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- pailleauquebecFidèle du forum
Bonjour,
Je me pose la question du lien entre note et motivation.
J'ai constaté que les élèves qui ont de meilleures notes avec moi sont plus motivés et travaillent plus qu'avec des collègues qui notent plus sec. C'est en particulier vrai avec les élèves en difficulté.
C'est très agréable pour moi en tant qu'enseignant, mais cela soulève un certain nombre de questions autour du niveau optimal de la notation pour motiver tous les élèves, en particulier les élèves faibles.
J'ai constaté que très rares sont les élèves en difficulté qui sont capables de se motiver pour continuer à travailler si ils ont systématiquement en dessous de la moyenne. J'ai donc un système de notation qui leur permet de s'en sortir si ils travaillent, pour garder l'espoir : j'ai un système de bonus pour qu'ils corrigent leurs erreurs, des petits contrôles plus faciles sur une notion précise, je leur ajoute des points si ils participent en classe, on peut à l'infini multiplier les dispositifs dans ce sens (sur 12 notes par trimestre 9 sont des notes de ce type). J'ai aussi des contrôles tout à fait classiques avec quelques problèmes plus ambitieux (3 par trimestre coefficient 4) et là mes moyennes de classe sont dans la norme.
A l'inverse, les autres professeurs font des contrôles "à l'ancienne", plus exigeants. Ces devoirs sont souvent truffés de "pièges à élèves" en maths, ces petites questions qui sélectionnent rapidement les meilleurs, les plus malins, débrouillards,...
Cela pose inévitablement un problème vis à vis des collègues car les élèves ont très souvent de meilleures moyennes avec moi.
J'aimerais connaître votre avis sur la question.
Je me pose la question du lien entre note et motivation.
J'ai constaté que les élèves qui ont de meilleures notes avec moi sont plus motivés et travaillent plus qu'avec des collègues qui notent plus sec. C'est en particulier vrai avec les élèves en difficulté.
C'est très agréable pour moi en tant qu'enseignant, mais cela soulève un certain nombre de questions autour du niveau optimal de la notation pour motiver tous les élèves, en particulier les élèves faibles.
J'ai constaté que très rares sont les élèves en difficulté qui sont capables de se motiver pour continuer à travailler si ils ont systématiquement en dessous de la moyenne. J'ai donc un système de notation qui leur permet de s'en sortir si ils travaillent, pour garder l'espoir : j'ai un système de bonus pour qu'ils corrigent leurs erreurs, des petits contrôles plus faciles sur une notion précise, je leur ajoute des points si ils participent en classe, on peut à l'infini multiplier les dispositifs dans ce sens (sur 12 notes par trimestre 9 sont des notes de ce type). J'ai aussi des contrôles tout à fait classiques avec quelques problèmes plus ambitieux (3 par trimestre coefficient 4) et là mes moyennes de classe sont dans la norme.
A l'inverse, les autres professeurs font des contrôles "à l'ancienne", plus exigeants. Ces devoirs sont souvent truffés de "pièges à élèves" en maths, ces petites questions qui sélectionnent rapidement les meilleurs, les plus malins, débrouillards,...
Cela pose inévitablement un problème vis à vis des collègues car les élèves ont très souvent de meilleures moyennes avec moi.
J'aimerais connaître votre avis sur la question.
- Apices JurisNiveau 6
Sauf erreur de ma part, c'est sur ce vieux constat qu'Antibi a popularisé l' « évaluation par contrat de confiance », destinée à sortir de la constante macabre. Ce que tu découvres par expérience personnelle n'a rien de nouveau.pailleauquebec a écrit:J'ai constaté que les élèves qui ont de meilleures notes (...) sont plus motivés et travaillent plus qu'avec des collègues qui notent plus sec. C'est en particulier vrai avec les élèves en difficulté.
Eh ouais, la bonne vieille sélection "à l'ancienne", comme tu dis.A l'inverse, les autres professeurs font des contrôles "à l'ancienne", plus exigeants. Ces devoirs sont souvent truffés de "pièges à élèves" en maths, ces petites questions qui sélectionnent rapidement les meilleurs, les plus malins, débrouillards,...
Et alors ?Cela pose inévitablement un problème vis à vis des collègues car les élèves ont très souvent de meilleures moyennes avec moi.
Le but du jeu, c'est la réussite des élèves. Si, en les remotivant, tu arrives à les raccrocher, et si tu leur expliques que l'an prochain, avec tes collègues, leur moyenne descendra à nouveau mais que ce n'est pas grave, qu'il ne faut pas se décourager pour autant, que ça ne signifie pas qu'ils sont nuls mais seulement que tes collègues ont une vision différente des notations, est-ce que tu n'auras pas rempli ton rôle de prof ? C'est aussi ça, la liberté pédagogique, non ?
_________________
Apices juris non sunt jura.
- pailleauquebecFidèle du forum
un peu de lecture sur le sujet :
Comment l'enseignant engage-t-il les élèves à apprendre ?
http://webcom.upmf-grenoble.fr/sciedu/pdessus/sapea/relationseleves.html
Auteur : Ph. Dessus, IUFM & LSE Grenoble
Date de création : octobre 2005.
Résumé : Ce document, en se basant sur des théories de la motivation, permet de réfléchir aux manières d'engager les élèves dans un apprentissage, sans forcément en usant de moyens coercitifs.
Comment l'enseignant engage-t-il les élèves à apprendre ?
http://webcom.upmf-grenoble.fr/sciedu/pdessus/sapea/relationseleves.html
Auteur : Ph. Dessus, IUFM & LSE Grenoble
Date de création : octobre 2005.
Résumé : Ce document, en se basant sur des théories de la motivation, permet de réfléchir aux manières d'engager les élèves dans un apprentissage, sans forcément en usant de moyens coercitifs.
Même si, fondamentalement, chaque élève peut avoir un certain degré de motivation intrinsèque, et avoir des buts d'apprentissage différents, l'enseignant a un rôle à jouer dans ces attitudes : il peut, sans forcément s'en rendre compte, insister plus sur des aspects compétitifs (centrés sur la performance), insister plus sur des récompenses (motivation extrinsèque). Il est donc important de réfléchir au climat que l'on instaure par rapport à l'engagement des élèves.
- InvitéMAFidèle du forum
pailleauquebec: il faudrait donc faire tout ce qui apparait dans les items (sauf le 12) pour jouer sur tous les tableaux? - ça me semble pas mal, comme marche à suivre.
Deux passages m'interpellent:
"Tout d'abord, un enseignant maintenant un contrôle important sur ses élèves plutôt que de leur laisser une certaine autonomie aura des élèves avec une faible motivation intrinsèque."
C'est vrai, mais que faire de ceux qui ne savent/veulent rien faire, si on ne les contrôle pas, on n'obtient rien non plus...
"l'enseignant(...)encourage les relations interélèves élèvera leur motivation pour l'apprentissage. "
Certes, ils sont contents de travailler en groupe, mais je ne pense pas que cela influence les apprentissages à la maison...
Deux passages m'interpellent:
"Tout d'abord, un enseignant maintenant un contrôle important sur ses élèves plutôt que de leur laisser une certaine autonomie aura des élèves avec une faible motivation intrinsèque."
C'est vrai, mais que faire de ceux qui ne savent/veulent rien faire, si on ne les contrôle pas, on n'obtient rien non plus...
"l'enseignant(...)encourage les relations interélèves élèvera leur motivation pour l'apprentissage. "
Certes, ils sont contents de travailler en groupe, mais je ne pense pas que cela influence les apprentissages à la maison...
- CasparProphète
Il ne faut pas trop les surnoter non plus (risque qu'ils tombent de très haut les années suivantes, au lycée par exemple), ce qui équivaut à leur mentir sur leur niveau réel, mais de petites points de bonus hors barème de temps en temps, des évaluations plus faciles qui alternent avec de plus difficiles, ça me paraît nécessaire pour encourager les élèves faibles mais qui font quand même des efforts.
- pailleauquebecFidèle du forum
Oui, un des problèmes est celui de la vérité sur le niveau réel en mathématiques des élèves.
Il est sûr qu'à force de mettre des petites notes pour les motiver, les moyennes sont trompeuses.
Il y a donc un choix à faire entre vérité et motivation. Avec tous les compromis entre les deux.
En même temps cette notion de niveau attendu est un peu subjective, il est clair qu'un élève actuellement a bien 3 ou 4 ans "d'age mental" de moins qu'en 1945. Pour pleins de raisons plus ou moins critiquables. Mais ce qui compte c'est où ils vont arriver au bout de la route.
Je ne m'estime pas trop tenu de participer à la sélection des élèves doués, et j'essaie d'éviter de dégouter les autres des maths.
En même temps j'entends bien les profs de lycée qui se plaignent du niveau des élèves et les profs de fac qui disent qu'ils ne savent plus calculer et se plaignent du niveau global des élèves.
La question est : est-ce qu'en mettant de trop bonnes notes pour les motiver et les faire travailler plus je participe à la dégradation du niveau des élèves ou pas ?
Il est sûr qu'à force de mettre des petites notes pour les motiver, les moyennes sont trompeuses.
Il y a donc un choix à faire entre vérité et motivation. Avec tous les compromis entre les deux.
En même temps cette notion de niveau attendu est un peu subjective, il est clair qu'un élève actuellement a bien 3 ou 4 ans "d'age mental" de moins qu'en 1945. Pour pleins de raisons plus ou moins critiquables. Mais ce qui compte c'est où ils vont arriver au bout de la route.
Je ne m'estime pas trop tenu de participer à la sélection des élèves doués, et j'essaie d'éviter de dégouter les autres des maths.
En même temps j'entends bien les profs de lycée qui se plaignent du niveau des élèves et les profs de fac qui disent qu'ils ne savent plus calculer et se plaignent du niveau global des élèves.
La question est : est-ce qu'en mettant de trop bonnes notes pour les motiver et les faire travailler plus je participe à la dégradation du niveau des élèves ou pas ?
- pailleauquebecFidèle du forum
un peu de lecture :
Pourquoi la motivation des élèves est-elle un problème ?
François Dubet
APMEP n°454
http://apmep.univ-lyon1.fr/IMG/pdf/bv454dub.pdf
Pourquoi la motivation des élèves est-elle un problème ?
François Dubet
APMEP n°454
http://apmep.univ-lyon1.fr/IMG/pdf/bv454dub.pdf
Les élèves développent un certain nombre de stratégies. D’abord il y a une stratégie
très intéressante à laquelle je vous demande d’être attentifs : c’est de ne plus jouer.
Au fond quand vous jouez à un jeu où vous perdez toujours, il y a une manière de
garder votre dignité c’est de ne pas jouer. Et je crois qu’il y a des élèves qui arrêtent
de travailler, j’en ai vu, qui arrêtent de travailler d’une manière froide et déterminée
de façon que les échecs scolaires ne mettent pas en cause leur dignité. Je prends un
exemple très simple : j’ai un devoir de maths, je le fais, je le bâcle, j’ai deux. Le
professeur me dit : il faut travailler. Je travaille j’ai quatre. Je passe un dimanche, ...
j’ai six. La rationalité, c’est de ne pas rendre le devoir de maths. J’ai zéro mais le zéro
que j’ai décidé d’avoir, moi, maintient mon égalité, voire me donne un certain
prestige parce que j’ai eu du courage auprès de mes camarades, alors que le six
m’enfonce, me « tue », m’humilie, ...
- TazonNiveau 9
Oui, enfin, elle redécouvre un peu l'eau tiède, cette dame. C'est aussi notre rôle, justement, de montrer combien il est différent d'avoir 6 au lieu de 2. Je ne pense pas que les élèves sont dupes très longtemps si on surnote (je ne dis pas que c'est ton cas), ils nous prennent juste pour des gogos. Là où ils seraient légitimement fiers, c'est d'avoir une vraie bonne note, pas donnée.pailleauquebec a écrit:un peu de lecture :
Pourquoi la motivation des élèves est-elle un problème ?
François Dubet
APMEP n°454
http://apmep.univ-lyon1.fr/IMG/pdf/bv454dub.pdf
Les élèves développent un certain nombre de stratégies. D’abord il y a une stratégie
très intéressante à laquelle je vous demande d’être attentifs : c’est de ne plus jouer.
Au fond quand vous jouez à un jeu où vous perdez toujours, il y a une manière de
garder votre dignité c’est de ne pas jouer. Et je crois qu’il y a des élèves qui arrêtent
de travailler, j’en ai vu, qui arrêtent de travailler d’une manière froide et déterminée
de façon que les échecs scolaires ne mettent pas en cause leur dignité. Je prends un
exemple très simple : j’ai un devoir de maths, je le fais, je le bâcle, j’ai deux. Le
professeur me dit : il faut travailler. Je travaille j’ai quatre. Je passe un dimanche, ...
j’ai six. La rationalité, c’est de ne pas rendre le devoir de maths. J’ai zéro mais le zéro
que j’ai décidé d’avoir, moi, maintient mon égalité, voire me donne un certain
prestige parce que j’ai eu du courage auprès de mes camarades, alors que le six
m’enfonce, me « tue », m’humilie, ...
Pour ma part j'essaie de bien séparer mon sujet entre exercices de "recrachage" pour les élèves laborieux mais faibles, exercices d'application directe pour les laborieux et meilleurs, et un vrai exercice de recherche pour les doués, qui leur permette de dépasser 16. Il sert aussi pour les doués qui ne travaillent pas d'ailleurs, qui sont infoutus de refaire les exercices d'imitation , mais sont malins, au moins ils écrivent quelque chose sur leur copie et ne perdent pas complètement leur temps.
Mais désolée, je ne vois pas pourquoi ceux qui ne sont pas capables de faire les exercices basiques auraient une note correcte. La note sanctionne des compétences, on ne peut donner de bonnes notes à un élève qui ne sait rien faire, quelle que soit la cause de son incompétence.
- MarieLNeoprof expérimenté
Si tu arrives vraiment à motiver tes élèves Pailleauquebec il me semble que ça vaut la peine. Mais les moyennes élevées pour des élèves faibles sont toujours gênantes en conseil de classe, et certains élèves (et parents) ne voient que la moyenne, pas la façon dont elle a été obtenue.
Je me souviens d'un collègue qui valorisait beaucoup en effet mais ajoutait toujours au moins un devoir qui soit réellement du niveau attendu qu'il notait objectivement - et il prévenait ses élèves que c'était leur niveau réel, qu'il ne fallait pas se contenter des points obtenus plus facilement à d'autres moments.
Je me souviens d'un collègue qui valorisait beaucoup en effet mais ajoutait toujours au moins un devoir qui soit réellement du niveau attendu qu'il notait objectivement - et il prévenait ses élèves que c'était leur niveau réel, qu'il ne fallait pas se contenter des points obtenus plus facilement à d'autres moments.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- User17706Bon génie
Vu qu'elle se prénomme François, je crois que la dame est un monsieurTazon a écrit: Oui, enfin, elle redécouvre un peu l'eau tiède, cette dame.
Sinon, effectivement, tu as raison: 6, c'est différent de 2. Après, c'est dur (voire très dur) à faire percevoir.
- TazonNiveau 9
Ah oui, je suis bigleuse, j'ai lu" Françoise", la lecture globale et ses ravages....
- pailleauquebecFidèle du forum
Tazon a écrit:
Mais désolée, je ne vois pas pourquoi ceux qui ne sont pas capables de faire les exercices basiques auraient une note correcte. La note sanctionne des compétences, on ne peut donner de bonnes notes à un élève qui ne sait rien faire, quelle que soit la cause de son incompétence.
Très intéressant.
J'ai un système que j'utilise depuis plusieurs années : j'explique une notion, par exemple comment calculer la longueur de l'hypoténuse avec Pythagore en montrant tous les détails de rédaction à ne pas oublier, en 20 min.
Ensuite ils en font un tout seuls en 20 min.
Puis on fait un petit contrôle en 15 min.
Je fais cela depuis plusieurs années et sur une classe de 30 élèves, la moyenne est de 9/10, seulement un ou deux élèves dans la classe ne sont pas capables de le faire. Plus quelques autres qui oublient quelque détails mais font l'essentiel. Les 2/3 le font parfaitement.
Alors évidemment, avec ce système on met un bonne note à tout le monde ou presque.
Le plus intéressant, c'est que quand je redemande le même calcul 2 semaines plus tard au gros contrôle, les résultats sont nettement moins bons. Ce qui laisse penser qu'ils sont capables de le faire (le but de la manip est de leur montrer cela), mais qu'ils ont oublié entre temps (pas de motivation pour retenir à long terme).
- pailleauquebecFidèle du forum
Axel a écrit:Je me souviens d'un collègue qui valorisait beaucoup en effet mais ajoutait toujours au moins un devoir qui soit réellement du niveau attendu qu'il notait objectivement - et il prévenait ses élèves que c'était leur niveau réel, qu'il ne fallait pas se contenter des points obtenus plus facilement à d'autres moments.
Très bonne idée, je prends des notes,...
- pailleauquebecFidèle du forum
Axel a écrit:Si tu arrives vraiment à motiver tes élèves Pailleauquebec il me semble que ça vaut la peine. Mais les moyennes élevées pour des élèves faibles sont toujours gênantes en conseil de classe, et certains élèves (et parents) ne voient que la moyenne, pas la façon dont elle a été obtenue.
oui, je vais vite être mis dans la catégorie des profs qui achètent la paix sociale.
Pourtant je suis certain que les élèves bossent beaucoup dans mon cours. Je n'ai aucun mal à faire de nombreux exercices avec eux (certains élèves font les 3/4 des exercices du livre et la plupart en font beaucoup). Bref, la motivation en classe est là. On va finir le programme facilement (je freine pour ne pas avoir trop d'avance sur les collègues).
Aujourd'hui par exemple en troisième dans l'heure les plus rapides ont fait 6 problèmes du livre et les plus lents 3.
Alors ils sont certes sur-notés mais aussi pas mal motivés (il y a des exceptions).
En fait pour moi en tant qu'enseignant c'est beaucoup plus motivant de les voir y croire et être dans cet état. Quand je leur rend un gros contrôle et que la moyenne de classe est à 9, ensuite je dois ramer pendant plusieurs jours pour qu'ils retrouvent leur niveau de motivation antérieur.
- EdgarNeoprof expérimenté
Axel a écrit:Si tu arrives vraiment à motiver tes élèves Pailleauquebec il me semble que ça vaut la peine. Mais les moyennes élevées pour des élèves faibles sont toujours gênantes en conseil de classe, et certains élèves (et parents) ne voient que la moyenne, pas la façon dont elle a été obtenue.
Je me souviens d'un collègue qui valorisait beaucoup en effet mais ajoutait toujours au moins un devoir qui soit réellement du niveau attendu qu'il notait objectivement - et il prévenait ses élèves que c'était leur niveau réel, qu'il ne fallait pas se contenter des points obtenus plus facilement à d'autres moments.
On en était arrivé? dans mon ancien établissement? à en surnoter tellement certains? à la demande du CDE? qu"ils se retrouvaient à passer dans des sections pros qui étaient refusées à d'autres dans d'autres classes notéEs de façon plus honnête. On en arrivait à ce type d'injustice.
Ce qui est difficile, effectivement, c'est de trouver la frontière entre surnoter pour motiver et donner une image de soi valorisante d'un côté, et rester exigeant et une fois la motivation enclenchée, se mettre à tirer les élèves vers le haut. Parfois, on en reste à la remotivation sans passer ce cap.
Dans ma matière, les langues, je suis souvent étonné de voir les notes d'oral que donnent certains de mes collègues à leurs élèves quand j'ai ces mêmes élèves en classe d'option et qu'ils ne veulent ni ne peuvent s'exprimer dans la langue compte-tenu de leur manque de pratique, d'intérêt pour la langue et surtout le manque de lexique et de grammaire. Je passe alors pour le gros méchant pas sympa alors qu'ils bredouillent deux mots mal prononcés sans verbe et surtout sans envie d'aller un peu plus loin.
Après des années à accepter l'approximation de la part de mes élèves pour ne pas les décourager et ne pas tuer la spontanéité, je suis aujourd'hui beaucoup plus exigeant sur la forme et je demande en phase de leçons de connaître précisément le vocabulaire et les structures, sinon on passe tout la scolarité à bricoler avec deux bouts de ficelles et les élèves se contentent de leurs barbarismes au nom de la communication.
- MrCaillouxExpert
Ces devoirs de "motivation" ne peuvent ils pas être compter comme une seule note? (la moyenne des petits contrôles) pour ne pas biaiser la "vraie" moyenne? en expliquant la règle du jeu aux élèves... ils verront surtout l'importance des bonnes notes et pour ceux en difficulté sur le trimestre, les voir 5 min pour leur expliquer leur moyenne. ça peut etre un bon compromis non?
_________________
2016-2017: 4 6ème, 2 5ème, 4 4ème + PP (T2)
2015-2016: 2 5ème, 4 4ème, 4 3ème + PP (Néotit')
2014-2015: 5 2nde, 2 1ES/L, 3 MPS (Stagiaire)
2013-2014: 2 2nde (CAD2)
2012-2013: 2 6ème, 6 5ème, 2 4ème, 2 3ème, 1 2nde MPS
- yogiSage
1er trimestre,je n'ai pas mis de note de participation.2 ième trimestre,j'en mets.Du coup,on le ressent au niveau de la participation.Ils voient que c'est une bonne note facilement gagnée et ils sont actifs en classe.
_________________
"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
Point trop n'en faut. Pour ma part, je me contentais de concocter de temps à autre des barèmes sur 22, pour permettre un petit bonus, et de proposer parfois un "devoir de rattrapage" pour remonter une note calamiteuse (option généreuse = seule la meilleure des deux notes comptera).
- LizdarcyFidèle du forum
Edgar, est-ce que tu motives tes élèves en étant rigoureux comme cela?
En tout cas tu n'es pas dans la mouvance actuelle: tu te fais comprendre, tu comprends deux-trois choses, tu te débrouilles, que demande le peuple?! Validé!
En tout cas tu n'es pas dans la mouvance actuelle: tu te fais comprendre, tu comprends deux-trois choses, tu te débrouilles, que demande le peuple?! Validé!
- TazonNiveau 9
Je ne voudrais pas avoir l'air de jeter la pierre à qui que ce soit, nous sommes tous dans la même galère, le cul entre deux chaises, entre le marteau et l'enclume, etc..
Nous avions une culture commune de notation, qui était encore opérante il y a une dizaine d'année. En, gros, tous les profs de France savaient où on devait placer le curseur. Cette culture a été réduite à néant à coup d'injonctions contradictoires et de missions impossibles (faire réussir au collège des élèves ne sachant pas lire par exemple). La confusion atteint le lycée, et effectivement, on ne peut absolument plus savoir, devant un élève qui a des notes correctes en maths, si il est compétent ou pas. Je me demande bien comment les prépas sélectionnent leurs élèves (question importante pour moi en ce moment, fiston est en term. Il a de bonnes notes dans son lycée, cela veut-il dire qu'il est au niveau?).
Je suis d'accord avec Edgar, l'absence de référence claire sur le niveau attendu engendre des injustices lors de l'examen des dossiers.
Sinon, je serais très en faveur d'une vraie note de travail, séparée des notes de compétences. Un peu comme en EPS, où les efforts sont valorisés. Mais il faudrait que ce soit officiel et pour tous.
Nous avions une culture commune de notation, qui était encore opérante il y a une dizaine d'année. En, gros, tous les profs de France savaient où on devait placer le curseur. Cette culture a été réduite à néant à coup d'injonctions contradictoires et de missions impossibles (faire réussir au collège des élèves ne sachant pas lire par exemple). La confusion atteint le lycée, et effectivement, on ne peut absolument plus savoir, devant un élève qui a des notes correctes en maths, si il est compétent ou pas. Je me demande bien comment les prépas sélectionnent leurs élèves (question importante pour moi en ce moment, fiston est en term. Il a de bonnes notes dans son lycée, cela veut-il dire qu'il est au niveau?).
Je suis d'accord avec Edgar, l'absence de référence claire sur le niveau attendu engendre des injustices lors de l'examen des dossiers.
Sinon, je serais très en faveur d'une vraie note de travail, séparée des notes de compétences. Un peu comme en EPS, où les efforts sont valorisés. Mais il faudrait que ce soit officiel et pour tous.
- pailleauquebecFidèle du forum
Edgar a écrit:Après des années à accepter l'approximation de la part de mes élèves pour ne pas les décourager et ne pas tuer la spontanéité, je suis aujourd'hui beaucoup plus exigeant sur la forme et je demande en phase de leçons de connaître précisément le vocabulaire et les structures, sinon on passe tout la scolarité à bricoler avec deux bouts de ficelles et les élèves se contentent de leurs barbarismes au nom de la communication.
Est-ce que ça a tué la spontanéité dans tes cours et découragé les élèves ?
J'essaie de concilier rigueur exigence et valorisation des efforts.
Ce sont peut-être des objectifs compatibles.
J'exige une démonstration de Pythagore complète avec tous les détails de rédaction (je suis hyper maniaque, c'est comme ça et pas autrement). Et pour autant je peux, par exemple, laisser une seconde chance sous forme de bonus à ceux qui n'ont pas réussi à la faire parfaitement. Et donc à la fin mettre une bonne note (en plus de la première note que je garde inchangée) à celui qui aura fait cet effort.
Au final je partage votre avis sur le fait qu'ensuite ces moyennes ne veulent plus "rien dire" sur le niveau réel de l'élève en vue d'une orientation, ce qui est gênant.
- CasparProphète
Il y a aussi la Finlande (ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas parlé): les notes vont de 4 à 10. Si le devoir est nul, l'élève a 4, mais il paraît que c'est moins traumatisant.
Pour les langues vivantes, je rejoins Edgar: difficile de se positionner entre exigence (des phrases correctes grammaticalement, une orthographe ou une prononciation acceptables) et la fameuse "communication". Certes, bredouiller quelques phrases, ça peut servir quand on va à l'étranger mais il faut quand même dépasser le stade qui commande sa bière au pub ou demande son chemin dans les rues de Londres (on peut adapter en fonction de la langue)
Pour les langues vivantes, je rejoins Edgar: difficile de se positionner entre exigence (des phrases correctes grammaticalement, une orthographe ou une prononciation acceptables) et la fameuse "communication". Certes, bredouiller quelques phrases, ça peut servir quand on va à l'étranger mais il faut quand même dépasser le stade qui commande sa bière au pub ou demande son chemin dans les rues de Londres (on peut adapter en fonction de la langue)
- cariboucGuide spirituel
Je ne suis pas sûre que ce soit parce que tu mets des notes hautes que tes élèves se mettent à bosser.pailleauquebec a écrit:Axel a écrit:Si tu arrives vraiment à motiver tes élèves Pailleauquebec il me semble que ça vaut la peine. Mais les moyennes élevées pour des élèves faibles sont toujours gênantes en conseil de classe, et certains élèves (et parents) ne voient que la moyenne, pas la façon dont elle a été obtenue.
oui, je vais vite être mis dans la catégorie des profs qui achètent la paix sociale.
Pourtant je suis certain que les élèves bossent beaucoup dans mon cours. Je n'ai aucun mal à faire de nombreux exercices avec eux (certains élèves font les 3/4 des exercices du livre et la plupart en font beaucoup). Bref, la motivation en classe est là. On va finir le programme facilement (je freine pour ne pas avoir trop d'avance sur les collègues).
Aujourd'hui par exemple en troisième dans l'heure les plus rapides ont fait 6 problèmes du livre et les plus lents 3.
Alors ils sont certes sur-notés mais aussi pas mal motivés (il y a des exceptions).
En fait pour moi en tant qu'enseignant c'est beaucoup plus motivant de les voir y croire et être dans cet état. Quand je leur rend un gros contrôle et que la moyenne de classe est à 9, ensuite je dois ramer pendant plusieurs jours pour qu'ils retrouvent leur niveau de motivation antérieur.
Mes 5e bossent, réellement, et je suis réputée pour être dure dans ce collège, avec de nombreuses exigences (en fait, je note leur niveau réel, ni plus, ni moins). Pas de cadeau, pas de bonus.
De la valorisation quand ils passent de 5 à 8 ou de 0 à 3, ça oui... dans les commentaires sur les copies, mais jamais dans les notes. J'estime que ce serait leur mentir sur leur niveau. Je peux aussi mettre des super appréciations sur les bulletins à un élève faible s'il fait des efforts réguliers et "assassiner" un élève qui a 15 et un gros poil dans la main.
C'est donc "pour toi" que tu fonctionnes comme ça. Toi, tu as besoin de les voir motivés et tu penses qu'ils sont motivés uniquement avec des bonnes notes. Mais c'est ta "croyance". Peut-être que si tu fonctionnais autrement, ils seraient tout de même motivés, parce que tu expliques bien / prends le temps / sais dire les choses...
Je pense que leur baisse de motivation après un contrôle réel vient de l'écart entre les notes habituelles et celles-là qui sont dures à encaisser pour eux. Surnote moins pour que l'écart soit moins grand et je suis sûre que le contre-coup sera moins flagrant.
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- cariboucGuide spirituel
Caspar Goodwood a écrit:Il y a aussi la Finlande (ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas parlé): les notes vont de 4 à 10. Si le devoir est nul, l'élève a 4, mais il paraît que c'est moins traumatisant.
Je n'y crois pas un instant. Celui qui a 4 tout le temps "sait" très bien que ça veut dire "nul, faible et cie"... pfff, n'importe quoi
_________________
"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- CasparProphète
Je suis d'accord avec toi bien sûr, malgré l'absence de smiley furieux ou roll eyes après mes propos.
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