Bordeaux : Elle enseigne l'éco-droit et le management durant 3 ans en BEP, CAP et BTS... sans aucun diplôme.

Pendant près de trois ans elle a enseigné le droit, l'économie et le management des entreprises à des élèves de BTS ou de CAP et BEP. Sans diplôme. [...]

Une quadragénaire est jugée cet après midi par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour usurpation de diplôme. À la barre, elle assure avoir "profité d'une aubaine" lors d'une inscription à l'université et jure n'avoir pas démérité comme enseignante.

"Elle a voulu valoriser des acquis qu'elle n'avait pas", résume le procureur Yves Squercioni qui doute de la crédibilité de la prévenue. Il requiert six mois de prison et une interdiction pendant cinq ans d'exercer la profession d'enseignante.

" Avant de fustiger la prévenue, il faut constater les carences de l'université qui se drape dans sa dignité", explique en défense Me Arnaud Dupin, qui ne conteste pas le fait que sa cliente ait usurpé des titres, mais souligne les réelles capacités d'enseignement de sa cliente.

thierry75 a écrit:Cela me paraît peu. Lamentable.

Cripure a écrit:Une non diplômée préparant à de non-diplômes...
Tout va bien.

benjy_star a écrit:6 mois de prisons requis ? Et ben, apparemment il est moins grave de cogner quelqu'un dans la rue que d'enseigner sans diplôme...

mateo6988 a écrit:Personne pour réagir à ce que dit Cripure ?
Un non-diplômée qui enseigne dans le cadre de non-diplômes ?

mateo6988 a écrit:Merci pour tes précisions.
J'avais trop rapidement perçu dénigrement de la voie pro. J'y suis sensible.

Cripure a écrit:

mateo6988 a écrit:Merci pour tes précisions.
J'avais trop rapidement perçu dénigrement de la voie pro. J'y suis sensible.

Ah oui, d'accord, je comprends. Non, non, pas de dénigrement de la voie pro dans mon idée. D'ailleurs, il y a des bacs pros dans mon lycée, et passer des épreuves d'hôtellerie devant de vrais clients, c'est loin d'être aussi reposant que saborder une dissert de philo en 1h30 tout en étant sûr d'avoir quand même son "diplôme"...

Tristana a écrit:Ca en dit surtout long sur notre système scolaire, capable de recruter des gens qui n'ont pas les savoirs nécessaires pour enseigner...

"Ce n'est pas la qualité de l'enseignement donné à ses élèves" qui est jugée, a posé le procureur Yves Squercioni, dénonçant une "entrée en trichant dans le métier d'enseignant", par une femme qui certes a suivi des cours mais "n'est jamais allée au bout de la logique qui veut que (ses) connaissances soient jugées par une note".

"Il existe des gens qui sont incapables d'affronter des examens", a plaidé l'avocat, Me Arnaud Dupin, qui a estimé que sa cliente, qui reconnaît l'infraction, n'a fait "que profiter d'une aubaine". Et au final, "elle a fait plus de satisfaits que d'insatisfaits, les quelques années où elle a pratiqué" comme prof.

De fait, au lycée de Biganos, les résultats de sa vingtaine d'étudiants en 2012 furent identiques à l'année précédente avec un autre enseignant, agrégé celui-là : un seul échec au BTS de droit bancaire. Echec "nullement imputable" aux cours de la fausse enseignante, a assuré mardi le proviseur Laurent Brugnet, pour qui "aucun élève n'avait rien remarqué".