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- ParatgeNeoprof expérimenté
« Il faut au moins 8 notes par trimestre », ai-je entendu dire par un pédago.
Les pédagos qui veulent toujours libérer l'apprenance juvénile, n'étant pas à une contradiction près, ont lancé ce harcèlement pédagogique.
Que de temps perdu avec ce système ! D'autant que les horaires par matières ayant tendance à baisser… on devrait passer son temps en devoirs.
Deux ou trois notes dans un trimestre, c'est bien suffisant.
Le bombardement de devoirs fait-il vraiment monter le niveau ?
Les pédagos qui veulent toujours libérer l'apprenance juvénile, n'étant pas à une contradiction près, ont lancé ce harcèlement pédagogique.
Que de temps perdu avec ce système ! D'autant que les horaires par matières ayant tendance à baisser… on devrait passer son temps en devoirs.
Deux ou trois notes dans un trimestre, c'est bien suffisant.
Le bombardement de devoirs fait-il vraiment monter le niveau ?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Je t'avais répondu sur l'autre fil, mais je pense aussi que, surtout au lycée, 3 notes par trimestre sont largement suffisantes.
- DinosauraHabitué du forum
L'inflation est aussi palpable au collège, pour deux raisons :
- du fait de l'évaluation de compétences (rédiger / faire des croquis etc)
- les chapitres sont relativement courts - je parle du moins en HG - donc on si on veut contrôler qu'un minimum a été appris par nos zapprenants...
- du fait de l'évaluation de compétences (rédiger / faire des croquis etc)
- les chapitres sont relativement courts - je parle du moins en HG - donc on si on veut contrôler qu'un minimum a été appris par nos zapprenants...
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- KilmenyEmpereur
Les élèves n'apprennent pas les leçons s'il n'y a pas de devoirs notés...
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- Kan-gourouFidèle du forum
Une collègue avait une dizaine de notes par trimestre (au collège en français), jusqu'à ce qu'elle calcule et qu'elle se rende compte que la moyenne ne changeait pas après la 5e note.
Mais tout dépend de la matière et du niveau d'enseignement. Et qui dit notes ne dit pas forcément copies.
Mais tout dépend de la matière et du niveau d'enseignement. Et qui dit notes ne dit pas forcément copies.
- IphigénieProphète
C'est ça: en fait plus on met de notes, plus ça veut dire que la classe a du mal à travailler.
C'est du Beckett: "plus on est plein, plus on est vide"....(Fin de Partie: titre prophétique... :lol: )
C'est du Beckett: "plus on est plein, plus on est vide"....(Fin de Partie: titre prophétique... :lol: )
- Kan-gourouFidèle du forum
Kilmeny a écrit:Les élèves n'apprennent pas les leçons s'il n'y a pas de devoirs notés...
Les élèves n'apprennent pas s'ils n'ont pas peur d'être notés. Ce qui veut dire qu'on n'est pas obligé de donner un devoir. On peut très bien interroger oralement en début d'heure quelques élèves pris au hasard et les noter immédiatement.
- KilmenyEmpereur
PFC a écrit:Kilmeny a écrit:Les élèves n'apprennent pas les leçons s'il n'y a pas de devoirs notés...
Les élèves n'apprennent pas s'ils n'ont pas peur d'être notés. Ce qui veut dire qu'on n'est pas obligé de donner un devoir. On peut très bien interroger oralement en début d'heure quelques élèves pris au hasard et les noter immédiatement.
Avant cela fonctionnait, mais depuis deux ou trois ans, s'ils ont une chance d'y échapper, ils n'apprennent pas non plus, en comptant sur leur bonne étoile... Je suis vraiment affligée par la perte du goût de l'effort. J'en viens à donner des punitions et retenues aux élèves qui obtiennent moins de 5 quand il s'agit seulement d'un apprentissage tout simple, car la peur d'obtenir une mauvaise note commence même à ne plus suffire, dans un monde où des élèves à basse moyenne finissent par passer en classe supérieure, car redoubler est devenu une réalité obsolète.
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- DBKNiveau 5
Dans mes classes de bac pro, à part quelques élèves, les devoirs ne changent rien à leur attitude face au travail. J'ai tenté d'instaurer un rituel (devoir chaque vendredi) pour les encourager à apprendre et connaitre leurs leçons, mais, très vite, je me suis aperçu que cela devenait chronophage.
A présent, pour les évaluer, je ramasse quelques activités faites en classe et ce de façon aléatoire. Au final, en corrigeant je constate que cela ne change pas vraiment. Je pense qu'il n' y a pas de recette miracle et que chaque année, tout dépend des crus.
A présent, pour les évaluer, je ramasse quelques activités faites en classe et ce de façon aléatoire. Au final, en corrigeant je constate que cela ne change pas vraiment. Je pense qu'il n' y a pas de recette miracle et que chaque année, tout dépend des crus.
- ParatgeNeoprof expérimenté
Kilmeny a écrit:la peur d'obtenir une mauvaise note commence même à ne plus suffire, dans un monde où des élèves à basse moyenne finissent par passer en classe supérieure, car redoubler est devenu une réalité obsolète.
Nous voyons arriver dans les lycées ces élèves avec ces moyennes nulles en 3e, ils « passent », c'est sans doute ça la « promotion sociale » et la « démocratisation » voulues par les dames patronnesses. Qu'ils aient 15 notes ou 2 par matières, pourquoi se fatiguer…
- Kan-gourouFidèle du forum
Kilmeny a écrit:Avant cela fonctionnait, mais depuis deux ou trois ans, s'ils ont une chance d'y échapper, ils n'apprennent pas non plus, en comptant sur leur bonne étoile... Je suis vraiment affligée par la perte du goût de l'effort. J'en viens à donner des punitions et retenues aux élèves qui obtiennent moins de 5 quand il s'agit seulement d'un apprentissage tout simple, car la peur d'obtenir une mauvaise note commence même à ne plus suffire, dans un monde où des élèves à basse moyenne finissent par passer en classe supérieure, car redoubler est devenu une réalité obsolète.
Je suis d'accord, malheureusement.
Mais le goût de l'effort, c'est à nous de leur donner, non ? Je sais bien que ce n'est pas facile, et qu'on a tendance à se focaliser sur ceux qui ne font rien. Mais j'aime voir le verre à moitié plein et je me dis que si j'ai réussi à motiver au moins un élève, et bien c'est toujours mieux que rien.
Je précise que j'enseigne en collège, ce n'est pas le même public qu'en lycée.
- IphigénieProphète
Le goût de l'effort passe par le sentiment de l'utilité: tant que notre enseignement sera conçu comme "occuper le temps des élèves" par des "activités" et du prêchi-prêcha du "vivre-ensemble" dans une société où il est clair qu'il y a ceux qui tondent et ceux qui sont tondus, les élèves auront de moins en moins de raison de travailler: ils ne sont pas différents de ce que nous étions.
Ce qui a changé c'est que l'école ne donne plus de sens: on ne peut pas trouver de sens quand on n'a aucun moyen, raisonnablement , de comprendre ce qu"on nous demande de faire. Je parle pour les programmes de français, totalement illusoires avec la pauvreté des cursus et des horaires et des coefficients dédiés à cette matière, mais je suppose que c'est pareil pour les autres disciplines.
Les élèves sont comme nous; ils n'y croient plus.
Ce qui a changé c'est que l'école ne donne plus de sens: on ne peut pas trouver de sens quand on n'a aucun moyen, raisonnablement , de comprendre ce qu"on nous demande de faire. Je parle pour les programmes de français, totalement illusoires avec la pauvreté des cursus et des horaires et des coefficients dédiés à cette matière, mais je suppose que c'est pareil pour les autres disciplines.
Les élèves sont comme nous; ils n'y croient plus.
- ParatgeNeoprof expérimenté
iphigénie a écrit:Je parle pour les programmes de français, totalement illusoires avec la pauvreté des cursus et des horaires et des coefficients dédiés à cette matière, mais je suppose que c'est pareil pour les autres disciplines.
Les élèves sont comme nous : ils n'y croient plus.
Les rapports officiels racontent que l'hist-géo n'intéresse plus les élèves.
La faute aux profs bien sûr et pas à l'émiettement, au non-sens et au vivrensemble durable et autres billevesées.
Et surtout pas au fait que notes nulles ou pas, tu passes !
Que retiennent les zaprenans ?
Parce qu'ils apprennent quelque chose ici : que les adultes racontent n'importe quoi sur les notes ou le comportement.
Tu peux ne rien foutre et tu es ignorant, tu passes ! Tu es violent, tu passes ! Tu es absent tu passes, etc.
Jusqu'au moment où tu votes FN puisque les politiques font aussi dans le faire-semblant envers leurs électeurs !
- Kan-gourouFidèle du forum
iphigénie a écrit:Le goût de l'effort passe par le sentiment de l'utilité: tant que notre enseignement sera conçu comme "occuper le temps des élèves" par des "activités" et du prêchi-prêcha du "vivre-ensemble" dans une société où il est clair qu'il y a ceux qui tondent et ceux qui sont tondus, les élèves auront de moins en moins de raison de travailler: ils ne sont pas différents de ce que nous étions.
Ce qui a changé c'est que l'école ne donne plus de sens: on ne peut pas trouver de sens quand on n'a aucun moyen, raisonnablement , de comprendre ce qu"on nous demande de faire. Je parle pour les programmes de français, totalement illusoires avec la pauvreté des cursus et des horaires et des coefficients dédiés à cette matière, mais je suppose que c'est pareil pour les autres disciplines.
Les élèves sont comme nous; ils n'y croient plus.
Il me semble que c'est à nous de leur faire comprendre qu'on n'est pas là pour occuper leur temps, et qu'il y a un sens à tout ce qu'on leur demande. Ils ne peuvent pas le comprendre par eux-mêmes, mais rien ne nous empêche de leur répéter encore et encore comment et pourquoi chaque exercice leur apporte des outils nécessaires dans la vie après le collège. C'est justement une fois qu'ils ont compris que ça ne servait pas à rien d'apprendre une leçon qu'ils trouvent la motivation pour travailler.
- oreHabitué du forum
Etre évalué a encore du sens pour certains de mes élèves de collège. Pour preuve: il m'arrive de ne pas faire de contrôles de fin de séquence (surtout lorsque les notes sont arrêtées et que je rédige les bulletins) et les élèves sont surpris, voire frustrés de ne pas avoir à faire l'évaluation (je n'ai pas les meilleurs élèves du département pourtant).
Pour certains, le devoir clôt un chapitre. Bien sûr, pour d'autres, qu'il y ait contrôle ou pas, ils s'en moquent éperdument.
Pour certains, le devoir clôt un chapitre. Bien sûr, pour d'autres, qu'il y ait contrôle ou pas, ils s'en moquent éperdument.
- IphigénieProphète
Ah merci, j'avons point compris, tu m'éclaires....PFC a écrit:iphigénie a écrit:Le goût de l'effort passe par le sentiment de l'utilité: tant que notre enseignement sera conçu comme "occuper le temps des élèves" par des "activités" et du prêchi-prêcha du "vivre-ensemble" dans une société où il est clair qu'il y a ceux qui tondent et ceux qui sont tondus, les élèves auront de moins en moins de raison de travailler: ils ne sont pas différents de ce que nous étions.
Ce qui a changé c'est que l'école ne donne plus de sens: on ne peut pas trouver de sens quand on n'a aucun moyen, raisonnablement , de comprendre ce qu"on nous demande de faire. Je parle pour les programmes de français, totalement illusoires avec la pauvreté des cursus et des horaires et des coefficients dédiés à cette matière, mais je suppose que c'est pareil pour les autres disciplines.
Les élèves sont comme nous; ils n'y croient plus.
Il me semble que c'est à nous de leur faire comprendre qu'on n'est pas là pour occuper leur temps, et qu'il y a un sens à tout ce qu'on leur demande. Ils ne peuvent pas le comprendre par eux-mêmes, mais rien ne nous empêche de leur répéter encore et encore comment et pourquoi chaque exercice leur apporte des outils nécessaires dans la vie après le collège. C'est justement une fois qu'ils ont compris que ça ne servait pas à rien d'apprendre une leçon qu'ils trouvent la motivation pour travailler.
- thrasybuleDevin
ça doit être tauride!iphigénie a écrit:Ah merci, j'avons point compris, tu m'éclaires....PFC a écrit:iphigénie a écrit:Le goût de l'effort passe par le sentiment de l'utilité: tant que notre enseignement sera conçu comme "occuper le temps des élèves" par des "activités" et du prêchi-prêcha du "vivre-ensemble" dans une société où il est clair qu'il y a ceux qui tondent et ceux qui sont tondus, les élèves auront de moins en moins de raison de travailler: ils ne sont pas différents de ce que nous étions.
Ce qui a changé c'est que l'école ne donne plus de sens: on ne peut pas trouver de sens quand on n'a aucun moyen, raisonnablement , de comprendre ce qu"on nous demande de faire. Je parle pour les programmes de français, totalement illusoires avec la pauvreté des cursus et des horaires et des coefficients dédiés à cette matière, mais je suppose que c'est pareil pour les autres disciplines.
Les élèves sont comme nous; ils n'y croient plus.
Il me semble que c'est à nous de leur faire comprendre qu'on n'est pas là pour occuper leur temps, et qu'il y a un sens à tout ce qu'on leur demande. Ils ne peuvent pas le comprendre par eux-mêmes, mais rien ne nous empêche de leur répéter encore et encore comment et pourquoi chaque exercice leur apporte des outils nécessaires dans la vie après le collège. C'est justement une fois qu'ils ont compris que ça ne servait pas à rien d'apprendre une leçon qu'ils trouvent la motivation pour travailler.
- IphigénieProphète
nan , restons-en à au lit.ça doit être tauride!
- LeclochardEmpereur
Perso, j'ai réduit et simplifié le nombre de devoirs uniquement à cause de l'inflation du nombre d'élèves. Je m'arrange pour qu'on puisse les corriger en une heure. J'aimais bien les contrôles complets et un peu lourds. Maintenant, je me contente d'une rédaction souvent en fin de séquence. Il n'y a que pour les 3ème que je maintiens le rythme de trois notes par séquence.
C'est tout à fait exact qu'au-delà de cinq-six notes ça ne change pas vraiment la moyenne de faire plus de contrôles.
C'est tout à fait exact qu'au-delà de cinq-six notes ça ne change pas vraiment la moyenne de faire plus de contrôles.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- zeprofGrand sage
Kilmeny a écrit:Les élèves n'apprennent pas les leçons s'il n'y a pas de devoirs notés...
DBK a écrit:Dans mes classes de bac pro, à part quelques élèves, les devoirs ne changent rien à leur attitude face au travail. J'ai tenté d'instaurer un rituel (devoir chaque vendredi) pour les encourager à apprendre et connaitre leurs leçons, mais, très vite, je me suis aperçu que cela devenait chronophage.
A présent, pour les évaluer, je ramasse quelques activités faites en classe et ce de façon aléatoire. Au final, en corrigeant je constate que cela ne change pas vraiment. Je pense qu'il n' y a pas de recette miracle et que chaque année, tout dépend des crus.
MES élèves (sauf quelques exceptions) n'apprennent de toutes façons pas leurs leçons, devoir noté ou pas.
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- User5899Demi-dieu
Mais, objectivement, il suffit de regarder ce qu'on nous demande de faire pour voir qu'il n'y a pas de sens à ce qu'on leur demande. C'est à la fois trop ambitieux pour l'horaire et trop superficiel dès lors qu'il n'y a pas de vision d'ensemble. Et dès lors que l'enseignant ne voit pas, comment serait-il assez convaincant pour mentir sur la durée à ses ouailles ?PFC a écrit:Il me semble que c'est à nous de leur faire comprendre qu'on n'est pas là pour occuper leur temps, et qu'il y a un sens à tout ce qu'on leur demande.iphigénie a écrit:Le goût de l'effort passe par le sentiment de l'utilité: tant que notre enseignement sera conçu comme "occuper le temps des élèves" par des "activités" et du prêchi-prêcha du "vivre-ensemble" dans une société où il est clair qu'il y a ceux qui tondent et ceux qui sont tondus, les élèves auront de moins en moins de raison de travailler: ils ne sont pas différents de ce que nous étions.
Ce qui a changé c'est que l'école ne donne plus de sens: on ne peut pas trouver de sens quand on n'a aucun moyen, raisonnablement , de comprendre ce qu"on nous demande de faire. Je parle pour les programmes de français, totalement illusoires avec la pauvreté des cursus et des horaires et des coefficients dédiés à cette matière, mais je suppose que c'est pareil pour les autres disciplines.
Les élèves sont comme nous; ils n'y croient plus.
Même remarque. Ce qui leur serait un outil nécessaire à la vie d'après l'école, ce n'est pas d'avoir appris à faire des clics sur un matériel obsolète, c'est d'avoir appris à 1° lire ce qu'il y a après le clic (et pas à le copier-coller sans l'avoir lu) ou ce qui se trouve dans les pages qu'on leur fait lire 2° en faire quelque chose. Tout le reste, hein... C'est du centre aéré.Ils ne peuvent pas le comprendre par eux-mêmes, mais rien ne nous empêche de leur répéter encore et encore comment et pourquoi chaque exercice leur apporte des outils nécessaires dans la vie après le collège. C'est justement une fois qu'ils ont compris que ça ne servait pas à rien d'apprendre une leçon qu'ils trouvent la motivation pour travailler.
- KilmenyEmpereur
Comment donner le goût de l'effort à des élèves qui arrivent au lycée et qui n'ont jamais fait aucun effort depuis le CP... ? Même si on leur donne le goût, le moindre effort les fait plier, étant donné qu'ils n'y sont pas habitués...
Ou alors "vous avez vu madame, j'ai passé plein de temps sur ma dissert" et d'ajouter avec fierté (sans ironie) : "au moins 25 minutes !"...
Ou alors "vous avez vu madame, j'ai passé plein de temps sur ma dissert" et d'ajouter avec fierté (sans ironie) : "au moins 25 minutes !"...
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- Kan-gourouFidèle du forum
Cripure a écrit: Mais, objectivement, il suffit de regarder ce qu'on nous demande de faire pour voir qu'il n'y a pas de sens à ce qu'on leur demande. C'est à la fois trop ambitieux pour l'horaire et trop superficiel dès lors qu'il n'y a pas de vision d'ensemble. Et dès lors que l'enseignant ne voit pas, comment serait-il assez convaincant pour mentir sur la durée à ses ouailles ?
Je fais la différence entre ce que les textes officiels demandent, et ce qu'ils impliquent. Le sens de mon enseignement, je l'ai trouvé par moi-même. Ce que je demande à mes élèves ? Qu'ils utilisent leur cerveau, de toutes les manières possibles. Qu'ils aient les outils pour se rendre compte qu'ils sont manipulés par tout ce qui les entoure. Qu'ils aient les armes pour se faire entendre.
Chaque fois qu'un élève me dit que ça ne sert à rien ce qu'on fait, je lui fais la liste de tout ce qu'il mettra en jeu d'intelligence et de savoir pour réussir ce que je lui demande. Utiliser son cerveau, rien n'est plus important.
Même remarque. Ce qui leur serait un outil nécessaire à la vie d'après l'école, ce n'est pas d'avoir appris à faire des clics sur un matériel obsolète, c'est d'avoir appris à 1° lire ce qu'il y a après le clic (et pas à le copier-coller sans l'avoir lu) ou ce qui se trouve dans les pages qu'on leur fait lire 2° en faire quelque chose. Tout le reste, hein... C'est du centre aéré.
Je suis bien d'accord. Qu'est-ce qui nous empêche de le faire (à part le retard de nos élèves) ? Quand je demande une recherche, je ne me contente pas de préciser qu'ils ne doivent pas copier-coller leur "travail". Je leur apprends d'abord à vérifier l'authenticité de ce qui a été trouvé, à retirer l'essentiel d'un document, à reformuler, à organiser les informations. Enfin, je devrais mettre tout ça au conditionnel, puisque je préfère mettre l'accent sur la lecture et l'écriture, avant de m'attaquer à des tâches aussi complexes. Et cela prend tellement de temps, selon le niveau des élèves, que j'arrive rarement aussi loin.
- Kan-gourouFidèle du forum
Kilmeny a écrit:Comment donner le goût de l'effort à des élèves qui arrivent au lycée et qui n'ont jamais fait aucun effort depuis le CP... ? Même si on leur donne le goût, le moindre effort les fait plier, étant donné qu'ils n'y sont pas habitués...
Ou alors "vous avez vu madame, j'ai passé plein de temps sur ma dissert" et d'ajouter avec fierté (sans ironie) : "au moins 25 minutes !"...
Je suis d'accord qu'en lycée c'est mission impossible. Je ne parle dans mon cas que du collège. J'avoue que pour le lycée, je n'ai pas de solution, à part la même que tout le monde: arrêtons de faire passer
- DinosauraHabitué du forum
Comme l'a écrit Iphigénie (je ne sais plus sur quel fil), le problème est que le cache-misère sécrété par la pédagogie actuelle (évaluer par compétences, multiplier les petites évaluations, développer l'auto-évaluation chez nos élèves pour qu'ils deviennent "conscients de leurs processus d'apprentissage" etc etc) pour en camoufler/travestir les résultats délétères sur les élèves (leur absence de connaissances et de capacités réelles, leur absence d'exigences envers eux-mêmes et donc de travail et d'efforts pour obtenir des résultats... puisque de toute façon, ils passent...) est chèrement payé par les profs. A eux l'augmentation insidieuse de la productivité, le stress supplémentaire, les élèves en retard de plusieurs classes, et tout cela pour un pas un rond de plus (au contraire), mais les discours culpabilisateurs de notre institution et le fait que l'on essaye malgré tout de faire au mieux avec ce qu'on a (en abaissant nos exigences, en déployant des trésors d'inventivité, donc précisément en adoptant des méthodes préconisées par la pédagogie actuelle, ce qui est sa grande force finalement) se chargent de vaincre nos réticences, ruiner nos facultés critiques et nous mettre au pas.
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