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- HerrelisGrand sage
Tout est dans mon titre... parce que là, moi je ne sais plus ni quoi faire, ni quoi penser. Je suis à la fois en colère (contre l'institution, les élèves, les parents, les collègues, les chefs) et triste au point de ne plus vouloir me battre. J'en ai assez de me demander pourquoi je tombe toujours sur des endroits où le latin n'est même pas la cinquième roue du carrosse mais le truc à abattre... j'ai l'impression d'être nulle, que ça vient de moi, que je ne sais pas faire, que je n'ai rien compris, je ne sais plus...
L'an dernier, j'ai hérité de deux sections bien remplies de latin (pour mi bien remplies c'est 15 et 18 élèves!). Les gamins m'ont pris en grippe d'entrée. Dur de passer derrière une collègue qui manifestement ne travaillait pas du tout comme moi pour les 3ème, et juste d'intensifier les heures pour des 4èmes pas très bosseurs au départ. J'ai tenu bon ma barre, souffert, pris des remarques désagréables de parents à chaque conseil de classe, fait en sorte de ne pas assommer ces chers petits, bref je me suis reniée moi, mes exigences (toutes légitimes), parce que de toute façon un môme et ses parents allaient voir le chef, pleuraient un peu et il leur donnait l'autorisation d'arrêter! (pour la petite histoire, ma section de 4ème était au départ de 24... elle a fini à 15 à la fin du premier trimestre...). Mais bon, je n'étais que de passage, un remplacement d'un an, j'ai mangé mon pain noir, je me suis tue...
Mais cette année... cette année c'est mon poste fixe. Dans un établissement CLAIR au PE qui parle d'ouverture à la culture latine (entre autre), avec un rectorat qui maintient la section vaille que vaille dans un environnement ultra défavorisé, au nom de cette culture justement. Mais je ne suis pas aidée, encore une fois... parce qu'en juin quand je me présente, j'ai trois sections, pas beaucoup d'élèves, mais elles sont là. On me retire 1 heure en 4ème et 3ème parce que justement les 3 heures ne se justifient pas. Je dis ok, j'accepte de combler mon edt avec un projet d'aide aux élèves, 2 heures. Et vient la rentrée, et là, plus de section de 4ème. Les élèves se sont désinscrits, mais oui, ils ont pu le faire! Et en 5ème? Un seul élève! Les autres aussi se sont désinscrits!! Je tombe des nues, je ne comprends pas. Là encore j'hérite d'une situation antérieure, mal gérée, et ça commence à me lasser... me reste quatre 3ème...
Premier cours, on me dit que le 5ème arrête (sisi), c'était une erreur vous comprenez? (en fait la mère est venue faire un esclandre : son fils DOIT aller en espagnol anticipé, c'est ça ou rien. Oui, elle a bien coché espagnol OU latin, mais non, pas le latin!! Et d'un coup je comprends ma déperdition de 5ème...).
Deuxième cours, que deux des quatre 3ème, les deux mecs ne veulent pas venir, je dois leur courir après, c'est épuisant. Les deux filles sont emballées, elles sortent contentes... et puis... et puis finalement l'une d'elle va pleurer qu'elle n'en peut plus du latin, qu'elle souffre! Qu'à cela ne tienne, sans m'en avertir, on la met en DP3, pouf! Du coup, ses petits camarades veulent faire pareil. Pourquoi elle et pas eux? Le latin ils s'en fichent, c'est dur (je ne demande rien!!! Que dalle!!! Même pas de travail à la maison, limite apprendre par cœur la leçon assure un 20, mais ils ne font même pas l'effort, pourquoi?!!). Un ne vient plus, sa mère, avertie, a dit qu'elle ne voulait plus entendre parler du latin. Son fils ne veut plus y aller? Elle ne le forcera pas! C'est dit, c'est fait. Il sera sur les listes, mis absent, c'est tout. Et les autres alors? Les autres vont sûrement faire pareil. On le sait, "on" ne fera rien. J'aurais pleuré aujourd'hui, là dans le hall, si je n'étais pas sèche de larmes depuis longtemps...
J'ai quand même réussi, avec ma bonne mine, à racler trois petits 5ème mimis. Pas beaucoup certes, surtout en vue de l'an prochain, mais voilà, ils sont là. Mais comment faire pour les motiver? On me refuse de quoi leur faire un vraie chouette sortie à Arles, de quoi faire venir quelqu'un pour deux séances où on ferait de la mosaïque... et après? L'an prochain? Comment je recrute les 6ème? Comment je fais pour rendre attractif une matière dont les parents, l'administration, les grands, se moquent comme de leur première chemise? Je suis fatiguée, je suis démotivée, je me sens comme un meuble, un sous-produit, et je ne sais plus où je vais...
Alors vous, comment vous faites pour avoir des élèves? Même 10 ça me suffirait tellement...
L'an dernier, j'ai hérité de deux sections bien remplies de latin (pour mi bien remplies c'est 15 et 18 élèves!). Les gamins m'ont pris en grippe d'entrée. Dur de passer derrière une collègue qui manifestement ne travaillait pas du tout comme moi pour les 3ème, et juste d'intensifier les heures pour des 4èmes pas très bosseurs au départ. J'ai tenu bon ma barre, souffert, pris des remarques désagréables de parents à chaque conseil de classe, fait en sorte de ne pas assommer ces chers petits, bref je me suis reniée moi, mes exigences (toutes légitimes), parce que de toute façon un môme et ses parents allaient voir le chef, pleuraient un peu et il leur donnait l'autorisation d'arrêter! (pour la petite histoire, ma section de 4ème était au départ de 24... elle a fini à 15 à la fin du premier trimestre...). Mais bon, je n'étais que de passage, un remplacement d'un an, j'ai mangé mon pain noir, je me suis tue...
Mais cette année... cette année c'est mon poste fixe. Dans un établissement CLAIR au PE qui parle d'ouverture à la culture latine (entre autre), avec un rectorat qui maintient la section vaille que vaille dans un environnement ultra défavorisé, au nom de cette culture justement. Mais je ne suis pas aidée, encore une fois... parce qu'en juin quand je me présente, j'ai trois sections, pas beaucoup d'élèves, mais elles sont là. On me retire 1 heure en 4ème et 3ème parce que justement les 3 heures ne se justifient pas. Je dis ok, j'accepte de combler mon edt avec un projet d'aide aux élèves, 2 heures. Et vient la rentrée, et là, plus de section de 4ème. Les élèves se sont désinscrits, mais oui, ils ont pu le faire! Et en 5ème? Un seul élève! Les autres aussi se sont désinscrits!! Je tombe des nues, je ne comprends pas. Là encore j'hérite d'une situation antérieure, mal gérée, et ça commence à me lasser... me reste quatre 3ème...
Premier cours, on me dit que le 5ème arrête (sisi), c'était une erreur vous comprenez? (en fait la mère est venue faire un esclandre : son fils DOIT aller en espagnol anticipé, c'est ça ou rien. Oui, elle a bien coché espagnol OU latin, mais non, pas le latin!! Et d'un coup je comprends ma déperdition de 5ème...).
Deuxième cours, que deux des quatre 3ème, les deux mecs ne veulent pas venir, je dois leur courir après, c'est épuisant. Les deux filles sont emballées, elles sortent contentes... et puis... et puis finalement l'une d'elle va pleurer qu'elle n'en peut plus du latin, qu'elle souffre! Qu'à cela ne tienne, sans m'en avertir, on la met en DP3, pouf! Du coup, ses petits camarades veulent faire pareil. Pourquoi elle et pas eux? Le latin ils s'en fichent, c'est dur (je ne demande rien!!! Que dalle!!! Même pas de travail à la maison, limite apprendre par cœur la leçon assure un 20, mais ils ne font même pas l'effort, pourquoi?!!). Un ne vient plus, sa mère, avertie, a dit qu'elle ne voulait plus entendre parler du latin. Son fils ne veut plus y aller? Elle ne le forcera pas! C'est dit, c'est fait. Il sera sur les listes, mis absent, c'est tout. Et les autres alors? Les autres vont sûrement faire pareil. On le sait, "on" ne fera rien. J'aurais pleuré aujourd'hui, là dans le hall, si je n'étais pas sèche de larmes depuis longtemps...
J'ai quand même réussi, avec ma bonne mine, à racler trois petits 5ème mimis. Pas beaucoup certes, surtout en vue de l'an prochain, mais voilà, ils sont là. Mais comment faire pour les motiver? On me refuse de quoi leur faire un vraie chouette sortie à Arles, de quoi faire venir quelqu'un pour deux séances où on ferait de la mosaïque... et après? L'an prochain? Comment je recrute les 6ème? Comment je fais pour rendre attractif une matière dont les parents, l'administration, les grands, se moquent comme de leur première chemise? Je suis fatiguée, je suis démotivée, je me sens comme un meuble, un sous-produit, et je ne sais plus où je vais...
Alors vous, comment vous faites pour avoir des élèves? Même 10 ça me suffirait tellement...
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- lisette83Érudit
Bonsoir,
Vous pourriez peut-être établir un partenariat avec un autre collège : des sorties communes, une correspondance ou lancer un enseignement conjoint latin-grec. Bon courage en tout cas.
Vous pourriez peut-être établir un partenariat avec un autre collège : des sorties communes, une correspondance ou lancer un enseignement conjoint latin-grec. Bon courage en tout cas.
- Lizzy.BNiveau 5
Mais c'est incroyable une situation pareille !
Je pense qu'il est inutile pour l'instant que tu te creuses la cervelle pour "attirer" des élèves : tant que ton administration ne soutiendra pas l'option et ne respectera pas ton travail, ce serait dépenser beaucoup d'énergie pour rien. Si on permet aux élèves d'arrêter sur un simple coup de tête, évidemment que tous ceux qui auront voulu essayer le latin vont fuir à la première leçon de grammaire !
Pourquoi ne pas essayer d'avoir une franche discussion avec ton chef d'établissement pour aborder les points scandaleux ?
- les deux heures en moins sur les niveaux 4e et 3e
- les élèves qui arrêtent n'importe quand, n'importe comment, sans même passer par toi
- revoir les conditions d'inscription en latin et inscrire les conditions de manière officielle, pour qu'aucun parent ne puisse exiger quoi que ce soit d'aberrant une fois leur enfant inscrit
J'ai le même sentiment que toi quant au latin : on se fout de nous, on est une sous-matière obsolète, mais on nous demande d'avoir des effectifs, alors qu'on fait tout pour permettre aux élèves de traiter le latin comme un cours Kleenex : je prends et je jette dès que ça ne me va plus. Et je ne parle même pas du fait de devoir "racoler" les élèves en leur promettant sorties et conneries ludiques en tous genres.
Mais encore une fois, tu ne peux pas attendre des élèves qu'ils respectent l'option latin si ton administration s'en fout complètement.
Et bon courage...
Je pense qu'il est inutile pour l'instant que tu te creuses la cervelle pour "attirer" des élèves : tant que ton administration ne soutiendra pas l'option et ne respectera pas ton travail, ce serait dépenser beaucoup d'énergie pour rien. Si on permet aux élèves d'arrêter sur un simple coup de tête, évidemment que tous ceux qui auront voulu essayer le latin vont fuir à la première leçon de grammaire !
Pourquoi ne pas essayer d'avoir une franche discussion avec ton chef d'établissement pour aborder les points scandaleux ?
- les deux heures en moins sur les niveaux 4e et 3e
- les élèves qui arrêtent n'importe quand, n'importe comment, sans même passer par toi
- revoir les conditions d'inscription en latin et inscrire les conditions de manière officielle, pour qu'aucun parent ne puisse exiger quoi que ce soit d'aberrant une fois leur enfant inscrit
J'ai le même sentiment que toi quant au latin : on se fout de nous, on est une sous-matière obsolète, mais on nous demande d'avoir des effectifs, alors qu'on fait tout pour permettre aux élèves de traiter le latin comme un cours Kleenex : je prends et je jette dès que ça ne me va plus. Et je ne parle même pas du fait de devoir "racoler" les élèves en leur promettant sorties et conneries ludiques en tous genres.
Mais encore une fois, tu ne peux pas attendre des élèves qu'ils respectent l'option latin si ton administration s'en fout complètement.
Et bon courage...
- CowabungaHabitué du forum
Quand je suis arrivée dans mon collège, il y a cinq ans, j'avais : deux 5e, douze 4e et cinq 3e, soit 19 élèves au total. La principale de l'époque m'a dit : "Je compte sur vous pour redynamiser tout cela" et j'ai bien compris à qui je devais mes effectifs pourris. Refus des élèves qui n'ont pas la moyenne, cours en dernière heure et sur la pause méridienne, une demi-heure pour manger, aucun élève ne résiste à un traitement pareil (enfin si, 19... il faut dire que mon prédécesseur était un super prof).
J'ai commencé la "grande opération de séduction" :lol: : je suis allée rameuter des 5e et des 4e (et 4 ont commencé en 4e, les 5e sont restés à 2) ; je me suis arrangée pour qu'aucune moyenne ne descende sous les 15/20 ; aucun travail à la maison, aucune leçon à apprendre, quasi aucun cours de langue ; j'ai engagé la préparation d'un voyage ; j'ai bricolé une initiation au latin pour les 6e ; j'ai autorisé l'arrêt du latin à tous ceux qui en faisaient la démarche (lettre au CdE + RDV avec les parents) ; j'ai souri comme une débile à tous les élèves que je croisais.
Bref, je me suis assise sur tous mes principes, mais en privé, je dis plutôt que j'ai fait la p***.
Tout se sait dans un collège, et d'année en année, les élèves se sont passé le mot : le latin, ça te donne une bonne moyenne, on ne fait rien, on part en voyage. (Je pouvais me le permettre, nous n'envoyons pas d'élève en lycée)
Ensuite, j'ai attaqué le coeur du problème : les parents. Avec une belle plaquette qui affirme sans sourciller que grâce au latin, ton enfant est préservé du redoublement et qu'il aura son brevet. Imparable.
Trois ans de ce régime. Et puis, d'un coup, sans crier gare, je me suis mise à leur apprendre le latin. En classe, parce qu'à la maison je n'y compte pas. Et ils ont découvert qu'apprendre la langue, c'est génial, c'est facile... ça aussi, ça se répand comme une traînée de poudre...
Cette année, j'ai dix-sept 5e, dix 4e et neuf 3e, soit 36 élèves. Ok, c'est pas encore fameux, mais c'est toujours le double de l'effectif initial. Et mon nouveau principal a décidé de changer mes horaires pourris, de rendre le latin obligatoire pour une classe et d'ouvrir une section de grec.
Voilà. La question est : qu'es-tu prête à faire pour avoir des élèves ?
J'ai commencé la "grande opération de séduction" :lol: : je suis allée rameuter des 5e et des 4e (et 4 ont commencé en 4e, les 5e sont restés à 2) ; je me suis arrangée pour qu'aucune moyenne ne descende sous les 15/20 ; aucun travail à la maison, aucune leçon à apprendre, quasi aucun cours de langue ; j'ai engagé la préparation d'un voyage ; j'ai bricolé une initiation au latin pour les 6e ; j'ai autorisé l'arrêt du latin à tous ceux qui en faisaient la démarche (lettre au CdE + RDV avec les parents) ; j'ai souri comme une débile à tous les élèves que je croisais.
Bref, je me suis assise sur tous mes principes, mais en privé, je dis plutôt que j'ai fait la p***.
Tout se sait dans un collège, et d'année en année, les élèves se sont passé le mot : le latin, ça te donne une bonne moyenne, on ne fait rien, on part en voyage. (Je pouvais me le permettre, nous n'envoyons pas d'élève en lycée)
Ensuite, j'ai attaqué le coeur du problème : les parents. Avec une belle plaquette qui affirme sans sourciller que grâce au latin, ton enfant est préservé du redoublement et qu'il aura son brevet. Imparable.
Trois ans de ce régime. Et puis, d'un coup, sans crier gare, je me suis mise à leur apprendre le latin. En classe, parce qu'à la maison je n'y compte pas. Et ils ont découvert qu'apprendre la langue, c'est génial, c'est facile... ça aussi, ça se répand comme une traînée de poudre...
Cette année, j'ai dix-sept 5e, dix 4e et neuf 3e, soit 36 élèves. Ok, c'est pas encore fameux, mais c'est toujours le double de l'effectif initial. Et mon nouveau principal a décidé de changer mes horaires pourris, de rendre le latin obligatoire pour une classe et d'ouvrir une section de grec.
Voilà. La question est : qu'es-tu prête à faire pour avoir des élèves ?
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- OudemiaBon génie
Si le rectorat soutient l'option, pourquoi ne pas faire remonter à qui de droit les informations sur cette situation désolante ?
Pour attirer les 6e : y a-t-il de la solidarité chez tes collègues de français, qui pourraient les allécher pratiquement à chaque cours par de fines allusions à l'étymologie par exemple ?
Edit : Cowabunga, pourquoi n'envoyez-vous pas d'élèves en lycée ?
Pour attirer les 6e : y a-t-il de la solidarité chez tes collègues de français, qui pourraient les allécher pratiquement à chaque cours par de fines allusions à l'étymologie par exemple ?
Edit : Cowabunga, pourquoi n'envoyez-vous pas d'élèves en lycée ?
- User5899Demi-dieu
Pour avoir des élèves en latin, il faut faire du latin. Car si on ne fait pas de latin en latin, on a des élèves, mais pas en latin.
- dandelionVénérable
Jamais plus je ne boirai en lisant vos posts, ça a failli être fatal à mon ordinateur.Cripure a écrit:Pour avoir des élèves en latin, il faut faire du latin. Car si on ne fait pas de latin en latin, on a des élèves, mais pas en latin.
- CowabungaHabitué du forum
@Oudemia :
ECLAIR, zone rurale : les petits et leurs parents sont persuadés que la mort attend les gamins s'ils posent un pied en ville. Donc ils refusent d'aller au lycée et veulent tous partir en MFR, leur ultime Eldorado.
J'ai en moyenne un ou deux latinistes qui partent au lycée ; le lycée de secteur ne fait plus latin, donc ils arrêtent.
ECLAIR, zone rurale : les petits et leurs parents sont persuadés que la mort attend les gamins s'ils posent un pied en ville. Donc ils refusent d'aller au lycée et veulent tous partir en MFR, leur ultime Eldorado.
J'ai en moyenne un ou deux latinistes qui partent au lycée ; le lycée de secteur ne fait plus latin, donc ils arrêtent.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- CowabungaHabitué du forum
Certes, mais pour faire du latin... il faut avoir des élèves !Cripure a écrit:Pour avoir des élèves en latin, il faut faire du latin. Car si on ne fait pas de latin en latin, on a des élèves, mais pas en latin.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- Lizzy.BNiveau 5
Si on fait du latin, on a peu ou pas d'élèves.Cowabunga a écrit:Certes, mais pour faire du latin... il faut avoir des élèves !Cripure a écrit:Pour avoir des élèves en latin, il faut faire du latin. Car si on ne fait pas de latin en latin, on a des élèves, mais pas en latin.
Si on a des élèves, on nous demande presque de ne pas faire du latin !
C'est le serpent qui se mord la queue : pourquoi avoir des élèves, si on ne peut pas faire de latin avec eux ?
Une question que je me pose de temps en temps, quand mes latinistes me dépriment : est-ce qu'un professeur de LC peut refuser l'enseignement du latin pour ne faire que du français (mais je tiens trop à ma langue morte pour le vouloir vraiment) ?
- CowabungaHabitué du forum
Lizzy, je ne suis pas d'accord. En vérité, on ne fait pas de latin... si on suit le programme et les recommandations officielles. Personnellement, j'ai tout envoyé paître. Mes élèves me l'ont toujours dit : ils viennent pour apprendre la langue, qui les intrigue, pas pour subir un cours d'histoire supplémentaire.Lizzy.B a écrit:Si on fait du latin, on a peu ou pas d'élèves.Cowabunga a écrit:Certes, mais pour faire du latin... il faut avoir des élèves !Cripure a écrit:Pour avoir des élèves en latin, il faut faire du latin. Car si on ne fait pas de latin en latin, on a des élèves, mais pas en latin.
Si on a des élèves, on nous demande presque de ne pas faire du latin !
C'est le serpent qui se mord la queue : pourquoi avoir des élèves, si on ne peut pas faire de latin avec eux ?
Une question que je me pose de temps en temps, quand mes latinistes me dépriment : est-ce qu'un professeur de LC peut refuser l'enseignement du latin pour ne faire que du français (mais je tiens trop à ma langue morte pour le vouloir vraiment) ?
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- HerrelisGrand sage
C'est un peu ça mon problème, j'pô d'élèves, alors je peux pô faire de latin .
Cowabunga : ce que je suis prête à faire? Tout ce que je peux. Y compris, oui, faire la p** pour ensuite avoir un effectif stable sur le long terme et qui aime ce qu'on fait en plus des trucs ludico pseudo gogo. En général, quand on aborde la langue, j'arrive à leur montrer que c'est ultra simple une fois qu'on a le coup. Je révise même les contrôles avec mes 5ème en cours (parce qu'ils ne travailleront pas à la maison, je le sais aussi). Mais les 3ème c'est mort.
Lizzy B : j'ai déjà fait part plusieurs fois de mon étonnement et de ma colère (à peine contenue aujourd'hui d'ailleurs, j'ai du faire gaffe), à mes chefs. Mais le hic c'est que
1) la cohorte de 4ème et 3ème a plus ou moins été recrutée de force par mon ancienne collègue et l'ancien chef en 5ème. En gros tous les bons élèves étaient inscrits en latin et les parents devaient dire si oui ou non ils acceptaient. Avec des parents qui ne comprennent pas le français, vous voyez le délire ;
2) les 5ème pouvaient arrêter à la fin de la première année s'ils voulaient, notamment pour prendre euro ou en vue de la DP3, évidemment incompatibles avec le latin. Du coup, c'est nécessairement la fuite là;
3) il y a la concurrence en 5ème de l'espagnol anticipé, Ô combien plus tuile qu'une stupide langue morte que plus personne ne parle;
4) l'an dernier ils ont eu 3 profs différents, dont un s'est barré au bout d'un mois et n'a pas tout de suite été remplacé et le dernier n'y connaissait rien, je pars avec un gros gros handicap quand même.
Oudemia : mes collègues, et pas que de français, me soutiennent, de ce côté ça va. Je vais voir comment ça évolue, mais je pense qu'il va falloir que je contacte le Rectorat, oui.
Quant à avoir des projets pour le latin, j'en ai. J'aime leur montrer plein de choses vivantes, les photos des musées, la vie quotidienne, la petite histoire, la grande, leur apprendre à raisonner, à réfléchir... mais, de voyage, pas possible (famille très très défavorisées...), même pas à 30 km! Il y a tant d'autres choses à faire passer avant le latin. Mais bon, je peux au moins les balader dans Nîmes, c'est déjà ça.
Merci en tout cas.
Cowabunga : ce que je suis prête à faire? Tout ce que je peux. Y compris, oui, faire la p** pour ensuite avoir un effectif stable sur le long terme et qui aime ce qu'on fait en plus des trucs ludico pseudo gogo. En général, quand on aborde la langue, j'arrive à leur montrer que c'est ultra simple une fois qu'on a le coup. Je révise même les contrôles avec mes 5ème en cours (parce qu'ils ne travailleront pas à la maison, je le sais aussi). Mais les 3ème c'est mort.
Lizzy B : j'ai déjà fait part plusieurs fois de mon étonnement et de ma colère (à peine contenue aujourd'hui d'ailleurs, j'ai du faire gaffe), à mes chefs. Mais le hic c'est que
1) la cohorte de 4ème et 3ème a plus ou moins été recrutée de force par mon ancienne collègue et l'ancien chef en 5ème. En gros tous les bons élèves étaient inscrits en latin et les parents devaient dire si oui ou non ils acceptaient. Avec des parents qui ne comprennent pas le français, vous voyez le délire ;
2) les 5ème pouvaient arrêter à la fin de la première année s'ils voulaient, notamment pour prendre euro ou en vue de la DP3, évidemment incompatibles avec le latin. Du coup, c'est nécessairement la fuite là;
3) il y a la concurrence en 5ème de l'espagnol anticipé, Ô combien plus tuile qu'une stupide langue morte que plus personne ne parle;
4) l'an dernier ils ont eu 3 profs différents, dont un s'est barré au bout d'un mois et n'a pas tout de suite été remplacé et le dernier n'y connaissait rien, je pars avec un gros gros handicap quand même.
Oudemia : mes collègues, et pas que de français, me soutiennent, de ce côté ça va. Je vais voir comment ça évolue, mais je pense qu'il va falloir que je contacte le Rectorat, oui.
Quant à avoir des projets pour le latin, j'en ai. J'aime leur montrer plein de choses vivantes, les photos des musées, la vie quotidienne, la petite histoire, la grande, leur apprendre à raisonner, à réfléchir... mais, de voyage, pas possible (famille très très défavorisées...), même pas à 30 km! Il y a tant d'autres choses à faire passer avant le latin. Mais bon, je peux au moins les balader dans Nîmes, c'est déjà ça.
Merci en tout cas.
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- Lizzy.BNiveau 5
Cowabunga - Tout à fait d'accord : les textes nous font croire que les élèves sont capables de lire du latin comme ça, sans effort, sans leçon de langue ; les CDE nous font comprendre qu'il faut attirer des élèves avec du ludique pour conserver des effectifs satisfaisants...Et aussi notre poste.
Cette année, après un mois de septembre tendu, j'ai renié mes convictions et je fais beaucoup plus de civilisation qu'avant. Je me sens nulle et me dis qu'en plus les élèves ne sont pas plus motivés.
Quand tu dis que la langue les intrigue, je pense toutefois que cela dépend vraiment du public que tu as en face de toi : les miens me regardent d'un air blasé, voire soupirent quand ils voient du latin...en cours de latin. Et forcément, en professeur consciencieux, tu te dis tout de suite que c'est ta faute, que tu ne sais pas éveiller la curiosité et l'intérêt des élèves pour ta matière.
Herrelis - Effectivement, avec une situation pareille... Tu as déjà beaucoup de mérite ! Tu essuies les plâtres, quoi.
Cette année, après un mois de septembre tendu, j'ai renié mes convictions et je fais beaucoup plus de civilisation qu'avant. Je me sens nulle et me dis qu'en plus les élèves ne sont pas plus motivés.
Quand tu dis que la langue les intrigue, je pense toutefois que cela dépend vraiment du public que tu as en face de toi : les miens me regardent d'un air blasé, voire soupirent quand ils voient du latin...en cours de latin. Et forcément, en professeur consciencieux, tu te dis tout de suite que c'est ta faute, que tu ne sais pas éveiller la curiosité et l'intérêt des élèves pour ta matière.
Herrelis - Effectivement, avec une situation pareille... Tu as déjà beaucoup de mérite ! Tu essuies les plâtres, quoi.
- CowabungaHabitué du forum
Ah non, ce ne sont pas les textes qui nous font croire que les élèves peuvent lire du latin comme ça, ce sont les manuels, qui suivent tous les mêmes thèmes, utilisent tous les mêmes textes, la même progression, le même appareillage, les mêmes explications...
Jette ton livre, Nathanaël !
Jette ton livre, Nathanaël !
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- dandelionVénérable
Plus sérieusement, en tant que PP je 'vendais' le latin aux parents en disant la vérité: le latin fait faire d'incontestables progrès dans la compréhension de la langue française (il me semble n'avoir commencé à comprendre vaguement la grammaire qu'en faisant du latin) et forme l'esprit. C'était un conseil honnête qui, il me semble, donnait quelques résultats, comme cela peut arriver quand on s'exprime réellement dans l'intérêt des enfants.
- NLM76Grand Maître
Ce que j'ai fait cette année avec les 2de grec me paraît pour l'instant pas trop horrible. On n'avait plus personne (trois puis deux puis un élève). Je suis allée dans 3 ou 4 collèges montrer ma sale tête, en leur disant le coeff. au bac et l'assurance qu'ils auraient d'être débarrassés des ch... qui choisissent à coup sûr les machins où il y a moins d'heure, et pas de travail. Même chose le jour de l'inscription au lycée.
Je suis remonté pour l'instant à 8, avec des horaires pourris (auxquels tout le monde ne peut assister régulièrement). J'ai été très gentil avec ce à quoi ils étaient habitués, leur ai permis de faire leurs petits exposés de mythologie qu'ils avaient envie de faire, et ai été laxiste sur la discipline et le travail, ne comptant qu'en plus le travail fait, et installe avec douceur mais fermeté le travail régulier, en classe et à la maison, sur les exercices grecs d'Allard et Feuillâtre. Je vais très lentement, et elles aiment bien comprendre petit à petit. Et elles voient bien qu'en ne faisant que de la grammaire, on avance déjà lentement (mais sûrement) et qu'on n'a pas le temps de faire mumuse à côté avec les calembredaines.
Ce que les élèves apprécient, comme le raconte Cowabunga, c'est d'apprendre pour de vrai. Mais bon, il faut faire du marketing avant, c'est vrai.
Je suis remonté pour l'instant à 8, avec des horaires pourris (auxquels tout le monde ne peut assister régulièrement). J'ai été très gentil avec ce à quoi ils étaient habitués, leur ai permis de faire leurs petits exposés de mythologie qu'ils avaient envie de faire, et ai été laxiste sur la discipline et le travail, ne comptant qu'en plus le travail fait, et installe avec douceur mais fermeté le travail régulier, en classe et à la maison, sur les exercices grecs d'Allard et Feuillâtre. Je vais très lentement, et elles aiment bien comprendre petit à petit. Et elles voient bien qu'en ne faisant que de la grammaire, on avance déjà lentement (mais sûrement) et qu'on n'a pas le temps de faire mumuse à côté avec les calembredaines.
Ce que les élèves apprécient, comme le raconte Cowabunga, c'est d'apprendre pour de vrai. Mais bon, il faut faire du marketing avant, c'est vrai.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- HerrelisGrand sage
Mon public actuel, apprendre, il ne sait pas et ne veut pas hélas... quand un gamin dit que pour lui lire c'est fatiguant et qu'au lieu de lire un livre écrit gros avec des images il préfère regarder la télé ou jouer, tout est dit. Aujourd'hui avec les 5ème j'ai abordé la première déclinaison. Je leur montre une phrase latine simple, puis sa traduction en français, je leur demande ce que j'ai rajouté en français (article) et on me dit "un adjectif", "un verbe", "y'a pas le mot 'dea'"... leur faire cracher que "la" est un article / déterminant a pris 15 minutes!! Alors leur expliquer la déclinaison après... ><
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- collegedevinciNiveau 5
Rien à voir avec le sujet, mais pour Cripure : KID A, c'est mon album préféré.Cripure a écrit:Pour avoir des élèves en latin, il faut faire du latin. Car si on ne fait pas de latin en latin, on a des élèves, mais pas en latin.
Et sinon, comme tout le monde, je me plie à l'opération séduction couplée à l'opération "ce que je fais en cours est carré"
- BussyNiveau 10
Comment faire pour avoir des élèves, je ne saurais répondre. Ce que les collègues font pour supprimer l'option dans mon rad, ça en revanche je sais.
Je suis TZR rattachée dans un collège où le latin attire encore beaucoup : presque 100 élèves cette année répartis sur les 3 niveaux. Je ne sais pas comment ma collègue titulaire du poste fait exactement...
Malheureusement, elle est en arrêt actuellement jusqu'à la fin de l'année. Personne pour la remplacer. Le rectorat m'a affectée en remplacement sur sa classe de français, mais 14h de latin ne sont pas assurées.
Je fais le reste de mon service sur deux autres lycées éloignés. Le cde de mon collège aimerait rapatrier toutes mes heures pour que j'assure le service complet de ma collègue. J'aimerais également. Les élèves aussi.
Mais voilà : le rectorat ne veut rien entendre. Et mes collègues considèrent qu'il vaut mieux que je reste sur mes 3 établissements à faire du français. Tant pis pour le latin, ce n'est pas important, ce n'est qu'une option. Ma demande n'est pas "défendable syndicalement".
Pendant ce temps, ces mêmes collègues enchaînent des heures supp pour combler les vides laissés dans l'edt des élèves par les heures de latin non assurées et réfléchissent déjà à l'emploi qu'ils pourront faire des heures non prises par le latin dans la DHG de l'année prochaine. Bah oui, les élèves souhaitent abandonner cette option l'année prochaine à cause de l'année de retard qu'ils auront. Les parents ne souhaitent pas inscrire leurs enfants si les cours ne sont pas assurés...
Je suis TZR rattachée dans un collège où le latin attire encore beaucoup : presque 100 élèves cette année répartis sur les 3 niveaux. Je ne sais pas comment ma collègue titulaire du poste fait exactement...
Malheureusement, elle est en arrêt actuellement jusqu'à la fin de l'année. Personne pour la remplacer. Le rectorat m'a affectée en remplacement sur sa classe de français, mais 14h de latin ne sont pas assurées.
Je fais le reste de mon service sur deux autres lycées éloignés. Le cde de mon collège aimerait rapatrier toutes mes heures pour que j'assure le service complet de ma collègue. J'aimerais également. Les élèves aussi.
Mais voilà : le rectorat ne veut rien entendre. Et mes collègues considèrent qu'il vaut mieux que je reste sur mes 3 établissements à faire du français. Tant pis pour le latin, ce n'est pas important, ce n'est qu'une option. Ma demande n'est pas "défendable syndicalement".
Pendant ce temps, ces mêmes collègues enchaînent des heures supp pour combler les vides laissés dans l'edt des élèves par les heures de latin non assurées et réfléchissent déjà à l'emploi qu'ils pourront faire des heures non prises par le latin dans la DHG de l'année prochaine. Bah oui, les élèves souhaitent abandonner cette option l'année prochaine à cause de l'année de retard qu'ils auront. Les parents ne souhaitent pas inscrire leurs enfants si les cours ne sont pas assurés...
- KilmenyEmpereur
Je peux t'en passer un ou deux...
- Spoiler:
- ... dont je voudrais me débarrasser. C'est une bonne affaire, malgré tout : ils ont de très bons résultats, mais sont pénibles. Qui en veut ? Qui en veut ?
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- LefterisEsprit sacré
Ben voilà ce qui va se passer : dans leur vision à court terme, les collègues (sympas, hein...) voient leur intérêt, leurs HS. Mais à terme, les parents ne vont pas inscrire leurs enfants en latin, la fermeture ou réduction "de fait" va devenir une réduction ou fermeture actée de l'option , et la DHG va baisser en conséquence (avec peut-être une suppression de poste à la clef). Les viandards qui se sont jetés sur le cadavre du latin en seront pour leurs frais .Bussy a écrit:Comment faire pour avoir des élèves, je ne saurais répondre. Ce que les collègues font pour supprimer l'option dans mon rad, ça en revanche je sais.
Je suis TZR rattachée dans un collège où le latin attire encore beaucoup : presque 100 élèves cette année répartis sur les 3 niveaux. Je ne sais pas comment ma collègue titulaire du poste fait exactement...
Malheureusement, elle est en arrêt actuellement jusqu'à la fin de l'année. Personne pour la remplacer. Le rectorat m'a affectée en remplacement sur sa classe de français, mais 14h de latin ne sont pas assurées.
Je fais le reste de mon service sur deux autres lycées éloignés. Le cde de mon collège aimerait rapatrier toutes mes heures pour que j'assure le service complet de ma collègue. J'aimerais également. Les élèves aussi.
Mais voilà : le rectorat ne veut rien entendre. Et mes collègues considèrent qu'il vaut mieux que je reste sur mes 3 établissements à faire du français. Tant pis pour le latin, ce n'est pas important, ce n'est qu'une option. Ma demande n'est pas "défendable syndicalement".
Pendant ce temps, ces mêmes collègues enchaînent des heures supp pour combler les vides laissés dans l'edt des élèves par les heures de latin non assurées et réfléchissent déjà à l'emploi qu'ils pourront faire des heures non prises par le latin dans la DHG de l'année prochaine. Bah oui, les élèves souhaitent abandonner cette option l'année prochaine à cause de l'année de retard qu'ils auront. Les parents ne souhaitent pas inscrire leurs enfants si les cours ne sont pas assurés...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BussyNiveau 10
C'est bien ça...
- LefterisEsprit sacré
Pas besoin d'être prophète, je l'ai vu avec l'allemand seconde langue , le grec, des classes artistiques : on supprime l'offre, on supprime de facto la demande.Bussy a écrit:C'est bien ça...
Dans un premier temps, ces heures sont affectées à autre chose ("projets", HS...) , dans un second ça disparaît . Sans compter la nuisance pour l'établissement : toute une catégorie de population se détourne, demande une dérogation de secteur pour pouvoir suivre ces enseignements.
Bref, je m'aperçois que certains collègues sont vraiment bas de plafond, ce qui les empêche d'avoir une bonne vision concernant ce qui les attend eux-mêmes . Je serais prêt à parier que ce sont les mêmes qui voient d'un bon oeil spolier les profs de prépa...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- AdriGrand Maître
je l'ai vu aussi pour l'allemand - et j'ai même mis les pieds dans le plat en plein conseil de classe : j'étais TZR, en colère, culottée et rien à perdre . La tête du CDE, je m'en souviens encore :lol:
Mais ça n'a rien changé. La tactique :
1- Faire courir le bruit qu'il n'y aura plus d'allemand / de latin / etc. dans l'établissement à la rentrée
2- les parents n'inscrivent pas leurs enfants dans une option qui n'existe/ra pas
3- pas assez d'inscrits, on ferme l'option
Et c'est, je le crains, ce qui est en train de se passer pour les bilangues en Bretagne... Même si on obtient gain de cause, que la réforme prévue pour septembre prochain est annulée ou ajournée, elle aura déjà fait du tort, les effectifs de la prochaine rentrée risquent fort d'être revus à la baisse dans les bilangues
Mais ça n'a rien changé. La tactique :
1- Faire courir le bruit qu'il n'y aura plus d'allemand / de latin / etc. dans l'établissement à la rentrée
2- les parents n'inscrivent pas leurs enfants dans une option qui n'existe/ra pas
3- pas assez d'inscrits, on ferme l'option
Et c'est, je le crains, ce qui est en train de se passer pour les bilangues en Bretagne... Même si on obtient gain de cause, que la réforme prévue pour septembre prochain est annulée ou ajournée, elle aura déjà fait du tort, les effectifs de la prochaine rentrée risquent fort d'être revus à la baisse dans les bilangues
- LefterisEsprit sacré
Eh oui, la ficelle est grosse, nous sommes nombreux à le comprendre, sans avoir le don de double vue ou de divination. Mais ça fonctionne, et plein de collègues sautent à pieds joints ...Adri a écrit:je l'ai vu aussi pour l'allemand - et j'ai même mis les pieds dans le plat en plein conseil de classe : j'étais TZR, en colère, culottée et rien à perdre . La tête du CDE, je m'en souviens encore :lol:
Mais ça n'a rien changé. La tactique :
1- Faire courir le bruit qu'il n'y aura plus d'allemand / de latin / etc. dans l'établissement à la rentrée
2- les parents n'inscrivent pas leurs enfants dans une option qui n'existe/ra pas
3- pas assez d'inscrits, on ferme l'option
Et c'est, je le crains, ce qui est en train de se passer pour les bilangues en Bretagne... Même si on obtient gain de cause, que la réforme prévue pour septembre prochain est annulée ou ajournée, elle aura déjà fait du tort, les effectifs de la prochaine rentrée risquent fort d'être revus à la baisse dans les bilangues
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