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- JohnMédiateur
http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-%C2%AB-professeur-a-l%E2%80%99arret-%C2%BB-2014-02-17#.Uv-9KyYnspE.twitterMarie, 43 ans, a toujours « fait preuve d’un engagement exceptionnel au service de la réussite de ses élèves, travaillant sans relâche à la mise en place du nouveau bac Pro Service de proximité et Vie Locale » précise son proviseur dans un rapport. Parfois jusqu’à 80 heures de travail par semaine…
Jusqu’à ce jour, le 22 mars 2013, où à la surprise générale cette enseignante modèle se retrouve « arrêtée »… Totalement incapable d’aller à travailler. Crises d’angoisse, insomnies, perte de moyens,… Elle présente tous les symptômes tristement connus du fameux « burn-out ». L’enseignante obtient un rendez-vous chez le médecin de prévention qui lui conseille alors de demander un arrêt longue durée pour maladie mentale. Marie sort de cette entrevue encore plus déstabilisée et à peu près persuadée qu’elle est folle…
L’histoire aurait pu s’arrêter là.
Epaulée par la psychiatre Brigitte Font Le Bret, elle entreprend de décortiquer son travail pour comprendre ce qui lui est arrivé : injonctions paradoxales, manque de moyens, isolement, perte de sens… Contre l’avis de tous, cette enseignante en bac Professionnel décide alors de demander une reconnaissance de son épuisement professionnel en « Maladie Imputable au Service », l’équivalent d’une maladie professionnelle. S’engage alors une procédure longue et incertaine. Rapports, contre-expertise psychiatrique, levée du secret professionnel et médical, commission de réforme… Contre toute attente, le 22 juillet dernier, cette reconnaissance lui est accordée par l’Education Nationale, une première dans le monde enseignant…
Avec l’équipe de Sur les Docks, nous suivons au fil des mois le cheminement de cette enseignante « à l’arrêt ». A travers son journal, son témoignage et celui de ses collègues, il s’agit de comprendre la mécanique qui l’a conduite à cet épuisement, mais aussi de faire entendre son combat intérieur pour se dégager de la culpabilité d’ « être arrêtée » et faire émerger une parole collective autour du travail.
Avec :
Marie et Caroline, enseignantes en Bac Professionnel ;
Brigitte Font Le Bret, psychiatre ;
Emmanuel Duchier, enseignant et représentant CGT ;
Elisabeth Labaye, enseignante et représentante FSU au CHSCT ministériel.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- arguinNiveau 8
MERCI pour cette INFO JOHN, le thème de cette émission est très INTERESSANT
- CircéExpert
Merci également. Cela ne m'a pas rappelé de bons souvenirs mais je suis heureuse de constater qu'il est possible de faire évoluer les choses.
Pour moi c'est une victoire cette année, le terme "folle" n'a pas été prononcé lors de mon entretien annuel avec mon CDE. :lol:
Pour moi c'est une victoire cette année, le terme "folle" n'a pas été prononcé lors de mon entretien annuel avec mon CDE. :lol:
- ArverneGrand sage
80 heures de travail par semaine ? On l'a attachée, menacée, ligotée pour qu'elle le fasse ? Désolée mais je ne la plains pas [modéré]. Encore une qui voulait faire passer les autres pour des feignasses, encore une qui donne de l'eau au moulin des réformateurs de l'EN qui veulent nous faire travailler plus d'heures parce que c'est bien connu, on ne fout pas grand chose, nous, les profs qui ne faisons que nos heures "légales".
- stanleymilgramNiveau 9
+1
- atriumNeoprof expérimenté
Ce n'est pas toujours facile de résister à la pression insidieuse de l'institution.
- OsmieSage
atrium a écrit:Ce n'est pas toujours facile de résister à la pression insidieuse de l'institution.
- linkusNeoprof expérimenté
Arverne, tu sais, elle peut travailler autant tout simplement pour autre chose que montrer aux autres que ce sont des fainéants.
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- MélisandeNeoprof expérimenté
Et puis, montrer au public que les profs ne sont pas forcément les feignasses qu'il croit, n'est pas mal en soi.
- phiExpert
J'ai eu la chance de rencontrer madame Font Le Bret il y a quelques temps, elle m'a beaucoup aidée. J'écouterai cette émission demain sans faute.
- ArverneGrand sage
Je ne comprends pas. Il faut donc travailler 80 heures par semaine et faire un burn-out pour PROUVER qu'on n'est pas des fainéants ???Mélisande a écrit:Et puis, montrer au public que les profs ne sont pas forcément les feignasses qu'il croit, n'est pas mal en soi.
- MélisandeNeoprof expérimenté
Non, je voulais dire que, pour une fois, un article qui montre un professeur qui souffre par surcharge de travail change des articles sur "que font les instits de leur mercredi?" ou "les (trop grandes) vacances des profs" ou "les avantages éhontés des enseignants" ou "les profs ne travaillent que 18h".
cela permet peut-être au public d'avoir plusieurs sons de cloches sur notre métier.
cela permet peut-être au public d'avoir plusieurs sons de cloches sur notre métier.
- auléricNeoprof expérimenté
je suis en train de l'écouter , que sa souffrance est palpable. Et comme je retrouve ce que j'ai pu ressentir l'an dernier
- ArverneGrand sage
J'ai bien peur que les gens en concluent qu'une prof a trop travaillé et elle a craqué, c'est bien la preuve que les profs n'ont pas l'habitude de travailler :lol!:Mélisande a écrit:Non, je voulais dire que, pour une fois, un article qui montre un professeur qui souffre par surcharge de travail change des articles sur "que font les instits de leur mercredi?" ou "les (trop grandes) vacances des profs" ou "les avantages éhontés des enseignants" ou "les profs ne travaillent que 18h".
cela permet peut-être au public d'avoir plusieurs sons de cloches sur notre métier.
- User5899Demi-dieu
Oh, vous savez, je pense que nous pouvons trouver les mots importants tout seulsarguin a écrit: MERCI pour cette INFO JOHN, le thème de cette émission est très INTERESSANT
- User5899Demi-dieu
C'est quand même sacrément dangereux comme raisonnement, ça...Mélisande a écrit:Et puis, montrer au public que les profs ne sont pas forcément les feignasses qu'il croit, n'est pas mal en soi.
- ArverneGrand sage
Ce qui m'agace dans cette histoire, c'est la charge de travail qu'elle s'est imposée. Contrairement à ce qui a été dit, si, on a le choix et la possibilité de refuser. Ce n'est pas à nous de sauver des filières, de monter des projets de dingue qui nous font travailler 80 heures par semaine.
Il y a assez de collègues dans de profondes dépressions, qui ont aussi fait un burn-out du fait de conditions de travail insupportables, même avec 18 heures. Je pense qu'ils ont droit à plus de reconnaissance et de compassion que cette collègue qui a fait 80 h par semaine et qui cherche maintenant à comprendre comment elle en est arrivée là J'ai en général beaucoup de mal avec les gens qui font beaucoup d'heures sup, tendant ainsi la perche à ceux qui nous accusent de ne pas en faire assez et donnant des idées à nos politiques, de droite comme de gauche pour nous "rentabiliser".
Il y a assez de collègues dans de profondes dépressions, qui ont aussi fait un burn-out du fait de conditions de travail insupportables, même avec 18 heures. Je pense qu'ils ont droit à plus de reconnaissance et de compassion que cette collègue qui a fait 80 h par semaine et qui cherche maintenant à comprendre comment elle en est arrivée là J'ai en général beaucoup de mal avec les gens qui font beaucoup d'heures sup, tendant ainsi la perche à ceux qui nous accusent de ne pas en faire assez et donnant des idées à nos politiques, de droite comme de gauche pour nous "rentabiliser".
- User5899Demi-dieu
+1Arverne a écrit:Ce qui m'agace dans cette histoire, c'est la charge de travail qu'elle s'est imposée. Contrairement à ce qui a été dit, si, on a le choix et la possibilité de refuser. Ce n'est pas à nous de sauver des filières, de monter des projets de dingue qui nous font travailler 80 heures par semaine.
Il y a assez de collègues dans de profondes dépressions, qui ont aussi fait un burn-out du fait de conditions de travail insupportables, même avec 18 heures. Je pense qu'ils ont droit à plus de reconnaissance et de compassion que cette collègue qui a fait 80 h par semaine et qui cherche maintenant à comprendre comment elle en est arrivée là J'ai en général beaucoup de mal avec les gens qui font beaucoup d'heures sup, tendant ainsi la perche à ceux qui nous accusent de ne pas en faire assez et donnant des idées à nos politiques, de droite comme de gauche pour nous "rentabiliser".
Les cimetières et les asiles sont pleins de gens irremplaçables.
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Tiens, c'était la devise de mon père. Gros bosseur, il disait aussi, sans doute pour se libérer l'esprit : "Demain est un autre jour".Cripure a écrit:+1Arverne a écrit:Ce qui m'agace dans cette histoire, c'est la charge de travail qu'elle s'est imposée. Contrairement à ce qui a été dit, si, on a le choix et la possibilité de refuser. Ce n'est pas à nous de sauver des filières, de monter des projets de dingue qui nous font travailler 80 heures par semaine.
Il y a assez de collègues dans de profondes dépressions, qui ont aussi fait un burn-out du fait de conditions de travail insupportables, même avec 18 heures. Je pense qu'ils ont droit à plus de reconnaissance et de compassion que cette collègue qui a fait 80 h par semaine et qui cherche maintenant à comprendre comment elle en est arrivée là J'ai en général beaucoup de mal avec les gens qui font beaucoup d'heures sup, tendant ainsi la perche à ceux qui nous accusent de ne pas en faire assez et donnant des idées à nos politiques, de droite comme de gauche pour nous "rentabiliser".
Les cimetières et les asiles sont pleins de gens irremplaçables.
J'ignore s'il se disait : "Pourvu que je sois assez productif à la prochaine réunion ..."
- auléricNeoprof expérimenté
plus de compassion : non mais autant de compassion oui
(pour les heures sup, je ne pense pas que çà ait été conscient , juste un investissement qui s'emballe par perfectionnisme et sans compter elle même. Elle dit que c'est son mari qui a fait le compte des heures.)
cripure ce que vous dites, je me le dis souvent (n'empêche que je dois me baffer pour m'interdire de culpabiliser de ne pas peaufiner plus ci ou çà , pas aidée d'ailleurs par une hiérarchie qui me dit que je n'en fait pas assez) . mais pour en arriver là , un petit burn out fut salutaire
(pour les heures sup, je ne pense pas que çà ait été conscient , juste un investissement qui s'emballe par perfectionnisme et sans compter elle même. Elle dit que c'est son mari qui a fait le compte des heures.)
cripure ce que vous dites, je me le dis souvent (n'empêche que je dois me baffer pour m'interdire de culpabiliser de ne pas peaufiner plus ci ou çà , pas aidée d'ailleurs par une hiérarchie qui me dit que je n'en fait pas assez) . mais pour en arriver là , un petit burn out fut salutaire
- neoSage
A 25:50, témoignage sur les ravages du CCF en bac pro...
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Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- EdgarNeoprof expérimenté
linkus a écrit:Arverne, tu sais, elle peut travailler autant tout simplement pour autre chose que montrer aux autres que ce sont des fainéants.
Oui, penser que ceux qui travaillent beaucoup le font pour faire passer les autres pour des fainéants me semble une bien curieuse déformation de l'esprit, une sorte d'absurdité de la pensée digne de régimes bureaucratiques bolchéviques, et j'avoue ne jamais y avoir songé de cette façon là, et en être très surpris. Les gens qui travaillent beaucoup ou s'investissent le font souvent pour des motifs personnels et non pour faire passer les autres pour quoi que ce soit. On peut ensuite effectivement se poser la question de la validité de ces motifs et de cet abandon dans le travail, mais c'est un autre sujet.
- atriumNeoprof expérimenté
La réalité, c'est qu'on peut tous se laisser avoir. La doc peut toujours être plus intéressante, le cours mieux construit, les exos plus pertinents, les rendez-vous avec les parents plus nombreux, les projets avec les collègues sympas plus porteurs pour les élèves, etc... Rien d'étonnant à ce que certains ne réussissent pas à se fixer des limites avant de s'effondrer.
A teacher's job is never done.
A teacher's job is never done.
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It's okay to be a responsible member of society if only you know what you're going to be held responsible for.
John Brunner, The Jagged Orbit
- InvitéMAFidèle du forum
+1atrium a écrit:A teacher's job is never done.
- agcNiveau 9
Arverne a écrit:Ce qui m'agace dans cette histoire, c'est la charge de travail qu'elle s'est imposée. Contrairement à ce qui a été dit, si, on a le choix et la possibilité de refuser. Ce n'est pas à nous de sauver des filières, de monter des projets de dingue qui nous font travailler 80 heures par semaine.
Il y a assez de collègues dans de profondes dépressions, qui ont aussi fait un burn-out du fait de conditions de travail insupportables, même avec 18 heures. Je pense qu'ils ont droit à plus de reconnaissance et de compassion que cette collègue qui a fait 80 h par semaine et qui cherche maintenant à comprendre comment elle en est arrivée là J'ai en général beaucoup de mal avec les gens qui font beaucoup d'heures sup, tendant ainsi la perche à ceux qui nous accusent de ne pas en faire assez et donnant des idées à nos politiques, de droite comme de gauche pour nous "rentabiliser".
connaissez vous les exigences de l'enseignement en bac pro SPVL? Car moi oui et qu'une collègue investie et perfectionniste, sans doute, en arrive là ne m'étonne guère.....
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