- Presse-puréeGrand sage
Elyas a écrit:
Enfin, je réfléchis, en partie grâce aux contradicteurs ici, et ma position se transforme. J'écoute et je vous en remercie.
Pour ma part, la grande trahison n'est pas le socle, mais l'abandon de la culture humaniste comme priorité. Le français, les lettres anciennes, l'histoire et la philosophie sont pour moi la base. Leur étiolement horaire me désole, surtout pour le français
J'aurais pu écrire ces lignes.
Le truc par rapport à la culture dite humaniste, c'est qu'elles ont été et sont toujours combattues dans l'enseignement français actuel sous l'effet de divers facteurs:
* une demande d'ordre économique, qui voit ces Humanités comme inutiles,
* une volonté de rabaisser ces enseignements car ils ont été le symbole de l'école bourgeoise "d'avant".
On ne se place quasiment jamais (certains le font, dans les deux "camps") du point de vue ce que ces disciplines scolaires peuvent apporter aux élèves (aussi parce que c'est moins facilement quantifiable).
- egometDoyen
Celeborn a écrit:
… et d'une attitude. C'est souvent là que le bât blesse, parce qu'effectivement, les savoirs et les capacités (ou les méthodes, ce qui ne revient pas tout à fait au même, mais bon, c'est quand même pas très loin), c'est relativement consensuel, en fait. En revanche, qu'il faille y associer systématiquement des attitudes (je ne parle pas de politesse ou de respect des règles, ici, mais du fait de "s'intéresser à", d'être "curieux à propos de", etc.), c'est beaucoup plus sujet à discussion.
En effet, l'intérêt relève de l'intime. C'est bien quand il y en a, mais on ne peut l'exiger.
Il y a beaucoup de tâches que j'exécute parce que je suis obligé, et je reconnais la légitimité de ces obligations. Mais je ne ferai pas semblant d'aimer. Si je me suis engagé à travailler sur un chantier et que cela implique de mettre les mains dans la merde, je le ferai, avec conscience. Mais qu'on ne me demande pas de le faire avec enthousiasme.
À l'inverse, avoir du goût pour une activité ne signifie nullement qu'on l'exerce convenablement.
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Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- V.MarchaisEmpereur
Elyas a écrit:
Pour ma part, la grande trahison n'est pas le socle, mais l'abandon de la culture humaniste comme priorité.
Et pour moi aussi. Et je ne comprends pas, Elyas, que tu ne voies pas le rapport avec le socle, vision purement utilitaire de l’enseignement, qui lui assigne une finalité nouvelle : non plus l'Homme, mais son employabilité. En ce sens, pour moi, le socle est le contraire de l'ambition.
- MandolineNiveau 6
Cripure a écrit:Bien vu. C'est en effet une constante de nos grands DMM* : nous vous rendrons libres malgré vous, ou nous vous forcerons.egomet a écrit:Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.Elyas a écrit:
Je partage ton constat. J'use de ma liberté pédagogique pour suivre les ambitions du Socle, du programme et plus encore. Que disent les collègues de lycée des élèves qui m'ont eu ? Ils savent plein de chose et ils savent écrire et cartographier.
Sinon, j'avoue être partagé entre un mouvement de colère et une franche hilarité chaque fois que je rencontre l'oxymore "l'ambition du socle"
- *:
Démocrates des Mouvements Minoritaires
Moi ce qui me sidère, c'est que :
- les gens qui ne se servent pas du socle sont toujours prompts à le critiquer en le disant inutile etc. Mais comment peut-on être aussi catégorique, alors même qu'on ne l'applique pas ? Sur quelle expérience personnelle vous fondez-vous ?
- penser que c'est un SMIC culturel : c'est un minimum à acquérir, ce n'est pas une fin en soi. Et puis, on ne doit pas avoir les mêmes élèves : il y en a beaucoup que je ne parviens pas à valider.
- laisser le CDE valider les élèves dans son dos (et en être heureux parce que ça fait moins de travail) pour justifier que le socle ne vaille rien : et puis après on râle que les moyennes soient remontées ou qu'on demande de noter à la hausse. Mais c'est la prérogative des profs, d'évaluer ! On est bien prompt à s'offusquer qu'un collègue ne connaisse pas ses droits, mais beaucoup méprisent leurs devoirs. La loi n'est pas univoque : on l'applique quand ça nous arrange ?
- Le socle est dans la loi. Et ce n'est pas une loi ou un décret de Pétain, hein... D'autant plus que les notes chiffrées subsistent (ce qui est une aberration... Soit les notes, soit les compétences, le débat est ouvert. On fait des réformes inabouties vidées de leur sens, spécificité française )
Le socle est un outil dont personne ne se sert et que tout le monde critique. Ceux qui s'en servent essaient de montrer qu'il n'est pas inutile, si on lui donne du sens, mais mais ils sont méprisés ou taxés de collaboration...
- doctor whoDoyen
Mais en quoi le socle est-il un outil? Je ne comprends pas.
Et pourquoi serait-il davantage un outil qu'un programme ?
Et pourquoi serait-il davantage un outil qu'un programme ?
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
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- ElyasEsprit sacré
V.Marchais a écrit:Elyas a écrit:
Pour ma part, la grande trahison n'est pas le socle, mais l'abandon de la culture humaniste comme priorité.
Et pour moi aussi. Et je ne comprends pas, Elyas, que tu ne voies pas le rapport avec le socle, vision purement utilitaire de l’enseignement, qui lui assigne une finalité nouvelle : non plus l'Homme, mais son employabilité. En ce sens, pour moi, le socle est le contraire de l'ambition.
Merci pour toutes ces gentillesses... Là, je sature. Comme si le socle était le responsable de tout cela alors que ces choix que nous contestons sont là depuis 30 ans. Le socle n'a que 9 ans. Je suis assez fatigué et blessé.
Le secret est que le Socle est rédigé de telle façon que tu peux le détourner de sa vision utilitariste sans problème et retourner assez facilement vers les humanités.
Bonne journée.
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:V.Marchais a écrit:Elyas a écrit:
Pour ma part, la grande trahison n'est pas le socle, mais l'abandon de la culture humaniste comme priorité.
Et pour moi aussi. Et je ne comprends pas, Elyas, que tu ne voies pas le rapport avec le socle, vision purement utilitaire de l’enseignement, qui lui assigne une finalité nouvelle : non plus l'Homme, mais son employabilité. En ce sens, pour moi, le socle est le contraire de l'ambition.
Merci pour toutes ces gentillesses... Là, je sature. Comme si le socle était le responsable de tout cela alors que ces choix que nous contestons sont là depuis 30 ans. Le socle n'a que 9 ans. Je suis assez fatigué et blessé.
Le secret est que le Socle est rédigé de telle façon que tu peux le détourner de sa vision utilitariste sans problème et retourner assez facilement vers les humanités.
Bonne journée.
Sur un autre fil on est près de rendre le socle responsable du vote FN, alors....
- MandolineNiveau 6
doctor who a écrit:Mais en quoi le socle est-il un outil? Je ne comprends pas.
Et pourquoi serait-il davantage un outil qu'un programme ?
Le socle sert à mettre en œuvre le programme, il ne le remplace pas.
Par exemple, la compréhension de texte ("Manifester..." que nous avons traduit pour les élèves en "Je comprends le texte") : tout le monde en fait tous les jours dans les lectures analytiques et cela peut être validé en 6e ; même chose pour "Adapter son mode de lecture" qui suppose savoir identifier le type de texte et avoir une grille de lecture en théâtre, poésie... validable dès la 6e ; en 5e, ce pourra être "Dégager l'essentiel d'un texte lu" pour résumer un texte et/ou lui donner un titre... Les points de grammaire ("Repérer...", "Utiliser...") pourront être validés en 4e/3e ; les items d'"Écrire" en dictée, rédaction, réponses sous formes de phrases dans les DS...
En validant par niveau/cycle, on peut se répartir le travail et ne pas tout avoir à gérer en 3e. Sachant que l'on peut valider à chaque DS + aux épreuves communes...
La culture humaniste (que nous validons en lettres sur les items connaissance des œuvres littéraires et établir des rapports entre les œuvres, d'ailleurs en lien avec la question de synthèse du DNB) est très exigeante et très intéressante : c'est l'occasion de travailler l'intertextualité, de faire le lien avec des œuvres picturales ou cinématographiques dans l'esprit de l'HDA.
Il sert aussi à voir précisément où sont les difficultés des élèves (utile pour les PPRE ou les dispos, heure de soutien...) et leur fait cibler les points à revoir.
- Luigi_BGrand Maître
Bah ici on est près d'accuser ceux qui critiquent le socle de ne pas être républicains...Isis39 a écrit:Sur un autre fil on est près de rendre le socle responsable du vote FN, alors....
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- the educatorFidèle du forum
Je comprends la gène.Au début des années 2000, il y avait dans les IUFM la mention d'une triade : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Le dernier me posait problème. Je trouvais que c'était un peu bizarre.
Cependant, d'une part au niveau du savoir etre "citoyen" (en gros respecter la vie collective et les institutions), il est quasi légitimé par la structure de l'école elle même: on peut faire semblant de laisser ça au libre arbitre, mais on exige (on n'obtient pas mais c'est une autre histoire) des savoirs etres dans notre fonctionnement quotidien. Des savoirs etre parfois tres différents des pratiques familiales. Mais s'il ne s'agit QUE de faire illusion, il est de bon ton de SAVOIR le faire.
D'autre part, certaines "attitudes" comme la curiosité, l'esprit critique, etc... sont plutôt raccord avec les valeurs humanistes. ça relève sans doute de la formation de l'individu, mais comment croire qu'en occupant l'essentiel de la vie éveillée des enfants, on ne forme pas des individus?
- egometDoyen
Mandoline a écrit:
Moi ce qui me sidère, c'est que :
- les gens qui ne se servent pas du socle sont toujours prompts à le critiquer en le disant inutile etc. Mais comment peut-on être aussi catégorique, alors même qu'on ne l'applique pas ? Sur quelle expérience personnelle vous fondez-vous ?
Qu'on ne l'applique pas ne signifie pas qu'on n'ait pas essayé. Les difficultés apparaissent dès le début. Rien que l'interprétation des items du LPC conduit à des batailles épiques, de l'aveu même de l'inspecteurprofesseurs nous le vendre. Quand on en arrive à la répartition des rôles, c'est encore pire. Il y a aussi les réflexions logiques sur le sens de la note, voir les posts de PY. Heureusement que nous n'experimentons pas toutes les idées proposées par les sauveurs du monde.
Nous ne nions pas que certains professeurs puissent adopter une approche par les compétences et s'en trouver bien. Ce qu'on a essayé de nous imposer est mauvais.
Voir toutes les remarques sur le minimum qui finit par devenir un maximum. Nous avons déjà répondu à cette question. Un minimum d'observation du comportement des élèves et de n'importe quel travailleur suffit à montrer le phénomène. Ça ne signifie pas qu'il soit impossible, çà ou là, de faire un bon usage du socle, mais ça suffit à l'invalider comme politique.Mandoline a écrit: - penser que c'est un SMIC culturel : c'est un minimum à acquérir, ce n'est pas une fin en soi. Et puis, on ne doit pas avoir les mêmes élèves : il y en a beaucoup que je ne parviens pas à valider.
Il ne s'agit pas de laisser le CDE faire. On constate qu'il le fait. Ensuite, jusqu'à quel point doit-on se pourrir la santé pour protester? Comme le LPC est une certification sans conséquences...Mandoline a écrit: - laisser le CDE valider les élèves dans son dos (et en être heureux parce que ça fait moins de travail) pour justifier que le socle ne vaille rien : et puis après on râle que les moyennes soient remontées ou qu'on demande de noter à la hausse. Mais c'est la prérogative des profs, d'évaluer ! On est bien prompt à s'offusquer qu'un collègue ne connaisse pas ses droits, mais beaucoup méprisent leurs devoirs. La loi n'est pas univoque : on l'applique quand ça nous arrange ?
Mandoline a écrit: - Le socle est dans la loi. Et ce n'est pas une loi ou un décret de Pétain, hein... D'autant plus que les notes chiffrées subsistent (ce qui est une aberration... Soit les notes, soit les compétences, le débat est ouvert. On fait des réformes inabouties vidées de leur sens, spécificité française )
Le socle est un outil dont personne ne se sert et que tout le monde critique. Ceux qui s'en servent essaient de montrer qu'il n'est pas inutile, si on lui donne du sens, mais mais ils sont méprisés ou taxés de collaboration...
Très mauvais argument. D'une part parce que l'origine d'une loi ne garantit nullement qu'elle soit juste ou opportune. Ensuite, parce que le propre de la démocratie est de permettre qu'on en discute.
On peut faire le reproche de ne pas appliquer la loi, pas celui d'ouvrir sa gueule.
Pour se passer des notes et donner plus de cohérence à la démarche, il faut prendre un temps fou pour decliner le LPC en grilles d'évaluation intermédiaires. Ça tourne très vite à l'usine à gaz. Si une réforme est annoncée prochainement, ça n'en vaut pas la peine.
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- egometDoyen
J'ai toujours un problème avec les lois qui ne sont supportables que par leurs failles. Cela dit, ton approche pragmatique tient la route. Elle est même souvent nécessaire. Attention seulement aux retours de bâtons, le jour où un supérieur se met en tête de t'imposer une interprétation plus orthodoxe.Elyas a écrit:V.Marchais a écrit:Elyas a écrit:
Pour ma part, la grande trahison n'est pas le socle, mais l'abandon de la culture humaniste comme priorité.
Et pour moi aussi. Et je ne comprends pas, Elyas, que tu ne voies pas le rapport avec le socle, vision purement utilitaire de l’enseignement, qui lui assigne une finalité nouvelle : non plus l'Homme, mais son employabilité. En ce sens, pour moi, le socle est le contraire de l'ambition.
Merci pour toutes ces gentillesses... Là, je sature. Comme si le socle était le responsable de tout cela alors que ces choix que nous contestons sont là depuis 30 ans. Le socle n'a que 9 ans. Je suis assez fatigué et blessé.
Le secret est que le Socle est rédigé de telle façon que tu peux le détourner de sa vision utilitariste sans problème et retourner assez facilement vers les humanités.
Bonne journée.
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- User17706Bon génie
Oui mais bon, non, non, non.the educator a écrit:Je comprends la gène.Au début des années 2000, il y avait dans les IUFM la mention d'une triade : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Le dernier me posait problème. Je trouvais que c'était un peu bizarre.
Cependant, d'une part au niveau du savoir etre "citoyen" (en gros respecter la vie collective et les institutions), il est quasi légitimé par la structure de l'école elle même: on peut faire semblant de laisser ça au libre arbitre, mais on exige (on n'obtient pas mais c'est une autre histoire) des savoirs etres dans notre fonctionnement quotidien. Des savoirs etre parfois tres différents des pratiques familiales. Mais s'il ne s'agit QUE de faire illusion, il est de bon ton de SAVOIR le faire.
D'autre part, certaines "attitudes" comme la curiosité, l'esprit critique, etc... sont plutôt raccord avec les valeurs humanistes. ça relève sans doute de la formation de l'individu, mais comment croire qu'en occupant l'essentiel de la vie éveillée des enfants, on ne forme pas des individus?
Déjà, le fait de ne pas dégrader les matériels et de dire bonjour, le fait de ne pas prendre la parole à tout bout de champ, tout ça n'est pas du « savoir être citoyen », mais de la politesse et de la discipline minimale. Ce ne sont pas par nature des buts, ce sont, au bout d'un moment, et beaucoup plus modestement, des conditions. Bien évidemment que c'est exigible.
Par ailleurs j'espère bien, grands dieux, que les « valeurs humanistes » (quoi que ça puisse signifier ─ à mon humble avis, à peu près rien, comme l'ensemble des expressions qui contiennent le terme de « valeur ») ne sont pas au programme et ne sont pas des buts. Un minimum de sobriété morale ferait le plus grand bien à notre institution, qui, sur le plan du « savoir-être », fait ce qu'elle fait ailleurs : compenser l'absence factuelle du minimum par sa désignation oblique au moyen de grands mots. Des grands mots qu'elle a eu de surcroît le bon goût d'emprunter au management et certainement pas à Érasme.
- Luigi_BGrand Maître
A relire à ce sujet :
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- CelebornEsprit sacré
Mandoline a écrit:doctor who a écrit:Mais en quoi le socle est-il un outil? Je ne comprends pas.
Et pourquoi serait-il davantage un outil qu'un programme ?
Le socle sert à mettre en œuvre le programme, il ne le remplace pas.
Par exemple, la compréhension de texte ("Manifester..." que nous avons traduit pour les élèves en "Je comprends le texte") : tout le monde en fait tous les jours dans les lectures analytiques et cela peut être validé en 6e ; même chose pour "Adapter son mode de lecture" qui suppose savoir identifier le type de texte et avoir une grille de lecture en théâtre, poésie... validable dès la 6e ; en 5e, ce pourra être "Dégager l'essentiel d'un texte lu" pour résumer un texte et/ou lui donner un titre... Les points de grammaire ("Repérer...", "Utiliser...") pourront être validés en 4e/3e ; les items d'"Écrire" en dictée, rédaction, réponses sous formes de phrases dans les DS...
En validant par niveau/cycle, on peut se répartir le travail et ne pas tout avoir à gérer en 3e. Sachant que l'on peut valider à chaque DS + aux épreuves communes...
La culture humaniste (que nous validons en lettres sur les items connaissance des œuvres littéraires et établir des rapports entre les œuvres, d'ailleurs en lien avec la question de synthèse du DNB) est très exigeante et très intéressante : c'est l'occasion de travailler l'intertextualité, de faire le lien avec des œuvres picturales ou cinématographiques dans l'esprit de l'HDA.
Il sert aussi à voir précisément où sont les difficultés des élèves (utile pour les PPRE ou les dispos, heure de soutien...) et leur fait cibler les points à revoir.
Mais enfin… Ça sert à quoi, tout ça ? Qu'on fasse tous des lectures analytiques, oui, bien entendu (encore qu'il faudrait s'entendre sur ce que chacun met derrière "analytique"), mais à quoi ça sert de valider un item dans une grille ? Et une fois qu'il est validé en 6e, ça veut dire que l'élève comprend donc automatiquement tous les textes en 5e, 4e et 3e ?
Je n'ai jamais compris ce que voulais dire « adapter son mode de lecture », je ne sais pas davantage ce qu'est une « grille de lecture » en poésie, mais là pour le coup, il me semble qu'on se rapproche du reproche d'utilitarisme qu'évoquais Véronique plus haut.
Bref, oui, on peut valider par niveau, par cycle ; on peut se répartir le travail (on l'a fait dans mon établissement ; à l'arrivée, on a une collègue qui y voit un intérêt sur 45), mais à l'arrivée, ça sert à quoi ? S'il s'agit juste de dire qu'on a fait des études de texte, de la poésie, du théâtre, des dictées (vu le niveau orthographique, je ne valide pas grand monde, dans certaines classes, là), c'est bon, on le fait déjà ; on n'a pas besoin de remplir une grille pour ça.
Enfin, il me semble que personne n'a taxé qui que ce soit de « collaboration » ici. Il faudrait voir à y aller doucement sur les références à la seconde guerre mondiale…
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- coindeparadisGuide spirituel
Elyas a écrit:Au début des années 2000, il y avait dans les IUFM la mention d'une triade : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Le dernier me posait problème. Je trouvais que c'était un peu bizarre. Voilà pourquoi j'oublie toujours le mot attitude quand on parle de compétences (et j'avoue que dans tous les stages et séminaires où j'ai été, je n'ai jamais entendu personne parler des attitudes, et pourtant, c'était des soclards plus affirmés que moi, donc je ne sais pas d'où vient cette nécessité).
Oui, cela a été récupéré aux méthodes d'andragogie (formation pour adultes quoi !). Savoir/savoir faire/savoir être correspondait à ce qu'on voyait sur les fiches de postes (notamment ROM). Transposées à l'école cela a donné connaissances/compétences/attitudes.
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- the educatorFidèle du forum
Et à partir du moment où ça ne pousse pas naturellement (on peut s'interroger sur les raisons, ça ne changera pas le problème immédiat), c'est à dire à partir du moment ou ces conditions ne sont pas satisfaites, est ce que se les mettre au programme est un sacrilège? On peut me dire que ça dévoie la mission originale, peut être, mais quoi d'autre?Déjà, le fait de ne pas dégrader les matériels et de dire bonjour, le fait de ne pas prendre la parole à tout bout de champ, tout ça n'est pas du « savoir être citoyen », mais de la politesse et de la discipline minimale. Ce ne sont pas par nature des buts, ce sont, au bout d'un moment, et beaucoup plus modestement, des conditions. Bien évidemment que c'est exigible.
Ce que je voulais dire, c'est que certaines attitudes sont de toutes manières attendues. Donc soit elles sont là de base, et on peut cocher les cases, soit il faut se fendre à les faire adopter.
Je n'ai aucun remord à piller le vocabulaire du "management". D'une part parce que le management peut être intelligent, d'autre part, même s'il est stupide, je ne vois pas en quoi il revendiquerait une partie du vocabulaire pour son usage exclusif.Des grands mots qu'elle a eu de surcroît le bon goût d'emprunter au management et certainement pas à Érasme.
- User17706Bon génie
Si l'on y tient vraiment, on peut faire une liste de cases qui détaille l'attitude normale, étant entendu qu'en son absence il faut évidemment tâcher de l'obtenir ; mais ce n'est pas mon propos ; ma remarque portait sur le fait que sont mises dans le même grand sac du « savoir-être » des conduites extérieures (dont celles que je viens d'énumérer), qui sont exigibles pour le fonctionnement de l'institution et n'engagent pas, intérieurement, à grand'chose, et d'autre part des qualités intérieures en partie morales qu'il ne revient pas du tout au même d'exiger. (Je jugerais parfaitement tyrannique une école ou un État qui exigerait de ses élèves ou de ses citoyens des gages d'« humanisme ».)the educator a écrit:Et à partir du moment où ça ne pousse pas naturellement (on peut s'interroger sur les raisons, ça ne changera pas le problème immédiat), c'est à dire à partir du moment ou ces conditions ne sont pas satisfaites, est ce que se les mettre au programme est un sacrilège? On peut me dire que ça dévoie la mission originale, peut être, mais quoi d'autre?Déjà, le fait de ne pas dégrader les matériels et de dire bonjour, le fait de ne pas prendre la parole à tout bout de champ, tout ça n'est pas du « savoir être citoyen », mais de la politesse et de la discipline minimale. Ce ne sont pas par nature des buts, ce sont, au bout d'un moment, et beaucoup plus modestement, des conditions. Bien évidemment que c'est exigible.
Ce que je voulais dire, c'est que certaines attitudes sont de toutes manières attendues. Donc soit elles sont là de base, et on peut cocher les cases, soit il faut se fendre à les faire adopter.
Soit sur les deux points (ou trois). Je voulais seulement dire, d'une part, que l'« humanisme » était invité à une table où il n'était pas attendu, et d'autre part, qu'on avait le droit de s'interroger sur les buts de la transposition du concept du management à l'institution scolaire ; un concept est souvent déterminé au moins autant par son usage que par la « définition » qu'on en donne. Je ne voulais en tout cas pas dire que ce terme était indétachable d'un stigmate, managérial ou autre. Seulement qu'il était légitime d'ouvrir l'œil, notamment eu égard à mon point précédent.the educator a écrit:Je n'ai aucun remord à piller le vocabulaire du "management". D'une part parce que le management peut être intelligent, d'autre part, même s'il est stupide, je ne vois pas en quoi il revendiquerait une partie du vocabulaire pour son usage exclusif.Des grands mots qu'elle a eu de surcroît le bon goût d'emprunter au management et certainement pas à Érasme.
- the educatorFidèle du forum
Et moi totalement inhumaine une structure qui n'y concourrait pas.(Je jugerais parfaitement tyrannique une école ou un État qui exigerait de ses élèves ou de ses citoyens des gages d'« humanisme ».)
- User17706Bon génie
Qui ne concourrait pas à... ? la formulation est importante.
Tu as donné plus haut l'exemple de la curiosité (oublions l'« humanisme », sauf si quelqu'un veut s'amuser à le définir, bon courage). C'est très bien, la curiosité. Si on peut l'éveiller, c'est super et tout le monde, moi le premier, applaudira. Mais peut-on exiger des élèves des gages de curiosité ? quelle pantomime leur demandera-t-on d'exécuter ? S'ils se refusent à contrefaire la curiosité, quelle remédiation leur imposera-t-on jusqu'à ce qu'ils s'exécutent ?
Personne n'est contre la vertu, mais en revanche je trouve absolument terrifiante la transformation systématique des vertus en devoirs.
Tu as donné plus haut l'exemple de la curiosité (oublions l'« humanisme », sauf si quelqu'un veut s'amuser à le définir, bon courage). C'est très bien, la curiosité. Si on peut l'éveiller, c'est super et tout le monde, moi le premier, applaudira. Mais peut-on exiger des élèves des gages de curiosité ? quelle pantomime leur demandera-t-on d'exécuter ? S'ils se refusent à contrefaire la curiosité, quelle remédiation leur imposera-t-on jusqu'à ce qu'ils s'exécutent ?
Personne n'est contre la vertu, mais en revanche je trouve absolument terrifiante la transformation systématique des vertus en devoirs.
- the educatorFidèle du forum
Je te rejoins complètement. Sauf que pour moi, le devoir est de notre côté, pas du leur.Personne n'est contre la vertu, mais en revanche je trouve absolument terrifiante la transformation systématique des vertus en devoirs.
- User17706Bon génie
Pas « sauf que », parce que s'il s'agit de dire que nous avons des efforts à faire pour éveiller par exemple la curiosité chez les élèves, personne ne peut être contre, évidemment ; c'est si l'on voulait faire de la vertu de curiosité un item soumis à mesure chez l'élève et à validation ou non-validation que ça n'irait pas.
De la même façon, quand Robespierre dit, le 8 thermidor an II, « les autres révolutions n'exigeaient que de l'ambition : la nôtre impose des vertus », il parle de vertus qui s'imposent au révolutionnaire et non de vertus que le révolutionnaire imposerait au peuple : c'est tout pareil
De la même façon, quand Robespierre dit, le 8 thermidor an II, « les autres révolutions n'exigeaient que de l'ambition : la nôtre impose des vertus », il parle de vertus qui s'imposent au révolutionnaire et non de vertus que le révolutionnaire imposerait au peuple : c'est tout pareil
- laurence dcNiveau 1
Piquero a écrit:SI j'en crois les remarques concernant le nouveau socle. Je pense que l'on entendra avec une certaine attention ce qui était
On a pu reprocher aux Clionautes d'avoir proposé des démarches qui allaient dans le sens de la transdisciplinarité. C'est sans aucun doute faux. C'est bien dans le cadre de l'histoire et la géographie, disciplines globalisantes que nous agissons.
En fait, j'avoue ne pas bien comprendre quelle est votre position à propos de la transdisciplinarité, ou plutôt de la pluridisciplinarité. Dans votre audition au CSP, vous développez la nécessité de s'ouvrir aux autres sciences humaines et sociales, et vous faites même un inventaire des ouvertures possibles. Vous plaidez même pour en enseignement thématique. C'est ici :
"Un choix pertinent au collège ? Introduire des éléments pluri-disciplinaires.
Si nous cherchons vraiment à transmettre des idées aux élèves, leur curiosité riche peut nous amener à discuter de sociologie, d’anthropologie, de géostratégie, de géopolitique… non en des termes savants, mais en des termes très concrets, qui leur permettent une première entrée dans la compréhension du Monde de plus en plus complexe dans lequel ils vivent. Les thèmes d’étude pourraient intégrer par exemple : – l’initiation à l’économie – initiation à la géopolitique – initiation aux idées politiques – initiation à l’information d’actualité – initiation à la recherche documentaire… En 4ème, le thème au choix, "les entreprises transnationales"permet de le faire en partie. Mais sinon, plus personne n’étudie l’entreprise. Prend-t-on encore le temps d’expliquer ce qu’est une société par actions ? Une bourse ? Des investissements ? De la même façon, nous pouvons introduire dans la gestion des séquences et toujours en ayant le souci de répondre à la curiosité des élèves des éléments d’initiation à ces différents champs de connaissance"
Ce qui relève bien d'une réflexion pluridisciplinaire, nous sommes d'accords ?
Mais en effet votre message à la liste rappelle le "salmigondi" des années 1970 lorsque les programmes étaient emprunts de cette ouverture justement. Vous vous appuyez même sur le colloque de 1984 pour réaffirmer le caractère obligatoirement disciplinaire de nos enseignements (lequel colloque ne plaidant pas exactement dans ce sens mais c'est une autre histoire) et vous rejetez les enseignements thématiques.
Peut-être avez-vous plusieurs positions dans l'association ? Ce qui est bien normal. Mais dans ce cas, pourquoi le président a-t-il co-signé le texte compte-rendu de l'audience au CSP ?
Bref, juste par curiosité, l'association a-t-elle arrêté une position sur cette question de la mise en correspondance entre les disciplines ? (c'est une autre manière de parler de logique curriculaire).
Merci.
- the educatorFidèle du forum
Un visionnaire ce Robespierre!De la même façon, quand Robespierre dit, le 8 thermidor an II, « les autres révolutions n'exigeaient que de l'ambition : la nôtre impose des vertus », il parle de vertus qui s'imposent au révolutionnaire et non de vertus que le révolutionnaire imposerait au peuple : c'est tout pareil
Mais puisque nous souhaitons l'éveiller, il nous faut à un moment donné nous poser la question de son développement, d'autant que ça ouvre des portes pour la suite des opération d'apprentissage. Pour moi il ne s'agit pas de valider des items comme nous le faisons bêtement depuis 5 ans, mais bien de se demander si nous sommes arrivé à nos fins, à tenir ou non nos promesses, et le cas échéant pourquoi, et comment.PauvreYorick a écrit:Pas « sauf que », parce que s'il s'agit de dire que nous avons des efforts à faire pour éveiller par exemple la curiosité chez les élèves, personne ne peut être contre, évidemment ; c'est si l'on voulait faire de la vertu de curiosité un item soumis à mesure chez l'élève et à validation ou non-validation que ça n'irait pas.
Justement de cette manière on ne se pose plus la question du "bon pour le service", mais juste de savoir ou nous en sommes dans sa formation, au sens noble. Pour moi la validation terminale relève de l'inutile, c'est de savoir où on en est, et de pouvoir se le tra,smettre entre équipes, établissement, collègues, etc...
- User17706Bon génie
Oui, alors à supposer qu'on sache faire quelque chose de ce type (je veux dire de manière collective) pour la curiosité et autres vertus morales ou intellectuelles qu'on chercherait légitimement à favoriser, il faudrait le faire, mais ça ne rentrerait pas dans un socle qui fût entendu comme un minimum exigible ; ça rentrerait dans autre chose qu'un socle ainsi défini, ou dans un socle défini autrement. (Pas vraiment de désaccord de fond, en fin de compte, il me semble.)
- User5899Demi-dieu
Probablement par masochismeMandoline a écrit:Le socle est un outil dont personne ne se sert et que tout le monde critique.
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