L'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines se trouve en quasi-cessation de paiement.

http://enseignementsup.blog.lemonde.fr/2013/11/13/luniversite-versailles-saint-quentin-ne-paye-plus-ses-factures/

enseignementsup.blog.lemonde.fr a écrit:On savait la situation budgétaire extrêmement délicate de l'Université Versailles-Saint-Quentin. C'est encore pire. Elle est en quasi-situation de cessation de paiement et ce dès le premier résultat négatif depuis son passage à l'autonomie (-5,2 millions d'euros pour 2012). Pour 2013, l'établissement devrait afficher un second déficit de 7 millions d'euros et devrait prélever 10 millions d'euros sur son fonds de roulement. "En trésorerie, cela se traduirait par un solde prévisionnel à fin décembre de 4,7 millions d'euros", indique Jean-Luc Vayssière [Président de l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines]

http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/budget-2013-l-universite-de-versailles-saint-quentin-en-quasi-cessation-de-paiement.html

L'Étudiant a écrit:La situation apparait inédite. L'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines est proche de la cessation de paiement : elle ne dispose pas du budget nécessaire pour payer ses personnels en décembre 2013. Dans un mail publié par Pierre Dubois sur son blog EducPros, le président de l'établissement, Jean-Luc Vayssière, assure à sa communauté qu'il a obtenu une avance de la part de l'Etat de 4 millions d'euros, afin de boucler l'exercice 2013 [...]

http://blog.educpros.fr/pierredubois/2013/11/13/versailles-cessation-de-paiement

Pierre Dubois a écrit:De la part de Jean-Luc Vayssiere. Envoyé : mardi 12 novembre 2013 10:55. Objet : Situation budgétaire de l’Université de Versailles Saint-Quentin.

Bonjour. Comme je m’y suis engagé, je viens vous informer de l’évolution de la situation budgétaire de notre université. A la suite de la décision budgétaire modificative votée mardi dernier en Conseil d’administration, ont commencé des discussions complexes et très techniques entre le recteur, le contrôleur budgétaire régional (Bercy) et nous.

Pour les dépenses incompressibles (salaires, sécurité, PPP) jusqu’au 31 décembre 2013, 19 millions de trésorerie étaient nécessaires. Nous en avons 15. Il nous fallait donc une avance de 4 millions d’euros.

:shock: 

Une des causes serait le recrutement excessif (comprendre : cette Université a dû bêtement ouvrir à recrutement certains postes de gens qui partaient à la retraite, au lieu de gentiment "geler" ou "supprimer" à tour de bras...).

LRU fait des ravages, un vrai tsunami. :shock: 
Il va se passer quoi après? L'entrée à l'université sera aussi coûteuse que dans le privé?

La Poste et de très nombreux fournisseurs n'acceptent plus les bons de commande de mon université depuis plus d'un an, car ils savent qu'ils ne seront pas payés.

barèges a écrit:Une des causes serait le recrutement excessif (comprendre : cette Université a dû bêtement ouvrir à recrutement certains postes de gens qui partaient à la retraite, au lieu de gentiment "geler" ou "supprimer" à tour de bras...).

Peut être aussi que le problème vient du fait que la seule possibilité de recruter, c'est d'attendre que les collègues partent à la retraite ? Quand je vois certains MCF indéboulonnables, qui n'ont pas publié depuis 8 ans, qui arrivent avec 20mn de retard à chaque cours, qui ne préviennent même pas quand ils sont absents et qui laissent toutes les tâches aux précaires, eh bien comment dire... 
Par ailleurs, la non budgétisation du GVT dans le PLF 2014 risque de faire très très mal l'année prochaine...

L'UVSQ a quand même dû mal gérer ses budgets durant de longues années pour en arriver là.
Il y a des garde-fous pour éviter de se jeter ainsi dans le précipice, et je ne suis pas sûr qu'elle les ait tous utilisés.

damanhour a écrit:

barèges a écrit:Une des causes serait le recrutement excessif (comprendre : cette Université a dû bêtement ouvrir à recrutement certains postes de gens qui partaient à la retraite, au lieu de gentiment "geler" ou "supprimer" à tour de bras...).

Peut être aussi que le problème vient du fait que la seule possibilité de recruter, c'est d'attendre que les collègues partent à la retraite ? Quand je vois certains MCF indéboulonnables, qui n'ont pas publié depuis 8 ans, qui arrivent avec 20mn de retard à chaque cours, qui ne préviennent même pas quand ils sont absents et qui laissent toutes les tâches aux précaires, eh bien comment dire... 

Malheureusement, leurs postes sont rarement pourvus quand ils partent à la retraite, c'est la seule solution pour supprimer les postes d'enseignants-chercheurs, alors les administrations ne se privent pas.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

damanhour a écrit:

barèges a écrit:Une des causes serait le recrutement excessif (comprendre : cette Université a dû bêtement ouvrir à recrutement certains postes de gens qui partaient à la retraite, au lieu de gentiment "geler" ou "supprimer" à tour de bras...).

Peut être aussi que le problème vient du fait que la seule possibilité de recruter, c'est d'attendre que les collègues partent à la retraite ? Quand je vois certains MCF indéboulonnables, qui n'ont pas publié depuis 8 ans, qui arrivent avec 20mn de retard à chaque cours, qui ne préviennent même pas quand ils sont absents et qui laissent toutes les tâches aux précaires, eh bien comment dire... 

Malheureusement, leurs postes sont rarement pourvus quand ils partent à la retraite, c'est la seule solution pour supprimer les postes d'enseignants-chercheurs, alors les administrations ne se privent pas.

Je voulais surtout dire que le système universitaire a aussi une responsabilité et décourage de nombreux jeunes. Quand un PU te dit en parlant d' un MCF absent depuis 4 ans, qui n'assure presque pas ses cours, n'a jamais publié ou presque et qui bloque un poste : "on ne peut quand même pas s'attaquer à un collègue", eh bien...De nombreux post doc ne se voient pas enchaîner les demi ATER ou les vacations non payées pour permettre à un système fondé sur le copinage de perdurer.
Pour l'université de versailles, ils se sont aussi fait avoir par un PPP qui plombe leur budget.

Le PR qui te dit ça, c'est simplement qu'il n'y peut absolument rien. Un MCF est indéboulonnable. On peut le regretter, on peut aussi s'en réjouir dans certains cas.
De toute façon, on voit bien que le système se délite de lui-même, puisqu'on supprime des postes, alors même que dans certaines universités l'administration continue de grossir.

Marcel Khrouchtchev a écrit:Le PR qui te dit ça, c'est simplement qu'il n'y peut absolument rien. Un MCF est indéboulonnable. On peut le regretter, on peut aussi s'en réjouir dans certains cas.
De toute façon, on voit bien que le système se délite de lui-même, puisqu'on supprime des postes, alors même que dans certaines universités l'administration continue de grossir.

je sais...et ça va s'empirer (cf le GVT 2014 dont on ne parle pas trop je trouve ).

Je crois que la plupart des facs font au mieux, mais que c'est très difficile depuis la LRU. Dans mon université, l'équipe présidentielle a déjà été une fois aux manettes avant Pécresse, et ça se passait à peu près bien : ce n'est donc pas un problème de compétences dans la gestion financière. Pourquoi aujourd'hui sommes-nous, comme partout, obligés de geler des postes ? Tout simplement parce que l'augmentation des charges (GVT, augmentation de la facture énergétique, inflation...) n'a pas été prévue : on a fait une "photographie" des besoins de la fac au moment de la mise en place de l'autonomie, et depuis l'Etat verse exactement la même enveloppe. Forcément, ça coince. On fait des économies partout (chauffage, suppression des imprimantes des bureaux des enseignants, rationnement drastique des photocopies...) mais ça ne suffit pas. On est parfois un peu jaloux de voir les moyens dont disposent les lycées, quand on est comme moi dans une région assez riche...

Les universités qui s'en tirent sont celles qui avaient un encadrement correct, et peuvent justement geler quelques postes. Les autres sont en quasi-faillite... Une amie qui est à l'IUF (et qui reçoit 15000 euros par an à ce titre pour financer sa recherche) me disait que sa fac envisageait de prélever 20% de cette dotation pour payer le chauffage ou autre chose : il n'y a pas de petites économies...

C'est moins vrai en sciences dures, car la manne financière des Idex/ Equipex etc. donne une marge de manoeuvre (la fac peut réduire ses dotations recherche, puisque lesdites équipes sont auto-financées).

http://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/crise-a-l-universite-versailles-saint-quentin-uvsq-la-communaute-dans-l-incertitude.html

Camille Stromboni a écrit:A l’horizon... l'incertitude. La communauté de l’UVSQ (université Versailles-Saint-Quentin) attend son budget 2014. Bien plus que le rapport définitif de la Cour des comptes, sévère, qui doit sortir dans les jours qui viennent. Enseignants et étudiants sont de plus en plus inquiets pour l’avenir de leur établissement, en grande difficulté budgétaire. Pour les conditions d'études, de recherche, mais aussi l'image, dégradée, de l'université[...]

Enseignants et étudiants sont de plus en plus inquiets pour l’avenir de leur établissement, en grande difficulté budgétaire.

Et l'administration, j'espère bien qu'elle est inquiète aussi...