.
Jusqu'à présent, il ne s'est rien produit de particulièrement dangereux, mais cette atmosphère devient pesante, et j'ai envie de mettre fin à l'escalade. Comment réagir dans l'un et l'autre cas ? Faut-il sanctionner ? Si oui, qui ?
Merci d'avance pour vos conseils !
Je sollicite à nouveau vos lumières en matière de gestion de classe. Dans la classe de 6e que j'ai en aide aux devoirs, trois élèves se détestent, et je pense ne pas gérer la situation correctement. J'ai régulièrement des "Madame, Machin me jette des bouts de gomme !", "Bidule m'a traité !", "Truc chante et j'arrive pas à me concentrer !".
Comme je passe dans les rangs pour aider les élèves le plus individuellement possible, j'avoue d'une part que je ne vois pas ce genre de choses se produire, et d'autre part que les élèves profitent du fait que je parle à l'un d'entre eux pour bavarder à voix basse. Comme cela reste plutôt calme, je tolère ce niveau de bruit.
Jusqu'à maintenant, je sanctionnais le comportement qui m'était rapporté. Mais j'ai de plus en plus de mal avec l'idée que j'encourage la délation. Depuis la semaine dernière, ils sont passés aux insultes, à voix basse. Ne sachant comment réagir, j'ai fait semblant de n'avoir pas entendu.
Jusqu'à présent, il ne s'est rien produit de particulièrement dangereux, mais cette atmosphère devient pesante, et j'ai envie de mettre fin à l'escalade. Comment réagir dans l'un et l'autre cas ? Faut-il sanctionner ? Si oui, qui ?
Merci d'avance pour vos conseils !
- Marie LaetitiaBon génie
Les punir tous les deux si tu les entends encore se chamailler. Tu les préviens, en expliquant que ce n'est pas le lieu de régler leurs querelles, ta classe n'est pas un ring. Une heure de colle plus lettre d'excuses. Et bien sûr tu les mets aux extrêmités de la classe pour limiter les risques.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Thalia de GMédiateur
Pas plus tard que ce matin, j'ai dû calmer ainsi deux filles qui se détestent cordialement.Marie Laetitia a écrit:Les punir tous les deux si tu les entends encore se chamailler. Tu les préviens, en expliquant que ce n'est pas le lieu de régler leurs querelles, ta classe n'est pas un ring. Une heure de colle plus lettre d'excuses. Et bien sûr tu les mets aux extrêmités de la classe pour limiter les risques.
"C'est pas moi, c'est elle.
- Je m'en moque, vous ne réglez pas vos problèmes dans MON cours."
Elles sont reparties penaudes... et recommenceront.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- SphinxProphète
J'ai toujours dit à mes sixièmes que je n'aimais pas les balances. Si je vois, je punis, si je ne vois pas, tant pis. A charge du prof de voir
Pour les insultes, les placer aux coins les plus éloignés de la classe devrait suffire, non ? Je ne dis pas qu'ils cesseront, mais au moins ils ne pourront plus le faire sans que tu l'entendes. Et alors tu punis
Pour les insultes, les placer aux coins les plus éloignés de la classe devrait suffire, non ? Je ne dis pas qu'ils cesseront, mais au moins ils ne pourront plus le faire sans que tu l'entendes. Et alors tu punis
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- mddNiveau 9
Cela m'intéresse particulièrement... Je ne sais pas non plus gérer ce genre de choses.
Les rares fois où je suis témoin je demande réparation immédiate (des excuses) (devrais-je punir aussi, en plus de l'excuse ?).
Mais la plupart du temps, je n'entends pas. Je demande de cesser et punition si cela continue. Mais ça n’empêche pas les élèves de recommencer.
Les rares fois où je suis témoin je demande réparation immédiate (des excuses) (devrais-je punir aussi, en plus de l'excuse ?).
Mais la plupart du temps, je n'entends pas. Je demande de cesser et punition si cela continue. Mais ça n’empêche pas les élèves de recommencer.
- Kan-gourouFidèle du forum
Pour commencer, je les placerais le plus loin possible les uns des autres. Ensuite, avec l'aide du PP ou du CPE, je les convoquerais tous les trois pour mettre les choses à plat et comprendre pourquoi ils s'insultent. Puis je leur ferais comprendre que le meilleur moyen de finir l'année sereinement et sans punition est de s'ignorer purement et simplement.
- User19866Expert
Merci pour vos réponses !
Vous avez raison, les changements de places semblent une solution simple et efficace. Mais si les élèves s'insultent à voix haute au prochain cours, est-ce qu'une punition "suffit" ? Faut-il envisager l'heure de colle ?
Au sujet des changements de place d'ailleurs : un (quatrième) élève X m'a déjà demandé d'être tout seul plutôt que d'être à côté de Y (non lié aux trois autres), sous prétexte qu'ils bavarderaient trop ensemble. Présenté comme ça, et dans le feu de l'action, j'ai accepté. En réalité, je crois que Y n'est pas très bien intégré, et que X prend plaisir à le laisser seul. (Oui, grosse ambiance, dans cette classe... ) Je reviendrai sur ma décision à l'heure prochaine, mais c'est compliqué... J'ai bien conscience de n'être pas armée et de ne pas réagir correctement à chaque fois qu'une situation nouvelle se présente.
Tu parles des insultes ou de la délation, ici ? Qui doit s'excuser, d'après toi ?Marie Laetitia a écrit:Les punir tous les deux si tu les entends encore se chamailler. Tu les préviens, en expliquant que ce n'est pas le lieu de régler leurs querelles, ta classe n'est pas un ring. Une heure de colle plus lettre d'excuses.
Je mettrai les points sur les "i" la prochaine fois. Mais si ces élèves continuent (c'est le genre) : que faire ? Punir la personne qui dénonce ? C'est étrange, non ?Sphinx a écrit:J'ai toujours dit à mes sixièmes que je n'aimais pas les balances. Si je vois, je punis, si je ne vois pas, tant pis. A charge du prof de voir
J'ai pris l'un des trois à part récemment, et il semblerait que cela soit parti d'une histoire idiote (je ne rentre pas dans les détails mais c'est vraiment du niveau 6e). A priori, cela ne nécessite pas une convocation chez le PP ou le CPE, mais pour plus tard, j'y penserai.Kan-gourou a écrit:Ensuite, avec l'aide du PP ou du CPE, je les convoquerais tous les trois pour mettre les choses à plat et comprendre pourquoi ils s'insultent. Puis je leur ferais comprendre que le meilleur moyen de finir l'année sereinement et sans punition est de s'ignorer purement et simplement.
Vous avez raison, les changements de places semblent une solution simple et efficace. Mais si les élèves s'insultent à voix haute au prochain cours, est-ce qu'une punition "suffit" ? Faut-il envisager l'heure de colle ?
Au sujet des changements de place d'ailleurs : un (quatrième) élève X m'a déjà demandé d'être tout seul plutôt que d'être à côté de Y (non lié aux trois autres), sous prétexte qu'ils bavarderaient trop ensemble. Présenté comme ça, et dans le feu de l'action, j'ai accepté. En réalité, je crois que Y n'est pas très bien intégré, et que X prend plaisir à le laisser seul. (Oui, grosse ambiance, dans cette classe... ) Je reviendrai sur ma décision à l'heure prochaine, mais c'est compliqué... J'ai bien conscience de n'être pas armée et de ne pas réagir correctement à chaque fois qu'une situation nouvelle se présente.
- Marie LaetitiaBon génie
Ne t'inquiète pas, Dalathée, c'est ta première année, c'est normal de ne pas savoir comment réagir. Ai confiance en toi, c'est comme cela que tu trouveras la solution. C'est toi l'adulte, prends les choses posément, sans rentrer dans le jeu de leurs querelles.
Je parle de tout échange entre les trois que j'interdis, étant donné le contexte. Le premier qui l'ouvre, en gros, il prend. Et si un num. 2 ou 3 essaie d'embrayer derrière, il prend aussi.
Et sinon dans min établissement, ce genre de truc est pris en main par le CPE ou l'APS (je suis en établissement APV) pour vider la querelle. Parce qu'avec les sms et face de bouc, ça peutdire vite dégénérer...
Je parle de tout échange entre les trois que j'interdis, étant donné le contexte. Le premier qui l'ouvre, en gros, il prend. Et si un num. 2 ou 3 essaie d'embrayer derrière, il prend aussi.
Et sinon dans min établissement, ce genre de truc est pris en main par le CPE ou l'APS (je suis en établissement APV) pour vider la querelle. Parce qu'avec les sms et face de bouc, ça peut
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- SphinxProphète
Dalathée2 a écrit:Merci pour vos réponses !Je mettrai les points sur les "i" la prochaine fois. Mais si ces élèves continuent (c'est le genre) : que faire ? Punir la personne qui dénonce ? C'est étrange, non ?Sphinx a écrit:J'ai toujours dit à mes sixièmes que je n'aimais pas les balances. Si je vois, je punis, si je ne vois pas, tant pis. A charge du prof de voir
Je me suis contentée de passer un savon aux deux. Les sixièmes étant des sixièmes, au bout de la troisième fois c'étaient les autres qui disaient "haaan, la prof elle aime pas quand on rapporte". Comme ils n'obtenaient rien de cette manière, ils ont fini par renoncer.
Vous avez raison, les changements de places semblent une solution simple et efficace. Mais si les élèves s'insultent à voix haute au prochain cours, est-ce qu'une punition "suffit" ? Faut-il envisager l'heure de colle ?
Je mettrais une heure de colle aux deux personnellement, parce qu'ils perturbent le cours et parce que ce n'est pas la première fois que tu leur demandes de cesser : cela aura au moins le mérite de mettre les points sur les i. Bien entendu, tu les préviens avant, au moment de les changer de place.
- BalthamosDoyen
Je suis aussi gêné que toi sur la délation, des remarques qui ne m'intéressent pas (m'sieur, il m'a dit ca....)
d'autant plus que mes gamins en jouent
-m'sieur, Enzo a traité ma mère (dans le seul but que je punisse Enzo qui était trop occuper à planter son compas dans Marie Pierre, mais qui n'a pas insulté Wilfried...)
D'un autre coté, le "je ne suis pas une balance" ne me convient pas. Ca encourage le silence dans des cas plus graves (harcèlement, violence physique, etc.) Cette année, on a le cas d'une agression sexuelle dans mon collège, la victime est rejetée par ses camarades car, elle a "osé" balancer son agresseur...
Bref, j'ai vraiment beaucoup de mal à me positionner entre tout ces éléments.
d'autant plus que mes gamins en jouent
-m'sieur, Enzo a traité ma mère (dans le seul but que je punisse Enzo qui était trop occuper à planter son compas dans Marie Pierre, mais qui n'a pas insulté Wilfried...)
D'un autre coté, le "je ne suis pas une balance" ne me convient pas. Ca encourage le silence dans des cas plus graves (harcèlement, violence physique, etc.) Cette année, on a le cas d'une agression sexuelle dans mon collège, la victime est rejetée par ses camarades car, elle a "osé" balancer son agresseur...
Bref, j'ai vraiment beaucoup de mal à me positionner entre tout ces éléments.
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- Spoiler:
- SphinxProphète
Après, tu peux aussi prendre cinq minutes pour expliquer qu'il y a une nuance entre dénoncer des faits graves et jouer les Agnan (ceci allant de "Machin i me traite" à "Machine elle a pas souligné le titre sur son cahier, c'est maaaal").
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- User19866Expert
Merci pour vos conseils. Je vais réfléchir à la meilleure façon de présenter les choses succinctement au prochain cours, et aux sanctions à adopter pour ces deux types de comportements.
- BalthamosDoyen
Tiens au courant des suites et des conséquences
_________________
- Spoiler:
- PointàlaligneExpert
S'ils se permettent de bavarder quand tu circules, tu peux aussi te placer au bureau, et demander aux élèves de venir te montrer leur travail : c'est plus facile de couvrir toute la classe du regard de cette façon.
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