- sarameaNiveau 10
- Quels philosophes préférez-vous? Pourquoi?
- Quelle(s) idée(s) (théorie, citation...) trouvez-vous particulièrement juste(s)?
- Une idée (une théorie, une citation) vous a-t-elle aidé dans votre vie? Expliquez-moi.
- Quels philosophes détestez-vous? Pourquoi?
- Quelles seraient, selon vous, les plus grandes erreurs écrites par les philosophes?
Oui, je suis curieuse...
- Quelle(s) idée(s) (théorie, citation...) trouvez-vous particulièrement juste(s)?
- Une idée (une théorie, une citation) vous a-t-elle aidé dans votre vie? Expliquez-moi.
- Quels philosophes détestez-vous? Pourquoi?
- Quelles seraient, selon vous, les plus grandes erreurs écrites par les philosophes?
Oui, je suis curieuse...
- User17706Bon génie
Il y en a de deux sortes, qui ne provoquent pas du tout les mêmes réactions.saramea a écrit: Quelles seraient, selon vous, les plus grandes erreurs écrites par les philosophes?
Soit il y a des thèses fausses (mais qu'on reconnaîtra philosophiques un peu à la manière ─ l'analogie est lointaine, mais tant pis ─ dont on reconnaît que la physique de Newton est bien de la physique quoiqu'elle ait été supplantée par celle d'Einstein). Souvent c'est difficile de se mettre d'accord sur l'identification d'une thèse philosophique comme fausse.
(Je laisse de côté les démonstrations invalides, qu'on arrive un peu mieux à identifier et qui, effectivement, se rencontrent ─ la difficulté étant que la charité herméneutique minimale demande de combler les trous lorsqu'il y en a de raisonnablement faciles à combler, et que la reconstruction complète d'une démonstration écrite dans la langue ordinaire et d'une manière peut-être lacunaire est un exercice délicat.)
Il y a aussi les propos qui ont été tenus par ceux que la tradition reconnaît comme philosophes, mais qui n'ont rien de spécialement philosophique et qui sont tout simplement des préjugés communs à l'époque et au lieu où vivaient ces philosophes. Ça fait habituellement beaucoup jaser, mais je n'y attache pas particulièrement d'importance ─ en revanche, lorsqu'une œuvre entière en est exempte ou quasi exempte, je le remarque, parce que c'est remarquable.
Je laisse de côté les autres questions, parce qu'elles me semblent formulées en termes de goût (notamment la 1 et la 4), et que je ne peux tout simplement pas ranger les philosophes selon ce type de critère. Je pourrais sûrement dire, en revanche, qu'il y a des différences qualitatives considérables dans le plaisir qu'on prend à lire l'un ou l'autre.
- BartlebyNiveau 6
J'aime les philosophes qui m'aident à douter, je les préfère à ceux qui me donnent des "solutions". J'ai un peu de mal avec les systèmes, même si parfois certains m'attirent par le confort qu'ils semblent offrir.
Par ailleurs, étant professeur de Lettres, j'avoue accorder énormément d'importance à leur style, ce qui créent d'énormes paradoxes (ex : j'admire Pascal, mais honnêtement, je crois que je ne comprends RIEN à ce qu'il écrit ! )
Si je devais en rejeter UN pour le plaisir de répondre à ta question, Saramea, ce serait Sartre. Pourquoi ? Parce qu'il était trop dogmatique, intolérant, et aussi parce que je l'admire en tant qu'écrivain (j'adore Les Mots, surtout). Je trouve presque dommage qu'il se soit trop consacré à la philosophie, alors qu'il aurait pu écrire d'autres grandes oeuvres littéraires !
Quant à exprimer une préférence, là, c'est plus difficile. J'ai l'impression que c'est variable, même si Spinoza (que je n'arrive pas à lire, autre paradoxe !) revient toujours, par le biais des commentateurs. Un jour, quand je serai grande, je me plongerai dans L'Ethique !
Pour finir, je suis en train de lire La Bhagavadgita, et cela me semble très, très puissant... Cela n'a rien à voir avec nos philosophies occidentales, mais il est possible qu'à terme, ce livre réponde aux points 2 et 3 de ton petit questionnaire ! Même si je ne le lis pas dans ce but, mais pour le plaisir...
Et... c'est très bien d'être curieuse !
Par ailleurs, étant professeur de Lettres, j'avoue accorder énormément d'importance à leur style, ce qui créent d'énormes paradoxes (ex : j'admire Pascal, mais honnêtement, je crois que je ne comprends RIEN à ce qu'il écrit ! )
Si je devais en rejeter UN pour le plaisir de répondre à ta question, Saramea, ce serait Sartre. Pourquoi ? Parce qu'il était trop dogmatique, intolérant, et aussi parce que je l'admire en tant qu'écrivain (j'adore Les Mots, surtout). Je trouve presque dommage qu'il se soit trop consacré à la philosophie, alors qu'il aurait pu écrire d'autres grandes oeuvres littéraires !
Quant à exprimer une préférence, là, c'est plus difficile. J'ai l'impression que c'est variable, même si Spinoza (que je n'arrive pas à lire, autre paradoxe !) revient toujours, par le biais des commentateurs. Un jour, quand je serai grande, je me plongerai dans L'Ethique !
Pour finir, je suis en train de lire La Bhagavadgita, et cela me semble très, très puissant... Cela n'a rien à voir avec nos philosophies occidentales, mais il est possible qu'à terme, ce livre réponde aux points 2 et 3 de ton petit questionnaire ! Même si je ne le lis pas dans ce but, mais pour le plaisir...
Et... c'est très bien d'être curieuse !
- CondorcetOracle
Je préfère les philosophes qui m'aident à agrandir mes horizons de pensée. Mon choix ne se veut pas une hiérarchisation académique ni même intellectuelle mais obéit à cette règle éminemment subjective : Michel Foucault, Michel de Certeau, Jacques Derrida, Jacques Rancière, Paul Ricoeur figurent parmi ceux-là, Simone Weil aussi autant pour ses écrits que pour sa biographie. L'archéologie du savoir, l'art de faire, la déconstruction, le renversement de la dialectique du maître et de l'esclave, l'importance de l'oubli dans les rapports entre histoire et mémoire me sont de précieux outils de réflexion.
- User17706Bon génie
(Et là on voit une différence entre l'homme du métier et le lecteur instruit: le lecteur instruit tend très souvent à trouver ses références à moins d'un siècle de distance et dans la production francophone.)
- CondorcetOracle
J'aurais pu citer Hegel, Marx et Kant mais le fait est que ce sont des lectures scolaires et bien plus lointaines. Lecture est d'ailleurs un grand mot. Je regrette de ne pas maîtriser aussi bien Saint-Augustin que Confucius, Machiavel que Kierkegaard
Il y aussi une explication plus tangible : étant contemporanéiste, mes sources sont en même temps des compagnons de lecture.
Il y aussi une explication plus tangible : étant contemporanéiste, mes sources sont en même temps des compagnons de lecture.
- User17706Bon génie
Tu as sûrement raison, j'ai eu tort de te prendre violemment pour exemple d'une tendance, qui, je le crois cependant, est réelle
- BartlebyNiveau 6
Ta remarque me plonge dans la plus grande perplexité, Pauvre Yorick : je ne me vois dans aucune de tes deux catégories ! Damned, pour une fois que je me livre un peu sur le forum, je me retrouve avec une promesse de gamberge pour toute la soirée ! C'est malin !
HS : j'adore ta remarque sur "ressenti" !
HS : j'adore ta remarque sur "ressenti" !
- User17706Bon génie
J'imagine qu'un professeur de lettres ou d'histoire non spécialisé dans une époque comme Condorcet peut l'être côtoie inévitablement un panel plus large de philosophes qui peuvent devenir en quelque sorte des familiers (pour les lettres: Montaigne, Pascal, Montesquieu, Diderot, Rousseau... pour ne citer que ceux-là), même si ce n'est pas d'abord ni surtout comme philosophes qu'il les lit. Du coup, je dois encore en rabattre de ma remarque précédente, en effet
- BartlebyNiveau 6
Aaaaaaah ! d'accord ! Tu as complètement raison !
Je retourne à la Bhagavadgita alors !
Je retourne à la Bhagavadgita alors !
- gauvain31Empereur
Sénèque , Marc-Aurèle.... ils m'ont beaucoup aidé à prendre du recul
- Reine MargotDemi-dieu
Rousseau a été mon grand favori au collège, et j'y reste attachée très fortement. Pour autant j'ai été et je reste très déçue par ses positions concernant les femmes et leur condition sociale.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ParatgeNeoprof expérimenté
Montaigne !
Les antiques : Épictète, Lucrèce, Socrate (qui aurait dû écrire, on aurait autre chose que la version remixée par Platon !).
Pascal lecteur de Montaigne.
Sinon Heidegger si le FN arrive au pouvoir.
Les antiques : Épictète, Lucrèce, Socrate (qui aurait dû écrire, on aurait autre chose que la version remixée par Platon !).
Pascal lecteur de Montaigne.
Sinon Heidegger si le FN arrive au pouvoir.
- User17706Bon génie
Dans la famille des Stoïciens, je conseille très souvent la lecture des Entretiens d'Épictètegauvain31 a écrit:Sénèque , Marc-Aurèle.... ils m'ont beaucoup aidé à prendre du recul
Et bien sûr en général la lecture, mais directe, de Platon.
- Thierry75Niveau 10
Le Banquet. Le Banquet. Le Banquet. Quoi d'autre ? Le hoquet d' Aristophane, le portrait de Socrate par Alcibiade, le mythe de l'androgyne... L'humour, le théâtre, cette polyphonie... Le chef d'oeuvre à quoi rien ne peut être comparé.
Sinon, La Généalogie de la morale, il y a deux ou trois pages sur la signification de la morale ascétique qui me touchent profondément.
Sinon, La Généalogie de la morale, il y a deux ou trois pages sur la signification de la morale ascétique qui me touchent profondément.
- philannDoyen
En Antique: Epicure et Lucrèce.
Plus proches, j'aime bien les jeunes hégéliens mais ne suis pas objective...je travaille dessus...
Ma bête noire et celui vers lequel je reviens toujours est Hegel, pourtant avec une furieuse impression de ne rien y comprendre malgré les cours de fac que j'ai pu faire sur la Phéno
J'ai une méconnaissance abyssale des auteurs du MA et très contemporains
J'essaie de me soigner mais le temps me manque! ( et suis souvent déçue pour être honnête).
Plus proches, j'aime bien les jeunes hégéliens mais ne suis pas objective...je travaille dessus...
Ma bête noire et celui vers lequel je reviens toujours est Hegel, pourtant avec une furieuse impression de ne rien y comprendre malgré les cours de fac que j'ai pu faire sur la Phéno
J'ai une méconnaissance abyssale des auteurs du MA et très contemporains
J'essaie de me soigner mais le temps me manque! ( et suis souvent déçue pour être honnête).
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- CondorcetOracle
J'oubliais le marquis qui m'est cher humainement et intellectuellement (et Benjamin aussi).
Je devrais aussi y ajouter un philosophe rencontré il y a quelques années : Maurice de Gandillac. Cripure me le rappelle beaucoup.
Je devrais aussi y ajouter un philosophe rencontré il y a quelques années : Maurice de Gandillac. Cripure me le rappelle beaucoup.
- User5899Demi-dieu
J'aime les questions que se posent les personnages de Platon, les aphorismes de Nietzsche. Ils donnent envie de penser, de réfléchir.
- NadejdaGrand sage
Mes favoris : Platon (grand bonheur en lisant par exemple La République), Épicure (ses Entretiens, oui), Marc-Aurèle, Pierre Bayle (que je trouve beaucoup plus intéressant et caustique que les philosophes des Lumières proprement dits), Nietzsche, Merleau-Ponty, Wittgenstein (je ne prétends pas le comprendre mais ses intrigues me stimulent), Walter Benjamin (inclassable certes), Kierkegaard (pas seulement parce que les titres de ses livres me font rire), Günther Anders (pour son esprit de radicalité, encore plus affirmé que chez son ex-femme), Léo Strauss.
Carl Schmitt. Non je blague
J'avais lu il y a très longtemps une introduction à la philosophe arabe, j'aimerais bien approfondir un jour...
Je n'aime pas Heidegger (impression désagréable qu'il crypte ce qu'il n'assume pas).
Ni Alain Soral. Bah quoi ? Je viens de découvrir sur la fiche "philosophes contemporains" de Wikipedia que Soral en fait partie
Carl Schmitt. Non je blague
J'avais lu il y a très longtemps une introduction à la philosophe arabe, j'aimerais bien approfondir un jour...
Je n'aime pas Heidegger (impression désagréable qu'il crypte ce qu'il n'assume pas).
Ni Alain Soral. Bah quoi ? Je viens de découvrir sur la fiche "philosophes contemporains" de Wikipedia que Soral en fait partie
- User17706Bon génie
Le fil a été coupé, à grande raison, on était partis sur tout autre chose.
Je soumets une distinction que je trouve souvent assez opératoire, et qu'on trouve p.ex. chez Elizabeth Anscombe:
Je soumets une distinction que je trouve souvent assez opératoire, et qu'on trouve p.ex. chez Elizabeth Anscombe:
Anscombe range Wittgenstein (qui est son objet dans cet article) parmi les philosophes pour philosophes.Anscombe a écrit:Une des manières de classer l'ensemble des philosophes en deux catégories est de distinguer les philosophes pour l'homme ordinaire et les philosophes pour philosophes. Ainsi, Platon est un philosophe pour philosophes et Aristote un philosophe pour l'homme ordinaire. Cette distinction n'est pas une affaire de difficulté de compréhension: une bonne partie de la Métaphysique d'Aristote est d'une immense difficulté. Cela ne veut pas dire non plus que l'homme ordinaire ne saurait apprécier les œuvres d'un philosophe pour philosophes, ou beaucoup d'entre elles. Platon a inventé une forme et l'a portée à sa perfection: personne d'autre n'a écrit des dialogues de cette sorte. Même si vous n'avez pas un tour d'esprit philosophique, ou que votre curiosité pour la philosophie est loin derrière vous, vous apprécierez certainement la lecture de certains de ses dialogues.
J'appelle philosophe pour philosophes un auteur qui s'attache à des problèmes qui intéressent typiquement les philosophes, et dont les pensées principales découlent de l'examen de ces problèmes: ainsi, quand Socrate dit, dans le Phédon, qu'il ne comprend pas comment aussi bien l'addition de un et un que la division de un peuvent donner deux; [...]
En revanche, Aristote ne s'occupe que rarement de problèmes que les non-philosophes trouveraient bizarres ou sans intérêt, et ses conclusions semblent très souvent terre-à-terre et relatives à des choses très familières. [...]
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