- JohnMédiateur
http://aide-a-l-ecole.blogs.la-croix.com/quand-un-eleve-frappe-sa-maitresse/2013/12/22/A l’école élémentaire, les incidents les plus courants sont le fait de parents à tort ou à raison mécontents, qui estiment que leur enfant a été lésé ou injustement puni et qui agressent verbalement les enseignants. Ils sont aussi le fait d’enfants qui se bagarrent entre eux, parfois de manière réellement violente, très au-delà des ordinaires jeux de cour qui tournent au vinaigre.
Cette année cependant, fin novembre et durant les premières semaines de décembre, quatre autres incidents particulièrement marquants se sont produits dans trois des quatre écoles élémentaires de mon secteur d’intervention : il s’agit d’enfants qui ont frappé les adultes, en l’occurrence leur enseignante ou la directrice de leur école. Précisons qu’il ne s’agissait pas d’un geste qui aurait raté sa cible mais bien de coups intentionnels, donnés par des enfants qui ne supportaient pas une réprimande.[...]
Je ne connais bien qu’un seul de ces enfants. Ce que je sais des trois autres ne tient qu’à ce qu’on m’en a rapporté. Qui fournit tout de même quelques pistes.
Quatre enfants, âgés de sept à dix ans. Trois garçons, une fille. Pour qui serait friand de statistiques ethniques, deux d’origine étrangère et deux Français. Un seul de ces enfants, scolarisé en CLIS (Classe pour l’Inclusion Scolaire1) est réputé handicapé : il s’agit d’un garçon d’une extrême violence, tant physique que verbale, et d’une violence parfaitement chronique. Pas un jour ne se passe sans qu’il insulte, en des termes extrêmement grossiers, et sans qu’il cogne.
Les trois autres sont réputés normaux. Parmi ces trois cependant, l’un d’eux est intellectuellement précoce. Il s’agit d’un enfant charmant en famille ou en petit comité mais qui ne supporte absolument pas la vie au sein d’un groupe. Ses colères sont dévastatrices, elles lui ôtent toute inhibition, de sorte qu’il devient dangereux, tant pour lui-même que pour autrui, et de sorte que l’adulte qui tente d’intervenir ne peut que prendre des coups. Précisons que cet enfant a bénéficié d’un long suivi psychologique, lequel ne semble cependant pas avoir porté beaucoup de fruits.
Les deux derniers, un garçon et une fille, sont, et ce n’est pas plus rassurant, tout à fait ordinaires. Plutôt bons élèves. Grandissant au sein de familles capables de transmettre des valeurs et des normes : leurs aînés ont d’ailleurs été des enfants et des élèves sans problèmes. Ce ne sont donc pas, comme on pourrait être tenté de le penser, des enfants qui grandissent dans le chaos ou entourés de modèles délinquants. Il ne semble pas non plus, pour autant qu’on puisse le savoir, qu’ils grandissent dans un climat de violences conjugales ni que les coups soient au menu de leur quotidien … Non, ce sont « seulement » des enfants incapables de supporter leurs pairs et de partager tant soit peu harmonieusement l’espace avec eux, incapables de tolérer la frustration, incapables d’admettre qu’ils sont des enfants et qu’ils ont, de ce fait, le temps de leur enfance, à composer avec l’autorité des adultes … L’un de ces enfants, âgé de sept ans, s’était peu avant de frapper sa maîtresse violemment heurté à moi : je lui avais reproché son attitude, il ne l’avait pas accepté et il m’avait, à plusieurs reprises, impérieusement ordonné de me taire ![...]
On aimerait, on serait rassuré de penser que ces enfants sont psychiquement malades, qu’ils ont grandi dans un pays en guerre, qu’ils ont subi des traumatismes, voire qu’ils ont été eux-mêmes violentés. Hélas, serais-je presque tentée de dire, rien de tel ! Hélas car il faut craindre que ces enfants-là nous disent quelque chose qui n’a rien d’anecdotique : quelque chose qui concerne les fondamentaux de la relation adulte-enfant dans notre société ; quelque chose aussi qui concerne la vie en commun.
Une enseignante avec un pansement près de l’arcade sourcilière ; une autre qui doit passer une radio pour s’assurer qu’il n’y pas de fracture … Certains jours, oui vraiment, on aurait bien envie d’allumer les signaux de détresse !
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- OlympiasProphète
On en trouvera bien quelques-uns dans les hautes sphères pour dire que la maîtresse ne savait pas présenter les bonnes situations d'apprentissage.
- falblablaNiveau 7
Et oui, en primaire, c'est aussi la jungle. Mais beaucoup ont du mal à voir le comportement violent de certains enfants, préférant remettre en cause les adultes à l'acceptation des faits.
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