- InvitéInvité
http://www.marianne.net/Cette-semaine-dans-Marianne-Manuel-Valls-la-bonne-reponse_a237827.htmlMarianne a écrit: Ils pensaient être les héros des cours, mais leur élan s'est brisé devant la dure réalité du métier d'enseignant. Alors, « ces profs qui abandonnent le "Mammouth" » ont tourné la page pour devenir écrivain, humoriste, journaliste ou exerce une toute autre activité. Tous appelent à réformer cette profession à hauts risques.
Une vision de l'E.N. par Philippe Derlerm, Nicole FERRONI, Laurent Binet, Christine Bravo, Guillaume Durand, Natacha Polony, et d'autres.
- User19866Expert
Je n'ai pas lu l'article (pas disponible en ligne), mais j'aimerais beaucoup lire les propositions de Christine Bravo (qui a enseigné trois ans et n'a pas remis les pieds dans une école depuis 32 ans) et de Natacha Polony (qui a enseigné un an comme prof stagiaire et a démissionné voilà 14 ans) pour l'école.
C'est assez symptomatique, cette manie d'aller demander leur avis à des gens qui ont quitté l'EN, plutôt que de faire confiance à ceux qui y exercent encore.
C'est assez symptomatique, cette manie d'aller demander leur avis à des gens qui ont quitté l'EN, plutôt que de faire confiance à ceux qui y exercent encore.
- ChocolatGuide spirituel
Je rejoins Dalathée2 sur la question.
Cette manière de faire devient de plus en plus agaçante car très peu constructive.
Et cette habitude d'appeler l’Éducation Nationale "le Mammouth", j'en ai plus qu'assez, aussi.
Bref, il y a un moment où on rend son discours constructif et on transforme les mots en actes pour améliorer le fonctionnement de l'enseignement ou on se la ferme.
Parce que bon, les engagés du dimanche, ça va cinq minutes, parce que soyons honnêtes - s'ils ont quitté l'EN, ils l'ont fait par confort perso, point barre.
Cette manière de faire devient de plus en plus agaçante car très peu constructive.
Et cette habitude d'appeler l’Éducation Nationale "le Mammouth", j'en ai plus qu'assez, aussi.
Bref, il y a un moment où on rend son discours constructif et on transforme les mots en actes pour améliorer le fonctionnement de l'enseignement ou on se la ferme.
Parce que bon, les engagés du dimanche, ça va cinq minutes, parce que soyons honnêtes - s'ils ont quitté l'EN, ils l'ont fait par confort perso, point barre.
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- InvitéInvité
extrait :
Marianne a écrit:Le feu sacré, le désir de transmettre, l'humoriste Nicole Ferroni pensait l'avoir, elle. Professeur de sciences de la vie et de la Terre au collège, elle a compris quasiment instantanément que la seule solution serait pourtant de «fuir, courir, partir, sauver sa peau ». « Pendant mon année de stage, j ai été affectée dans les quartiers nord de Marseille, raconte la jeune femme. Parfois, je n'arrivais même pas à faire cours, les élèves étaient très agressifs, et moi je n'avais pas prévu de devenir éducatrice spécialisée ! Un tiers d'entre eux ne parlaient pas français, c'était des primo-arrivants. Ils avaient deux heures de cours de français langue étrangère, et vingt-six heures de cours auxquels ils ne comprenaient rien. »
Cette situation absurde, Nicole Ferroni, qui a définitivement quitté l'enseignement, l'a décrite dans l'une de ses chroniques sur France Inter, en présence du ministre de l’éducation, Vincent Peillon : « Quand je me suis retrouvée à devoir enseigner que les chromosomes sont le support du programme génétique à des élèves qui ne connaissaient ni le mot "chromosome"ni "support "ni programme" ni "génétique" ni même "le" ou "du",je me suis dit, en fait, je suis presque en train de dire a un cul-de-jatte aveugle, cardiaque et diabétique de surcroît : écoute, je vais te faire passer par le même chemin qu'Hussein Bolt, puisque, comme c'est le même chemin, ça sera plus équitable. » Le ministre rit jaune... Et à vrai dire, Nicole Ferroni est amère elle aussi. Voilà deux ans qu'elle a donné son dernier cours : «Je vais tellement mieux, je vois les effets sur ma santé ! » Mais le souvenir de l'expérience reste vivace, et douloureux. «J'ai pris le temps d'écrire une longue lettre de démission dans laquelle je parle de ma tristesse et de ma colère. Je suis très inquiète, je ne sais pas où on va... Il n a pas de prise en compte de la réalité des classes. »
AUCUN REGRET
Il y a trente ans, Christine Bravo était institutrice à Paris, dans le quartier de Belleville. Son récit est étonnamment proche de celui de sa consœur des années 2000. « Quand ils sortent de l'école normale d'instituteurs, on met les jeunes instits dans les quartiers les plus miséreux, avec des enfants battus ou des parents en taule. C'était un tel choc ! Un enfant m'a dit que son père relevait les compteurs, j'ai cru qu'il bossait chez EDF, mais non, il était mac!Je l'aurais sans doute très bien vécu à 40 ans, à 22, j'étais trop jeune. Dans une classe, il n en avait pas un seul qui savait lire. Il y avait des mômes déficients intellectuellement. On n'était pas du tout formés pour ça ! On ne peut pas instruire des enfants qui ne sont pas éduqués, ce n'est pas possible. Pendant une récréation, je suis passée devant une agence de voyages. J'avais 3000 F sur mon compte, j'ai pris un billet d'avion et j'ai changé de vie. » A son retour en France, Christine Bravo retourne devant les élèves, mais avec une stratégie très précise en tête. A cette époque, Libération cherche une institutrice pour tenir une chronique dans ses colonnes le temps de la rentrée scolaire. «Je me suis dit j'y retourne un an et, si ça marche, je deviens journaliste. » Pendant trois semaines, Libération publie les aventures très subversives de cette mystérieuse instit de Belleville. Mais, très vite, la chroniqueuse s'est fait « gauler » par son administration. Elle en rit encore : «J'ai fait une gaffe,j'ai écrit quel jour et à quelle heure on allait à la piscine !J'ai été convoquée par l'Éducation nationale, mais je n suis pas allée. Les autres instits disaient que c'était un scandale, c'était comme si j'avais vendu du beurre aux Allemands !» Christine Bravo n'est jamais retournée à l'école, et n'en éprouve aucun regret. « On m'a donné un autre travail que celui que j'avais appris à faire », conclut-elle.
- OudemiaBon génie
Philippe Delerm, qui est certainement retraité maintenant, était resté dans l'EN me semble-t-il.
- ZenxyaGrand sage
J'ai lu l'article (je suis abonnée au magasine papier). Il cite des chiffres dans l'introduction. Je vous les copie :
Pour le reste de l'article, il y a des témoignages intéressants mais ce n'est pas une enquête sur le phénomène du "mal être enseignant".Marianne a écrit:l'éducation nationale confesse 672 démissions pour l'année 2012-2013. Un chiffre qui a augmenté de 38% en cinq ans pour les enseignants du premier degré. Et, auquel, il faut ajouter les biens commodes "mises en disponibilité", qui permettent aux profs de prendre le large sans démissionner : 17420 pour la même période.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- thrasybuleDevin
Il me semble que Delerm était parti avant la retraite, vague souvenir d'un truc lu quelque part, à vérifier
- ZazkFidèle du forum
Delerm est resté prof jusqu'en 2007. Il a pris un peu d'avance sur la retraite mais pas tant que ça. Il a continué à travailler en tant que prof des années après "La Première Gorgée de Bière".
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