Des présidents d'université se lancent dans la bagarre des municipales

Le Monde a écrit:Est-ce l'importance croissante des présidents d'université toujours plus autonomes qui les pousse à briguer une mairie ? Ils ont sans doute pris goût à l'exercice du pouvoir. « Nous sommes les élus de la communauté universitaire et nous avons dû apprendre à discuter avec beaucoup de monde, enseignants, administratifs, étudiants mais aussi élus locaux et chefs d'entreprise, explique Louis Vogel, ancien président de l'université de Paris-II Panthéon-Assas et, en 2011 et 2012, de la Conférence des présidents d'université. Etre à la tête d'une université comme d'une ville, c'est pouvoir mener des projets concrets. »

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L'article ne va pas réellement au fond de la question, mais elle reste intéressante...A voir la gestion de certaines universités, on peut s'inquiéter pour certaines communes   

Toujours aussi mauvaise langue...     

Pourtant je me suis retenue.
J'aurais pu écrire "les rats quittent le navire leurs compétences construites sur les très long cours en gestion budgétaire et RH les pré-destinent naturellement à de plus hautes sphères."

:lol: :lol: 
Blague à part, c'est vrai que ça fait peur...

holderfar a écrit::lol: :lol: 
Blague à part, c'est vrai que ça fait peur...

Je ne dirais pas mieux!!!
Quand on voit le nombre de facs en déficit...ça ne fait pas rêver!!

A noter que le PS fait appel à de personnalités sympathisantes ou jeunes adhérentes, issues de la société civile (y compris des président-e-s d'universités donc) pour (re)prendre des grandes communes à la droite. Ca en dit long sur l'appareil politique du parti et la confiance qu'icelui accordeaux siens.

Ce n'est pas nouveau, mais c'est vrai que ça prend des proportions nouvelles et pas que dans les grandes villes (j'ai eu un appel du pied et comment dire... nein )

Dommage, tu aurais pu finir présidente d'université.

ElleDriver a écrit:A noter que le PS fait appel à de personnalités sympathisantes ou jeunes adhérentes, issues de la société civile (y compris des président-e-s d'universités donc) pour (re)prendre des grandes communes à la droite.  Ca en dit long sur l'appareil politique du parti et la confiance qu'icelui accordeaux siens.

Ca, on ne peut pas s'en plaindre.

Je trouve ça classe d'avoir un appel du pied, c'est flatteur!
Moi on m'a proposé d'être sur la liste du... POI  :lol: 
Ce fut non aussi.

John a écrit:Ca, on ne peut pas s'en plaindre

.

Certes.
C'est juste révélateur, je trouve, du climat politique actuel. L'exemple du 5è arrondissement de Paris le montre bien: des historiques du PS qui ont mené des années de lutte acharnée contre les Tibéri ont été écarté(e)s au profit de la présidente de l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, qui n'est pas encartée et qui a d'ailleurs été imposée sans consultation de la fédération locale il me semble (mais je crois aussi que les choses ont été semblables au Havre). Dans ce même arrondissement, l'UMP a aussi choisi une personnalité ne venant pas de la politique (l'administratrice de la Comédie Française, historiquement située dans le 5è comme chacun le sait)
De là à dire que ces personnalités sont nécessairement préférables à des gens plus implantés, non. Mais l'avenir nous dira si les président(e)s d'université gèrent mieux ces communes que leurs prédécesseurs ou/et que leurs universités.  

Quand on connaît les liaisons incestueuses entre collectivités locales et instances universitaires, peut-on réellement penser que les présidents d'universités sont "de la société civile"? Moi je les verrais plutôt comme des hommes politiques au contraire. Mais j'admets que cela ne manque pas de panache de vouloir se frotter au suffrage universel.

Marcel Khrouchtchev a écrit:Je trouve ça classe d'avoir un appel du pied, c'est flatteur!
Moi on m'a proposé d'être sur la liste du... POI  :lol: 
Ce fut non aussi.

Ça dépend de l'appel. :lol:
Cette recherche de personnalités extérieures me semble être une réponse pas forcément adéquate au ras le bol de la politique exprimé par les gens.

ElleDriver a écrit:L'exemple du 5è arrondissement de Paris le montre bien

Tiens d'ailleurs, que devient donc Lyne Cohen-Solal ?

Marcel Khrouchtchev a écrit:Quand on connaît les liaisons incestueuses entre collectivités locales et instances universitaires, peut-on réellement penser que les présidents d'universités sont "de la société civile"? Moi je les verrais plutôt comme des hommes politiques au contraire. .

Tout à fait d'accord, évidemment.
C'est la façon dont sont présentées ces candidatures: du sang frais et en même temps expérimenté, puisque qui sait gérer une université, sait gérer une commune.

John a écrit:

ElleDriver a écrit:L'exemple du 5è arrondissement de Paris le montre bien

Tiens d'ailleurs, que devient donc Lyne Cohen-Solal ?

Elle est deuxième ou troisième sur la liste si ma mémoire est bonne.

Je ne sais pas s'il convient d'ironiser comme le fait ElleDriver sur les capacités de gestion des présidents d'universités : avec l'enveloppe dont ils disposent, ils font ce qu'ils peuvent (et d'ailleurs, ils ont autour d'eux une équipe de gestionnaires dont c'est le vrai métier). Comment faire face à l'augmentation de des salaires liée à l'avancement des personnels (le fameux GVT, "glissement vieillesse technicité"), de la facture énergétique, et tout simplement à l'inflation si la dotation reste fixe année après année ? Cette suspicion d'amateurisme est vraiment déplaisante, on croirait entendre Fioraso ! On ne gèle pas les postes par plaisir…

Pour le reste, chacun fait ses choix. Je comprends que certains collègues s'engagent publiquement en politique (et surtout au niveau d'un président d'université, puisque, comme le rappelle justement MK, cette fonction est largement politisée). Pour ma part – mais je n'ai naturellement pas le même statut –, je considère que mes étudiants n'ont pas à connaître mes opinions politiques. L'opinion publique reproche suffisamment aux professeurs d'endoctriner la jeunesse…

Si je me permets d'ironiser, c'est d'une part que je n'ai pas d'autres mécanismes de défense face à la situation dramatique de l'université française, d'autre part que je suis moins optimiste que d'autres sur les volontés d'une partie de la communauté universitaire. Bien sûr, la dotation ministérielle est à la source des problèmes financiers. Certain(e)s président(e)s l'ont dénoncée à très haute voix en affichant au grand jour la gestion de la pénurie qui est la leur.
Mais d'autres, et c'est là tout mon propos, se gardent bien de dénoncer le fond du problème et appliquent bien docilement une politique désastreuse, la légitimant et allant jusqu'à rejoindre les rangs des dirigeants actuellement aux commandes (pas uniquement dans le cas des municipales).

Et pour parler d'économies et de gestion à échelle locale, je peux malheureusement témoigner du fait que les équipes présidentielles ne sont pas toujours entourées en permanence de gestionnaires spécialisés, même dans les grandes boutiques, et que la gestion de la pénurie laisse parfois...dubitatif, dirons-nous, dans les choix qu'elle implique. Il y a des leviers que certains refusent de lever pour des raisons plus ou moins intelligibles, en se précipitant sur le gel (et on sait parfaitement que dans certains cas, l'ère glacière va durer) et ne faisant, à mon sens, que nourrir un cercle vicieux qui n'avait pas besoin de ça.