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"Réformer l'école : la mission impossible du gouvernement?" E Davidenkoff, 16.01.2014 Empty "Réformer l'école : la mission impossible du gouvernement?" E Davidenkoff, 16.01.2014

par Roumégueur Ier 17th Janvier 2014, 17:48
L'article :

“Réformer l'école, la mission impossible du gouvernement ?”, la chronique d'Emmanuel Davidenkoff

Publié le 16.01.2014 à 18H05, mis à jour le 16.01.2014 à 18H05

Le gouvernement devra-t-il ralentir ou renoncer sur toutes les réformes qu'il envisageait pour l'école ? La question se pose plus que jamais. Cette chronique a été publiée dans l'Écho républicain.
Vincent Peillon – et ses éventuels successeurs – boiront jusqu'à la lie le calice contenant l'amère potion que concocta François Hollande le jour où il promit de recruter 60.000 personnels sur cinq ans. Lâchée en rase campagne électorale, sans aucune contrepartie, cette promesse prive le gouvernement de toute monnaie d'échange dans ses discussions avec les syndicats, à l'heure où viennent sur le tapis les questions les plus incandescentes – le collège, le métier d'enseignant, l'éducation prioritaire…

Dernier exemple en date : les programmes. Encouragé par sa victoire éclair sur la question de la rémunération des professeurs de classes préparatoires à l'orée des vacances de Noël, le SNES FSU, nettement majoritaire dans le secondaire, vient de célébrer l'an neuf en opposant une fin de non-recevoir à toute velléité de réforme rapide ou significative, d'une part en contestant le calendrier prévu pour la réécriture des programmes, jugé trop bref, et, d'autre part, en réaffirmant pour qui en aurait douté son attachement à une approche résolument disciplinaire.

Sur le premier point, le syndicat joue sur du velours et l'on peut s'étonner que la leçon des rythmes scolaires n'ait pas été retenue – un des arguments les plus convaincants des opposants à cette réforme, là où elle a été mise en œuvre dès la rentrée dernière, a consisté à dénoncer un temps de concertation réduit à portion congrue.

Le jeu est quasiment aussi confortable sur le second terrain, tant l'opinion est majoritairement conservatrice en matière de pédagogie. L'idée d'abandonner une définition des programmes qui assigne des objectifs par niveau et par discipline pour passer à une conception dite "curriculaire", qui formule les objectifs de manière beaucoup plus globale et transversale, ne va pas de soi pour personne. En témoigne l'impuissance de la machine Éducation nationale à donner réellement corps au Socle commun de connaissances et de compétences, qui se rapproche d'une telle approche. Créé il y a neuf ans – neuf ans ! – dans le cadre de la loi d'orientation Fillon, il demeure un document auquel on se réfère d'autant plus volontiers qu'il n'a absolument rien changé aux façons d'enseigner et de concevoir les apprentissages.

L'opinion est majoritairement conservatrice en matière de pédagogie

Dans le même registre, certains se souviendront encore du violent tir de barrage opposé en son temps par le syndicat majoritaire contre les Travaux personnels encadrés (TPE), autre approche visant à décloisonner les apprentissages, à montrer aux jeunes que les savoirs ne sont pas des rondelles de saucisson étrangères les unes aux autres. À l'époque déjà, l'attaque ne portait pas sur le principe même mais, comme toujours, sur les modalités de mise en œuvre. Moyennant quoi le résultat fut le même : les élèves et les familles comprirent très vite que la rentabilité scolaire de l'exercice était modeste et qu'il ne méritait pas de grands efforts, et le grand public se demanda pourquoi diable on voulait rompre avec la tradition des disciplines étanches et autarciques.

Les plus optimistes opposeront à cette analyse les mille et une initiatives qui, sur le terrain, montrent que les mentalités évoluent un peu. Ici on croisera les disciplines sur un projet commun, là un voyage scolaire sera exploité tout au long de l'année par les enseignants de différentes disciplines... Mais que ces initiatives, éminemment louables, demeurent fragiles et parcellaires. Si le gouvernement ne trouve pas la clé du changement, la "refondation" de l'école risque fort de se traduire au sens le plus strict du terme par une consolidation des fondations d'un système scolaire dont chacun sait, pourtant, qu'il est impuissant à remplir la promesse d'égalité inscrite au fronton des écoles."
La source : http://www.letudiant.fr/educpros/opinions/reformer-l-ecole-la-mission-impossible-du-gouvernement-la-chronique-d-emmanuel-davidenkoff.html
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par Roumégueur Ier 17th Janvier 2014, 17:48
Je me réserve la primauté primeur du premier commentaire, tant pis si c'est un péché!
Comment ne pas passer pour un rétrograde tout en critiquant les orientations en cours? Autre grande interrogation.
Je suis pour une grande réforme ambitieuse de l'éducation et le ministre actuel a une volonté farouche de réformer beaucoup de choses, nous devrions nous entendre eh bien pas du tout, juste parce qu'il se trompe de chemin. Mais ce n'est que mon opinion.
Je veux changer ce collège unique, que l'on puisse enfin avoir le temps de s'occuper à la fois de ceux qui ont du mal (à la manière d'un précepteur d'antan) et de ceux qui en ont sous la pédale (et que l'on fait mine de ne plus voir d'ailleurs). Je ne veux pas de ces fariboles de socle commun, je veux des programmes clairs et faisables, je veux garder un saucissonage en matières même si évidemment nous montons des projets transversaux et transdisciplinaires (mais ce n'est pas non plus cela qui doit dominer car avant de pouvoir mélanger les choses, il faut avoir un petit niveau exploitable dans ladite chose à mélanger).
Je voulais une réforme des rythmes scolaires qui revienne sur les aberrations Darcos, qui redonne les heures de cours volées (72h par an, ce n'est pas une paille) et qui propose aux équipes de choisir comment harmoniser au mieux la semaine selon les contextes locaux. A la place, je vois mes enfants fatigués dès le mercredi matin, exténués le jeudi et HS le vendredi, merci qui?
Je voulais que l'on modernise un peu nos statuts, tant que notre spécificité garde son aspect 'spécifique', ça n'a pas l'air bien parti.
Je voulais une politique de revalorisation salariale forte, pour que les étudiants reviennent vers ce métier exténuant mais formidable, pour que mon quotidien aussi s'améliore : à la place, gel du point d'indice confirmé, pas de marge de manœuvre à cause des 60 000 embauches (qui sont d'ailleurs impossibles).
Bref, le changement ok mais alors il va falloir se mettre d'accord sur ledit changement et vite!
atrium
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par atrium 17th Janvier 2014, 19:00
Pour tenir cette promesse des 60 000 embauches (à supposer que ce soit réellement l'ambition du gouvernement) sur le quinquennat, il aurait déjà fallu embaucher 20 000 personnes, sauf à croire que le recrutement va s'accélérer (avec quels candidats?) au cours de la deuxième moitié du quinquennat.

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par User17706 17th Janvier 2014, 20:59
Emmanuel Davidenkoff a écrit: Vincent Peillon – et ses éventuels successeurs – boiront jusqu'à la lie le calice contenant l'amère potion que concocta François Hollande le jour où il promit de recruter 60.000 personnels sur cinq ans. Lâchée en rase campagne électorale, sans aucune contrepartie, cette promesse prive le gouvernement de toute monnaie d'échange dans ses discussions avec les syndicats
C'est ce que je me disais encore il y a quelques mois. Mais effectivement, il est difficile de dire qu'on a les mains liées par une promesse lorsqu'il s'avère qu'il n'est pas du tout certain que la promesse soit tenue ni qu'il soit réellement envisagé de la tenir.

Quand on saura, dans six mois environ, combien de candidats auront été recrutés sur les trois sessions 2013-2014, on pourra mesurer combien de recrutements il faudra encore pour parvenir au nombre de 60000. À supposer qu'il faille absolument y parvenir.

Sur le Socle, Davidenkoff fait du Davidenkoff, autrement dit il est fidèle à ses positions habituelles: il y est favorable. Mais on peut supposer qu'il ne l'a pas regardé de très près, ou, du moins, d'assez près. J'ai trouvé que les pages qu'y consacrait Denis Kambouchner dans son bouquin L'École, une question philosophique, de parution récente chez Fayard, étaient instructives et assez bien senties.
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par atrium 17th Janvier 2014, 21:57
Cette promesse me fait penser à un célèbre ministre qui voulait terroriser les terroristes:

"Les promesses n'engagent que ceux qui y croient."

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par Invité-B 17th Janvier 2014, 22:22
Cette promesse des 60000 postes, on va la payer longtemps. Non seulement ils ne seront pas recrutés (et tant mieux si ça avait signifié une baisse de manière drastique du niveau de recrutement), mais pendant au moins 10 ans on entendra : "on a recruté, on ne peut pas vous augmenter".
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par atrium 17th Janvier 2014, 22:31
Bel-Ami a écrit:Cette promesse des 60000 postes, on va la payer longtemps. Non seulement ils ne seront pas recrutés (et tant mieux si ça avait signifié une baisse de manière drastique du niveau de recrutement), mais pendant au moins 10 ans on entendra : "on a recruté, on ne peut pas vous augmenter".

Sans compter la mirifique prime aux PE (400 euros brut annualisés, versés en deux fois à 6 mois d'intervalle) financée à budget constant grâce des coupes. Ce gouvernement nous gâte trop.

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par Invité-B 17th Janvier 2014, 22:44
atrium a écrit:
Bel-Ami a écrit:Cette promesse des 60000 postes, on va la payer longtemps. Non seulement ils ne seront pas recrutés (et tant mieux si ça avait signifié une baisse de manière drastique du niveau de recrutement), mais pendant au moins 10 ans on entendra : "on a recruté, on ne peut pas vous augmenter".

Sans compter la mirifique prime aux PE (400 euros brut annualisés, versés en deux fois à 6 mois d'intervalle) financée à budget constant grâce des coupes. Ce gouvernement nous gâte trop.

 
 
Ahhh tu as raison on oublie trop souvent de dire que les PE sont des nantis que l'on gave de primes  :lol:
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par atrium 17th Janvier 2014, 22:48
Bel-Ami a écrit:
atrium a écrit:
Bel-Ami a écrit:Cette promesse des 60000 postes, on va la payer longtemps. Non seulement ils ne seront pas recrutés (et tant mieux si ça avait signifié une baisse de manière drastique du niveau de recrutement), mais pendant au moins 10 ans on entendra : "on a recruté, on ne peut pas vous augmenter".

Sans compter la mirifique prime aux PE (400 euros brut annualisés, versés en deux fois à 6 mois d'intervalle) financée à budget constant grâce des coupes. Ce gouvernement nous gâte trop.

 
 
Ahhh tu as raison on oublie trop souvent de dire que les PE sont des nantis que l'on gave de primes  :lol:

Et le doublement de la prime ZEP! seulement pour certains établissements et tout en diminuant le nombre d'établissements en ZEP de 8 à 10%, c'est la crise
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par Zenxya 17th Janvier 2014, 23:03
D'autant qu'ils pourront dire "on vous a doublé la prime" ou "on vous a accordé une augmentation de 100% de la prime ZEP qui de surcroit n'est plus attribuée à beaucoup d'établissement nous avons revalorisé votre profession. Le commun des mortels retiendra "augmentation de 100%" et conclura "toujours en train de râler ces fichus profs".

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par Bouboule 17th Janvier 2014, 23:36

Quel est l'impact politique lors d'une campagne, d'une promesse telle que "le recrutement de 60000 postes" ?
Roumégueur Ier
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par Roumégueur Ier 18th Janvier 2014, 09:03
PauvreYorick a écrit:
Emmanuel Davidenkoff a écrit: Vincent Peillon – et ses éventuels successeurs – boiront jusqu'à la lie le calice contenant l'amère potion que concocta François Hollande le jour où il promit de recruter 60.000 personnels sur cinq ans. Lâchée en rase campagne électorale, sans aucune contrepartie, cette promesse prive le gouvernement de toute monnaie d'échange dans ses discussions avec les syndicats
C'est ce que je me disais encore il y a quelques mois. Mais effectivement, il est difficile de dire qu'on a les mains liées par une promesse lorsqu'il s'avère qu'il n'est pas du tout certain que la promesse soit tenue ni qu'il soit réellement envisagé de la tenir.

Quand on saura, dans six mois environ, combien de candidats auront été recrutés sur les trois sessions 2013-2014, on pourra mesurer combien de recrutements il faudra encore pour parvenir au nombre de 60000. À supposer qu'il faille absolument y parvenir.

Sur le Socle, Davidenkoff fait du Davidenkoff, autrement dit il est fidèle à ses positions habituelles: il y est favorable. Mais on peut supposer qu'il ne l'a pas regardé de très près, ou, du moins, d'assez près. J'ai trouvé que les pages qu'y consacrait Denis Kambouchner dans son bouquin L'École, une question philosophique, de parution récente chez Fayard, étaient instructives et assez bien senties.

Je fais partie de ceux qui voient tous les jours les effets dudit socle : je reçois à l'entrée en 6° les dossiers du primaire avec des colonnes et des colonnes de dates tamponnées qui n'apprennent rien de rien. Heureusement, nous rencontrons (trop rarement sur ce sujet) nos collègues PE pour échanger sur les petits humains que nous nous faisons passer.
En cours de collège, on voit toute l'absurdité de ce dogme : vite, il faut valider tel ou tel pilier et si en fin de 3° certains élèves n'ont as le socle, les CDE se permettent même de modifier nos jugements (le rouge passe miraculeusement au vert dans de nombreux cas).
Le socle va permettre de jeter aux orties les programmes et de réformer nos méthodes stigmatisantes d'évaluation : à mon sens, il n'y a rien de plus humiliant que de mentir à un élève, en plus il le sent direct.
Et pendant ce temps-là, que fait-on pour aider les élèves en difficulté? Trois fois rien : des sparadraps institutionnels (PPre et compagnie), du saupoudrage (les heures d'aide personnalisée, un beau foutoir) et on bidonne parfois les livrets de compétences, manière de ne pas pénaliser les candidats au brevet et de plomber les taux de réussite au DNB.
Comment peut-on être favorable à ce binz? En se faisant intoxiquer...
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may68
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par may68 18th Janvier 2014, 09:28
Il y en a pour qui ça n'a pas l'air impossible :
"Une réforme de « décentralisation totale de l'Éducation », a prédit Alain Rousset, comme un prolongement logique de la formation professionnelle dont la Région possède la compétence.

https://www.neoprofs.org/t70650-les-profs-en-lycee-pro-vont-devenir-fonctionnaires-territoriaux
Luigi_B
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par Luigi_B 18th Janvier 2014, 10:36
Emmanuel Davidenkoff a écrit:Vincent Peillon – et ses éventuels successeurs – boiront jusqu'à la lie le calice contenant l'amère potion que concocta François Hollande le jour où il promit de recruter 60.000 personnels sur cinq ans. Lâchée en rase campagne électorale, sans aucune contrepartie, cette promesse prive le gouvernement de toute monnaie d'échange dans ses discussions avec les syndicats, à l'heure où viennent sur le tapis les questions les plus incandescentes – le collège, le métier d'enseignant, l'éducation prioritaire…
L'ajustement du nombre d'enseignants est mécanique, sauf à dégrader encore nos taux d'encadrements déjà très moyens au collège et extrêmement bas dans le primaire : le nombre d'élèves augmente à nouveau depuis 2008 et les élèves sont bien plus nombreux à accéder au niveau Terminale depuis la réforme du lycée professionnel à la même date.

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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
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Cath
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par Cath 18th Janvier 2014, 10:46
D'ailleurs, où sont ces 60000 postes ? Est-ce que ce sont des postes d'enseignants ? On n'arrête pas d'en parler comme si c’était déjà fait, mais qui les a vus ?
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par Luigi_B 18th Janvier 2014, 11:13
Une partie des nouveaux "postes" correspond aux stagiaires, qui ne sont donc pas à plein temps.

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par doublecasquette 18th Janvier 2014, 11:35
Roumégueur Ier a écrit:
PauvreYorick a écrit:
Emmanuel Davidenkoff a écrit: Vincent Peillon – et ses éventuels successeurs – boiront jusqu'à la lie le calice contenant l'amère potion que concocta François Hollande le jour où il promit de recruter 60.000 personnels sur cinq ans. Lâchée en rase campagne électorale, sans aucune contrepartie, cette promesse prive le gouvernement de toute monnaie d'échange dans ses discussions avec les syndicats
C'est ce que je me disais encore il y a quelques mois. Mais effectivement, il est difficile de dire qu'on a les mains liées par une promesse lorsqu'il s'avère qu'il n'est pas du tout certain que la promesse soit tenue ni qu'il soit réellement envisagé de la tenir.

Quand on saura, dans six mois environ, combien de candidats auront été recrutés sur les trois sessions 2013-2014, on pourra mesurer combien de recrutements il faudra encore pour parvenir au nombre de 60000. À supposer qu'il faille absolument y parvenir.

Sur le Socle, Davidenkoff fait du Davidenkoff, autrement dit il est fidèle à ses positions habituelles: il y est favorable. Mais on peut supposer qu'il ne l'a pas regardé de très près, ou, du moins, d'assez près. J'ai trouvé que les pages qu'y consacrait Denis Kambouchner dans son bouquin L'École, une question philosophique, de parution récente chez Fayard, étaient instructives et assez bien senties.

Je fais partie de ceux qui voient tous les jours les effets dudit socle : je reçois à l'entrée en 6° les dossiers du primaire avec des colonnes et des colonnes de dates tamponnées qui n'apprennent rien de rien. Heureusement, nous rencontrons (trop rarement sur ce sujet) nos collègues PE pour échanger sur les petits humains que nous nous faisons passer.
En cours de collège, on voit toute l'absurdité de ce dogme : vite, il faut valider tel ou tel pilier et si en fin de 3° certains élèves n'ont as le socle, les CDE se permettent même de modifier nos jugements (le rouge passe miraculeusement au vert dans de nombreux cas).
Le socle va permettre de jeter aux orties les programmes et de réformer nos méthodes stigmatisantes d'évaluation : à mon sens, il n'y a rien de plus humiliant que de mentir à un élève, en plus il le sent direct.
Et pendant ce temps-là, que fait-on pour aider les élèves en difficulté? Trois fois rien : des sparadraps institutionnels (PPre et compagnie), du saupoudrage (les heures d'aide personnalisée, un beau foutoir) et on bidonne parfois les livrets de compétences, manière de ne pas pénaliser les candidats au brevet et de plomber les taux de réussite au DNB.
Comment peut-on être favorable à ce binz? En se faisant intoxiquer...

Juste une info à ce sujet. Les nouveaux projets d'école, ceux qui couvriront les années 2014 à 2017 devront être conçus en se référant au socle et non aux programmes de l'Ecole Primaire (en cours de re-re-re-re-rédaction depuis moins de 12 ans  😢 ).

Au cours de la réunion de directeurs à laquelle j'ai assisté lundi soir, j'ai à plusieurs reprises senti que la territorialisation de notre statut s'approchait à grands pas. On n'a cessé de nous parler d'autonomie, de personnalisation en fonction du territoire, d'adaptation du projet d'école au PEdT tout en nous apprenant que dorénavant ces projets d'école ne remontraient plus que jusqu'à l'IEN qui à terme s'en servirait pour évaluer les équipes, renonçant à l'inspection individuelle d'être humain à être humain, etc., tout comme on renonçait aux évaluations nationales pour les remplacer par l'évaluation d'un panel "représentatif" choisi en haut lieu et par rapport auquel les écoles pourraient se situer en fonction de "leur profil".
Personne n'a réagi. Il m'a semblé que les plus vieux des directeurs étaient sidérés et que les plus jeunes, ne connaissant rien d'autre que ce management en bout de course avançaient vers l'abattoir la fleur au fusil...

À pleurer !
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par User21714 18th Janvier 2014, 11:53
doublecasquette a écrit:
Juste une info à ce sujet. Les nouveaux projets d'école, ceux qui couvriront les années 2014 à 2017 devront être conçus en se référant au socle et non aux programmes de l'Ecole Primaire (en cours de re-re-re-re-rédaction depuis moins de 12 ans  😢 ).

Au cours de la réunion de directeurs à laquelle j'ai assisté lundi soir, j'ai à plusieurs reprises senti que la territorialisation de notre statut s'approchait à grands pas. On n'a cessé de nous parler d'autonomie, de personnalisation en fonction du territoire, d'adaptation du projet d'école au PEdT tout en nous apprenant que dorénavant ces projets d'école ne remontraient plus que jusqu'à l'IEN qui à terme s'en servirait pour évaluer les équipes, renonçant à l'inspection individuelle d'être humain à être humain, etc., tout comme on renonçait aux évaluations nationales pour les remplacer par l'évaluation d'un panel "représentatif" choisi en haut lieu et par rapport auquel les écoles pourraient se situer en fonction de "leur profil".
Personne n'a réagi. Il m'a semblé que les plus vieux des directeurs étaient sidérés et que les plus jeunes, ne connaissant rien d'autre que ce management en bout de course avançaient vers l'abattoir la fleur au fusil...

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par may68 18th Janvier 2014, 12:05
républicain debout a écrit:
doublecasquette a écrit:
Juste une info à ce sujet. Les nouveaux projets d'école, ceux qui couvriront les années 2014 à 2017 devront être conçus en se référant au socle et non aux programmes de l'Ecole Primaire (en cours de re-re-re-re-rédaction depuis moins de 12 ans  😢 ).

Au cours de la réunion de directeurs à laquelle j'ai assisté lundi soir, j'ai à plusieurs reprises senti que la territorialisation de notre statut s'approchait à grands pas. On n'a cessé de nous parler d'autonomie, de personnalisation en fonction du territoire, d'adaptation du projet d'école au PEdT tout en nous apprenant que dorénavant ces projets d'école ne remontraient plus que jusqu'à l'IEN qui à terme s'en servirait pour évaluer les équipes, renonçant à l'inspection individuelle d'être humain à être humain, etc., tout comme on renonçait aux évaluations nationales pour les remplacer par l'évaluation d'un panel "représentatif" choisi en haut lieu et par rapport auquel les écoles pourraient se situer en fonction de "leur profil".
Personne n'a réagi. Il m'a semblé que les plus vieux des directeurs étaient sidérés et que les plus jeunes, ne connaissant rien d'autre que ce management en bout de course avançaient vers l'abattoir la fleur au fusil...

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on est cuits et Mr Rousset l'a dit !!! Décentralisation totale de l'EN ...
arcenciel
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par arcenciel 18th Janvier 2014, 12:08
républicain debout a écrit:
doublecasquette a écrit:
Juste une info à ce sujet. Les nouveaux projets d'école, ceux qui couvriront les années 2014 à 2017 devront être conçus en se référant au socle et non aux programmes de l'Ecole Primaire (en cours de re-re-re-re-rédaction depuis moins de 12 ans  😢 ).

Au cours de la réunion de directeurs à laquelle j'ai assisté lundi soir, j'ai à plusieurs reprises senti que la territorialisation de notre statut s'approchait à grands pas. On n'a cessé de nous parler d'autonomie, de personnalisation en fonction du territoire, d'adaptation du projet d'école au PEdT tout en nous apprenant que dorénavant ces projets d'école ne remontraient plus que jusqu'à l'IEN qui à terme s'en servirait pour évaluer les équipes, renonçant à l'inspection individuelle d'être humain à être humain, etc., tout comme on renonçait aux évaluations nationales pour les remplacer par l'évaluation d'un panel "représentatif" choisi en haut lieu et par rapport auquel les écoles pourraient se situer en fonction de "leur profil".
Personne n'a réagi. Il m'a semblé que les plus vieux des directeurs étaient sidérés et que les plus jeunes, ne connaissant rien d'autre que ce management en bout de course avançaient vers l'abattoir la fleur au fusil...

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par Luigi_B 18th Janvier 2014, 12:20
doublecasquette a écrit:Juste une info à ce sujet. Les nouveaux projets d'école, ceux qui couvriront les années 2014 à 2017 devront être conçus en se référant au socle et non aux programmes de l'Ecole Primaire (en cours de re-re-re-re-rédaction depuis moins de 12 ans  😢 ).

Tout ceci est très logique. Les nouveaux programmes devront désormais (voir la lettre de mission au président du Conseil supérieur des programmes) être conçus en articulation avec le socle, ce qui constitue une révolution à l'école. Il s'agit non plus d'étalonner les programmes en fonction d'un maximum mais d'un minimum.

On devrait pouvoir mieux réussir à PISA, qui évalue des compétences minimales à quinze ans pour une insertion professionnelle réussie, dans une perspective d'employabilité. De là à dire que l'école française en sortira grandie...

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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
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User17706
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"Réformer l'école : la mission impossible du gouvernement?" E Davidenkoff, 16.01.2014 Empty Re: "Réformer l'école : la mission impossible du gouvernement?" E Davidenkoff, 16.01.2014

par User17706 18th Janvier 2014, 12:27
C'est l'intention affichée: mais compte tenu de ce qu'«est» le Socle (je veux dire compte tenu de ses formulations alternativement inintelligibles, impraticables, ou triviales), est-ce qu'il y a une chance pour que ça change réellement quelque chose?
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par JPhMM 18th Janvier 2014, 12:35
Emmanuel Davidenkoff a écrit:L'opinion est majoritairement conservatrice en matière de pédagogie.
Phrase qui trahit un manque tragique de nourriture conceptuelle et de réflexion posée.

Lire par exemple Alain, Arendt et Romilly permettrait à ce monsieur d'effleurer un temps les principes mêmes d'éducation et de culture.

Si vous nous lisez, cadeau :

Arendt a écrit:Évitons tout malentendu : il me semble que le conservatisme, pris au sens de conservation, est l'essence même de l'éducation, qui a toujours pour tâche d'entourer et de protéger quelque chose- l'enfant contre le monde, le monde contre l'enfant, le nouveau contre l'ancien, l'ancien contre le nouveau. Même la vaste responsabilité du monde qui est assumée ici implique bien sûr une attitude conservatrice. Mais cela ne vaut que dans le domaine de l'éducation, ou plus exactement dans celui des relations entre enfant et adulte, et non dans celui de la politique où tout se passe entre adultes et égaux. En politique, cette attitude conservatrice -qui accepte le monde tel qu'il est et ne lutte que pour préserver le statut quo- ne peut mener qu'à la destruction, car le monde, dans ses grandes lignes comme dans ses moindres détails, serait irrévocablement livré a l'action destructrice du temps sans l'intervention d'êtres humains décidés à modifier le cours des choses et à créer du neuf. Les mots d'Hamlet : " Le temps est hors des gonds. O sort maudit que ce soit moi qui aie à le rétablir ", sont plus ou moins vrais pour chaque génération, bien que depuis le début de notre siècle, ils aient acquis une plus grande valeur persuasive qu'avant.

Au fond on n'éduque jamais que pour un monde déjà hors de ses gonds ou sur le point d'en sortir, car c'est le propre de la condition humaine que le monde soit créé par des mortels afin de leur servir de demeure pour un temps limité. Parce que le monde est fait par des mortels, il s'use ; et parce que ses habitants changent continuellement , il court le risque de devenir mortel comme eux. Pour préserver le monde de la mortalité de ses créateurs et de ses habitants, il faut constamment le remettre en place. Le problème est tout simplement d'éduquer de façon telle qu'une remise en place demeure effectivement possible, même si elle ne peut jamais être définitivement assurée. Notre espoir réside toujours dans l'élément de nouveauté que chaque génération apporte avec elle ; mais c'est précisément parce que nous ne pouvons placer notre espoir qu'en lui que nous détruisons tout si nous essayons de canaliser cet élément nouveau pour que nous, les anciens, puissions décider de ce qu'il sera. C'est justement, pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l ‘éducation doit être conservatrice ; elle doit protéger cette nouveauté et l'introduire comme un ferment nouveau dans un monde déjà vieux qui, si révolutionnaire que puissent être ses actes, est, du pont de vue de la génération suivante, suranné et proche de la ruine.


Dernière édition par JPhMM le 18th Janvier 2014, 12:36, édité 1 fois

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par doublecasquette 18th Janvier 2014, 12:36
Luigi_B a écrit:
doublecasquette a écrit:Juste une info à ce sujet. Les nouveaux projets d'école, ceux qui couvriront les années 2014 à 2017 devront être conçus en se référant au socle et non aux programmes de l'Ecole Primaire (en cours de re-re-re-re-rédaction depuis moins de 12 ans  😢 ).

Tout ceci est très logique. Les nouveaux programmes devront désormais (voir la lettre de mission au président du Conseil supérieur des programmes) être conçus en articulation avec le socle, ce qui constitue une révolution à l'école. Il s'agit non plus d'étalonner les programmes en fonction d'un maximum mais d'un minimum.

On devrait pouvoir mieux réussir à PISA, qui évalue des compétences minimales à quinze ans pour une insertion professionnelle réussie, dans une perspective d'employabilité. De là à dire que l'école française en sortira grandie...

Oui. Du coup, je suis allée en parler là : http://doublecasquette3.eklablog.com/projets-d-ecole-et-territorialisation-a105953794
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