Accueillir un enfant handicapé à la maternelle

Je lance ce fil car nous accueillons un enfant en PS ayant un trouble obsessionnel du comportement (+autisme???) : les parents sont en train d'alerter l'inspection et aujourd'hui le maire pour que nous accueillions plus leur enfant à l'école.

Voilà j'explique: cet enfant a une AVS depuis janvier 2014. Il vient à l'école le mercredi matin (3h), choix de la maîtresse au départ car effectif de la classe réduit ce jour là. Le "hic" c'est que l'AVS a été attribuée pour 9h. Nous avons alerté l'enseignante référente qui nous a dit que cela serait progressif, que nous ne devions pas nous inquiéter. A l'équipe éducative, nous avons expliqué aux parents qu'il fallait du temps, que progressivement nous envisagerions plus d'heure...

Le GROS souci c'est que cet enfant est physiquement plus fort que ses camarades. Dans cette classe il y a des TPS, PS et MS. Il a déjà fait valser le clavier de l'ordinateur, il pousse sans prévenir les autres en récréation. Le seul moyen qu'a l'AVS c'est de l'isoler... Et les apprentissages pour les autres ???

Nous nous posons des questions du point de vue de la responsabilité en cas d'accident (il est très rapide malgré une surveillance rapprochée); de ce que l'on peut nous obliger à faire (accueillir les 9h, malgré la décision de l'équipe éducative!?); du "pouvoir" du maire ...

Si quelqu'un a été dans cette situation, je veux bien quelques conseils.

Les textes disent que l'on doit intégrer les enfants en situation d'handicap, MAIS quand cela empêche les autres enfants de la classe de bénéficier des apprentissages, quand il y a "danger" ??

Vidocq, malheureusement, l'argument du danger pour les autres enfants n'est jamais entendu. J'espère que l'avenir me donnera tort, mais jusqu'à présent, c'est toujours l'enfant violent (pour cause de handicap ou non) qui a été soutenu par la hiérarchie, jamais les victimes.

Rikki a écrit:Vidocq, malheureusement, l'argument du danger pour les autres enfants n'est jamais entendu. J'espère que l'avenir me donnera tort, mais jusqu'à présent, c'est toujours l'enfant violent (pour cause de handicap ou non) qui a été soutenu par la hiérarchie, jamais les victimes.

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Et ces enfants eux-mêmes sont les premières victimes car "jetés" dans un milieu qui ne leur permet de s'épanouir (leur violence en est témoin), perdus parmi un effectif lourd qui ne permet pas aux enseignants de leur accorder l'attention quasi-constante dont ils ont besoin, avec des aprpentissages dont ils sont exclus de facto.

Quant aux autres, ils subissent : leurs droits à aller à l'école en étant en sécurité et protégés est bafoué, leur droit d'apprendre dans de bonnes conditions est bafoué. Merci la loi du 11 février 2005 et l'"inclusion" à tout prix !

Je connais une situation très difficile où un enfant n'a été scolarisé qu'une partie de la demie journée et seulement certains jours (avec AVS).
L'augmentation du temps de scolarisation s'est faite progressivement, avec l'accord des parents qui font confiance à l'équipe enseignante

J'ai beaucoup de petits de l'hôpital qui ne sont scolarisés avec AVS que 2 à 3 heures par semaine. Ce n'est pas un problème et l'attribution de l'avs ne veut pas dire qu'il doit faire toutes les heures en question pour l'instant. Est-ce-que l'enfant en question est suivi par un service de soins ? sinon, l'enseignant référent est chargé de veiller à ce que l'intégration se fasse convenablement.

Avez-vous dans votre secteur des enseignants spécialisés du Rased (maîtres E ou G) et/ou un-e psychologue de l'EN, qui puissent vous aider ?
Dans ce genre de situation, ce sont les personnes les plus à même de travailler au plus près des enseignants, des élèves et des familles et de faire les liaisons avec les services de soin.

Tiens ça me fait penser que chez moi L'IA-adjoint vient d'annoncer que le maître E pouvait faire le boulot du maître G et réciproquement.

Ronin a écrit:Tiens ça me fait penser que chez moi L'IA-adjoint vient d'annoncer que le maître E pouvait faire le boulot du maître G et réciproquement.

Et si on lui disait à lui que l'IEN peut faire son boulot aussi ...

 S'il subsiste l'un ou l'autre, voire les deux, et si le poste de psychologue est pourvu, c'est déjà pas mal ...ça devient rare malheureusement

Rikki a écrit:jusqu'à présent, c'est toujours l'enfant violent (pour cause de handicap ou non) qui a été soutenu par la hiérarchie, jamais les victimes.

Et vogue la galère !...   

Courage Vidocq, il va en falloir !   

Lorsqu'il était question que j'accueille un enfant autiste lourd dans ma classe une à deux heures par semaine avec AVS, l'enseignante référente m'avait dit que le reste du temps l'AVS resterait sur l'école et pourrait nous aider à gérer les enfants plus difficiles, même pas signalés à la MDPH.
Je ne sais pas ce qu'il en aurait réellement été puisque les parents ont abandonné leur idée de scolarisation en milieu non-spécialisé et ont inscrit leur enfant à l'IME où il y avait de la place.

Je vous souhaite bon courage, Vidocq !

arguin a écrit:
Je connais une situation très difficile où un enfant n'a été scolarisé qu'une partie de la demie journée et seulement certains jours (avec AVS).
L'augmentation du temps de scolarisation s'est faite progressivement, avec l'accord des parents qui font confiance à l'équipe enseignante

C'était justement cela le problème!

Mais c'est résolu, du moins je l'espère! Nous avons pu discuter avec les parents ce matin. Nous allons progressivement le faire venir plus de temps à l'école (2 x 3h), deux matinées par semaine. Les parents désirent que les 9h attribuées soient effectives à la rentrée 2014.

Le souci était un GROS manque de discussion avec les parents suite à l'équipe éducative qui ne s'était pas très bien déroulée.  

  Mon gros coup de gueule serait que personne ne nous informe. Les recherches nous les faisons tout seul dans notre coin.
Nous ne savons pas les structures qui existent autour de chez nous, qui fait quoi ... Que ce soit le CAMPS, le CMP, l’hôpital de jour, au téléphone on nous répond "SECRET PROFESSIONNEL".

A nous de gérer les enfants !!!

Il n'y a pas de psychologue EN sur le secteur de ton école ?
Dans ce genre de situation, c'est souvent préférable d'avoir un entretien parents/psychologue EN avant l'équipe éducative qui peut être vécue de façon très violente par les parents.

arguin a écrit:Il n'y a pas de psychologue EN sur le secteur de ton école ?
Dans ce genre de situation, c'est souvent préférable d'avoir un entretien parents/psychologue EN avant l'équipe éducative qui peut être vécue de façon très violente par les parents.

Si si tout cela a été fait. Le souci à l'équipe éducative on a eu la psychomotricienne du CAMPS qui affirmait qu'il pouvait venir plus souvent à l'école. Elle ne le voyait que 1h avec quelques fois 2 ou 3 enfants et cela se passait bien. Et nous dans la classe, il hurlait, ne restait pas en place, bousculait les autres... L'AVS ne l'avait vu que 2 fois au moment de cette équipe éducative et donc pour nous cela était inenvisageable de l'avoir plus dans la classe. Donc cette équipe éducative avec psy scolaire, maître référent, avait décidé d'attendre avant de le prendre plus, de voir l'évolution.

Maintenant il fait des progrès, il est propre, l'AVS arrive à avoir des contacts avec lui (même si bien souvent elle lui court derrière!). Donc nous augmentons le temps de présence à l'école. C'est ce que nous avions prévu il y a une semaine (sans en avoir parlé encore les parents). Ce sont les courriers que les parents ont adressés à l'IEN et au Maire qui finalement ont fait que nous avons pu discuter. En plus aujourd'hui le médecin de la PMI était venu l'observer.

Donc problème résolu... je l'espère communication reprise avec les parents!

OUf ! Tenez bon, en tout cas. Vous n'avez pas à servir de carpette aux autres et on doit vous tenir informés. Le maître-référent et le psychologue scolaire sont là pour ça, normalement.

Les autres parents réagissent comment?