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- JPhMMDemi-dieu
Non.plotch a écrit:JPhMM a écrit:
Les vérités scientifiques ne supportent parfois pas la continuité du réel.
Opposer "science" et "réel" est absurde ... Sachant que le second est l'objet d'étude du premier.
Mon amour est réel — plus que les tigrons à y réfléchir de plus près — pourtant comme vous le dites plus haut il n'est pas objet de science par lui-même. Ainsi bien des objets du réel ne seront jamais étudiés.
- plotchHabitué du forum
PauvreYorick a écrit:C'est en lisant ce genre de remarques que j'ai des doutes sur l'utilité réelle de la discussion, puisque vous semblez en tirer des conclusions sans grand rapport avec son déroulement. Mais bon, j'extrapole peut-êtreplotch a écrit: il est clair qu'il faudra que j'insiste davantage sur le caractère expérimental de la physique et sur le personnage de Galilée plutôt que sur Newton pour bien faire comprendre la spécificité des sciences physiques.
Bon courage pour votre bouquin.
En tant que spécialiste de la physique, je peux remarquer de manière assez légitime que la définition de la science physique en tant que "science expérimentale" n'est pas assez valorisée et pourtant on pourrait me cataloguer dans les "théoriciens". J'ai vu bien peu de mes interlocuteurs parler d'expériences réelles alors que c'est le coeur de la démarche scientifique : à mon avis dans les livres d'épistémologie ou d'histoire des sciences on a plutôt tendance à valoriser les révolutions conceptuelles (type changement de paradigme chez Kuhn, physicien de formation d'ailleurs) en négligeant ce qui en est la cause : c'est à dire les résultats d'une expérience nouvelle qui conduisent aux nouvelles connaissances.
L'histoire de la science est l'histoire de l'exploration du monde davantage que des théories scientifiques : les résultats des expériences demeurent mais les théories sont condamnées à être modifiées.
La théorie n'étant qu'une écriture particulière pour décrire l'univers, il existe même plusieurs théories cohérentes avec toutes les expériences.
Je vais donc plutôt qu'écrire un énième livre pour littéraire sur l'histoire des théories scientifiques, un véritable livre de connaissances scientifiques, une sorte de manuel de culture scientifique en ne mettant aucune équation.
Il existe de nombreux manuel de culture générale (que je trouve trop tourné philo, désolé encore une critique ...) mais je n'en ai pas vu de culture scientifique : c'est trop triste pour que cela continue
- User17706Bon génie
Je comprends mieux l'idée. Vous prenez position dans un débat d'histoire des sciences ici. Du coup, vous devez aussi vous dire que les bouquins de Koyré, Clavelin ou même Balibar sur Galilée ont un peu le même défaut que celui de Kuhn ou les quelques développements de Popper. N'empêche que quand on lit les textes de Galilée lui-même, c'en est très respectueux. Après, encore une fois, rien n'empêche de «comprendre Galilée mieux qu'il ne s'est compris lui-même» et rien n'empêche de privilégier dans sa démarche et ses écrits ce qui conformément à votre épistémologie à vous semble le plus pertinent.
- plotchHabitué du forum
PauvreYorick a écrit:Je comprends mieux l'idée. Vous prenez position dans un débat d'histoire des sciences ici. Du coup, vous devez aussi vous dire que les bouquins de Koyré, Clavelin ou même Balibar sur Galilée ont un peu le même défaut que celui de Kuhn ou les quelques développements de Popper. N'empêche que quand on lit les textes de Galilée lui-même, c'en est très respectueux. Après, encore une fois, rien n'empêche de «comprendre Galilée mieux qu'il ne s'est compris lui-même» et rien n'empêche de privilégier dans sa démarche et ses écrits ce qui conformément à votre épistémologie à vous semble le plus pertinent.
Je ne veux pas faire d'épistémologie ni d'histoire des sciences : ce serait une grave erreur, les étudiants littéraires sont friands de textes passés mais ils peuvent avoir la fâcheuse tendance de les prendre pour des "vérités établies" parce qu'écrits par un "grand auteur". Je veux au contraire qu'ils raisonnent en terme de connaissances et non d'auteurs comme un étudiant en sciences le ferait. Je veux qu'ils "perdent respect" vis à vis de Galilée et Newton et s'intéressent à la seule connaissance. Un étudiant en maths sup connait davantage de physique que Galilée : il faut que cela leur paraisse naturel et non une sorte de "blasphème".
Bref qu'ils comprennent mieux non seulement le monde mais aussi les scientifiques.
- JPhMMDemi-dieu
La connaissance de quoi, ici ?plotch a écrit:Je ne veux pas faire d'épistémologie ni d'histoire des sciences : ce serait une grave erreur, les étudiants littéraires sont friands de textes passés mais ils peuvent avoir la fâcheuse tendance de les prendre pour des "vérités établies" parce qu'écrits par un "grand auteur". Je veux au contraire qu'ils raisonnent en terme de connaissances et non d'auteurs comme un étudiant en sciences le ferait. Je veux qu'ils "perdent respect" vis à vis de Galilée et Newton et s'intéressent à la seule connaissance. Un étudiant en maths sup connait davantage de physique que Galilée : il faut que cela leur paraisse naturel et non une sorte de "blasphème".
Bref qu'ils comprennent mieux non seulement le monde mais aussi les scientifiques.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- plotchHabitué du forum
JPhMM a écrit:La connaissance de quoi, ici ?plotch a écrit:Je ne veux pas faire d'épistémologie ni d'histoire des sciences : ce serait une grave erreur, les étudiants littéraires sont friands de textes passés mais ils peuvent avoir la fâcheuse tendance de les prendre pour des "vérités établies" parce qu'écrits par un "grand auteur". Je veux au contraire qu'ils raisonnent en terme de connaissances et non d'auteurs comme un étudiant en sciences le ferait. Je veux qu'ils "perdent respect" vis à vis de Galilée et Newton et s'intéressent à la seule connaissance. Un étudiant en maths sup connait davantage de physique que Galilée : il faut que cela leur paraisse naturel et non une sorte de "blasphème".
Bref qu'ils comprennent mieux non seulement le monde mais aussi les scientifiques.
Toutes les connaissances que vous pouvez trouver dans un rayon scientifique d'une librairie : il ne s'agit pas de connaissances historiques ou littéraires.
Je veux qu'ils s'intéressent à l'objet de la découverte scientifique et non au processus de découverte lui même si vous voulez.
- User17706Bon génie
Je me bornais à me prononcer sur votre épistémologie et votre histoire des sciences sous-jacentes, vous mettez dans le livre ce que vous voulez
Sinon, inversement, j'ai quand même des doutes sur le portrait implicite que vous dressez des littéraires, et plus encore des «philosophes», et j'ai un peu peur de ce qu'on appelle «biais de confirmation», qui à la faveur d'un fil comme celui-ci joue à plein, dans les deux sens d'ailleurs. Je ne veux pas nier que bien des «littéraires» aient une vision caricaturale des «scientifiques», mais j'ai l'impression que l'inverse est parfois vrai également.
Par exemple, là vous donniez dans la provoc', certes:
Sinon, inversement, j'ai quand même des doutes sur le portrait implicite que vous dressez des littéraires, et plus encore des «philosophes», et j'ai un peu peur de ce qu'on appelle «biais de confirmation», qui à la faveur d'un fil comme celui-ci joue à plein, dans les deux sens d'ailleurs. Je ne veux pas nier que bien des «littéraires» aient une vision caricaturale des «scientifiques», mais j'ai l'impression que l'inverse est parfois vrai également.
Par exemple, là vous donniez dans la provoc', certes:
mais vous devriez certainement pouvoir trouver, en cherchant, des exemples réels et vieux de moins de cinq siècles. (Pour Kant et la géopolitique, si c'est un exemple réel, il faut demander aux spécialistes de géopolitique qui citent Kant ce qu'ils lui trouvent.)plotch a écrit:pourquoi utiliser Aristote pour définir l'eau ?
- JPhMMDemi-dieu
Alors c'est voué à l'échec, par anachronisme. Le monde de Galilée n'est pas le nôtre, il n'est en rien le nôtre. Comprendre le texte de Galilée à l'aune des connaissances actuelles ne peut qu'aboutir à des malentendus et à des connaissances vrillées.plotch a écrit:JPhMM a écrit:La connaissance de quoi, ici ?plotch a écrit:Je ne veux pas faire d'épistémologie ni d'histoire des sciences : ce serait une grave erreur, les étudiants littéraires sont friands de textes passés mais ils peuvent avoir la fâcheuse tendance de les prendre pour des "vérités établies" parce qu'écrits par un "grand auteur". Je veux au contraire qu'ils raisonnent en terme de connaissances et non d'auteurs comme un étudiant en sciences le ferait. Je veux qu'ils "perdent respect" vis à vis de Galilée et Newton et s'intéressent à la seule connaissance. Un étudiant en maths sup connait davantage de physique que Galilée : il faut que cela leur paraisse naturel et non une sorte de "blasphème".
Bref qu'ils comprennent mieux non seulement le monde mais aussi les scientifiques.
Toutes les connaissances que vous pouvez trouver dans un rayon scientifique d'une librairie : il ne s'agit pas de connaissances historiques ou littéraires.
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- plotchHabitué du forum
JPhMM a écrit:Alors c'est voué à l'échec, par anachronisme. Le monde de Galilée n'est pas le nôtre, il n'est en rien le nôtre. Comprendre le texte de Galilée à l'aune des connaissances actuelles ne peut qu'aboutir à des malentendus et à des connaissances vrillées.plotch a écrit:JPhMM a écrit:
La connaissance de quoi, ici ?
Toutes les connaissances que vous pouvez trouver dans un rayon scientifique d'une librairie : il ne s'agit pas de connaissances historiques ou littéraires.
Je ne veux pas citer Galilée, surtout pas ! Mais comme dans un cours de physique, et non d'histoire des sciences, expliquer comment l'expérience a montré que proche de la terre les objets subissaient une accélération constante dirigée vers le sol. Il faut être clair et simple. Les parties sur la physique quantiques seront sans doute celles qui cristalliseront tous les fantasmes donc il faudra vraiment montrer en quoi le chat de Schrodinger par exemple n'est pas un objet quantique.
- User17706Bon génie
En fait, si je comprends bien, il s'agirait d'une série de cours de sciences (physiques, ...) accessibles avec peu de formalisme et sans beaucoup de «pré-requis», comme on dit. En soi je ne vois pas comment on pourrait ne pas applaudir à l'idée. Si c'est ça, c'est le genre de bouquin que je lirais.
- User17706Bon génie
Il faudra faire la même chose avec la philosophie pour les scientifiques
- plotchHabitué du forum
PauvreYorick a écrit:Je me bornais à me prononcer sur votre épistémologie et votre histoire des sciences sous-jacentes, vous mettez dans le livre ce que vous voulez
Sinon, inversement, j'ai quand même des doutes sur le portrait implicite que vous dressez des littéraires, et plus encore des «philosophes», et j'ai un peu peur de ce qu'on appelle «biais de confirmation», qui à la faveur d'un fil comme celui-ci joue à plein, dans les deux sens d'ailleurs. Je ne veux pas nier que bien des «littéraires» aient une vision caricaturale des «scientifiques», mais j'ai l'impression que l'inverse est parfois vrai également.
Par exemple, là vous donniez dans la provoc', certes:mais vous devriez certainement pouvoir trouver, en cherchant, des exemples réels et vieux de moins de cinq siècles. (Pour Kant et la géopolitique, si c'est un exemple réel, il faut demander aux spécialistes de géopolitique qui citent Kant ce qu'ils lui trouvent.)plotch a écrit:pourquoi utiliser Aristote pour définir l'eau ?
Aristote et l'eau c'est une boutade certes mais j'ai quand même déjà rencontré une personne qui me disait "il y'a plein de phénomènes que les scientifiques n'expliquent pas !" alors bien sûr cela est vrai et je me demandais ce que cette personne allait me citer (la matière noire ? Le cerveau humain ? ) "quoi donc par exemple ?" et la réponse fut : "le feu ! personne n'arrive à expliquer quelque chose d'aussi mystérieux que le feu !".
Et je ne pense pas que ce soit un cas isolé, j'ai demandé à une "philosophe" , sous forme de test, "qu'est ce qui provoque les saisons ?" la réponse fut "l'évaporation des océans" et je passe sur de nombreux exemples ...
- plotchHabitué du forum
PauvreYorick a écrit:En fait, si je comprends bien, il s'agirait d'une série de cours de sciences (physiques, ...) accessibles avec peu de formalisme et sans beaucoup de «pré-requis», comme on dit. En soi je ne vois pas comment on pourrait ne pas applaudir à l'idée. Si c'est ça, c'est le genre de bouquin que je lirais.
Oui c'est cela, il n y'aura aucun débat épistémologique là-dedans. J'ai sincèrement l'impression que cela manque, je ne sais pas si vous en connaissez. Et cela aura l'avantage non négligeable de m'autoriser une écriture plus simple sans avoir à taper toutes les formules sous LaTeX :p
- User17706Bon génie
Oui bon. J'essaie de trouver l'équivalent; je ne suis pas sûr d'avoir jamais rencontré un docteur en cytologie qui me soutînt qu'Homère fût une nageuse est-allemande, mais il faut reconnaître que là, vous avez des gens qui soit ne savent pas du tout de quoi ils parlent, soit répondent ce qui leur passe par la tête au lieu d'avouer leur ignorance. Ou alors on a un malentendu d'ampleur galactique et votre compte-rendu est biaisé (même si je ne vois guère comment, sur ces cas-là).
Cela dit, c'est vrai que la «culture scientifique», on va dire (faute d'un meilleur mot), est probablement très insuffisante généralement; et la situation que vous décrivez avec ces quelques cas extrêmes (j'ai l'impression d'entendre un élève de Terminale avec votre première anecdote) est sûrement suffisamment inquiétante pour essayer de faire quelque chose. Ça provoque en moi deux remarques: la première, c'est que, si c'était possible, ce serait bien d'agir un peu en amont, au lycée par exemple... et la seconde, c'est que c'est tout de même en partie une création institutionnelle; après tout la division en «littéraires» (i.e. privés de sciences) et «scientifiques» (i.e. privés de lettres) est une création assez récente, somme toute.
Jusqu'aux début des années 1970 je crois (j'ai un doute sur la date exacte à laquelle ça a été abandonné), il fallait pour pouvoir s'inscrire à l'agrégation de philosophie avoir validé plusieurs certificats de licence dans une science «dure» (maths, physique, biologie...). Je suis le premier à me désoler de n'avoir pas été soumis à cette obligation à l'âge où j'ai passé ce concours, mais bon, c'est une autre histoire. Le fait est que ça l'était, et que ça ne l'est plus. Et c'est en soi regrettable. Après, il y a quantité d'individus qui compensent par leurs moyens et comme ils peuvent par la suite; je connais assez peu de professeurs de philosophie qui ne se nourrissent pas, comme ils peuvent, de ce côté; et la plupart de ceux de mes amis qui sont polytechniciens, ou normaliens-sciences, etc., ressemblent à ceux dont parlait e-Wanderer: particulièrement gourmands de lectures cataloguées «philosophie». Il n'empêche. J'en veux un peu à notre système scolaire de créer ces catégories.
Cela dit, c'est vrai que la «culture scientifique», on va dire (faute d'un meilleur mot), est probablement très insuffisante généralement; et la situation que vous décrivez avec ces quelques cas extrêmes (j'ai l'impression d'entendre un élève de Terminale avec votre première anecdote) est sûrement suffisamment inquiétante pour essayer de faire quelque chose. Ça provoque en moi deux remarques: la première, c'est que, si c'était possible, ce serait bien d'agir un peu en amont, au lycée par exemple... et la seconde, c'est que c'est tout de même en partie une création institutionnelle; après tout la division en «littéraires» (i.e. privés de sciences) et «scientifiques» (i.e. privés de lettres) est une création assez récente, somme toute.
Jusqu'aux début des années 1970 je crois (j'ai un doute sur la date exacte à laquelle ça a été abandonné), il fallait pour pouvoir s'inscrire à l'agrégation de philosophie avoir validé plusieurs certificats de licence dans une science «dure» (maths, physique, biologie...). Je suis le premier à me désoler de n'avoir pas été soumis à cette obligation à l'âge où j'ai passé ce concours, mais bon, c'est une autre histoire. Le fait est que ça l'était, et que ça ne l'est plus. Et c'est en soi regrettable. Après, il y a quantité d'individus qui compensent par leurs moyens et comme ils peuvent par la suite; je connais assez peu de professeurs de philosophie qui ne se nourrissent pas, comme ils peuvent, de ce côté; et la plupart de ceux de mes amis qui sont polytechniciens, ou normaliens-sciences, etc., ressemblent à ceux dont parlait e-Wanderer: particulièrement gourmands de lectures cataloguées «philosophie». Il n'empêche. J'en veux un peu à notre système scolaire de créer ces catégories.
- JPhMMDemi-dieu
Je suis dubitatif quant à la possibilité d'une culture scientifique non simpliste qui se ferait sans discours mathématisé. Je ne suis pas le seul d'ailleurs.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User17706Bon génie
J'aime bien LaTeX (voire je ne supporte que ça), donc bonplotch a écrit:PauvreYorick a écrit:En fait, si je comprends bien, il s'agirait d'une série de cours de sciences (physiques, ...) accessibles avec peu de formalisme et sans beaucoup de «pré-requis», comme on dit. En soi je ne vois pas comment on pourrait ne pas applaudir à l'idée. Si c'est ça, c'est le genre de bouquin que je lirais.
Oui c'est cela, il n y'aura aucun débat épistémologique là-dedans. J'ai sincèrement l'impression que cela manque, je ne sais pas si vous en connaissez. Et cela aura l'avantage non négligeable de m'autoriser une écriture plus simple sans avoir à taper toutes les formules sous LaTeX :p
Mais effectivement, si vous tenez le pari d'apprendre quelque chose en physique, par exemple, à l'«honnête homme», j'ai l'impression effectivement que vous aurez probablement comblé une sorte de vide dans ce qui est disponible en français ou en traduction; ça dépend du format, aussi. (Penrose, par exemple, est suffisamment costaud pour décourager à un moment ou à un autre, je pense, 99% des lecteurs.)
- plotchHabitué du forum
PauvreYorick a écrit:Oui bon. J'essaie de trouver l'équivalent; je ne suis pas sûr d'avoir jamais rencontré un docteur en cytologie qui me soutînt qu'Homère fût une nageuse est-allemande, mais il faut reconnaître que là, vous avez des gens qui soit ne savent pas du tout de quoi ils parlent, soit répondent ce qui leur passe par la tête au lieu d'avouer leur ignorance. Ou alors on a un malentendu d'ampleur galactique et votre compte-rendu est biaisé (même si je ne vois guère comment, sur ces cas-là).
Et encore je vous ai épargné le "un individu qui reste toute la journée assis grossit même si il ne mange rien" en me considérant comme un idiot de ne pas être d'accord avec cela ...Ou bien "la vitamine C dans les comprimés est moins bonne que celle dans les oranges". A chaque fois des personnes très diplômées (spécialiste d'Heidegger) en lettres ou philo qui vous traite d'inculte si vous ne savez pas qu'Ovide a été exilé au bord de la mer noire mais qui considèrent que les connaissances scientifiques sont "basses" voire "mauvaises" et réservées à des "techniciens" ou "ingénieurs" (à prononcer avec tout le mépris possible).
- User17706Bon génie
Ah forcément, si vous allez chercher chez les heideggeriens, là vous tombez quasi inévitablement dans ce genre de pathologie
- BartlebyNiveau 6
plotch a écrit:
Et encore je vous ai épargné le "un individu qui reste toute la journée assis grossit même si il ne mange rien" en me considérant comme un idiot de ne pas être d'accord avec cela ...Ou bien "la vitamine C dans les comprimés est moins bonne que celle dans les oranges". A chaque fois des personnes très diplômées (spécialiste d'Heidegger) en lettres ou philo qui vous traite d'inculte si vous ne savez pas qu'Ovide a été exilé au bord de la mer noire mais qui considèrent que les connaissances scientifiques sont "basses" voire "mauvaises" et réservées à des "techniciens" ou "ingénieurs" (à prononcer avec tout le mépris possible).
Ben voilà ! Tout s'explique ! Cher Plotch, vous souffrez d'un complexe. Ce n'est pas grave, cela arrive... mais prenez conscience que les idiots qui vous ont blessé n'ont peut-être rien à voir avec les gens qui ont essayé de discuter avec vous sur ce fil, et auxquels VOUS avez témoigné le plus profond mépris, doublé d'une immense surdité intellectuelle. Cela vous aidera. Tout comme l'écriture de votre livre, que je vous souhaite aussi gratifiante que possible (vous prendrez bien garde à adopter un ton un peu respectueux à l'égard de vos lecteurs, n'est-ce pas ?)
- LeclochardEmpereur
PauvreYorick a écrit:En fait, si je comprends bien, il s'agirait d'une série de cours de sciences (physiques, ...) accessibles avec peu de formalisme et sans beaucoup de «pré-requis», comme on dit. En soi je ne vois pas comment on pourrait ne pas applaudir à l'idée. Si c'est ça, c'est le genre de bouquin que je lirais.
Tu n'es pas obligé d'attendre le livre de Plotch.il existe des bouquins remarquables dans la collection "pour la science". Quelques titres de ma bibliothèque :
Sur les végétaux, il y a :
http://www.amazon.fr/Le-monde-fabuleux-plantes-Pourquoi/dp/2701136326/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1392018515&sr=8-1&keywords=Le+monde+fabuleux+des+plantes
http://www.amazon.fr/Le-génie-végétaux-conquérants-fragiles/dp/2701140951/ref=pd_sim_b_1
Sur les couleurs (absolument parfait pour découvrir et expliquer les phénomènes - un chapitre remarquable aussi sur l'arc-en-ciel et ses fameuses sept couleurs)
http://www.amazon.fr/couleur-dans-tous-ses-éclats/dp/2701158761/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1392018682&sr=1-1&keywords=Couleurs+belin
Sur les expériences qui ont permis de faire avancer la connaissance du vivant, il y a celui-là (qui m'a rappelé les cours de svt du temps où j'étais élève). La lectures était plus ardue.
http://www.amazon.fr/Linvention-physiologie-100-expériences-historiques/dp/2701145503/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1392018906&sr=1-1&keywords=L%27invention+de+la+physiologie
Un de mes préférés : il permet de frimer en soirée car après sa lecture on peut expliquer l'usage du ballast ou la formation des dunes.
http://www.amazon.fr/Sables-émouvants-physique-sable-quotidien/dp/2701135265/ref=la_B004N8RD1Y_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1392019167&sr=1-2
Je sais que certains traitent des maths, de logique ou de géologie. J'imagine que Plotch les connaît.
Modification:Correction de l'orthographe.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- e-WandererGrand sage
Sur le mode de l'humour, mais avec un fond très sérieux :
http://www.amazon.fr/David-Larousserie/e/B004N1TK1W
http://www.amazon.fr/David-Larousserie/e/B004N1TK1W
- User17706Bon génie
Merci LeClochard & e-Wanderer, je ne suis pas familier de cette collection ni de l'ouvrage de Larousserie. Probable que je commence par regarder les couleurs
- User17706Bon génie
Je remonte le fil, plein de choses en suspens, en même temps c'est la règle. Par pure monomanie... j'ajoute:
***
Autre point: bien sûr qu'on s'arrache les cheveux si l'on est «représenté par BHL», mais en même temps, il y a toujours eu des faussaires (cf. Gorgias). Une bonne partie des critiques que plotch adresse aux «philosophes», et dont je suggère qu'elles sont loin de tous les atteindre, sont le genre de critiques que les philosophes ont toujours adressé à la sophistique; notamment:
Mais il n'y a rien de pire à être représenté par BHL que par les frères Bogdanov, il me semble que c'est un peu du même ordre. Je ne suis même pas certain que dans le public la réputation d'astrophysiciens de ces derniers soit nettement moins établie que celle de philosophe de BHL.
***
Dans le torrent, j'avais laissé passer le post de Luigi_B que je trouve personnellement très juste:
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Je ne m'en rends compte que maintenant... :shock: et je l'ai répété, en plus. Deux siècles d'erreur, ce n'est pas rienPauvreYorick a écrit: Entre (en gros) Aristote et Kant, c'est-à-dire 23 bons siècles [...]
C'est une bonne perspective globale, à mon sens (Pierre Hadot y a particulièrement insisté). Après, les philosophes antiques y rentrent plus ou moins. Platon, comme toujours, c'est compliqué à juger (pas de doctrine explicite); il est assez solidement attesté que des philosophes comme Chrysippe, côté Stoa, ou Carnéade, côté Académie, consacraient l'essentiel de leur temps à des questions purement théoriques; par la force des choses on peut dire la même chose de beaucoup de sceptiques; enfin, la grosse exception, il me semble qu'on peut le dire, c'est Aristote. Description des plantes, des animaux, collections de minéraux... le plus empirique, et le plus théoricien, des Grecs. (Si on laisse de côté un Galien, par exemple, qu'on range autrement.)iphigénie a écrit: Il me semble ─ comme ça ─ en amateur ─ que chercher quelles connaissances apporte la philosophie antique est une erreur de perspective car l'essentiel est alors la recherche d'une morale ( au sens large) et non d'un savoir: il ne s'agit pas de savoir pour savoir mais de savoir pour vivre ─ non?
***
Autre point: bien sûr qu'on s'arrache les cheveux si l'on est «représenté par BHL», mais en même temps, il y a toujours eu des faussaires (cf. Gorgias). Une bonne partie des critiques que plotch adresse aux «philosophes», et dont je suggère qu'elles sont loin de tous les atteindre, sont le genre de critiques que les philosophes ont toujours adressé à la sophistique; notamment:
Pas de contestation de ce dernier point, bien entendu, ni de la réalité de l'illusion indiquée. Et c'est vrai que c'est précisément du philosophe, si ce dernier existe, que le sophiste est le double ou le simulacre. Ce qui veut dire que le philosophe de métier, plus que n'importe qui, est menacé de verbalisme et suspect d'imposture, pour de bonnes raisons, hélas. Le petit passage du Discours de la méthode posté plus haut dans le fil, d'ailleurs, donne une des raisons de ce fait, qui fait au demeurant écho à ce qu'a dit plotch de la méthode expérimentale: il est si facile de «ne pas avoir tort», lorsqu'on est à son bureau et qu'on travaille surtout sur des mots et les expériences communes que chacun fait (ou que l'on croit que chacun fait).plotch a écrit:Le fait d'avoir un raisonnement portant sur le langage peut laisser penser que l'on possède un instrument de portée universelle puisque le langage s'applique à tout. Bien sûr ce dernier raisonnement est remarquable de bêtise [...]
Mais il n'y a rien de pire à être représenté par BHL que par les frères Bogdanov, il me semble que c'est un peu du même ordre. Je ne suis même pas certain que dans le public la réputation d'astrophysiciens de ces derniers soit nettement moins établie que celle de philosophe de BHL.
***
Dans le torrent, j'avais laissé passer le post de Luigi_B que je trouve personnellement très juste:
Par honnêteté sémantique, et par souci de rendre compte de la distinction entre science et technique, on précisera qu'en vertu du second alinéa, ce qui est appelé dans le dernier «vocation philosophique» pourrait aussi bien être appelé «vocation scientifique».Luigi_B a écrit: [...] La technique, quand elle se fonde sur la découverte fortuite ou l'expérimentation de ce qui est opérant, peut parfaitement connaître des progrès sans la science (et réciproquement).
Par définition la science a vocation à connaître, comme son nom l'indique (de ce point de vue le terme "science" s'applique à bien d'autre domaines que ceux que l'on considère aujourd'hui comme "scientifiques").
Quel est l'enjeu de cette connaissance? Pour en revenir à Galilée, que change à la vie des hommes de savoir que la terre tourne autour du soleil et non l'inverse? Cet exemple de connaissance scientifique a typiquement une vocation plus philosophique que pratique: elle n'a pas changé le monde mais notre regard sur le monde.
***
C'est une façon tout à fait élégante de montrer qu'il y a bien deux concepts de couleur. On s'en rend compte parfaitement si l'on s'aperçoit que l'hésitation quant à la manière dont il faut répondre dépend précisément de cela (quel concept employer?) et non de connaissances physiques ou physiologiques dont nous manquerions, car il ne fait de doute ni qu'une mesure donnerait le même résultat pour les deux cases, ni que ce soit la physiologie de la vision qui explique que nous percevons ici une différence qui en un sens n'existe pas.JPhMM a écrit: La phrase «la case A et la case B sont de même couleur» est-elle vraie ou est-elle fausse?
- ParatgeNeoprof expérimenté
Platon avait-il vraiment un ornithorynque ?
- User17706Bon génie
C'est pas beau de se moquer des névroses de ses petits camarades
- Luigi_BGrand Maître
Et encore : en 2014 "un quart des Américains ignorent que la Terre tourne autour du soleil". :lol:Luigi_B a écrit:Pour en revenir à Galilée, que change à la vie des hommes de savoir que la terre tourne autour du soleil et non l'inverse ? Cet exemple de connaissance scientifique a typiquement une vocation plus philosophique que pratique : elle n'a pas changé le monde mais notre regard sur le monde.
Désolé, je n'ai pas pu résister à ce déterrage.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
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