Harcèlement moral portant atteinte à mon intégrité mentale

Bonjour à tous, je suis confrontée à une situation de harcèlement moral par ma chef d'établissement (je ne détaillerai pas pour ne pas être identifiée, merci de votre compréhension).

Mon état de santé s'est considérablement dégradé depuis l'année dernière quand je suis arrivée dans cet établissement.

Je me sens impuissante car tout se passe en entretien individuel (j'ai toujours eu peur qu'elle se braque, maintenant je me rend compte de mon erreur) et est donc difficile à prouver.

Elle se focalise toujours uniquement sur le négatif, alors que j'ai en majorité de belles réussites à mon actif.

J'ai le sentiment de vivre un cauchemar.

Déjà, plus d'entretien individuel sans présence d'un tiers. Fais toi aider par un représentant syndical. Plein de courage !

Merci beaucoup! C'est très difficile à vivre. Je suis beaucoup plus prudente désormais, mais le sentiment d'injustice et d'être muselée me fait énormément souffrir. Je sais pourtant que je ne suis pas là seule à avoir subi ce type de harcèlement dans mon établissement. Le problème est que tout est enrubanné de manière à faire culpabiliser et douter la victime.

Oui, un représentant syndical !

Je te soutiens

Chibi a écrit:faire culpabiliser et douter la victime.

C'est ce qu'ils cherchent à faire ! Ne te laisse pas faire, meme si ce n'est pas évident

Chibi a écrit:Merci beaucoup! C'est très difficile à vivre. Je suis beaucoup plus prudente désormais, mais le sentiment d'injustice et d'être muselée me fait énormément souffrir. Je sais pourtant que je ne suis pas là seule à avoir subi ce type de harcèlement dans mon établissement. Le problème est que tout est enrubanné de manière à faire culpabiliser et douter la victime.

C'est un peu la définition du harcèlement hélas.
Un syndicat te permettra de te sentir moins isolée et de prendre du recul.
C'est une situation très pénible, courage   

Courage, c'est toujours dur à vivre ces situations.
Peux-tu en parler avec des collègues ? es-tu proche de quelques uns (attention toutefois, certains te plantent des couteaux dans le dos) ?

Merci!

Si je peux donner un conseil aux jeunes collègues surtout, qui seraient amenés à subir ce genre de chose, c'est d'être très prudents quand on se confie à des collègues sur ce qu'on subit, car certains ne peuvent s'empêcher de tout répéter et que tout finit par remonter (les portes ont des oreilles). Moi je suis devenue pour ma chef quelqu'un à abattre car elle a su (par le bouche à oreille) que j'ai été déçue de sa manière de traiter l'équipe enseignante. C'est malheureux car j'ai toujours considéré que s'isoler est la pire chose à faire dans notre métier. Maintenant j'aurais tendance à faire comme certains collègues qui arrivent et repartent à la sonnerie et ne s'attardent pas.

Je dirais aussi qu'il ne faut pas hésiter à se faire épauler par un représentant syndical et ce pour chaque rendez-vous avec votre chef si vous pensez que vous allez vous faire sermonner ou intimider injustement.

Merci beaucoup pour vos messages de soutien.

Oui j'ai la chance d'être soutenue par mes collègues, qui sont pour la plupart indignés.
Malheureusement les coups de couteau m'ont porté préjudice.
Certains n'étaient même pas volontaires! J'ai simplement servi à alimenter les conversations à la cantine pour certaines collègues en qui j'avais confiance. ça m'a rendue méfiante. Ne jamais sous-estimer la cantine!  
Je suis aussi soutenue par mon syndicat, et puis j'adore enseigner alors ça me porte.
J'avoue que dernièrement j'envisage de démissionner tellement je me sens dégradée.

Certains CDE se comportent comme des despotes puisqu'ils seront de toute façon soutenus par la hiérarchie.
Ils ont très souvent leurs courtisans qui les renseignent.

Depuis que j'ai lu le livre de Daniel Arnaud ( Harcèlement moral dans l'enseignement : sévices publics ) et que j'ai vu certaines vidéos de l'ESEN , je comprends mieux les méthodes managériales employées.

Il faut lutter, parfois presque seul malheureusement.
Malgré ma dépression à cause du CDE et de son adjoint, le soutien du syndicat et celui de mes Amis me permet de tenir au " bahut " qui est un véritable " panier de crabes ".

Courage chibi et surtout fais-toi épauler par des syndicalistes fiables !

courage,
Reste bien entourée (syndicat et les quelques collègues en qui tu as vraiment confiance)
Hésite pas à prendre un peu de recul. Les vacances sont proches et vont te permettre de souffler un peu.
Encore bon courage.

Merci beaucoup Tonton Golden, je vais consulter cet ouvrage au plus vite, je pense que ça va m'aider. Dans les moments les plus difficiles, ceux où j'avais totalement perdu confiance en ma capacité à enseigner, je suis tombée sur un article sur la harcèlement sur le site d'un syndicat enseignant. J'ai eu l'impression de lire mon histoire, c'était très troublant. ça signifie aussi que c'est beaucoup plus répandu qu'on ne le croit. Malheureusement la peur, la dépression, l'anxiété et l'isolation l'emportent souvent sur la combativité.

Je parle d'isolation, car quand certains collègues se sont rendus compte que j'étais dans le collimateur de la principale, ils se sont mis à m'éviter du jour au lendemain, comme si j'étais contagieuse...

Merci Mafalda, chaque témoignage de soutien m'est infiniment précieux.

Chibi, tout mon soutien, je sais que cette situation est un véritable cauchemar et ceux qui ne l'ont pas vécue ne peuvent pas comprendre les dégâts qu'elle occasionne. Mon conseil: parler à ton médecin qui décidera probablement que tu as besoin d'un arrêt car tu parles de dépression, d'anxiété et de sentiment d'isolement, n'attends pas trop longtemps et renouvelle les arrêts si nécessaire, la santé avant tout. On ne tient pas longtemps dans ces conditions, fais attention à toi, parles-en beaucoup (tu dois pouvoir en discuter avec des personnes de confiance), tiens un journal dans lequel tu noteras tout ce que tu considères comme anormal. Lis l'ouvrage conseillé, lis les témoignages de personnes qui ont été harcelées car les rouages sont toujours les mêmes, les conséquences aussi malheureusement...et refuse les entretiens sans la présence d'une tierce personne (en sachant que cela n'est pas toujours possible mais primordial). Es-tu la seule dans cette situation ou d'autres collègues se plaignent-ils de son comportement ?

Chibi,

En ce qui me concerne, les collègues qui m'évitent, cela me permet de savoir que je ne peux pas compter sur eux ...
et ils ne pourront plus jamais compter sur moi !

Les plus dangereux ce sont les collègues qui dialoguent et qui " racontent " ensuite à la direction.
Il faut pouvoir savoir à qui on peut se confier !

Si tu es amenée à aller dans le bureau de ta CDE accompagnée d'un collègue syndiqué ou non, dis-lui de noter tout ce qui aura été dit. La CDE sera obligée de faire très attention à ce qu'elle dira et elle aura une certaine pression !

Le livre de Daniel Arnaud m'a aidé car je me suis senti moins seul et il m'a donné plus d'énergie pour lutter.
C'est cependant toi-même qui trouvera les meilleures solutions pour résister.

Que la force soit avec toi !

Chibi a écrit:J'avoue que dernièrement j'envisage de démissionner tellement je me sens dégradée.

Démissionner pourrait t'être préjudiciable. Lorsque tu voudras rebondir, ta qualité d'enseignante pourrait te renforcer face à un employeur ou face à un jury de concours par exemple. De plus, dans ce dernier cas, ton indice serait conservé (et notre indice de fonctionnaire de catégorie A est hautement utile au moment du reclassement) alors qu'en cas de démission, pas de détachement, et donc perte de l'indice. La démission n'est utile qu'en cas de reconversion très bien étudiée. Pour temporiser, il y a d'autres façons (disponibilité, médecin, par exemple).

zouz a écrit:Chibi, tout mon soutien, je sais que cette situation est un véritable cauchemar et ceux qui ne l'ont pas vécue ne peuvent pas comprendre les dégâts qu'elle occasionne. Mon conseil: parler à ton médecin qui décidera probablement que tu as besoin d'un arrêt car tu parles de dépression, d'anxiété et de sentiment d'isolement, n'attends pas trop longtemps et renouvelle les arrêts si nécessaire, la santé avant tout. On ne tient pas longtemps dans ces conditions, fais attention à toi, parles-en beaucoup (tu dois pouvoir en discuter avec des personnes de confiance), tiens un journal dans lequel tu noteras tout ce que tu considères comme anormal. Lis l'ouvrage conseillé, lis les témoignages de personnes qui ont été harcelées car les rouages sont toujours les mêmes, les conséquences aussi malheureusement...et refuse les entretiens sans la présence d'une tierce personne (en sachant que cela n'est pas toujours possible mais primordial). Es-tu la seule dans cette situation ou d'autres collègues se plaignent-ils de son comportement ?  

Merci beaucoup zouz.
La majorité des collègues dénonce son comportement (sauf ses "courtisans") car beaucoup ont été à un moment ou à un autre mis a défaut par elle.
Cependant j'ai droit à un traitement particulièrement difficile, à mon avis en partie parce qu'elle s'est rendue compte qu'elle a laissé des traces de ses écarts et qu'elle me perçoit comme une menace en conséquence.

J'espère ne pas en arriver à devoir être placée en arrêt, je vais tenir jusqu'aux vacances avec beaucoup de motivation, et puis mon mari m'encourage comme il peut!  

En ce qui concerne ma démission, c'est juste une idée qui me traverse l'esprit dans les moments de doute. Ce ne serait pas une décision prise à la légère.

Chibi a écrit:
J'espère ne pas en arriver à devoir être placée en arrêt, je vais tenir jusqu'aux vacances avec beaucoup de motivation, et puis mon mari m'encourage comme il peut!  

En ce qui concerne ma démission, c'est juste une idée qui me traverse l'esprit dans les moments de doute. Ce ne serait pas une décision prise à la légère.

Pourquoi ?.

Ne jamais démissionner (j'ai bien compris que tu ne l'envisages pas vraiment), ce que tu cherches, c'est une issue parce que tu te sens prise au piège.

Chibi, reste forte! Ne doute pas de ta valeur en dépit du harcèlement que tu subis. Tu peux aussi envisager de muter dans un autre établissement l'an prochain.  

C'est vrai zouz, je me sens prise au piège. Des situations dans lesquelles j'ai été la victime ont été manipulées de telle sorte à être à charge contre moi. Si j'exprime mon indignation, elle fait passer ça pour de l'hystérie. Elle traque la moindre faille, quitte à les inventer. J'ai l'impression d'être l'héroïne traquée d'un mauvais téléfilm. Je suis médiquée. Pourtant, par fierté et parce que je suppose qu'elle ferait en sorte que ça me porte préjudice, je continue. J'accepte l'inacceptable.

Merci JaneB.  

Ce qu'elle te fait subir doit être terrible. Rapproche toi d'un syndicat pour être moins isolée. Et fais-toi accompagner par une personne du syndicat pour tout entretien avec elle...

Oui, je comprends, quoi que tu fasses, tu auras droit, de toutes façons, aux reproches, réprimandes, brimades, humiliations, je suis sûre que tu le sais bien au fond de toi... alors, finalement, arrêt ou pas (je pense que tu as peur d'aller travailler et tu as peur de ne pas y aller, c'est typique) mais on ne devrait pas aller travailler la peur au ventre.
Il n'y a pas de résistance à opposer à ce genre de personnage, rien à gagner...pense à toi, protège-toi, si j'étais toi, j'irais voir mon médecin dès demain, s'il peut t'accorder un arrêt, au moins jusqu'aux vacances afin de te reposer, de prendre contact avec un syndicat qui te dira comment te comporter (parce qu'il arrive un moment où on est tellement déstabilisé, qu'on ne sait plus comment se comporter, on doute, on se demande si on n'aurait pas fait quelque chose tout de même...). D'après ce que tu dis, tu as résisté assez longtemps déjà puisque tu dis que tu prends un traitement et que ta santé s'est dégradée, ce n'est pas rien et c'est inadmissible. Tu devrais consulter dès demain.

Ne démissionne pas! Sache aussi que les CDE restent en moyenne 4 ans dans un établissement. (3 ans minimum, 9 maximum : voire moins de 3 lorsque les profs s'unissent et demandent audience à Inspection académique ou font grève.)

Oui JaneB, c'est terrible. Je ne m'épancherai pas en détails, mais ça l'est. Au début j'étais incrédule, j'ai mis du temps à accepter.

Ton discernement est tout en finesse zouz, je vois que tu es passé par là. J'ai la peur au ventre quasiment en permanence. Je suis déstabilisée comme tu le racontes. Mon premier geste le matin est d'ouvrir mon casier l'estomac serré à l'idée d'y trouver une énième invitation à passer à son bureau.

Pas d'inquiétude trompettemarine, je suis moi-même surprise d'en être arrivée à l'envisager.

Ce qui m'inquiète surtout c'est qu'elle soit bien connue pour maltraiter les enseignants et qu'elle se sait suffisamment influente pour ne pas être inquiétée.

je n'ai pas tout lu, désolée, mais est-ce que muter t'intéresserait? je ne conseille pas forcément, hein, c'est plus pour savoir ce que tu penses de cela.

Dans les deux cas, que je mute ou que la principale mute dans quelques années, ça revient à déplacer le problème. Il y a tout de même une impunité qui m'effare.