- ElyasEsprit sacré
Mila Saint Anne a écrit:C'est quand même dingue... 9 ans après la loi on en est toujours là ? Ca fait 9 ans que j'entends les mêmes discours, les mêmes arguments contre l'ambition que représente le socle.
Et je suis bien contente d'avoir ma liberté pédagogique puisque ça me permet de le mettre en œuvre, ce socle dont vous dites tant de mal, et de voir mes élèves réussir et être heureux en classe...
:censure:
Je partage ton constat. J'use de ma liberté pédagogique pour suivre les ambitions du Socle, du programme et plus encore. Que disent les collègues de lycée des élèves qui m'ont eu ? Ils savent plein de chose et ils savent écrire et cartographier.
- ElyasEsprit sacré
coindeparadis a écrit:Je suis d'accord avec toi, Elyas, on ne doit pas se contenter du minimum. Mais concernant le SMIC, non. En tant que travailleur social, je peux t'assurer qu'à moins d'être célibataire dans une ville où les loyers ne sont bas, le SMIC en permet plus de vivre décemment. A fortiori quand on a des enfants. Seuls les revenus de transfert permettent de sortir la tête de l'eau et tout juste. Je citerai un exemple, monsieur au SMIC, madame au chômage non indemnisé, un loyer de 650 euros, 1 enfant (donc pas d'allocations familiales). Le logement est insalubre, et trop petit, parce que personne ne veut louer à un Smicard, les propriétaires peu recommandables font leur beurre. Et tous les jours on crains que le petit grandisse trop vite (il faut l'habiller), que la vieille voiture tombe en panne, que la facture de chauffage ne soit pas trop élevée avec cet unique convecteur hors d'âge.
Aller au-delà du socle c'est permettre à nos élèves d'aspirer à des professions plus lucratives et surtout à avoir les moyens de faire face à des propriétaires véreux, des patrons magouilleurs...
Ai-je dit le contraire sur le fait d'aller plus loin ?
Ensuite, je referme la parenthèse sur le SMIC, ça touche mon propre vécu et je n'aime pas m'étaler ainsi sur un forum public. Cela ne sert pas le débat d'idées. Mais voilà, vous savez qu'avec moi, il ne faut pas balancer le mot SMIC de façon péjorative.
- Mila Saint AnneNiveau 9
doctor who a écrit: A strictement parler, on ne peut pas "mettre en oeuvre" le "socle" (à moins d'aimer les métaphores casse-gueule). Certains s'accrochent au socle parce qu'il suppose un certain nombre de pratiques pédagogiques "alternative" (je voudrais mettre plus de guillemets...) auxquelles ils croient.
Mais ces pratiques ne devraient rien avoir à voir avec un socle...
Bein si, justement, j'insiste : je METS en OEUVRE le socle.
Et mes pratiques pédagogiques sont la plupart du temps très classiques....
Par rapport à ce que je faisais avant (avec trente ans de boutique, j'ai un peu de recul) c'est surtout ma façon de voir les élèves et de concevoir leurs progrès qui a changé.
- Presse-puréeGrand sage
De toute façon, il faut attendre les programmes. Voyez ce que Boissinot en dit dans une itw:
Alain Boissinot dans le Point a écrit:Il me semblait normal que le socle qui définit les grandes compétences et connaissances de la scolarité obligatoire soit en quelque sorte le paysage qui définisse les grandes orientations, et qu'ensuite les programmes entrent dans le détail. De même, c'est à ce niveau que doit se poser la question de l'évaluation.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- User5899Demi-dieu
Ce qui sera toujours pour moi un objet d'étonnement, ce sont ces très grands projets tels le socle commun toussa, et en face, le fait que les élèves ne sont pas tenus de les maîtriser, puisque de toutes façons les passages sont assurés et les fameuses compétences sont validées par un gus qui n'a jamais lu une ligne de ce que produit l'élève.
Mon état d'esprit est donc "Mais à quoi bon tout ce boucan ?". Ou, en d'autres termes, qu'est-ce que c'est censé dissimuler ?
Mon état d'esprit est donc "Mais à quoi bon tout ce boucan ?". Ou, en d'autres termes, qu'est-ce que c'est censé dissimuler ?
- ycombeMonarque
Mila Saint Anne a écrit:C'est quand même dingue... 9 ans après la loi on en est toujours là ? Ca fait 9 ans que j'entends les mêmes discours, les mêmes arguments contre l'ambition que représente le socle.
Et je suis bien contente d'avoir ma liberté pédagogique puisque ça me permet de le mettre en œuvre, ce socle dont vous dites tant de mal, et de voir mes élèves réussir et être heureux en classe...
:censure:
L'ambition que représente le socle? Prenons un exemple simple et dans la matière qui m'occupe: la résolution de problèmes:
- au socle: résoudre des problèmes comme au primaire, par les méthodes dites arithmétiques consistant à déduire laborieusement les opérations à effectuer de l'énoncé.
- hors socle: résoudre des problèmes par l'algèbre, choix d'une inconnue, mise en équation, résolution., systèmes d'équations et problèmes à deux inconnues...
Le socle seul permet aux élèves de réussir, dis-tu. Pour les mathématiques, ils vont réussir leur collège réduit au socle, mais après, ils n'iront pas bien loin. Pour assurer la réussite des élèves au lycée, il faut viser bien plus haut que le socle.
On verra ce que sera le nouveau socle auquel les programmes vont se réduire, mais franchement il y a de quoi être inquiet.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ElyasEsprit sacré
coindeparadis a écrit:Je suis d'accord avec toi, Elyas, on ne doit pas se contenter du minimum. Mais concernant le SMIC, non. En tant que travailleur social, je peux t'assurer qu'à moins d'être célibataire dans une ville où les loyers ne sont bas, le SMIC en permet plus de vivre décemment. A fortiori quand on a des enfants. Seuls les revenus de transfert permettent de sortir la tête de l'eau et tout juste. Je citerai un exemple, monsieur au SMIC, madame au chômage non indemnisé, un loyer de 650 euros, 1 enfant (donc pas d'allocations familiales). Le logement est insalubre, et trop petit, parce que personne ne veut louer à un Smicard, les propriétaires peu recommandables font leur beurre. Et tous les jours on crains que le petit grandisse trop vite (il faut l'habiller), que la vieille voiture tombe en panne, que la facture de chauffage ne soit pas trop élevée avec cet unique convecteur hors d'âge.
Aller au-delà du socle c'est permettre à nos élèves d'aspirer à des professions plus lucratives et surtout à avoir les moyens de faire face à des propriétaires véreux, des patrons magouilleurs...
Je reprends ta métaphore du SMIC. Actuellement, le SMIC est critiqué car, en le montant pour suivre le cours de la vie en France, il rattrape les salaires bas et réduit les salaires "moyens" comme ceux des professeurs débutants malgré leur master. Alors, que se passe-t-il ? Monte-t-on les salaires ? Non, on parle de supprimer le SMIC.
Alors, le Socle est-il une mauvaise chose ? Non. Par contre, toute la mentalité de réussite et du mérite (mort aux vaincus, ils le méritent) lance toute une offensive contre le Socle, à l'égal de l'offensive contre le SMIC. Ce serait si confortable que les faibles restent dans leur position de faiblesse. En gros, on peut critiquer le Socle à la fois car il peut nuire aux faibles (critique usuelle comme le prouve la discussion) mais aussi car il peut donner une chance aux faibles.
De toute façon, ce n'est pas le Socle le problème, c'est la crise de l'école et le Socle est un point de frustration sur lequel beaucoup de collègues s'acharnent.
- doctor whoDoyen
La différence entre le socle et le Smic ?
Pour le Smic, tu allonges le salaire en tapant dans la trésorerie.
Pour le socle, tu fausses les évaluations et tu l'accordes à tout le monde.
Parce que tout le monde ne l'auras pas, le socle, sans cela.
Pour le Smic, tu allonges le salaire en tapant dans la trésorerie.
Pour le socle, tu fausses les évaluations et tu l'accordes à tout le monde.
Parce que tout le monde ne l'auras pas, le socle, sans cela.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- ElyasEsprit sacré
doctor who a écrit:La différence entre le socle et le Smic ?
Pour le Smic, tu allonges le salaire en tapant dans la trésorerie.
Pour le socle, tu fausses les évaluations et tu l'accordes à tout le monde.
Parce que tout le monde ne l'auras pas, le socle, sans cela.
Tu peux aussi avoir cette vision :
Pour le Smic, tu allonges le salaire en tapant dans la trésorerie.
Pour le socle, tu développes de nouvelles pistes en lisant et en te formant.
La triche autour du Socle, c'est comme le RSA par rapport au SMIC.
- doctor whoDoyen
Et le texte actuel prévoit d'ailleurs dès la deuxième page le moyen de passer outre les socles non acquis :
Différents niveaux de réussite, c'est à dire différents niveaux d'échec. Mais si le mot socle a un sens, il n'y a pas d'échecs acceptables : c'est tout ou rien !Le CSP a écrit:Mettre en place une évaluation positive permettant de valoriser différents niveaux de réussite en établissant un bilan plus riche qu’une réponse binaire en termes de succès et d’échec.
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- ycombeMonarque
Elyas a écrit:
Pour le socle, tu développes de nouvelles pistes en lisant et en te formant.
Tu veux dire que pour le socle, c'est à chaque enseignant de découvrir lui-même une méthode pédagogique qui marche?
Le socle pour les nuls:
1) liste de trucs à enseigner à TOUS
2) on ne sait pas comment on peut effectivement enseigner tout ça à tous, mais chaque enseignant va trouver quoi faire.
- Presse-puréeGrand sage
ycombe a écrit:Elyas a écrit:
Pour le socle, tu développes de nouvelles pistes en lisant et en te formant.
Tu veux dire que pour le socle, c'est à chaque enseignant de découvrir lui-même une méthode pédagogique qui marche?
Le socle pour les nuls:
1) liste de trucs à enseigner à TOUS
2) on ne sait pas comment on peut effectivement enseigner tout ça à tous, mais chaque enseignant va trouver quoi faire.
Cette phrase d'Elyas ne me choque pas. Mais je n'ai pas attendu le socle pour le faire
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- egometDoyen
Il serait plus exact de dire que ça fait 9 ans que les promoteurs du projet échouent à convaincre les professeurs.Mila Saint Anne a écrit:C'est quand même dingue... 9 ans après la loi on en est toujours là ? Ca fait 9 ans que j'entends les mêmes discours, les mêmes arguments contre l'ambition que représente le socle.
Et je suis bien contente d'avoir ma liberté pédagogique puisque ça me permet de le mettre en œuvre, ce socle dont vous dites tant de mal, et de voir mes élèves réussir et être heureux en classe...
:censure:
Après tout, c'est vous qui vouliez révolutionner l'école.
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Ubi bene, ibi patria.
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- Presse-puréeGrand sage
Ensuite, pour finir, du moins temporairement, il ne faut pas perdre de vue que derrière ce débat autour du socle se dissimulent deux conflits qui traversent l'EN depuis au moins 2005 (et depuis plus longtemps pour le premier):
1) le statut du collège (et des profs qui y enseignent), ce qui nous renvoie aux années 70 au moins et au conflit SNI/SNES,
2) l'abandon de la culture dite classique ou humaniste au profit d'abord des maths puis aujourd'hui au profit d'une dimension uniquement opératoire de l'enseignement et de sa scientisation (dans son évaluation, mais aussi sur la place de la pédagogie comme science de l'enseignement supérieure aux disciplines ou accompagnant les disciplines).
Ces questions cachées expliquent aussi, selon moi, pourquoi les débats autour du socle sont si tranchés.
1) le statut du collège (et des profs qui y enseignent), ce qui nous renvoie aux années 70 au moins et au conflit SNI/SNES,
2) l'abandon de la culture dite classique ou humaniste au profit d'abord des maths puis aujourd'hui au profit d'une dimension uniquement opératoire de l'enseignement et de sa scientisation (dans son évaluation, mais aussi sur la place de la pédagogie comme science de l'enseignement supérieure aux disciplines ou accompagnant les disciplines).
Ces questions cachées expliquent aussi, selon moi, pourquoi les débats autour du socle sont si tranchés.
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"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
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- egometDoyen
Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.Elyas a écrit:Mila Saint Anne a écrit:C'est quand même dingue... 9 ans après la loi on en est toujours là ? Ca fait 9 ans que j'entends les mêmes discours, les mêmes arguments contre l'ambition que représente le socle.
Et je suis bien contente d'avoir ma liberté pédagogique puisque ça me permet de le mettre en œuvre, ce socle dont vous dites tant de mal, et de voir mes élèves réussir et être heureux en classe...
:censure:
Je partage ton constat. J'use de ma liberté pédagogique pour suivre les ambitions du Socle, du programme et plus encore. Que disent les collègues de lycée des élèves qui m'ont eu ? Ils savent plein de chose et ils savent écrire et cartographier.
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- ElyasEsprit sacré
Presse-purée a écrit:ycombe a écrit:Elyas a écrit:
Pour le socle, tu développes de nouvelles pistes en lisant et en te formant.
Tu veux dire que pour le socle, c'est à chaque enseignant de découvrir lui-même une méthode pédagogique qui marche?
Le socle pour les nuls:
1) liste de trucs à enseigner à TOUS
2) on ne sait pas comment on peut effectivement enseigner tout ça à tous, mais chaque enseignant va trouver quoi faire.
Cette phrase d'Elyas ne me choque pas. Mais je n'ai pas attendu le socle pour le faire
Merci, Presse-Purée, mais il faut reconnaître que ma phrase était équivoque.
- ElyasEsprit sacré
egomet a écrit:Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.Elyas a écrit:Mila Saint Anne a écrit:C'est quand même dingue... 9 ans après la loi on en est toujours là ? Ca fait 9 ans que j'entends les mêmes discours, les mêmes arguments contre l'ambition que représente le socle.
Et je suis bien contente d'avoir ma liberté pédagogique puisque ça me permet de le mettre en œuvre, ce socle dont vous dites tant de mal, et de voir mes élèves réussir et être heureux en classe...
:censure:
Je partage ton constat. J'use de ma liberté pédagogique pour suivre les ambitions du Socle, du programme et plus encore. Que disent les collègues de lycée des élèves qui m'ont eu ? Ils savent plein de chose et ils savent écrire et cartographier.
Honnêtement, j'ai plutôt subi l'inverse. Des gens anti-socle ont tenté de me forcer à enseigner comme eux. Quand l'IA-IPR est passé, il m'a sauvé sans pour autant forcer mes collègues à suivre une pratique particulière. Résultat curieux, mes collègues adorent avoir mes élèves car ils savent écrire, mémoriser et cartographier.
- ycombeMonarque
egomet a écrit:
Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.
En passant, on est passé d'une démarche d'évaluation des compétences à une démarche d'apprentissage par compétence. Le glissement me semble assez net.
- Mila Saint AnneNiveau 9
egomet a écrit:Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.
Le socle n'est pas une démarche, c'est une loi, votée par la République.
- V.MarchaisEmpereur
Il y a une autre chose problématique avec le socle, PP, que tu n'évoques pas ici, et que l'on retrouve avec les curricula : c'est le fait qu'y est systématiquement adossée la notion de tâche complexe et la manière de travailler qu'elle sous-tend (socio-constructivisme, pédagogie de projet interdisciplinaire). Or, si ces manières de travailler peuvent parfois être efficaces, il est ridicule et néfaste de vouloir les imposer Urbi et orbi. Pour les autres disciplines, je ne saurais peser le pour et le contre, mais pour le Français, à part en rédaction (par le simple fait que chaque rédaction est une tâche complexe en elle-même), je n'en vois pas l'intérêt et aucun des travaux publiés en Lettres en la matière n'a su m'en convaincre jusqu'à présent. Par contre, je vois bien ce qu'on perd comme temps et comme énergie à vouloir faire démontrer aux élèves des règles de grammaire assez simples à formuler par le professeur, de façon bien plus claire et explicite. Je vois bien ce que l'on risque de perdre une fois de plus, comme on a perdu avec la création des IDD, à penser que faire rédiger quelques cartels dans le cadre d'un projet interdisciplinaire pourrait se substituer à un temps d'enseignement explicite du fonctionnement des pronoms ou des mots de liaison pour apprendre à écrire correctement. Et je ne parle pas de la lecture des textes littéraires. Encore une fois, je ne prétends pas qu'il n'y ait rien à faire jamais en matière de tâche complexe en Français, mais en faire l'alpha et l'oméga de la pédagogie, imposé à toutes les disciplines, c'est le contraire de l'intelligence pédagogique, qui est faite d'adaptation, d'inventions permanentes, et donc de liberté.
- egometDoyen
La plus grosse critique faite au SMIC, c'est de créer un effet de seuil et de produire du chômage. Soit le poste justifie le paiement d'un SMIC, soit il disparaît. J'ajoute que le RSA est là pour tenter de compenser les effets indésirables du SMIC.Elyas a écrit:coindeparadis a écrit:Je suis d'accord avec toi, Elyas, on ne doit pas se contenter du minimum. Mais concernant le SMIC, non. En tant que travailleur social, je peux t'assurer qu'à moins d'être célibataire dans une ville où les loyers ne sont bas, le SMIC en permet plus de vivre décemment. A fortiori quand on a des enfants. Seuls les revenus de transfert permettent de sortir la tête de l'eau et tout juste. Je citerai un exemple, monsieur au SMIC, madame au chômage non indemnisé, un loyer de 650 euros, 1 enfant (donc pas d'allocations familiales). Le logement est insalubre, et trop petit, parce que personne ne veut louer à un Smicard, les propriétaires peu recommandables font leur beurre. Et tous les jours on crains que le petit grandisse trop vite (il faut l'habiller), que la vieille voiture tombe en panne, que la facture de chauffage ne soit pas trop élevée avec cet unique convecteur hors d'âge.
Aller au-delà du socle c'est permettre à nos élèves d'aspirer à des professions plus lucratives et surtout à avoir les moyens de faire face à des propriétaires véreux, des patrons magouilleurs...
Je reprends ta métaphore du SMIC. Actuellement, le SMIC est critiqué car, en le montant pour suivre le cours de la vie en France, il rattrape les salaires bas et réduit les salaires "moyens" comme ceux des professeurs débutants malgré leur master. Alors, que se passe-t-il ? Monte-t-on les salaires ? Non, on parle de supprimer le SMIC.
Alors, le Socle est-il une mauvaise chose ? Non. Par contre, toute la mentalité de réussite et du mérite (mort aux vaincus, ils le méritent) lance toute une offensive contre le Socle, à l'égal de l'offensive contre le SMIC. Ce serait si confortable que les faibles restent dans leur position de faiblesse. En gros, on peut critiquer le Socle à la fois car il peut nuire aux faibles (critique usuelle comme le prouve la discussion) mais aussi car il peut donner une chance aux faibles.
De toute façon, ce n'est pas le Socle le problème, c'est la crise de l'école et le Socle est un point de frustration sur lequel beaucoup de collègues s'acharnent.
Si tu veux un équivalent dans l'éducation, c'est comme de dire que ceux qui n'ont pas eu de diplôme ont raté leur scolarité.
0/20 ou 9/20, tu es un paria sans qualification. On fait comme si tu n'avais rien appris. Il serait intéressant de voir ce qu'on entend par réussite scolaire. Est-ce que ça dépend vraiment du bout de papier qu'on donne pour la certifier?
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- AudreyOracle
Mila Saint Anne a écrit:egomet a écrit:Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.
Le socle n'est pas une démarche, c'est une loi, votée par la République.
C'est donc une loi qu'on a imposée à tout le monde.
- Isis39Enchanteur
Audrey a écrit:Mila Saint Anne a écrit:egomet a écrit:Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.
Le socle n'est pas une démarche, c'est une loi, votée par la République.
C'est donc une loi qu'on a imposée à tout le monde.
C'est le propre de la loi, votée par les représentants du peuple français.
- Mila Saint AnneNiveau 9
Audrey a écrit:Mila Saint Anne a écrit:egomet a écrit:Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.
Le socle n'est pas une démarche, c'est une loi, votée par la République.
C'est donc une loi qu'on a imposée à tout le monde.
C'est le principe républicain. On peut ne pas être d'accord avec.
- egometDoyen
Loi mal faite. Son application est très difficile, coûteuse, pour des résultats plus que douteux.Mila Saint Anne a écrit:egomet a écrit:Ce qui est étonnant c'est d'invoquer la liberté pédagogique pour suivre une démarche qu'on a tenté d'imposer à tout le monde.
Le socle n'est pas une démarche, c'est une loi, votée par la République.
Les députés ne devraient pas voter des lois en se souciant si peu de leur mise en oeuvre concrète.
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