- InvitéInvité
Je suis en train de lire le bouquin de Bégaudeau tant décrié (ou est-ce seulement le film qui est mal passé ?) et j'avoue que je ne comprends pas pourquoi il a tant déplu, surtout pour nous, profs de lettres.
Certes, nous y sommes confrontés à un public qui n'est pas toujours le nôtre, mais les courtes séquences montrent un prof qui fait cours, qui fait de la grammaire, qui donne du vocabulaire aux gamins, qui cherche à modifier leurs mentalités, notamment leur manque de curiosité, de tolérance... Je ne comprends pas en quoi ce livre a pu paraître "démago". L'écriture me plaît : elle a l'apparence de l'oral, mais elle est plus travaillée qu'il n'y paraît, avec des trouvailles de style mais sans maniérisme.
Franchement, je me régale ! Et ce n'est même pas déprimant.
C'est un témoignage qui montre que le métier de prof, c'est aussi poser chaque jour sa petite pierre, dans la répétition, durer. Le temps joue avec nous, avec notre persévérance, notre détermination. C'est plutôt positif.
Certes, nous y sommes confrontés à un public qui n'est pas toujours le nôtre, mais les courtes séquences montrent un prof qui fait cours, qui fait de la grammaire, qui donne du vocabulaire aux gamins, qui cherche à modifier leurs mentalités, notamment leur manque de curiosité, de tolérance... Je ne comprends pas en quoi ce livre a pu paraître "démago". L'écriture me plaît : elle a l'apparence de l'oral, mais elle est plus travaillée qu'il n'y paraît, avec des trouvailles de style mais sans maniérisme.
Franchement, je me régale ! Et ce n'est même pas déprimant.
C'est un témoignage qui montre que le métier de prof, c'est aussi poser chaque jour sa petite pierre, dans la répétition, durer. Le temps joue avec nous, avec notre persévérance, notre détermination. C'est plutôt positif.
- PoupsSage
Je l'ai lu . Je pense ,à peu près, comme toi. L'écriture est réaliste et fraîche.
- KilmenyEmpereur
J'ai lu le livre (je n'ai jamais vu le film) et je l'ai trouvé irréaliste. Dans la réalité certaines situations déraperaient.
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- InvitéInvité
Ca paraît souvent au bord de déraper, mais je trouve qu'il s'en sort bien. Il montre qu'il est humain, ni plus ni moins, il ne pose pas au surhomme ou superprof.
- AmaliahEmpereur
Pour ma part j'ai trouvé le livre sans intérêt autant pour le fond que pour la forme.
- paffutellaNiveau 8
je suis d'accord avec toi, Lulamae. Le livre ne m'avait pas paru une telle infamie et j'avais été sensible au travail du style. Je trouve qu'il impoe uncertain rythme qui n'est pas déplaisant et assez original. Maintenant, je l'ai lu ma première année d'enseignement, m'agacerait-il aujourd'hui?
- RuthvenGuide spirituel
Ce n'est pas tant le livre que l'usage idéologique qui en a été fait qui a suscité la polémique; en le transformant en témoignage partisan dans la querelle de l'Ecole, il était inévitable qu'il subisse une critique violente. Le film a subi le même devenir, d'un témoignage individuel à un manifeste (que P.Meirieu, sentant les dégâts que pouvait lui attirer une telle proximité, a rapidement condamné). La stature médiatique de F.Bégaudeau n'a rien arrangé à l'affaire, car on ne peut pas dire qu'il brille par son humilité.
Juste pour le plaisir, la version des Zrofs :
http://leszrofs.blogspot.com/2008/10/la-palme.html
Juste pour le plaisir, la version des Zrofs :
http://leszrofs.blogspot.com/2008/10/la-palme.html
- InvitéInvité
Caro11 a écrit:Pour ma part j'ai trouvé le livre sans intérêt autant pour le fond que pour la forme.
Ca, on peut tout à fait le concevoir, on n'est pas tous égaux devant la réception d'un livre. A propos du film, j'ai enendu aussi bien par des gens qui l'avaient vu "n'importe quoi, ça n'a rien à voir avec la ZEP" que "ah vraiment, c'est tout à fait la réalité en ZEP". Comme quoi...
- InvitéInvité
Ruthven a écrit:Ce n'est pas tant le livre que l'usage idéologique qui en a été fait qui a suscité la polémique; en le transformant en témoignage partisan dans la querelle de l'Ecole, il était inévitable qu'il subisse une critique violente. Le film a subi le même devenir, d'un témoignage individuel à un manifeste (que P.Meirieu, sentant les dégâts que pouvait lui attirer une telle proximité, a rapidement condamné). La stature médiatique de F.Bégaudeau n'a rien arrangé à l'affaire, car on ne peut pas dire qu'il brille par son humilité.
Est-ce à dire qu'on l'a pris comme un témoignage engagé envers la pédagogie ? Si on lit le livre, on voit qu'il y dispense des cours on ne peut plus classiques, avec seulement un langage plus actuel (c'est aussi un jeune prof). Je vois difficilement comment le film peut montrer ces situations de cours. Autant on est à même de deviner et dérouler à partir de ce qu'il en dit de vraies situations de cours, autant dans le film, il ne doit en rester que les paillettes ou la boue. L'aspect visuel doit affadir le propos, à mon sens.
Et c'est vrai qu'en dehors du livre lui-même, il n'est pas très modeste. Son anti-manuel de littérature, là, pffff...
- AloysaNiveau 8
J'ai été aussi surprise par le livre, j'avoue sans honte avoir pris un certain plaisir et un certain intérêt à le lire, en somme pour les mêmes raisons que toi lulamae. Je crois que chercher le réalisme dans ce livre est une erreur, comme dans tout roman. ça ne m'a pas paru fondamental. Pour ce qui ets du "dérapage" que cela susciterait en "vrai", il me semble me souvenir que les scènes sont, la plupart du temps, inachevées, donc on ne peut pas dire ce qui se passe "ensuite" ou après, mais encore une fois cela me paraît n'avoir aucun intéret.
- InvitéInvité
En fait, le "montage" de ses courtes séquences laisse à penser qu'à chaque fois la sonnerie arrive à point nommé !
- AloysaNiveau 8
moi j'avais plutôt vu ça comme des moments pris, volés, comme si cela s'ouvrait et se fermait par un fondu enchaîné, pour continuer dans l'idée cinématographique...
- LeilEsprit éclairé
J'ai trouvé le livre moins pessimiste et plus drôle que le film. Je suis entièrement d'accord avec toi, Lulamae.
_________________
http://www.bricabook.fr/
- maskNiveau 5
Aucun souvenir! Vraiment aucun. Je ne pas dire s'il est bon ou mauvais, insignifiant serait le terme. J'ai passé toute ma lecture en me disant: va bien se passer qq chose après... Et je suis arrivée au bout dans l'attente de ce qui n'est pas venu.
Bizarre.
je vais le reprendre, j'ai du passer à côté de qq chose...
Bizarre.
je vais le reprendre, j'ai du passer à côté de qq chose...
- InvitéInvité
Il ne m'en reste pas grand chose non plus, mais c'est agréable à lire, sans prétention. Je m'attendais presque à des propos choquants sur l'enseignement, d'après les réactions au film. Ou alors, c'est que le film n'a rien à voir avec le bouquin ?
- AïnaraNiveau 8
Je remonte un topic qui date un peu, pour traiter du livre et du film :
J'ai lu le livre lors de sa parution. Je l'ai détesté.
Pourquoi ?
Parce qu'il m'a rappelé mes premières années d'enseignement ! Celles en ZEP (ça s'appelait comme ça) où le prof que j'étais était trop jeune pour comprendre comment gérer certaines situations afin d'éviter les débordements (qu'ils soient gestuels - vas-y que j'envoie une baffe à celui qui se trouve derrière moi "mais c'est pour s'amuser, madaaaaaaaaaaaaaame !!!", didactico-pédagogiques - passer d'une question A, posée par moi, pour finir par traiter les questions X, Y et Z, certes non sans intérêt, mais qui n'avaient pas leur place à ce moment du cours, posées par les élèves).
Le livre, comme le film, m'ont déplu, parce qu'ils n'ont fait que me rappeler une réalité connue. En ce sens, si cela se voulait un témoignage d'une réalité vécue, c'est réussi. Cela étant dit, l'enseignant de lettres est trop âgé pour vivre encore cela. Après quelques années auprès d'un public difficile, on réfléchit, on se sent mal - être dans la compromission, à moins de ne pas s'en apercevoir, est difficile à vivre - on trouve des solutions (pour moi, elles sont venues de Meirieu, de Peyreffite, de B. Defrance), par une approche de la pédagogie que je ne connaissais pas, donc, pour, au final, finir par comprendre, l'expérience aidant, qu'il faut adapter son enseignement à un public tout en maintenant les exigences (apprentissage, lecture, écriture, précision, etc).
Bref, j'ai montré quelques extraits de ce film à mon père, et, s'il n'était pas raciste, il l'est devenu ! J'exagère à peine !
Je trouve ce livre (que peu liront, hormis nous, les membres de l'EN, fort heureusement) inepte, et le film dangereux en ce sens qu'il peut :
-certes, éveiller les collègues qui n'ont enseigné qu'en collège de "centre ville" à une réalité par rapport à certains élèves de zones difficiles ;
- laisser entendre aux parents qu'il s'agit d'une réalité fréquente dans le collège public ;
- laisser entendre aux élèves que l'attitude vue ici est "normale", représentative de l'attitude de gosses de ZEP, donc à copier, éventuellement ;
- festival de Cannes, primé, quelle infamie !
N'avaient-ils donc aucun bon film à se mettre sous la dent ?
Pour conclure, sans parler du livre qui n'aura que peu d'impact, je suis déçue non par le film, mais par l'écho qu'il a eu. Critiques positives que je ne comprends pas, sauf s'il sert de "bouclier" : "heureusement que mes enfants ne sont pas dans ce collège", "heureusement que je n'enseigne pas là", "heureusement que ce film est anecdotique, non par rapport au public donné, mais concernant l'enseignement dispensé à ce public-là".
J'ai été longue, je sais. Cela me tenait à coeur.
J'ai lu le livre lors de sa parution. Je l'ai détesté.
Pourquoi ?
Parce qu'il m'a rappelé mes premières années d'enseignement ! Celles en ZEP (ça s'appelait comme ça) où le prof que j'étais était trop jeune pour comprendre comment gérer certaines situations afin d'éviter les débordements (qu'ils soient gestuels - vas-y que j'envoie une baffe à celui qui se trouve derrière moi "mais c'est pour s'amuser, madaaaaaaaaaaaaaame !!!", didactico-pédagogiques - passer d'une question A, posée par moi, pour finir par traiter les questions X, Y et Z, certes non sans intérêt, mais qui n'avaient pas leur place à ce moment du cours, posées par les élèves).
Le livre, comme le film, m'ont déplu, parce qu'ils n'ont fait que me rappeler une réalité connue. En ce sens, si cela se voulait un témoignage d'une réalité vécue, c'est réussi. Cela étant dit, l'enseignant de lettres est trop âgé pour vivre encore cela. Après quelques années auprès d'un public difficile, on réfléchit, on se sent mal - être dans la compromission, à moins de ne pas s'en apercevoir, est difficile à vivre - on trouve des solutions (pour moi, elles sont venues de Meirieu, de Peyreffite, de B. Defrance), par une approche de la pédagogie que je ne connaissais pas, donc, pour, au final, finir par comprendre, l'expérience aidant, qu'il faut adapter son enseignement à un public tout en maintenant les exigences (apprentissage, lecture, écriture, précision, etc).
Bref, j'ai montré quelques extraits de ce film à mon père, et, s'il n'était pas raciste, il l'est devenu ! J'exagère à peine !
Je trouve ce livre (que peu liront, hormis nous, les membres de l'EN, fort heureusement) inepte, et le film dangereux en ce sens qu'il peut :
-certes, éveiller les collègues qui n'ont enseigné qu'en collège de "centre ville" à une réalité par rapport à certains élèves de zones difficiles ;
- laisser entendre aux parents qu'il s'agit d'une réalité fréquente dans le collège public ;
- laisser entendre aux élèves que l'attitude vue ici est "normale", représentative de l'attitude de gosses de ZEP, donc à copier, éventuellement ;
- festival de Cannes, primé, quelle infamie !
N'avaient-ils donc aucun bon film à se mettre sous la dent ?
Pour conclure, sans parler du livre qui n'aura que peu d'impact, je suis déçue non par le film, mais par l'écho qu'il a eu. Critiques positives que je ne comprends pas, sauf s'il sert de "bouclier" : "heureusement que mes enfants ne sont pas dans ce collège", "heureusement que je n'enseigne pas là", "heureusement que ce film est anecdotique, non par rapport au public donné, mais concernant l'enseignement dispensé à ce public-là".
J'ai été longue, je sais. Cela me tenait à coeur.
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