Ma vocation : enseigner ! (reconversion vers le métier d'enseignant)

blb66
Personne ne veut te décourager, mais il ne faut idéaliser notre métier, comme pour tous les métiers il a ses avantages (vacances, horaires ) et ses inconvénients (salaires, élèves et/ ou hiérarchie désagréables)
De plus , contrairement à ce que certains pensent il faut posséder un très bon niveau dans la matière que tu enseignes, sans quoi, les élèves le sentent et là...    
En ce qui me concerne , ce qui me motive, ce n'est pas l'amour des élèves (pour ça, ils ont leurs parents) c'est l'envie de transmettre et le goût pour la matière que j'enseigne (le français). Je suis consciente d'avoir la chance de faire quelque chose que j'aime mais il faut être conscient des difficultés de ce métier qui mènent de nombreux profs à la dépression!

Fais quelques vacations si tu peux, tu découvriras ainsi l'envers du métier.

Ma remarque n'était pas pour te dégoûter, ni te décourager... Mais il faut être honnête : dans les conditions actuelles de stage (moi j'étais à 18H + formation), où tu penses cours, bouffes cours, dors cours, sans répis... Tu vas mettre rapidement ta vie de famille de côté cette année, en plus tu vas forcément rencontrer des problèmes de gestion parce que sérieux la formation gestion de classe est très old school (j'ai dû très vite trouver mon truc pour me faire respecter, parce que les gamins se marraient quand j'appliquais les conseils "iufmiens"), ça va te prendre la tête, tu vas cogiter en te remettant en question, toi, ton travail, et ta vocation...
Là parcontre je dois te dégoûter... désolée   

Tu ne vas pas tomber que sur des mignons génies (source rare) mais aussi sur des gros relous hauts comme 3 pommes qui te regardent de travers en te balançant des "mais t'es qui pour me donner des ordres?" ("Ben ton prof et je veux juste que tu sortes tes affaires de ton sac ")

Donc oui peut-être, tu as la vocation, c'est cool (nous aussi, si on veut enseigner à des élèves, ce n'est pas QUE pour les vacances ), mais elle risque d'être mise à mal.
Il y a des hauts des bas, comme l'ont dit les autres, des bonnes années ou tu rentres le sourire aux lèvres, reposée même après une grosse journée, et des années ou tu es claquée vannée avec des jours où tu as juste envie de trouver un modèle de démission, tellement tu es lasse.

C'est aléatoire, comme tous les métiers, et ça varie selon:
- les élèves
- l'équipe péda
- l'équipe de direction

Donc même conseil que les autres : fais des remplacements, parce que tu te retrouveras dans un des pires cas : le prof qui débarque en pleine année pour une durée plus ou moins courte, et tu pourras voir les réactions des élèves, s'ils sont réceptifs ou non.

blb66 a écrit:
Mais j'avoue que je préfèrerai vraiment passer par le cursus d'une ESPE, avoir des notions de pédagogie et être vraiment légitime.

Il ne faut pas trop attendre des ESPE, à mon avis. Si c'est comme l'IUFM...

Je trouve vraiment dommage que ce métier ne soit pas plus accessible pour des gens en reconversion professionnelle .

Il existe différents concours et différentes possibilités pour enseigner sans concours. je ne sais pas ce qu'il te faut... Les métiers d'avocat, de médecin ou de charpentier ne sont pas accessibles non plus facilement pour des gens en reconversion professionnelle...

J'ai peut-être pas un niveau de maths exceptionnel (je maîtrise toutes les notions jusqu'au niveau terminale quand même) ; mais je sais que je pourrai être une très bonne prof, qui donne envie d'apprendre et d'aimer les maths.

Justement, non, tu ne sais pas si tu n'as pas enseigné. Et pour être à l'aise devant ses classes, il faut la légitimité que confère le savoir. La plupart des profs veulent donner l'envie d'apprendre et le goût de la matière... Mais s'il suffisait de vouloir...

Ma maturité, mon expérience professionnelle, mon expérience en tant que maman … sont d'après moi des plus indéniables pour ce métier.

Un prof, ce n'est pas une maman.

Sinon, j'aime mon métier, j'apprécie la relation avec les élèves, je réfléchis beaucoup sur mon métier. Mais il faut absolument comprendre que, pour l'exercer, il faut être un peu blindé pour accepter l'échec de ceux qu'on n'arrive pas à faire progresser, la misère sociale que connaissent certains élèves, la violence entre eux, les insolences trop facilement venues... L'enthousiasme ne suffit pas: il faut aussi du bon sens et de la lucidité pour ne pas déchanter et aimer ce métier tel qu'il est et non pas tel qu'on le fantasme.

Bonjour. Tu sembles avoir une très forte motivation et c'est l'essentiel pour bien vivre ce métier. Mais je rejoins les avis exprimés précédemment : un petit essai ne serait peut être pas superflu avant de se lancer définitivement dans une reconversion irréversible. Cela te permettra de mieux affiner tes projets. De voir comment tu vis les situations d'enseignement. D'estimer si cela correspond vraiment à ce que tu cherches avant de prendre une décision définitive.

J'ai bien aimé ton enthousiasme, il va t'aider si tu poursuis dans ce projet.. Ne prends pas mal ma façon maladroite de m'exprimer mais... aimer les « ados » quand on a 35 ans parce que tu es jeune et que tu as l'âge d'être leur grande sœur, OK j'admets,  mais ensuite tu auras l'âge d'être leur mère, puis leur grand-mère... Je fais 60  cette année, je sais de quoi je parle... Et comme cela a été dit dit plus haut, tu n'en auras pas deux ou trois devant toi mais trente en moyenne, je te jure que les rapports sont différents face à la « meute »   
Sinon, ça vaut vraiment le coup d'essayer, mais juste garder une certaine lucidité avant de se lancer afin de ne pas idéaliser un métier, et ainsi tu feras ton choix véritablement en connaissance de cause.
Bienvenue parmi nous  

Pareil que Chades.

Et je confirme qu'il est préférable de bien maîtriser sa matière si tu ne veux pas avoir des problèmes en cours.

Sinon, c'est très bien que tu te sentes "prof" car je crois que c'est le minimum. Pour ma part, j'ai vu des ex-collègues abandonner le métier car s'ils maîtrisaient la matière, ils étaient perdus devant 30 loustics et étaient incapables d'enseigner (au sens de transmettre) ET gérer tout ce qui va avec (discipline, administration, relations avec les parents, etc.). De plus, ton expérience dans le privé te donne effectivement une maturité liée au fait que tu sais pertinemment que ce n'est pas parce que l'on dit les choses qu'elles vont être réalisées : si tu veux, dis-toi que les collègues les plus nuls que tu as pu connaître (et dans le privé j'en ai connu un certain nombre) ont un jour été des enfants, des ados, et que ce sont précisément ceux-là qui vont essayer de te pourrir la vie.

Mais pour ma part, je suis très content d'être prof. Mais je pense sincèrement qu'enseigner en lycée (ce qui était mon cas puisque je suis en éco-gestion) est beaucoup plus facile qu'enseigner en collège ; or en tant que prof de maths, je ne sais pas si le collège n'est pas forcément ta destination première.

Courage en tout cas !