- cherokee78Niveau 2
Voilà un peu mon histoire.
Je suis professeur d’anglais, d’origine anglophone. Cela fait 11 ans que je suis en France et 7 ans que je suis dans l’Education Nationale. J’ai eu le CAPES en 2006 après plusieurs tentatives.
Dans mon pays d’origine, j’étais partie pour poursuivre un doctorat en litterature française avec un sujet de thèse pluridisciplinaire en art, mode et litterature. J’adorais le milieu universitaire et j’adorais enseigner aux étudiants.
Quand j’ai été envoyée en France pour être assistante de langues, je ne comptais pas y rester! Mais, j’ai rencontré mon mari à l’époque, également professeur, et j’ai décidé de rester.
Comme mon mari avait les vacances scolaires et je n’avais pas trop d’autre choix de carrière en France (je n’allais pas enseigner la litterature française à des français!), j’ai décidé de passer le concours. J’ai rempli plusieurs petits boulots précaires en tant que formatrice et vacataire en attendant d’avoir le concours. J’ai aussi obtenu une maîtrise en anglais.
J’ai commencé les démarches pour faire un doctorat mais j’ai rapidement été découragée car le système français a tendance à infantiliser les étudiants au lieu de les considérer comme collègues au niveau du DEA et au-delà. J'ai compris que je ne retrouverais jamais l'ambiance dans le milieu universitaire que j'adorais aux USA. Donc j’ai abandonné.
Depuis le CAPES, je me contente de mon travail “banal” avec des élèves sans intêret pour la matière. Après plusieurs années de TZR, je suis en poste fixe non loin de mon domicile dans un bon établissement. Je pensais que cela allait me faire changer d’avis, mais au contraire, les élèves sont encore plus mal élévés et sans intérêt à quelques exceptions, bien sûr.
Il m’est arrivé de sortir de cours et retrouver mon vélo cassé. J’ai une classe au collège qui est pire qu’une ZEP où j’ai enseigné en début de carrière! J'ai de la chance d'avoir 5 min. de silence! De plus, j’en ai marre de gérer la classe tout le temps. Mon rôle est d’enseigner. Je ne suis pas et je n’ai jamais été autoritaire. Je cherche à transmettre mes competances à mes élèves, non passer mon temps à les sanctionner. Bref, j’ai été convoquée par ma hiérarchie en début de cette année scolaire car j’avais exclu un élève qui m’avait insultée. On m’a dit de faire un travail sur moi-même pour retrouver l’autorité. Depuis cet entretien impromptu, je suis assez découragée au travail. J'ai vraiment l'impression d'être le mouton noir dans ce milieu où tout le monde doit suivre un code, un modèle.
Je ne peux pas changer qui je suis. J’ai même eu des reflexions de la part de mes collègues de comment je gére mes cours et du contenu de mes cours. Apparemment il y a des “échos”. J’ai l’impression que mes collégues et ma hierarchie ont l’avis que je suis une étrangère “rigolote”, bête (car je souris et je suis enthousiaste), et hors norme. Par contre, j’ai eu une bonne inspection l’année dernière et des félictations des parents de 6e pour le travail que je fais avec leurs enfants. J’admets que je ne fais pas le maximum de préparation que je pourrais faire pour mes classes, mais je ne me moque pas de mes élèves non plus et j’essaie de leur apporter quelque chose.
A vrai dire, ma passion n’est pas la langue anglaise, je préfère la litterature. J’ai toujours été attirée par l’art, la mode, la litterature, la langue française et les liens entre ces domaines. J’enseigne l’anglais par défaut, mais je ne suis pas sure d’être une bonne pédagogue.
Je commence à me demander ce que je pourrais faire d’autre (et pas de traduction car ce n’est pas ma tasse de thé non plus!). Je ne suis pas comme d’autres collègues qui depriment tellement qu’ils songement à démissioner ou sont en arrêt maladie (même si je serai très heureuse de ne pas devoir aller au travail!!!) J’admets que de temps en temps j’ai une journée ou deux d’arrêt maladie car je tombe malade de fatigue et de stress. Ces petites journées de récuperation me suffisent pour retrouver la motivation. Je fais abstraction de tout ce qui est désagréable dans ce métier et comme je travaille près de chez moi, je peux rentrer pour manger ou pour corriger mes copies pour éviter les collègues qui ne me disent pas bonjour et la politique générale de la salle des profs. Ce qui est un vrai plus, mon emploi de temps qui me permet d’emmener et de chercher mes enfants à l’école et d’avoir les vacances scolaires. Je suis maman célibataire donc il m’est très important de pouvoir avoir ce temps avec eux. Et, quand ils sont chez leur père, j’ai l’autre moitié des vacances pour me décompresser.
Mais, il y a toujours cette question de me limiter dans mon métier. J’ai l’impression qu’il y a “autre chose”, mais quoi? D’un autre côté, j’arrive à supporter ce métier car il y a les vacances, les mercredis, la sécurité de l’emploi et la perle rare d'élève qui s'intéresse, qui adore apprendre....
Je précise que j’adore enseigner, mais je ne suis pas sure que la matière soit ma tasse de thé et peut-être que je n’arrive pas à m’intégrer dans le système français. Je me demande si j’étais dans un lycée international avec un public anglophone, proche de ma culture d’origine et dans une matière plus intéressante pour moi (litterature) si je serais plus heureuse. J’ai animé un stage d’anglais l’année dernière pendant les vacances à des lycéens volontaires et j’ai adoré car j’ai pu organiser le contenu comme je voulais, sans pression de gestion de classe et les élèves y assistaient par choix personnel. Je me demande aussi si la certification en histoire des arts pourrait m'aider à agrémenter mon quotidien avec un changement de matière au moins pour quelques cours.
Bon, merci pour vos conseils et si vous avez des experiences de réussite après une reconversion, j’aimerais bien savoir! Ou bien, des idées de reconversion! J'ai toujours rêvé d'écrire et je viens de commencer un roman, mais bon, c'est loin d'être un métier! Sinon, les lycées internationaux me tentent mais je sais que les postes sont difficiles à obtenir. Comme je suis plus ou moins bilingue (l'anglais est ma langue maternelle et je parle français couramment) je me dis qu'il y aurait peut-être des possibilités dans les musées ou chez les éditeurs. Je ne suis pas contre travailler plus d'heures par semaine. Au contraire, si le travail est intéressant, je suis plutôt ouverte à cette possibilité! Par contre, pour mes enfants, j'aurais bien aimé gardé au moins la moitié des vacances scolaires. Je ne sais même pas s'il y a un travail qui permettrait ce type d'arrangement. En tout cas, merci pour vos idées et vos histoires!
Je suis professeur d’anglais, d’origine anglophone. Cela fait 11 ans que je suis en France et 7 ans que je suis dans l’Education Nationale. J’ai eu le CAPES en 2006 après plusieurs tentatives.
Dans mon pays d’origine, j’étais partie pour poursuivre un doctorat en litterature française avec un sujet de thèse pluridisciplinaire en art, mode et litterature. J’adorais le milieu universitaire et j’adorais enseigner aux étudiants.
Quand j’ai été envoyée en France pour être assistante de langues, je ne comptais pas y rester! Mais, j’ai rencontré mon mari à l’époque, également professeur, et j’ai décidé de rester.
Comme mon mari avait les vacances scolaires et je n’avais pas trop d’autre choix de carrière en France (je n’allais pas enseigner la litterature française à des français!), j’ai décidé de passer le concours. J’ai rempli plusieurs petits boulots précaires en tant que formatrice et vacataire en attendant d’avoir le concours. J’ai aussi obtenu une maîtrise en anglais.
J’ai commencé les démarches pour faire un doctorat mais j’ai rapidement été découragée car le système français a tendance à infantiliser les étudiants au lieu de les considérer comme collègues au niveau du DEA et au-delà. J'ai compris que je ne retrouverais jamais l'ambiance dans le milieu universitaire que j'adorais aux USA. Donc j’ai abandonné.
Depuis le CAPES, je me contente de mon travail “banal” avec des élèves sans intêret pour la matière. Après plusieurs années de TZR, je suis en poste fixe non loin de mon domicile dans un bon établissement. Je pensais que cela allait me faire changer d’avis, mais au contraire, les élèves sont encore plus mal élévés et sans intérêt à quelques exceptions, bien sûr.
Il m’est arrivé de sortir de cours et retrouver mon vélo cassé. J’ai une classe au collège qui est pire qu’une ZEP où j’ai enseigné en début de carrière! J'ai de la chance d'avoir 5 min. de silence! De plus, j’en ai marre de gérer la classe tout le temps. Mon rôle est d’enseigner. Je ne suis pas et je n’ai jamais été autoritaire. Je cherche à transmettre mes competances à mes élèves, non passer mon temps à les sanctionner. Bref, j’ai été convoquée par ma hiérarchie en début de cette année scolaire car j’avais exclu un élève qui m’avait insultée. On m’a dit de faire un travail sur moi-même pour retrouver l’autorité. Depuis cet entretien impromptu, je suis assez découragée au travail. J'ai vraiment l'impression d'être le mouton noir dans ce milieu où tout le monde doit suivre un code, un modèle.
Je ne peux pas changer qui je suis. J’ai même eu des reflexions de la part de mes collègues de comment je gére mes cours et du contenu de mes cours. Apparemment il y a des “échos”. J’ai l’impression que mes collégues et ma hierarchie ont l’avis que je suis une étrangère “rigolote”, bête (car je souris et je suis enthousiaste), et hors norme. Par contre, j’ai eu une bonne inspection l’année dernière et des félictations des parents de 6e pour le travail que je fais avec leurs enfants. J’admets que je ne fais pas le maximum de préparation que je pourrais faire pour mes classes, mais je ne me moque pas de mes élèves non plus et j’essaie de leur apporter quelque chose.
A vrai dire, ma passion n’est pas la langue anglaise, je préfère la litterature. J’ai toujours été attirée par l’art, la mode, la litterature, la langue française et les liens entre ces domaines. J’enseigne l’anglais par défaut, mais je ne suis pas sure d’être une bonne pédagogue.
Je commence à me demander ce que je pourrais faire d’autre (et pas de traduction car ce n’est pas ma tasse de thé non plus!). Je ne suis pas comme d’autres collègues qui depriment tellement qu’ils songement à démissioner ou sont en arrêt maladie (même si je serai très heureuse de ne pas devoir aller au travail!!!) J’admets que de temps en temps j’ai une journée ou deux d’arrêt maladie car je tombe malade de fatigue et de stress. Ces petites journées de récuperation me suffisent pour retrouver la motivation. Je fais abstraction de tout ce qui est désagréable dans ce métier et comme je travaille près de chez moi, je peux rentrer pour manger ou pour corriger mes copies pour éviter les collègues qui ne me disent pas bonjour et la politique générale de la salle des profs. Ce qui est un vrai plus, mon emploi de temps qui me permet d’emmener et de chercher mes enfants à l’école et d’avoir les vacances scolaires. Je suis maman célibataire donc il m’est très important de pouvoir avoir ce temps avec eux. Et, quand ils sont chez leur père, j’ai l’autre moitié des vacances pour me décompresser.
Mais, il y a toujours cette question de me limiter dans mon métier. J’ai l’impression qu’il y a “autre chose”, mais quoi? D’un autre côté, j’arrive à supporter ce métier car il y a les vacances, les mercredis, la sécurité de l’emploi et la perle rare d'élève qui s'intéresse, qui adore apprendre....
Je précise que j’adore enseigner, mais je ne suis pas sure que la matière soit ma tasse de thé et peut-être que je n’arrive pas à m’intégrer dans le système français. Je me demande si j’étais dans un lycée international avec un public anglophone, proche de ma culture d’origine et dans une matière plus intéressante pour moi (litterature) si je serais plus heureuse. J’ai animé un stage d’anglais l’année dernière pendant les vacances à des lycéens volontaires et j’ai adoré car j’ai pu organiser le contenu comme je voulais, sans pression de gestion de classe et les élèves y assistaient par choix personnel. Je me demande aussi si la certification en histoire des arts pourrait m'aider à agrémenter mon quotidien avec un changement de matière au moins pour quelques cours.
Bon, merci pour vos conseils et si vous avez des experiences de réussite après une reconversion, j’aimerais bien savoir! Ou bien, des idées de reconversion! J'ai toujours rêvé d'écrire et je viens de commencer un roman, mais bon, c'est loin d'être un métier! Sinon, les lycées internationaux me tentent mais je sais que les postes sont difficiles à obtenir. Comme je suis plus ou moins bilingue (l'anglais est ma langue maternelle et je parle français couramment) je me dis qu'il y aurait peut-être des possibilités dans les musées ou chez les éditeurs. Je ne suis pas contre travailler plus d'heures par semaine. Au contraire, si le travail est intéressant, je suis plutôt ouverte à cette possibilité! Par contre, pour mes enfants, j'aurais bien aimé gardé au moins la moitié des vacances scolaires. Je ne sais même pas s'il y a un travail qui permettrait ce type d'arrangement. En tout cas, merci pour vos idées et vos histoires!
- yogiSage
Bienvenue.
Je suis prof d'anglais,j'ai enseigné le francais en GB et je suis mariée à un américain.
On a des points communs!
Cette année j'enseigne d'autres matières que l'anglais et je trouve que c'est plus supportable d'enseigner une matière quelconque que la matière qui me passionne.C'est personnel comme constat!
J'ai toujours voulu etre prof,depuis enfant. Au bout de 10ans,j'en ai maintenant ma claque,je considère ce boulot de plus en plus alimentaire et je m'éclate beaucoup moins qu'au début!
J'ai eu des moments de burn-out aussi et depuis j'essaie de me protéger moralement et je prends beaucoup plus de distance par rapport à mon boulot mais ca me blase.
Je me donne un ,deux ou trois ans pour économiser et faire autre chose.
Je suis prof d'anglais,j'ai enseigné le francais en GB et je suis mariée à un américain.
On a des points communs!
Cette année j'enseigne d'autres matières que l'anglais et je trouve que c'est plus supportable d'enseigner une matière quelconque que la matière qui me passionne.C'est personnel comme constat!
J'ai toujours voulu etre prof,depuis enfant. Au bout de 10ans,j'en ai maintenant ma claque,je considère ce boulot de plus en plus alimentaire et je m'éclate beaucoup moins qu'au début!
J'ai eu des moments de burn-out aussi et depuis j'essaie de me protéger moralement et je prends beaucoup plus de distance par rapport à mon boulot mais ca me blase.
Je me donne un ,deux ou trois ans pour économiser et faire autre chose.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- brin d'acierNiveau 6
Les postes de résidents viennent de paraître sur le site de l'AEFE, regarde ce qu'il y a de disponible en anglais et monte des dossiers pour postuler.
- polonia82Niveau 3
Bonsoir,
Un burn-out se caractérise par des symptômes physiques ( angoisse, insomnie, douleurs diverses, ...) ce qui ne semble pas être ton cas. Je ne parlerai donc pas de burn-out mais d'un gros ras-le-bol comme beaucoup d'entre nous. Ceci dit, ça vaut le coup de se poser les bonnes questions avant d'arriver au vrai burn-out et de mettre sa santé en jeu.
Comme toi, je ne suis pas spécialement autoritaire, et même plutôt introvertie, et depuis le début (c'est-à-dire une dizaine d'anées) on me reproche ma gestion de classe. J'ai souvent le sentiment d'être le mouton noir aussi, que tout le monde arrive à gérer ses classes sauf moi.
Mais j'ai essayé beaucoup de choses pour remédier à ça et ça reste problématique. Comme yogi, je te conseillerai de prendre le plus de recul possible, essayer de te dire que tu fais de ton mieux, étant donné ce que tu es, et le fonctionnement de l'Education Nationale. C'est facile de faire des reproches aux profs alors qu'il y a des tas de dysfonctionnements à tous les niveaux.
Je ne peux pas spécialement t'aider pour ta reconversion, mais en étant bilingue, tu as un sérieux atout par rapport à la plupart d'entre nous, alors ça vaut le coup d'essayer, si tu es vraiment motivée.
Bon courage en tout cas.
Un burn-out se caractérise par des symptômes physiques ( angoisse, insomnie, douleurs diverses, ...) ce qui ne semble pas être ton cas. Je ne parlerai donc pas de burn-out mais d'un gros ras-le-bol comme beaucoup d'entre nous. Ceci dit, ça vaut le coup de se poser les bonnes questions avant d'arriver au vrai burn-out et de mettre sa santé en jeu.
Comme toi, je ne suis pas spécialement autoritaire, et même plutôt introvertie, et depuis le début (c'est-à-dire une dizaine d'anées) on me reproche ma gestion de classe. J'ai souvent le sentiment d'être le mouton noir aussi, que tout le monde arrive à gérer ses classes sauf moi.
Mais j'ai essayé beaucoup de choses pour remédier à ça et ça reste problématique. Comme yogi, je te conseillerai de prendre le plus de recul possible, essayer de te dire que tu fais de ton mieux, étant donné ce que tu es, et le fonctionnement de l'Education Nationale. C'est facile de faire des reproches aux profs alors qu'il y a des tas de dysfonctionnements à tous les niveaux.
Je ne peux pas spécialement t'aider pour ta reconversion, mais en étant bilingue, tu as un sérieux atout par rapport à la plupart d'entre nous, alors ça vaut le coup d'essayer, si tu es vraiment motivée.
Bon courage en tout cas.
- cherokee78Niveau 2
Merci, polonia82, de ta réponse de de ton témoignage.
Tu as raison, ce n'est pas le burnout classique dans le sens du mot, mais je fais tellement abstraction aux désagréments de ce métier que je crois que cela me protège un peu!
La semaine avant les vacances d'hiver je suis tombée malade de la grippe. Je me demande quand même si ce n'était pas en parti psychosomatique. Mais bon, je vois les choses positivement: c'est bientôt la fin et le beau temps va revenir, ce qui m'aide beaucoup à faire abstraction aussi.
Tu as raison, ce n'est pas le burnout classique dans le sens du mot, mais je fais tellement abstraction aux désagréments de ce métier que je crois que cela me protège un peu!
La semaine avant les vacances d'hiver je suis tombée malade de la grippe. Je me demande quand même si ce n'était pas en parti psychosomatique. Mais bon, je vois les choses positivement: c'est bientôt la fin et le beau temps va revenir, ce qui m'aide beaucoup à faire abstraction aussi.
- PseudoDemi-dieu
Le chemin de la reconversion est souvent long ! Mais je vois que tu es à Paris, ce qui t'ouvre des possibilités inconnues ailleurs en France : plus d'opportunités en terme d'emploi et de formation.
Je te conseille aussi la cité des métiers, à la cité des sciences et de l'industrie de la Villette. Il y a même une dame qui est spécialisée dans la reconversion d'enseignants (je ne l'ai pas rencontrée encore, je sais juste qu'elle existe).
Et pour ton roman... Un stage, cet été, pour l'avancer, ça ne t'intéresse pas ? clic
Je te conseille aussi la cité des métiers, à la cité des sciences et de l'industrie de la Villette. Il y a même une dame qui est spécialisée dans la reconversion d'enseignants (je ne l'ai pas rencontrée encore, je sais juste qu'elle existe).
Et pour ton roman... Un stage, cet été, pour l'avancer, ça ne t'intéresse pas ? clic
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- PhilBNiveau 4
Je suis dans une situation quasi-identique, sauf que cela fait plus de 20 ans que je suis en France, dont 18 dans l'Ed Nat. Personnellement, je n'ai pas supporté de travailler en collège (ZEP de surcroît), mais c'était en grande partie en raison de l'équipe de direction, moins à cause des élèves.
Cependant, si tu es amatrice de littérature, il faut te faire muter en lycée, et tenter de te faire attribuer les classes de L-LELE. Depuis deux ans je me fais plaisir à bosser la littérature avec ces élèves, bien que ce ne soient pas tous des génies.
Quant à la reconversion, j'y songe sérieusement moi aussi. Formateur TICE depuis 15 ans, je viens de me faire jeter comme un kleenex usé, tout simplement parce que mon cher IPR ne semble pas penser que les collègues de notre académie aient besoin de stages TICE. D'autres facteurs aussi contribuent au fait que je suis très déçu de mon hiérarchie et des possibilités d'avancement de carrière dans l'EdNat, où même tout simplement de la reconnaissance. Certes, nous ne sommes pas dans ce métier pour nous enrichir. Cela se saurait! Mais quelques maigres bribes de reconnaissance institutionnelle feraient tellement chaud au coeur.
Hélas, certains jours je ne me sans pas mieux apprécié qu'un cancrelat géant avec une pomme pourrie plantée dans le dos.
Cependant, cela fait plaisir d'en parler ici. Bon courage, et ne te laisse pas rabaisser par la déprime.
:aad:
Cependant, si tu es amatrice de littérature, il faut te faire muter en lycée, et tenter de te faire attribuer les classes de L-LELE. Depuis deux ans je me fais plaisir à bosser la littérature avec ces élèves, bien que ce ne soient pas tous des génies.
Quant à la reconversion, j'y songe sérieusement moi aussi. Formateur TICE depuis 15 ans, je viens de me faire jeter comme un kleenex usé, tout simplement parce que mon cher IPR ne semble pas penser que les collègues de notre académie aient besoin de stages TICE. D'autres facteurs aussi contribuent au fait que je suis très déçu de mon hiérarchie et des possibilités d'avancement de carrière dans l'EdNat, où même tout simplement de la reconnaissance. Certes, nous ne sommes pas dans ce métier pour nous enrichir. Cela se saurait! Mais quelques maigres bribes de reconnaissance institutionnelle feraient tellement chaud au coeur.
Hélas, certains jours je ne me sans pas mieux apprécié qu'un cancrelat géant avec une pomme pourrie plantée dans le dos.
Cependant, cela fait plaisir d'en parler ici. Bon courage, et ne te laisse pas rabaisser par la déprime.
:aad:
- EdgarNeoprof expérimenté
Chère Cherokee,
Je me joins aux réponses qui vous ont déjà été données. Pour être parfaitement honnête avec vous, en vous lisant, je me suis demandé ce qu'il y avait de vraiment original dans votre témoignage et votre situation et je n'ai malheureusement rien trouvé. Ce que vous analysez comme venant peut-être de votre origine ne me semble pas être le fond du problème, puisque nous sommes nombreux à ressentir et vivre la même chose que vous.
J'ai personnellement eux 2 autres activités avant d'être professeur.
Non, quand on aime la littérature, la philosophie, la musique, que sais-je encore, ce n'est pas un fin en soi que d'enseigner l'anglais à des adolescents perturbés et perturbateurs du matin au soir et ad vitam aerternam. Cela devient même assez, voire terriblement, ennuyeux au bout de quelques années.
Il faut se retirer de l'esprit que l'on enseigne au collège parce que l'on aime la littérature (ou même la langue...), c'est une grave erreur. C'était peut-être le cas à l'époque de Jean-Paul Sartre ou de Pagnol, mais pas après la massification et les réformes du collège, soyons réalistes. On peut toutefois introduire des contenus culturels (légers...) dans sa matière, mais je reconnais que c'est souvent peu de choses. Mais on peut le faire, il faut savoir comment travailler sur ces supports.
Pour le reste, les collègues vous ont déjà répondu plus haut. Comme je vous le dis, nous sommes nombreux à être lassés, à essayer de voir comment faire moins d'heures devant élèves (ce qui est d'ailleurs aussi l'objectif de ceux qui sont devenus formateurs et qui disent ensuite aux autres que le métier est vraiment super ....), à essayer de vouloir faire autre chose de notre vie qu'être des larbins d'un système en fin de vie, à vouloir gagner correctement notre vie et à éventuellement être pris en compte pour l'investissement que nous mettons dans notre travail (pour certains).
C'est la problématique actuelle du métier, qui n'est que le résultat de réformes et de la situation sociale et morale de l'occident.
Je me joins aux réponses qui vous ont déjà été données. Pour être parfaitement honnête avec vous, en vous lisant, je me suis demandé ce qu'il y avait de vraiment original dans votre témoignage et votre situation et je n'ai malheureusement rien trouvé. Ce que vous analysez comme venant peut-être de votre origine ne me semble pas être le fond du problème, puisque nous sommes nombreux à ressentir et vivre la même chose que vous.
J'ai personnellement eux 2 autres activités avant d'être professeur.
Non, quand on aime la littérature, la philosophie, la musique, que sais-je encore, ce n'est pas un fin en soi que d'enseigner l'anglais à des adolescents perturbés et perturbateurs du matin au soir et ad vitam aerternam. Cela devient même assez, voire terriblement, ennuyeux au bout de quelques années.
Il faut se retirer de l'esprit que l'on enseigne au collège parce que l'on aime la littérature (ou même la langue...), c'est une grave erreur. C'était peut-être le cas à l'époque de Jean-Paul Sartre ou de Pagnol, mais pas après la massification et les réformes du collège, soyons réalistes. On peut toutefois introduire des contenus culturels (légers...) dans sa matière, mais je reconnais que c'est souvent peu de choses. Mais on peut le faire, il faut savoir comment travailler sur ces supports.
Pour le reste, les collègues vous ont déjà répondu plus haut. Comme je vous le dis, nous sommes nombreux à être lassés, à essayer de voir comment faire moins d'heures devant élèves (ce qui est d'ailleurs aussi l'objectif de ceux qui sont devenus formateurs et qui disent ensuite aux autres que le métier est vraiment super ....), à essayer de vouloir faire autre chose de notre vie qu'être des larbins d'un système en fin de vie, à vouloir gagner correctement notre vie et à éventuellement être pris en compte pour l'investissement que nous mettons dans notre travail (pour certains).
C'est la problématique actuelle du métier, qui n'est que le résultat de réformes et de la situation sociale et morale de l'occident.
- LefterisEsprit sacré
Eh bien voilà, c'est le début de la sagesse : il faut faire ce métier sans illusions, sans quoi on va inévitablement à la désillusion. On fait ce qu'on a à faire, et on essaie de profiter de ce qu'on peut en dehorscherokee78 a écrit:
Mais, il y a toujours cette question de me limiter dans mon métier. J’ai l’impression qu’il y a “autre chose”, mais quoi? D’un autre côté, j’arrive à supporter ce métier car il y a les vacances, les mercredis, la sécurité de l’emploi et la perle rare d'élève qui s'intéresse, qui adore apprendre....
Je rejoins EdgarJe précise que j’adore enseigner, mais je ne suis pas sure que la matière soit ma tasse de thé et peut-être que je n’arrive pas à m’intégrer dans le système français.
La matière n'a rien à voir dans l'affaire : au contraire. Croire qu'on peut l'enseigner participe de la désillusion. Je suis moi-même reconverti dans une matière qui me passionne et que j'ai pratiquée pour mon bien être pendant longtemps. Mais je ne suis enseignant que parce que ces spécialités ne mènent à quasiment rien d’autre, et que c'était le chemin le plus évident . Et je n'ai jamais eu la moindre illusion sur une supposée mission, et encore moins maintenant face à ces jeunes asociaux, perturbés, in-intéressés et inintéressants pour la plupart.
Il faut prendre le métier pour ce qu'il est : un gagne-pain, et se dire que de toute manière on ne serait pas mieux à l'usine ou le cul vissé sur une chaise dans une autre administration, le temps libre en moins.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- InviteeFVénérable
Bonjour Cherokee et bienvenue.
je rejoins les collègues: ta désillusion n'est pas rare hélas et touche beaucoup de collègues, étrangers ou pas, ce qui ne rend pas aisé la tâche d'obtenir un poste en lycée (étape 1), les heures de LELE (étape 2).
Je pense que le métier idéal avec
- du temps libre
- des vacances conséquentes
- un salaire convenable
- de très bonnes conditions de travail
- de la stabilité
- de la stabilité géographique
et tes goûts
est difficile à trouver... mais je te souhaite d'y parvenir !
Sinon, je te conseille de revoir un peu tes critères à la baisse et de chercher un travail alimentaire où tu n'aies pas l'impression de voir l'une de tes passions massacrées. Quelque chose de plus détaché de tes goûts, justement. Et qui ne te soit pas pénible. Pour pouvoir te consacrer à tes passions en dehors.
Jette un oeil aux concours, peut-être (je n'ai aucune idée de leur difficulté): bibliothécaire, concours administratifs des divers ministères...
Désolée de ne pouvoir aider plus et bon courage!
je rejoins les collègues: ta désillusion n'est pas rare hélas et touche beaucoup de collègues, étrangers ou pas, ce qui ne rend pas aisé la tâche d'obtenir un poste en lycée (étape 1), les heures de LELE (étape 2).
Je pense que le métier idéal avec
- du temps libre
- des vacances conséquentes
- un salaire convenable
- de très bonnes conditions de travail
- de la stabilité
- de la stabilité géographique
et tes goûts
est difficile à trouver... mais je te souhaite d'y parvenir !
Sinon, je te conseille de revoir un peu tes critères à la baisse et de chercher un travail alimentaire où tu n'aies pas l'impression de voir l'une de tes passions massacrées. Quelque chose de plus détaché de tes goûts, justement. Et qui ne te soit pas pénible. Pour pouvoir te consacrer à tes passions en dehors.
Jette un oeil aux concours, peut-être (je n'ai aucune idée de leur difficulté): bibliothécaire, concours administratifs des divers ministères...
Désolée de ne pouvoir aider plus et bon courage!
- cherokee78Niveau 2
Juste à titre d'info, mon titre original était "Burn Out". Quelqu'un l'a changé (je ne sais pas comment ni pourquoi!)
Sinon, cela m'aide beaucoup à savoir que je ne suis pas seule. J'ai l'impression quand j'arrive au travail que je suis la seule qui trouve ce métier fatiguant et difficile.
J'ai quelques cours au lycée et d'une manière générale, je les apprécie plus car j'arrive à faire des choses intéressants avec les élèves. Et bizarrement, j'aime aussi les 6e! J'ai un très bon contact avec les petits et j'ai l'impression qu'ils apprécient mon cours.
J'ai demandé à mon IPR si je pouvais envisager enseigner dans un lycée international car il y en a deux sur Paris. Il m'a dit "non" car je ne parle pas l'anglais britannique et les lycées internationaux ont des sections britanniques uniquement.
A la fin, je fais ce que je peux et vous avez tout à fait raison, très difficile de trouver un autre emploi qui soit aussi compatible avec une vie de famille etc... Et finalement, cela m'aide beaucoup à voir que je ne suis pas la seule à être dans la même situation.
Sinon, cela m'aide beaucoup à savoir que je ne suis pas seule. J'ai l'impression quand j'arrive au travail que je suis la seule qui trouve ce métier fatiguant et difficile.
J'ai quelques cours au lycée et d'une manière générale, je les apprécie plus car j'arrive à faire des choses intéressants avec les élèves. Et bizarrement, j'aime aussi les 6e! J'ai un très bon contact avec les petits et j'ai l'impression qu'ils apprécient mon cours.
J'ai demandé à mon IPR si je pouvais envisager enseigner dans un lycée international car il y en a deux sur Paris. Il m'a dit "non" car je ne parle pas l'anglais britannique et les lycées internationaux ont des sections britanniques uniquement.
A la fin, je fais ce que je peux et vous avez tout à fait raison, très difficile de trouver un autre emploi qui soit aussi compatible avec une vie de famille etc... Et finalement, cela m'aide beaucoup à voir que je ne suis pas la seule à être dans la même situation.
- LilypimsGrand sage
Si tu adores enseigner, que tu aimes l'art, la mode, etc. et que le collège n'est pas pour toi, je te conseille de tenter les arts appliqués (STIAA, je crois). Ces gamins sont généralement très motivés par la section.
En plus, si je ne me trompe pas, on leur a ajouté une nouvelle matière : un cours de technique doit se dérouler en anglais.
En plus, si je ne me trompe pas, on leur a ajouté une nouvelle matière : un cours de technique doit se dérouler en anglais.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- LefterisEsprit sacré
La meilleure solution, à mon sens, c'est de prendre un recul maximum avec le travail, de faire le mieux possible la gestion de classe/garderie pour en sortir intact, tout en faisant quand même son boulot pour ne pas pénaliser ceux qui travaillent, et d'utiliser le temps libre pour se consacrer à son violon d'Ingres. J'ai testé , j'ai fait ça des années avec les langues anciennes, et dans un métier où j'avais moins de disponibilité qu'enseignant. D'ailleurs je continue , même si ça touche en théorie au même domaine, la scission est bien nette dans mon esprit entre le gagne-pain, où je fais certaines choses, et le plaisir des lettres où je fais autre chose.cherokee78 a écrit:Juste à titre d'info, mon titre original était "Burn Out". Quelqu'un l'a changé (je ne sais pas comment ni pourquoi!)
Sinon, cela m'aide beaucoup à savoir que je ne suis pas seule. J'ai l'impression quand j'arrive au travail que je suis la seule qui trouve ce métier fatiguant et difficile.
J'ai quelques cours au lycée et d'une manière générale, je les apprécie plus car j'arrive à faire des choses intéressants avec les élèves. Et bizarrement, j'aime aussi les 6e! J'ai un très bon contact avec les petits et j'ai l'impression qu'ils apprécient mon cours.
J'ai demandé à mon IPR si je pouvais envisager enseigner dans un lycée international car il y en a deux sur Paris. Il m'a dit "non" car je ne parle pas l'anglais britannique et les lycées internationaux ont des sections britanniques uniquement.
A la fin, je fais ce que je peux et vous avez tout à fait raison, très difficile de trouver un autre emploi qui soit aussi compatible avec une vie de famille etc... Et finalement, cela m'aide beaucoup à voir que je ne suis pas la seule à être dans la même situation.
Ca se travaille, ça se réfléchit, mais je suis prêt à parier que si tu parviens à mettre le métier à la place qui lui revient, à voir les choses sous un autre angle, tout changera. On atteint un degré de décontraction appréciable. (Sur ce , je vais pédaler ... )
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- nuagesGrand sage
cherokee78 a écrit: j’ai été convoquée par ma hiérarchie en début de cette année scolaire car j’avais exclu un élève qui m’avait insultée. On m’a dit de faire un travail sur moi-même
C'est extraordinaire! ...mais très courant! Le monde à l'envers...un gosse mal élevé t'insulte mais c'est toi qui dois faire un travail sur toi-même! Il ne vient à personne l'idée que les parents devraient faire un travail sur leur garnement pour lui apprendre la politesse? Ou que la CPE devrait lui donner une bonne leçon?
Je suis désolée pour toi Cherokee (que je ne comprends que trop) et je te remercie d'avoir ouvert ce fil qui correspond tout à fait à ce que je ressens depuis trois ans: plus qu'une dégradation, un naufrage complet de l'Education nationale
J'applique à la lettre les principes de Lefteris, c'est ma bouée de sauvetage! ...moi aussi j'envisage de mais pour le moment je ne vois pas de porte de sortie et je ne peux donc te conseiller, hélas!
- CasparProphète
L'art, la mode et la littérature ne nourrissent malheureusement pas toujours leur homme ou leur femme mais comme le dit Pseudo, les possibilités de reconversion dans ces domaines sont peut-être plus nombreuses à Paris.
Comme tu le vois Cherokee, tu n'es pas la seule, nous passons presque tous par là, mais je ne t'aide pas très concrètement en disant ça.
Comme tu le vois Cherokee, tu n'es pas la seule, nous passons presque tous par là, mais je ne t'aide pas très concrètement en disant ça.
- EdgarNeoprof expérimenté
cherokee78 a écrit:Juste à titre d'info, mon titre original était "Burn Out". Quelqu'un l'a changé (je ne sais pas comment ni pourquoi!)
Sinon, cela m'aide beaucoup à savoir que je ne suis pas seule. J'ai l'impression quand j'arrive au travail que je suis la seule qui trouve ce métier fatiguant et difficile.
J'ai quelques cours au lycée et d'une manière générale, je les apprécie plus car j'arrive à faire des choses intéressants avec les élèves. Et bizarrement, j'aime aussi les 6e! J'ai un très bon contact avec les petits et j'ai l'impression qu'ils apprécient mon cours.
J'ai demandé à mon IPR si je pouvais envisager enseigner dans un lycée international car il y en a deux sur Paris. Il m'a dit "non" car je ne parle pas l'anglais britannique et les lycées internationaux ont des sections britanniques uniquement.
A la fin, je fais ce que je peux et vous avez tout à fait raison, très difficile de trouver un autre emploi qui soit aussi compatible avec une vie de famille etc... Et finalement, cela m'aide beaucoup à voir que je ne suis pas la seule à être dans la même situation.
Je suis très surpris par ce que je viens de lire. Il faudrait alors les appeler sections européennes et non internationales ... Ou alors l'IPR te raconte des histoires pour botter en touche.
Pour le reste, si vous aviez un autre regard sur l'EN et votre métier, plus positif, c'est probablement que les choses n'iraient pas aussi mal qu'elles ne le vont actuellement, car le fait que nous soyons de plus en plus nombreux à vouloir quitter le navire est une donnée sociologique assez lourde de sens et qui indique que la situation est critique.
Les collègues qui ne disent rien au collège le font peut-être par pudeur, ou parce qu'ils ont un échelon élevé et gagent donc encore a peu près correctement leur vie, assez pour se taire, ou ce sont de petits jeunes qui commencent et ne se rendent pas encore compte de la situation réelle dans laquelle ils seront dans une quinzaine d'années, presque au même stade qu'en débutant.
L'EN est un repaire d'artistes, d'écrivains, de critiques littéraires, de critiques de cinéma, de musiciens, de journalistes, de poètes ou de de sportifs ratés et un peu frustrés (désolés chers collègues...) qui finissent par ressasser leur frustration d'être sur la touche et d'enseigner toute la vie le ba -ba de leur discipline à des ados anomiques. C'est ainsi, mais il faut le prendre positivement en se disant que c'est parfois le dégoût de ce que l'on fait et de ce que l'on est qui finit par pousser à se prendre en charge, ou à capituler et accepter sa destinée.
- KimberliteExpert
J'ai demandé à mon IPR si je pouvais envisager enseigner dans un lycée international car il y en a deux sur Paris. Il m'a dit "non" car je ne parle pas l'anglais britannique et les lycées internationaux ont des sections britanniques uniquement.
Ah ben on est bien partis, en France...
Quand on a besoin de l'anglais, plus tard, dans on boulot, personne ne se pose la question si on parle "anglais britannique" ou "franglais" (de toute façon, il ne faut pas se leurrer, si on arrive à se faire comprendre, c'est l'essentiel. Et malheureusement, les français on du retard. En congrès et conférences, j'ai souvent eu des compliments sur mon anglais... on me disait que je parlais bien anglais... pour une française!).
Vu que tu es sur Paris, je pense que tu peux facilement trouver du boulot en formateur d'adultes: si tu aimes enseigner, ça te permet de continuer, en n'ayant pas de problème de devoir faire plus de discipline que le reste. Evidemment, les formations d'adultes sont plutôt orientées vers le pratique (donc pas trop de littérature), mais au moins les gens sont un peu plus motivés.
Il y a aussi les cours particulier (c'est alimentaire mais pas si mal payé de l'heure... mais probablement pas une solution à long terme mais ça peut être un complément d'un autre job. En plus, là, tu vois vraiment le fruit de ton travail et te sens plus utile qu'avec une bande de trente ados...).
Sur Paris, il y a aussi pas mal de boîtes du secteur de la mode: ton bilinguisme pourrait être un atout pour travailler dans ce domaine (en plus, là, les salaires peuvent être intéressants).
Le bilinguisme est un énorme atout, il faut savoir le mettre en valeur (en plus du bilinguisme, tu as aussi une maîtrise de deux cultures).
Je viens de voir qu'on trouve même des sites spécialisés pour les offres d'emploi: http://bilingues.enligne-fr.com/
Et il y en a pour le secteur du luxe et de la mode: http://bilingues.enligne-fr.com/
Une autre piste: avant de changer une énième fois de boulot (j'ai changé trois fois d'orientation professionnelle...), j'ai discuté avec un conseiller VAE (il faut en profiter tant qu'ils existent, l'Etat parle de privatiser ce service...) qui était plutôt de bon conseil. Au final, je n'ai pas validé mes années de "journalisme-communication", mais j'ai pu faire le point sur les compétences que je pouvais plus ou moins valoriser.
Pour une reconversion, tu peux à mon avis profiter de certaines formations au sein de l'EN (?).
Je viens de vérifier, apparemment c'est possible de rencontrer un conseiller VAE aussi en étant fonctionnaire:
http://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/publications/archives_ressources_humaines/3volets_VAE.pdf
Évidemment, il faut réaliser qu'à chaque changement de boulot, on troque des avantages et inconvénients contre d'autres avantages et inconvénients...
Cordialement,
K.
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- Spoiler:
- LefterisEsprit sacré
Il faut surtout commencer par se dire que le travail n'est pas la destinée. Mon métier et moi sommes bien deux... Quand je rentre dans ma classe infecte, comme j'en ai une cette année (comme d'hab, onm'en garde toujours une au chaud ) je me dis que c'est un moment désagréable à passer, que deux ou trois heures après je suis dehors, chez moi. Même si j'ai encore un peu de travail, je le gère à ma manière, et comme il faut toujours voir la bouteille à moitié pleine, je me dis qu'avec certains élèves, on en fait moins, ils ne valent pas la peine.Edgar a écrit:cherokee78 a écrit:Juste à titre d'info, mon titre original était "Burn Out". Quelqu'un l'a changé (je ne sais pas comment ni pourquoi!)
Sinon, cela m'aide beaucoup à savoir que je ne suis pas seule. J'ai l'impression quand j'arrive au travail que je suis la seule qui trouve ce métier fatiguant et difficile.
J'ai quelques cours au lycée et d'une manière générale, je les apprécie plus car j'arrive à faire des choses intéressants avec les élèves. Et bizarrement, j'aime aussi les 6e! J'ai un très bon contact avec les petits et j'ai l'impression qu'ils apprécient mon cours.
J'ai demandé à mon IPR si je pouvais envisager enseigner dans un lycée international car il y en a deux sur Paris. Il m'a dit "non" car je ne parle pas l'anglais britannique et les lycées internationaux ont des sections britanniques uniquement.
A la fin, je fais ce que je peux et vous avez tout à fait raison, très difficile de trouver un autre emploi qui soit aussi compatible avec une vie de famille etc... Et finalement, cela m'aide beaucoup à voir que je ne suis pas la seule à être dans la même situation.
Je suis très surpris par ce que je viens de lire. Il faudrait alors les appeler sections européennes et non internationales ... Ou alors l'IPR te raconte des histoires pour botter en touche.
Pour le reste, si vous aviez un autre regard sur l'EN et votre métier, plus positif, c'est probablement que les choses n'iraient pas aussi mal qu'elles ne le vont actuellement, car le fait que nous soyons de plus en plus nombreux à vouloir quitter le navire est une donnée sociologique assez lourde de sens et qui indique que la situation est critique.
Les collègues qui ne disent rien au collège le font peut-être par pudeur, ou parce qu'ils ont un échelon élevé et gagent donc encore a peu près correctement leur vie, assez pour se taire, ou ce sont de petits jeunes qui commencent et ne se rendent pas encore compte de la situation réelle dans laquelle ils seront dans une quinzaine d'années, presque au même stade qu'en débutant.
L'EN est un repaire d'artistes, d'écrivains, de critiques littéraires, de critiques de cinéma, de musiciens, de journalistes, de poètes ou de de sportifs ratés et un peu frustrés (désolés chers collègues...) qui finissent par ressasser leur frustration d'être sur la touche et d'enseigner toute la vie le ba -ba de leur discipline à des ados anomiques. C'est ainsi, mais il faut le prendre positivement en se disant que c'est parfois le dégoût de ce que l'on fait et de ce que l'on est qui finit par pousser à se prendre en charge, ou à capituler et accepter sa destinée.
Quand on est dans un service où ça ne va pas, dans un autre métier, coincé entre des collègues, des subordonnés, des supérieurs, on est dans l'étau jusqu'au soir. Ca il faut le savoir.
Un des vrais problèmes des enseignants, c'est qu'ils voudraient faire un métier où l'on s'éclate. Ca, c'est terminé pour 90 % des cas, ou alors par petites tranches brèves , comme les éclairs. Quant on l'a admis, c'est déjà mieux.
Le travail sur soi, c'est là, à mon avis qu'il faut le faire. Et on peut ensuite orner sa signature de la pensée de Kazantzakis
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- CasparProphète
De toute façon, les métiers où on s'éclate ça ne court pas les rues. Tous les métiers ont des côtés répétitifs et barbants non?
- LefterisEsprit sacré
La plupart je pense. J'en avais un qui pouvait être passionnant, mais l'ambiance devenait de plus en plus pesante, le néo-management s'était mis en place. Et indirectement, c'est à cause de ça que mes soucis ont démarré. Je trouve l'EN beaucoup moins intéressante, moins bien payée mais je me sens plus libre. Impossible d'être déçu , je ne nourrissais pas d'espoirs particuliers, d'autant que j'ai de la famille proche qui m'en avait dit le plus grand bienCaspar Goodwood a écrit:De toute façon, les métiers où on s'éclate ça ne court pas les rues. Tous les métiers ont des côtés répétitifs et barbants non?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- CasparProphète
je connais bien ton opinion sur le sujet.
Les métiers artistiques qui font rêver beaucoup de gens (dont moi), doivent aussi être rasoir parfois (cf. l'interview de Kristin Scott Thomas où elle raconte que tourner des films l'ennuie profondément désormais).
Les métiers artistiques qui font rêver beaucoup de gens (dont moi), doivent aussi être rasoir parfois (cf. l'interview de Kristin Scott Thomas où elle raconte que tourner des films l'ennuie profondément désormais).
- cherokee78Niveau 2
Je suis tout à fait d'accord avec vous tous: il n'y a pas vraiment de métier où l'on s'éclate. On aura toujours les mêmes soucis, les mêmes problèmes, le même ennui. Finalement, je pense que c'est le cas général.
Vous m'avez soulagée en me montrant que la souffrance dans l'enseignement est assez fréquente. Je pense effectivement en regardant les choses plus positivement, je vais arriver à mieux m'en sortir. J'aime bien cette idée de dire "encore 2h et puis c'est fini, je peux rentrer". Ou bien de regarder les choses positives: nous sommes quand même dans un des seuls métiers où on peut gérer notre temps en dehors des cours.
Pour info. je travaille cette semaine pendant la première semaine de vacances pour animer des stages de langues proposés par le rectorat. Même si je travaille 30h cette semaine (6h par jour), je suis moins fatiguée le soir car 1/ les élèves sont très sages et motivés donc pas du tout le problème de gestion de classe 2/ ils sont une dizaine 3/ j'ai un autre rapport avec eux que le rapport d'autorité élève/prof. C'est vraiment agréable de travailler dans ces conditions!
Vous m'avez soulagée en me montrant que la souffrance dans l'enseignement est assez fréquente. Je pense effectivement en regardant les choses plus positivement, je vais arriver à mieux m'en sortir. J'aime bien cette idée de dire "encore 2h et puis c'est fini, je peux rentrer". Ou bien de regarder les choses positives: nous sommes quand même dans un des seuls métiers où on peut gérer notre temps en dehors des cours.
Pour info. je travaille cette semaine pendant la première semaine de vacances pour animer des stages de langues proposés par le rectorat. Même si je travaille 30h cette semaine (6h par jour), je suis moins fatiguée le soir car 1/ les élèves sont très sages et motivés donc pas du tout le problème de gestion de classe 2/ ils sont une dizaine 3/ j'ai un autre rapport avec eux que le rapport d'autorité élève/prof. C'est vraiment agréable de travailler dans ces conditions!
- CasparProphète
Si tu es encore jeune, renseigne-toi quand même pour te reconvertir on ne sait jamais. Le plus dur en effet dans notre métier: faire boire à tout prix un âne qui n'a pas soif.
Tu n'es pas seule: j'ai souvent l'impression d'être le prof le plus nul et le plus détesté de tout le collège (et c'est peut-être le cas d'ailleurs )
Tu n'es pas seule: j'ai souvent l'impression d'être le prof le plus nul et le plus détesté de tout le collège (et c'est peut-être le cas d'ailleurs )
- LefterisEsprit sacré
On souffre tant qu'on attend quelque chose. Sinon , on ne souffre que le temps de voir certains élèves et classes, et après, basta.. Je souffre bien plus indirectement de voir une institution républicaine de la plus haute valeur disparaître sans doute irrémédiablement...cherokee78 a écrit:
Vous m'avez soulagée en me montrant que la souffrance dans l'enseignement est assez fréquente. Je pense effectivement en regardant les choses plus positivement, je vais arriver à mieux m'en sortir.
C'est certain : une heure de cours dans un bonne classe avec des gens "normaux", c'est autre chose que face à des élèves gratuitement agressifs, à qui il ne faut jamais tourner le dos- au sens propre, et qu'on doit en plus faire travailler comme le dit Caspar , ce qui augmente leur agressivité. Il peut être agréable pour un enseignant d'être parfois enseignant pour de vraiPour info. je travaille cette semaine pendant la première semaine de vacances pour animer des stages de langues proposés par le rectorat. Même si je travaille 30h cette semaine (6h par jour), je suis moins fatiguée le soir car 1/ les élèves sont très sages et motivés donc pas du tout le problème de gestion de classe 2/ ils sont une dizaine 3/ j'ai un autre rapport avec eux que le rapport d'autorité élève/prof. C'est vraiment agréable de travailler dans ces conditions!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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