(Français) Parvenez-vous à faire le programme désormais?

Mille excuses... on n'avance guère.
Je me mets à écrire comme les élèves!

mimika a écrit:Mille excuses... on n'avance guère.
Je me mets à écrire comme les élèves!

Excuses acceptées   
J'ai souvenir d'un temps où on pouvait revenir sur une notion quand on avait l'impression que ce n'était pas acquis. Maintenant c'est la course, avec moins d'heures et des élèves qui ont moins de prérequis.   

Tu as raison, Thalia, c'est la course. Depuis l'arrivée de mon nouveau chef (qui pense que le français n'est pas important!), nous sommes passés en 6ème de 6H avec une 1/2 heure de module c'est-à-dire de travail en 1/2 classe, le reste des élèves faisant une formation à la recherche documentaire au CDI à 5h30 puis à 5H, horaires plancher.
Le programme n'a pas changé pour autant.
J'ai demandé un RV avec l'inpectrice pour savoir ce qu'on pouvait laisser tomber dans le programme, car je me sens complètement stressée. Mais je ne veux pas prendre seule la responsabilité d'éliminer certains points!

Avec mon optimisme coutumier, je me demande si ces 5 h plancher ne vont pas devenir bientôt un horaire plafond. Histoire d'aligner sur les autres niveaux et vous* offrir des services de 5 classes.    

*j'aurai quitté l'enseignement avant d'assister à ce désastre.

Pour mémoire : http://www.sauv.net/horcoll.php et http://www.sauv.net/horcomp.php

Je pense comme toi. Il a pénurie de professeurs, notamment de français, alors on organise cette pénurie. Moins d'heures devant chaque classe pour que plus de classes aient le même professeur et donc au moins un professeur. Et puis, c'est quand même dommage quand on manque de professeur de français d'aller laisser certains perdre du temps à enseigner le latin. Et si on regroupait tous les niveaux ou que l'on décourageait les élèves à étudier ce qui n'est qu'une langue morte après tout ?  J'aime aussi beaucoup le chantage au moment de la DHG : soit vous acceptez les heures sup, soit on est obligé de faire sauter tous les dédoublements et autres heures de module ? Qu'est-ce que vous choisissez ? Je répète la question : qu'est-ce que vous choisissez, pour le bien de vos élèves ? ( Je ne vous fais pas le couplet sur le métier à vocation, si ?) 

Tiens, je vais aller me reprendre un café...

Armide a écrit:Je pense comme toi. Il a pénurie de professeurs, notamment de français, alors on organise cette pénurie. Moins d'heures devant chaque classe pour que plus de classes aient le même professeur et donc au moins un professeur. Et puis, c'est quand même dommage quand on manque de professeur de français d'aller laisser certains perdre du temps à enseigner le latin. Et si on regroupait tous les niveaux ou que l'on décourageait les élèves à étudier ce qui n'est qu'une langue morte après tout ?  J'aime aussi beaucoup le chantage au moment de la DHG : soit vous acceptez les heures sup, soit on est obligé de faire sauter tous les dédoublements et autres heures de module ? Qu'est-ce que vous choisissez ? Je répète la question : qu'est-ce que vous choisissez, pour le bien de vos élèves ? ( Je ne vous fais pas le couplet sur le métier à vocation, si ?) 

Tiens, je vais aller me reprendre un café...

Ouais ben moi je vais sortir ma bouteille de rhum ! C'est déprimant...   

Thalia de G a écrit:

mimika a écrit:Mille excuses... on n'avance guère.
Je me mets à écrire comme les élèves!

Excuses acceptées   
J'ai souvenir d'un temps où on pouvait revenir sur une notion quand on avait l'impression que ce n'était pas acquis. Maintenant c'est la course, avec moins d'heures et des élèves qui ont moins de prérequis.   

Si l'on écoute mon CDE et l'IEN du primaire du secteur, nous DEVONS prendre les élèves au niveau où ils en sont et cesser d'attendre d'eux qu'ils aient des pré-requis, parce que ce n'est pas s'adapter dans l'intérédézenfants.  Comme l'a affirmé l'IEN, un "bon élève, c'est un élève qui est bon à l'oral"...En revanche, selon mon IPR, nous ne DEVONS plus faire de révisions mais faire uniquement le programme.  :shock:  Il a ensuite ajouté avec un grand sourire qu'il fallait se poser des questions si nos élèves étaient aussi mauvais en sortant du collège alors qu'ils étaient passés entre nos mains pendant 4 ans...  

Hermiony a écrit:Si l'on écoute mon CDE et l'IEN du primaire du secteur, nous DEVONS prendre les élèves au niveau où ils en sont et cesser d'attendre d'eux qu'ils aient des pré-requis, parce que ce n'est pas s'adapter dans l'intérédézenfants.  Comme l'a affirmé l'IEN, un "bon élève, c'est un élève qui est bon à l'oral"...En revanche, selon mon IPR, nous ne DEVONS plus faire de révisions mais faire uniquement le programme.  :shock:  Il a ensuite ajouté avec un grand sourire qu'il fallait se poser des questions si nos élèves étaient aussi mauvais en sortant du collège alors qu'ils étaient passés entre nos mains pendant 4 ans...  

Si l'IEN et l'IPR l'ont affirmé... Comme dit dans un autre post (je ne sais plus lequel), on n'est jamais mieux trahi que par les siens.      

J'espère que l'IPR tiens le même discours aux collègues de lycée, histoire de ne pas nous faire passer complètement pour des moins que rien.

Tiens, la même chez moi!

C'est la première année que j'ai des collégiens et l'idée de ne pas pouvoir finir les programmes me faisait très très peur.
En littérature, j'ai fait mon deuil, je sais parfaitement que je ne pourrais pas tout voir.
Par contre en grammaire... c'est la déprime totale!! J'essaye de me focaliser sur le plus important mais en 6è par exemple, je suis grave à la bourre dans les conjugaisons... Et là c'est un peu la panique totale!

Les IEN et les IPR  savent pertinemment que le système ne fonctionne pas, que les élèves sont de plus en plus durs et paresseux, mais ils sont recrutés pour être "loyaux", c'est-à-dire être toujours d'accord avec l'autorité en place. "Viva Alcazar" un jour, "Viva tapioca" le lendemain ...
Donc -sauf ceux en qui reste un peu de conscience et d'humanité, 'jen ai vu , qui accusent la machine -  ils préfèrent accuser l'ensemble d'une profession d'incapacité (les PE parce qu'on arrive nul en 6ème, les enseignants du second degré dans leur ensemble, puisque chacun récupère les élèves nuls et n'arrive pas à redresser la barre en un an ) que de dévier du dogme en vigueur.
Ils portent aussi une responsabilité énorme dans la désaffection du métier et dans la démotivation des enseignants en place.
Il faut donc faire et laisser dire . de toute manière, en littérature, on change de programme chaque année, quoi qu'il arrive, et en grammaire, on est bien obligé de faire des révisions, car tout est dans tout. Qui peut par exemple  enseigner l'hypothèse , sans revoir le conditionnel, donc les temps composés, donc les accords ? S'il y en a un , qu'on me le montre...

Et là je viens de réaliser qu'il reste, en gros, un mois... Grosse panique à bord, surtout pour les 6è pour qui il me reste le théâtre et les contes!! Surtout que c'est une classe patrimoine, du coup pas mal de sorties...   

Zen... zen...

Em's a écrit:Et là je viens de réaliser qu'il reste, en gros, un mois... Grosse panique à bord, surtout pour les 6è pour qui il me reste le théâtre et les contes!! Surtout que c'est une classe patrimoine, du coup pas mal de sorties...    

Zen... zen...  

Eh bien à l'impossible nul n'est tenu. Zappe le théâtre, ils auront la possibilité d'y goûter l'an prochain, mais garde le conte. Ou fais un peu de théâtre les dernières heures, en leur projetant la pièce, en les faisant jouer, quand ils refuseront de travailler après les conseils.

Je vais faire ça, cela me paraît mieux. Merci!
Ce qui m'embête c'est qu'ils ont trois livres a acheté en début d'année et la pièce de théâtre en fait partie, du coup je culpabilise un peu...

Et les conseils de classe viennent tôt (les 6è c'est le 11/06...)

Moi aussi je pense qu'à terme on va essayer de nous caser 5 classes à cause de la pénurie de profs de lettres.
Et puis le français, ce n'est pas important, "on en faisait trop avant", "les élèves n'aiment pas ça alors pourquoi leur en mettre davantage?" (entendu de la bouche d'un CDE).
Les inspecteurs disent aussi chez nous parfois qu'il ne faut pas faire de révisions. Mais comment faire quand pour aborder une notion il faut s'appuyer sur la précédente que les élèves ont souvent totalement oubliée?
Que les élèves sortent plus mauvais du collège qu'en y entrant, ce n'est pas complètement faux. Cependant ce n'est pas dû aux profs mais bel et bien:
- à la lourdeur du programme qui en dégoûte plus d'un,
- à l'âge aussi, le moment où les hormones se mettent en route et où les gamins ne sont plus guère intéressés par grand chose, en tous cas pas par les efforts,
- à la façon dont on enseigne le français en classe entière alors que d'autres matières ont droit à des groupes parce qu'elles, "elles ne peuvent pas faire autrement" (parce qu'on peut s'occuper du texte de 30 élèves en même temps, nous?),
- au fait que les gamins sont persuadés que parler le français (mal) est suffisant et qu'ils savent tout
- au peu de considération que chacun a pour la correction de la langue (il faut voir comment même des inspecteurs d'autres disciplines écrivent des textes avec des fautes!)
- aux budgets accordés pour les projets et sorties de français!
- au décalage entre ce que l'on étudie et la réalité de la vie des ados actuellement,
- à la réduction des horaires de français,
- à l'ajout de l'HIDA, du parcours d'éducation artistique et culturelle et de tout ce qui se rajoute chaque année (comme si cela pouvait être utile pour freiner la chute ...),
et sans doute à plein d'autres choses.
Mais que l'on vienne sous-entendre comme l'IEN d'Hermiony que nous sommes responsables de cet échec, alors là non, c'est un peu trop facile!

J'oubliais:
- le fait que l'on considère qu'une moyenne très basse en français n'est pas dramatique du moment que la moyenne générale est remontée par les autres matières ( et avant par la note de vie scolaire!).