Comment faire acquérir du vocabulaire aux élèves en histoire-géographie ?

Je me pose de plus en plus de questions. Je suis face à des élèves qui ne comprennent pas grand chose à du vocabulaire pourtant de base.
Dernier exemple en date :
une élève de 3e me demande ce que veut dire "unifier".

Comment faire pour tenter de remédier à cette pauvreté lexicale ? Je ne vais tout de même pas donner des définitions à chaque fois    
Résultat ces élèves ne savent pas s'exprimer : ni à l'oral, ni à l'écrit... Je me sens perdue.

Moi, je leur explique à chaque fois qu'ils ont un problème de vocabulaire.
Je me dis que cela devrait être acquis mais bon... mais je ne me gêne pas pour leur dire qu'en 3ème certains mots ou verbes devraient être connus depuis des lustres !

J'explique aussi à chaque fois, mais ça n'est pas acquis pour autant.

Artysia a écrit:J'explique aussi à chaque fois, mais ça n'est pas acquis pour autant.

La pédagogie c'est l'art de la répétition !  

Le rituel "les mots du jour" ? 5 mots tirés parmi des petits papiers, dont on explique le sens et qu'on note dans un coin du cahier... et de temps en temps interro dessus ! (Je fais ça en LV)

Perso je répète, redéfinis, illustre... Après ça ne fonctionnera jamais pour tous, pour s'approprier un mot de vocabulaire il faut l'utiliser (assez) régulièrement. Après trouver des synonymes...
Après c'est sûr que l'on se retrouve avec des phrases simples mais personnellement mon but est qu'ils comprennent la notion, après j'essaie d'enrichir leur vocabulaire du mieux que je peux.
J'ai eu le coup cette semaine en terminale je donne une définition de la compétitivité des territoires "recherche de l'attractivité des territoires..." au final ça c'est terminé en "tentative d'attirer des acteurs et des ressources pour rendre des territoires dynamiques pour faire face à la mondialisation" (et encore j'ai du bol mondialisation ils ont retenus car en première c'est mon thème de l'année et la moitié de la classe ne sait toujours pas définir le mot).

Je fais des leçons de vocabulaire géographique en 6e. Et je répéte inlassablement jusqu'au dernier cours de 3e.

Pour les mots, je leur explique l'étymologie. Cela marche très bien.

Je parle surtout du vocabulaire non spécifique. Je trouve leurs lacunes très importantes :s

Artysia, je ne suis pas prof d'HG, mais je fais quelques suggestions tout de même, parce que sur ce point, c'est Lettres-HG, même combat !
Bien sûr, les profs de Lettres ont une responsabilité particulière dans l'acquisition du lexique, et ils devraient, je trouve, y consacrer bien davantage de temps, mais quoi qu'il en soit, ils ne peuvent réussir seuls en voyant les élèves entre 4 et 5 heures par semaine. Là, l'interdisciplinarité a un vrai rôle à jouer, bien au-delà des projets plus ou moins douteux en termes de contenus.
Cette année, ma collègue d'HG et moi avons travaillé main dans la main la rédaction des réponses, la rédaction tout court (le récit en HG et en Français) et nous nous sommes efforcées de faire passer un vocabulaire commun, notamment les verbes qui servent à définir ("constituer", "être formé de"), à analyser ("évoquer"...) et par ailleurs, nous avions un projet d'écriture commun (en gros, de la bio historique au récit de vie épique) qui permettait le réemploi de tout un vocabulaire historique.
C'est assez vague car je ne connais pas la pédagogie de ta discipline, mais ce sont peut-être des pistes que tu peux explorer.

Je suis comme Artysia : le problème est moins celui du vocabulaire spécifique à notre matière que le vocabulaire de base de la langue française.

Oui, je comprends bien. Je passe mon temps à essayer de faire comprendre à nos IPR de Lettres (et à certains collègues....) que ce qui man que à nos élèves, ce n'est pas la définition de narrateur hétérodiégétique, d'oxymore ou de didascalie, mais la compréhension de mots comme aube, haillons, le seuil, une haie (si, si), la brume - et je ne parle pas de l'incapacité totale de parler d'un personnage autrement qu'en termes de "gentil" ou "méchant", dans l'ignorance de mots tels que "cruel", "tyrannique", "généreux", "attentionné", "bienveillant"...

Je crois que là encore, il ne faut pas hésiter à faire apprendre du lexique, même non technique, à chaque fois que nécessaire, et ne pas hésiter à faire appel au collègue de Lettres pour que ce lexique soit réinvesti. Pourquoi ne pas utiliser une fiche de vocabulaire commune ? Je fais noter à mes élèves tout le vocabulaire étudié sur une seule et même feuille, cela me permet, comme à eux, de retrouver facilement ce qui a été appris récemment ou plus anciennement, sans avoir à feuilleter tout le cahier (ou un répertoire) au risque d'oublier des mots. Je ne verrais aucun inconvénient à ce que des collègues complètent cette feuille, bien au contraire, et je m'efforcerais alors d'intégrer le vocabulaire appris dans les autres disciplines aux travaux écrits en Français, comme je le fais avec le vocabulaire que j'étudie en cours.

Le premier problème auquel je suis confrontée, c'est la connaissance des mots "outils" nécessaires pour faire un récit avec les mots qu'ils connaissent déjà. J'avais préparé une affiche dans ce but pour le mur de la salle, et de manière inattendue, cette affiche a eu du succès pour toutes les fois où il est demandé aux élèves de répondre en faisant des phrases... Du coup il va falloir que je la mette à un endroit plus visible, sous le tableau, je pense, le dessus étant déjà occupé par mes 4 maximes

Spoiler:

Mine de rien, j'ai l'impression que mes 4 affiches du haut ont imprégné les élèves. Pour le reste du vocabulaire, il faut répéter, expliquer, encore. Surtout avec certaines classes, où la moindre tâche (associer une forme et une information sur une carte à partir de la légende de la carte) relève du parcours du combattant...

J'ai une affiche semblable en plusieurs exemplaires sur tous les murs de ma salle.

Google repère plusieurs fichiers (en primaire), par exemple
celui-ci avec se repérer dans le temps, raconter une histoire...
http://tinyurl.com/msd4tbn
Pourquoi ne pas se mettre d'accord sur une version collège et la mettre en ligne ?

Les synonymes ?
une adresse à faire circuler :
http://www.crisco.unicaen.fr/des/
(pour méchant, 106 synonymes, 18 antonymes, un peu moins pour gentil)
http://www.crisco.unicaen.fr/des/synonymes/m%C3%A9chant

Cela marche moins bien pour le vocabulaire technocratique et néo(libéral) :
compétitivité, c'est 1 synomyme, concurrence 8 (mais compétition 23), excellence 16

L'histoire fait aussi appel à des activités éloignées du quotidien des élèves
(cf le travail de la terre au temps des journaliers et des commis de ferme,
des chevaux, des charrettes et des charrues)