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- stenchMonarque
J'ai demandé à mes secondes de rédiger une suite à Bérénice en quatre alexandrins pour demain. Pas pour les évaluer mais
1/pour revoir le décompte des syllabes et la question du "e" muet ou non
2/pour leur faire entrevoir le travail qu'il y a derrière une telle oeuvre.
1/pour revoir le décompte des syllabes et la question du "e" muet ou non
2/pour leur faire entrevoir le travail qu'il y a derrière une telle oeuvre.
- BoubouleDoyen
Cripure a écrit:Mais rien n'a de mauvaises conséquences en soi, là, nous serons d'accord. Sauf que nous n'avons plus 7h de français par semaine, et que oh et puis zut, hein. Après tout, des devoirs de 1re en 4h de 1,5 page, c'est tout bénef pour moi. Je ne vois pas pourquoi je m'en fais, puisque tout le monde s'en fout.Bouboule a écrit:Il faut essayer. On apprend comme cela et franchement, ce genre d'exercices ne me semble pas avoir de mauvaises conséquences.
Si, à mon avis, il y a des pratiques qui peuvent avoir de mauvaises conséquences. Mais là, je suppose que si on se pose la question, c'est que ça ne paraît pas d'emblée impossible.
Je suis désolé pour l'indigence de certains devoirs et je ne m'en fous pas, on observe la même chose en sciences, ce n'est pas pour cela qu'il faut s'empêcher de proposer.
J'observe aussi qu'à trop se concentrer sur la médiocrité, on perd nos meilleurs alliés, ceux qui (auraient) ont envie.
- AmaliahEmpereur
Quatre alexandrins, Stench, ça me semble tout à fait réalisable surtout si ça ne me prend pas de temps en classe ( ), mais franchement je me contrefiche que mes élèves écrivent des vers quand je lis des phrases du type : "Voici lui promet Apollon à Daphné: "qu'elle sera son arbre"." En 6e bilangue venant d'un enfant de bon milieu...
Je n'ai pas de temps à perdre sur des vers à faire écrire quand je manque de temps pour les faire progresser en rédaction. Et puis ils comptent leurs syllabes et sont prêts à écrire n'importe quoi pourvu que ça fasse douze! Bref je ne vois pas l'intérêt de la chose. C'est fou de se faire traiter Cripure de vieux réac si l'on ne fait pas écrire de vers à ses élèves. Franchement quand je n'aurai plus que ça à faire, ça m'amusera... Pour le moment j'estime qu'il y a des priorités et qu'à force de perdre de vue ces priorités, on finit par faire de l'enseignement du français un grand n'importe quoi.
Et l'an dernier au bac techno, c'était un poème en prose qui était attendu, pas en vers.
Je n'ai pas de temps à perdre sur des vers à faire écrire quand je manque de temps pour les faire progresser en rédaction. Et puis ils comptent leurs syllabes et sont prêts à écrire n'importe quoi pourvu que ça fasse douze! Bref je ne vois pas l'intérêt de la chose. C'est fou de se faire traiter Cripure de vieux réac si l'on ne fait pas écrire de vers à ses élèves. Franchement quand je n'aurai plus que ça à faire, ça m'amusera... Pour le moment j'estime qu'il y a des priorités et qu'à force de perdre de vue ces priorités, on finit par faire de l'enseignement du français un grand n'importe quoi.
Et l'an dernier au bac techno, c'était un poème en prose qui était attendu, pas en vers.
- User5899Demi-dieu
Pff, votre vision d'un boulot est la vôtre, elle ne signifie rien pour moi. J'ai toujours été très épanoui dès que je quitte le boulot, figurez-vous, et je me passerais très bien de bosser, et je pouvais dire ça à 22 ans, quand j'ai commencé. Mon point de vue n'a jamais été celui de mon épanouissement, mais celui d'une amélioration politique des savoirs et des capacités des élèves qu'on me confie. Comme depuis quelques années, je constate que ça régresse à vitesse V, je me suis un jour inscrit sur des forums et des listes de discussion. Et je dois dire que si sur néo, je suis souvent un peu réconforté de lire des gens qui ont les mêmes problèmes et les mêmes ressentis que moi, je suis effaré par d'autres, et en particulier par les jeunes entrés dans le métier, parce qu'on a le sentiment qu'à la grande différence des générations antérieures, ils y entrent sans principes, sans vision, sans volonté de faire ça et pas ça. Tout est très flou, se modifie au fil des discussions, on va essayer, bricoler, se tâter. Et pendant ce temps, un gosse devenu grand sait à peine lire un long article factuel dans le journal local.freakle a écrit:Cripure a écrit:Je n'en sais rien. D'écrire des alexandrins ? Mais combien ont pris l'invention ? Et comment on note ça ? Pire, fallait-il aller6ans en cours de français pour les valider sur cet exercice ?Dalilah a écrit:Mais en même temps Cripure, qu'est-ce qu'on a demandé aux STG au bac l'an dernier?Vous savez, si je suis nostalgique de mon temps (en fait, je crois que ça ne veut rien dire), ça semblerait, dans votre propos, signifier que je suis nostalgique du temps où j'étais néotit ? Non parce que le temps d'aujourd'hui, c'est mon temps aussi, hein.freakle a écrit:
Je censure mentalement les profs qui découragent les nouvelles recrues. Que ce soit sur le forum ou dans la salle des profs, c'est vraiment pénible ces personnes nostalgiques de leur temps
Je vous renvoie sur ce thème à une chouette chanson de Brassens, dont le refrain est en vers impairs, et qui parle de la dernière averse et des neiges d'antan.
Leur temps = un temps révolu durant lequel ces personnes étaient encore épanouies dans leur métier.
Mais bon, si c'est ce que tout le monde veut, hein... Après tout, j'ai appris ce matin par France Info qu'avec mon somptueux salaire, je ne fais plus partie de la classe moyenne, tant je suis riche
Pourquoi me plaindre, hein ?
Versifiez bien. Moi, demain, en 1re S, pour la 3e fois de l'année, je vais faire un truc hyper dur, qui requiert toutes mes capacités d'agrégé presque hors-classe : rédiger une phrase correcte quand elle comporte une citation. Parce que ce que je lis dans leur 4e devoir, c'est ça : "La ville apparaît austère principe de mélancolie". Mais je suppose que c'est une phrase qui vous en touche une sans remuer l'autre
- doctor whoDoyen
Ce n'est pas contradictoire, Cripure. La versification m'a parfois permis de faire toucher du doigt aux collégiens l'importance de l'ordre et du choix des mots.
Et la plupart des élèves ne se rendent pas compte de l'existence de ce petit "e" avant consonne tant qu'il n'ont pas été confrontés à la difficulté (et au plaisir) de faire des vers.
Pour ma part, je l'ai déjà dit, je considère que l'épreuve d'invention du bac méritera le respect quand il faudra faire un discours en vers. Là, les meilleurs auront un vrai défi à relever. Et les faibles ne s'aventureront pas dans ces sommets à l'air raréfié.
Et la plupart des élèves ne se rendent pas compte de l'existence de ce petit "e" avant consonne tant qu'il n'ont pas été confrontés à la difficulté (et au plaisir) de faire des vers.
Pour ma part, je l'ai déjà dit, je considère que l'épreuve d'invention du bac méritera le respect quand il faudra faire un discours en vers. Là, les meilleurs auront un vrai défi à relever. Et les faibles ne s'aventureront pas dans ces sommets à l'air raréfié.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- User5899Demi-dieu
Oui, enfin là, on parle d'un exercice en seconde.
Bon, je ne suis pas d'accord pour le sujet d'invention. Pour moi, cette merde doit dégager. Quelle qu'en puisse être la forme.
Bon, je ne suis pas d'accord pour le sujet d'invention. Pour moi, cette merde doit dégager. Quelle qu'en puisse être la forme.
- InviteeFVénérable
Freakie, Cripure, je trouve vos généralisations sur les collègues sur le simple critère de leur âge / nombre d'années d'expérience exagérées et tristes.
Freakie, j'adore mon métier, cela ne m'empêche pas d'être lucide et de penser (et de dire) que les conditions se dégradent, que le niveau des élèves se dégrade. Cela n'est pas parce que je regretterais un âge d'or quelconque, mais parce que je ressens au quotidien que la situation est grave et qu'il faut réagir, mais que le haut de l'EN fait l'autruche (comme d'habitude).
Et avoir conscience de cela n'est pas égal à être aigri.
Cripure, on peut être entré récemment (plus de 3 et moins de 5 ans dans mon cas) dans le métier et avoir des valeurs, des principes... Votre message m'attriste sincèrement. Par ailleurs, je considère que faire de son mieux pour enseigner le mieux possible dans les conditions données que l'on n'a pas choisies ne veut pas dire que l'on est un guignol... Je cherche moi aussi activement l' "amélioration politique des savoirs et des capacités des élèves qu'on me confie" et c'est pour cela que je "bricole, tâte et essaie", afin d'être la plus efficace possible, le fait de remettre en question (au moins en partie) mes pratiques ne me semble pas négatif, bien au contraire, car cela est fait de façon sensée, et pas dans une course effrénée aux dernières grandes modes et techniques qui jettent de la poudre aux yeux pour cacher leur absence de fondement... C'est possible. En tout cas j'y crois.
Freakie, j'adore mon métier, cela ne m'empêche pas d'être lucide et de penser (et de dire) que les conditions se dégradent, que le niveau des élèves se dégrade. Cela n'est pas parce que je regretterais un âge d'or quelconque, mais parce que je ressens au quotidien que la situation est grave et qu'il faut réagir, mais que le haut de l'EN fait l'autruche (comme d'habitude).
Et avoir conscience de cela n'est pas égal à être aigri.
Cripure, on peut être entré récemment (plus de 3 et moins de 5 ans dans mon cas) dans le métier et avoir des valeurs, des principes... Votre message m'attriste sincèrement. Par ailleurs, je considère que faire de son mieux pour enseigner le mieux possible dans les conditions données que l'on n'a pas choisies ne veut pas dire que l'on est un guignol... Je cherche moi aussi activement l' "amélioration politique des savoirs et des capacités des élèves qu'on me confie" et c'est pour cela que je "bricole, tâte et essaie", afin d'être la plus efficace possible, le fait de remettre en question (au moins en partie) mes pratiques ne me semble pas négatif, bien au contraire, car cela est fait de façon sensée, et pas dans une course effrénée aux dernières grandes modes et techniques qui jettent de la poudre aux yeux pour cacher leur absence de fondement... C'est possible. En tout cas j'y crois.
- User5899Demi-dieu
Oui, Voli Vola, sans doute, sans doute...
- freakleNiveau 3
Cripure a écrit:Pff, votre vision d'un boulot est la vôtre, elle ne signifie rien pour moi. J'ai toujours été très épanoui dès que je quitte le boulot, figurez-vous, et je me passerais très bien de bosser, et je pouvais dire ça à 22 ans, quand j'ai commencé. Mon point de vue n'a jamais été celui de mon épanouissement, mais celui d'une amélioration politique des savoirs et des capacités des élèves qu'on me confie. Comme depuis quelques années, je constate que ça régresse à vitesse V, je me suis un jour inscrit sur des forums et des listes de discussion. Et je dois dire que si sur néo, je suis souvent un peu réconforté de lire des gens qui ont les mêmes problèmes et les mêmes ressentis que moi, je suis effaré par d'autres, et en particulier par les jeunes entrés dans le métier, parce qu'on a le sentiment qu'à la grande différence des générations antérieures, ils y entrent sans principes, sans vision, sans volonté de faire ça et pas ça. Tout est très flou, se modifie au fil des discussions, on va essayer, bricoler, se tâter. Et pendant ce temps, un gosse devenu grand sait à peine lire un long article factuel dans le journal local.freakle a écrit:Cripure a écrit:
Je n'en sais rien. D'écrire des alexandrins ? Mais combien ont pris l'invention ? Et comment on note ça ? Pire, fallait-il aller6ans en cours de français pour les valider sur cet exercice ?
Vous savez, si je suis nostalgique de mon temps (en fait, je crois que ça ne veut rien dire), ça semblerait, dans votre propos, signifier que je suis nostalgique du temps où j'étais néotit ? Non parce que le temps d'aujourd'hui, c'est mon temps aussi, hein.
Je vous renvoie sur ce thème à une chouette chanson de Brassens, dont le refrain est en vers impairs, et qui parle de la dernière averse et des neiges d'antan.
Leur temps = un temps révolu durant lequel ces personnes étaient encore épanouies dans leur métier.
Mais bon, si c'est ce que tout le monde veut, hein... Après tout, j'ai appris ce matin par France Info qu'avec mon somptueux salaire, je ne fais plus partie de la classe moyenne, tant je suis riche
Pourquoi me plaindre, hein ?
Versifiez bien. Moi, demain, en 1re S, pour la 3e fois de l'année, je vais faire un truc hyper dur, qui requiert toutes mes capacités d'agrégé presque hors-classe : rédiger une phrase correcte quand elle comporte une citation. Parce que ce que je lis dans leur 4e devoir, c'est ça : "La ville apparaît austère principe de mélancolie". Mais je suppose que c'est une phrase qui vous en touche une sans remuer l'autre
Nous autres, les jeunes recrues, on fait partie de la génération où le secondaire commençait déjà à se casser la gueule. Nous n'avons pas de modèles auxquels se référer, entre les âneries qu'on nous raconte à l'ESPE, les inspecteurs qui nous disent que l'élève doit tout faire tout seul, on n'a pas d'autre choix effectivement que de se tâter, essayer, bricoler.
Je ne peux pas même me référer à ma tutrice, qui elle-même à des comptes à rendre sur ma formation.
Non on ne veut pas qu'un élève ne sache pas lire un article. Plutôt que de nous répondre par la négative, pourquoi ne pas nous exposer ta vision, tes principes ? pourquoi ne pas ouvrir un sujet de discussion?
- freakleNiveau 3
Voli vola a écrit:Freakie, Cripure, je trouve vos généralisations sur les collègues sur le simple critère de leur âge / nombre d'années d'expérience exagérées et tristes.
Freakie, j'adore mon métier, cela ne m'empêche pas d'être lucide et de penser (et de dire) que les conditions se dégradent, que le niveau des élèves se dégrade. Cela n'est pas parce que je regretterais un âge d'or quelconque, mais parce que je ressens au quotidien que la situation est grave et qu'il faut réagir, mais que le haut de l'EN fait l'autruche (comme d'habitude).
Et avoir conscience de cela n'est pas égal à être aigri.
Cripure, on peut être entré récemment (plus de 3 et moins de 5 ans dans mon cas) dans le métier et avoir des valeurs, des principes... Votre message m'attriste sincèrement. Par ailleurs, je considère que faire de son mieux pour enseigner le mieux possible dans les conditions données que l'on n'a pas choisies ne veut pas dire que l'on est un guignol... Je cherche moi aussi activement l' "amélioration politique des savoirs et des capacités des élèves qu'on me confie" et c'est pour cela que je "bricole, tâte et essaie", afin d'être la plus efficace possible, le fait de remettre en question (au moins en partie) mes pratiques ne me semble pas négatif, bien au contraire, car cela est fait de façon sensée, et pas dans une course effrénée aux dernières grandes modes et techniques qui jettent de la poudre aux yeux pour cacher leur absence de fondement... C'est possible. En tout cas j'y crois.
On en a tous, des valeurs, ça n'est pas la question : nous rencontrons des problèmes de méthode.
- User5899Demi-dieu
Marre avec les questions de méthodes. Ce qui manque, ce sont des contenus. La méthode, c'est l'alibi du vide.
- freakleNiveau 3
Il va falloir ouvrir une nouvelle discussion : on dérive.Cripure a écrit:Marre avec les questions de méthodes. Ce qui manque, ce sont des contenus. La méthode, c'est l'alibi du vide.
Bien sûr que si c'est une question de méthode, je crois que tu ne te rends pas bien compte de ce qu'on nous dit de faire (inspecteurs, formateurs), qui semble inapplicable, d'où les incessantes questions des néo, les heures de préparation (trouver des dispositifs où l'élève construit son savoir seul). Le contenu, on l'a, on ne sait pas comment s'en servir. Cours magistral? on se ferait incendier !
- InviteeFVénérable
Oups j'avais lu et écrit Freakie au lieu de Freakle.
Mes excuses pour avoir écorché le pseudo.
Je pense que beaucoup ici, même s'ils ne connaissent pas actuellement les joies de la formation hebdomadaire, se doutent parfaitement de la teneur des dites formations. Oui, beaucoup de choses sont dites et conseillées alors qu'elles sont inapplicables, déconnectées de la réalité, contraires au bon sens (rayer la ou les mentions inutiles). Les modes changent, mais le décalage persiste.
Comme disait Thomas d'Aquin: nihil novi sub sole.
Toutefois, il est vrai que le fossé est devenu plus grand encore entre l'inspection / les trois quarts des formateurs / le discours officiel et le gros des professeurs de terrain.
C'est d'ailleurs à mes yeux l'un des indicateurs (parmi d'autres) de la dégradation du métier. Quand mon IPR est venu pour ma titularisation alors que j'étais dans un collège très difficile avec des prédécesseurs profs stagiaires également, depuis des années, qui se faisaient bordéliser, et qu'il a noté dans son rapport que j'étais trop autoritaire, je me suis demandé quand il avait été seul avec des élèves de cet accabit pour la dernière fois. Quand il m'a reproché en entretien de ne pas être assez maternelle avec eux et d'être trop exigeante et que face à mes demandes répétées de conseils de lectures pour progresser il a fait la sourde oreille, ne sachant pas me citer un seul misérable article, j'ai vraiment eu envie de pleurer... et puis j'ai continué mes cours réels avec mes élèves réels en faisant au mieux pour eux.
Mes excuses pour avoir écorché le pseudo.
Je pense que beaucoup ici, même s'ils ne connaissent pas actuellement les joies de la formation hebdomadaire, se doutent parfaitement de la teneur des dites formations. Oui, beaucoup de choses sont dites et conseillées alors qu'elles sont inapplicables, déconnectées de la réalité, contraires au bon sens (rayer la ou les mentions inutiles). Les modes changent, mais le décalage persiste.
Comme disait Thomas d'Aquin: nihil novi sub sole.
Toutefois, il est vrai que le fossé est devenu plus grand encore entre l'inspection / les trois quarts des formateurs / le discours officiel et le gros des professeurs de terrain.
C'est d'ailleurs à mes yeux l'un des indicateurs (parmi d'autres) de la dégradation du métier. Quand mon IPR est venu pour ma titularisation alors que j'étais dans un collège très difficile avec des prédécesseurs profs stagiaires également, depuis des années, qui se faisaient bordéliser, et qu'il a noté dans son rapport que j'étais trop autoritaire, je me suis demandé quand il avait été seul avec des élèves de cet accabit pour la dernière fois. Quand il m'a reproché en entretien de ne pas être assez maternelle avec eux et d'être trop exigeante et que face à mes demandes répétées de conseils de lectures pour progresser il a fait la sourde oreille, ne sachant pas me citer un seul misérable article, j'ai vraiment eu envie de pleurer... et puis j'ai continué mes cours réels avec mes élèves réels en faisant au mieux pour eux.
- User5899Demi-dieu
Non mais vous pensez être le seul à être inspecté ? Seulement, apparemment, vous tremblez en permanence et ils en profitent, et qu'on ne me dise pas que ce n'est pas une question de génération, ça. J'ai enfin eu une inspection en janvier dernier, après 17 années sans. Je ne lui ai pas donné de CdT, pas de progression annuelle, pas de fiche de préparation (tout simplement parce que je ne fais pas ces documents-là, je n'en ai jamais fait et n'en ferai jamais), j'ai fait une heure de cours sur Oh les beaux jours comme d'hab, mains dans les poches et livre sur le bureau et finalement, il m'a reproché dans le rapport de trop parler, ce dont je me fiche ("fesseur", en latin, c'est celui qui parle ), m'a félicité pour le contenu du cours et je verrai bien si ma note pédagogique bougera avec la péréquation. Construire son savoir seul ? mais vous rigolez ou quoi ? Ce que vous n'apportez pas, les élèves en manqueront toujours, c'est la règle. Et c'est un ancien élève très moyen qui vous écrit. Ce que je sais et qui me rend libre et à l'aise aujourd'hui, je le dois aux cours magistraux de mes profs, pas aux bêtifications activicatoires des quelques feignasses qu'il m'est arrivé de devoir subir.freakle a écrit:Il va falloir ouvrir une nouvelle discussion : on dérive.Cripure a écrit:Marre avec les questions de méthodes. Ce qui manque, ce sont des contenus. La méthode, c'est l'alibi du vide.
Bien sûr que si c'est une question de méthode, je crois que tu ne te rends pas bien compte de ce qu'on nous dit de faire (inspecteurs, formateurs), qui semble inapplicable, d'où les incessantes questions des néo, les heures de préparation (trouver des dispositifs où l'élève construit son savoir seul). Le contenu, on l'a, on ne sait pas comment s'en servir. Cours magistral? on se ferait incendier !
Bon, je vous laisse, je dois finir de massacrer ma 1re S pour les fêtes :diable:
- freakleNiveau 3
Voli vola a écrit:Oups j'avais lu et écrit Freakie au lieu de Freakle.
Mes excuses pour avoir écorché le pseudo.
Je pense que beaucoup ici, même s'ils ne connaissent pas actuellement les joies de la formation hebdomadaire, se doutent parfaitement de la teneur des dites formations. Oui, beaucoup de choses sont dites et conseillées alors qu'elles sont inapplicables, déconnectées de la réalité, contraires au bon sens (rayer la ou les mentions inutiles). Les modes changent, mais le décalage persiste.
Comme disait Thomas d'Aquin: nihil novi sub sole.
Toutefois, il est vrai que le fossé est devenu plus grand encore entre l'inspection / les trois quarts des formateurs / le discours officiel et le gros des professeurs de terrain.
C'est d'ailleurs à mes yeux l'un des indicateurs (parmi d'autres) de la dégradation du métier. Quand mon IPR est venu pour ma titularisation alors que j'étais dans un collège très difficile avec des prédécesseurs profs stagiaires également, depuis des années, qui se faisaient bordéliser, et qu'il a noté dans son rapport que j'étais trop autoritaire, je me suis demandé quand il avait été seul avec des élèves de cet accabit pour la dernière fois. Quand il m'a reproché en entretien de ne pas être assez maternelle avec eux et d'être trop exigeante et que face à mes demandes répétées de conseils de lectures pour progresser il a fait la sourde oreille, ne sachant pas me citer un seul misérable article j'ai vraiment eu envie de pleurer... et puis j'ai continué mes cours réels avec mes élèves réels en faisant au mieux pour eux.
Intéressante cette anecdote, et ce que tu en retires me fait prendre conscience que finalement, on sera inspecté une fois tous les .... (?), autant faire ce qui nous semble cohérent pour les élèves.
C'est cette méthode inductive qui me prend la tête, des heures à imaginer, à créer des dispositifs! Si j'avais à préparer simplement une partie CM et une lecture analytique, ça irait, mais même quand je veux faire un point sur la biographie, l'histoire littéraire, ou encore le contexte, je cherche un moyen pour que les élèves trouvent eux mêmes l'info. Ça me prend des heures en dehors de la classe et durant le cours. Les élèves sont, les trois quarts du temps, en activité.
Je recherche un topic là dessus : quelles sont les obligations? à quel point un professeur peut-il désobéir aux IPR?
Bon, je suis définitivement hors sujet.
- freakleNiveau 3
Cripure a écrit:Non mais vous pensez être le seul à être inspecté ? Seulement, apparemment, vous tremblez en permanence et ils en profitent, et qu'on ne me dise pas que ce n'est pas une question de génération, ça. J'ai enfin eu une inspection en janvier dernier, après 17 années sans. Je ne lui ai pas donné de CdT, pas de progression annuelle, pas de fiche de préparation (tout simplement parce que je ne fais pas ces documents-là, je n'en ai jamais fait et n'en ferai jamais), j'ai fait une heure de cours sur Oh les beaux jours comme d'hab, mains dans les poches et livre sur le bureau et finalement, il m'a reproché dans le rapport de trop parler, ce dont je me fiche ("fesseur", en latin, c'est celui qui parle ), m'a félicité pour le contenu du cours et je verrai bien si ma note pédagogique bougera avec la péréquation. Construire son savoir seul ? mais vous rigolez ou quoi ? Ce que vous n'apportez pas, les élèves en manqueront toujours, c'est la règle. Et c'est un ancien élève très moyen qui vous écrit. Ce que je sais et qui me rend libre et à l'aise aujourd'hui, je le dois aux cours magistraux de mes profs, pas aux bêtifications activicatoires des quelques feignasses qu'il m'est arrivé de devoir subir.freakle a écrit:Il va falloir ouvrir une nouvelle discussion : on dérive.Cripure a écrit:Marre avec les questions de méthodes. Ce qui manque, ce sont des contenus. La méthode, c'est l'alibi du vide.
Bien sûr que si c'est une question de méthode, je crois que tu ne te rends pas bien compte de ce qu'on nous dit de faire (inspecteurs, formateurs), qui semble inapplicable, d'où les incessantes questions des néo, les heures de préparation (trouver des dispositifs où l'élève construit son savoir seul). Le contenu, on l'a, on ne sait pas comment s'en servir. Cours magistral? on se ferait incendier !
Bon, je vous laisse, je dois finir de massacrer ma 1re S pour les fêtes :diable:
C'est vrai. J'ai des souvenirs qui émergent du secondaire : pendant les activités, on ne foutait rien : on se contentait de répondre par un ou deux mots.. Par contre "feignasses", je ne suis pas d'accord, ça prend énormément de temps et je préférerais mille fois élaborer un cours en me concentrant sur le contenu.
- freakleNiveau 3
On pourrait peut-être reporter ces derniers commentaires dans un nouveau sujet : comment faire cours ?
- User5899Demi-dieu
Si vous en êtes content, vous êtes libre, OK. Je soutiens, moi, que cette façon de faire est inutile, nuisible, chronophage, et qu'il vaut mieux qu'après un cours, ils s'entraînent à reformuler, synthétiser, voire compléter. Mon premier IG m'avait dit qu'une heure de cours doit fatiguer les élèves, pas le prof : j'ai bien intégré ce conseil. Qu'ils écrivent en classe, oui, mais après un apport du maître. C'est vous qui savez, pas eux.freakle a écrit:C'est cette méthode inductive qui me prend la tête, des heures à imaginer, à créer des dispositifs! Si j'avais à préparer simplement une partie CM et une lecture analytique, ça irait, mais même quand je veux faire un point sur la biographie, l'histoire littéraire, ou encore le contexte, je cherche un moyen pour que les élèves trouvent eux mêmes l'info. Ça me prend des heures en dehors de la classe et durant le cours. Les élèves sont, les trois quarts du temps, en activité.
Pas du tout, c'est intéressant.freakle a écrit:
Je recherche un topic là dessus : quelles sont les obligations? à quel point un professeur peut-il désobéir aux IPR?
Bon, je suis définitivement hors sujet.
-Votre liberté pédagogique est garantie dans le cadre des programmes.
-Vous ne trouverez pas de texte sur la désobéissance à l'IPR vu que l'IPR n'a aucun ordre à vous donner. Vos chefs sont administratifs : proviseur, DASEN, recteur, ministre. ce sont eux qui vous convoquent, vous nomment, voire vous sanctionnent, pas vos IPR. L'IPR inspecte : il vient jeter un oeil à l'intérieur, point. Même lors des examens, lisez bien les documents : on n'a même pas des consignes de correction, c'est interdit, on a des "recommandations", dont on peut évidemment s'affranchir, vu qu'elles n'existent pas légalement
En classe, pourvu que vous fassiez le programme, vous faites ce que vous voulez, comme vous voulez. Ce qui vous semble efficace avec le public qui est le vôtre. C'est vous le chef. Et certains IPR, d'ailleurs, le reconnaissent eux-mêmes. Leur pouvoir à eux ne dépend que de l'importance que vous acceptez de leur octroyer. Ignorez-les et tels des ombres, ils s'ectoplasmeront sicut nubes, uelut umbrae.
Bonne soirée.
- User5899Demi-dieu
Je parlais des gens que j'ai connusfreakle a écrit:Cripure a écrit:Non mais vous pensez être le seul à être inspecté ? Seulement, apparemment, vous tremblez en permanence et ils en profitent, et qu'on ne me dise pas que ce n'est pas une question de génération, ça. J'ai enfin eu une inspection en janvier dernier, après 17 années sans. Je ne lui ai pas donné de CdT, pas de progression annuelle, pas de fiche de préparation (tout simplement parce que je ne fais pas ces documents-là, je n'en ai jamais fait et n'en ferai jamais), j'ai fait une heure de cours sur Oh les beaux jours comme d'hab, mains dans les poches et livre sur le bureau et finalement, il m'a reproché dans le rapport de trop parler, ce dont je me fiche ("fesseur", en latin, c'est celui qui parle ), m'a félicité pour le contenu du cours et je verrai bien si ma note pédagogique bougera avec la péréquation. Construire son savoir seul ? mais vous rigolez ou quoi ? Ce que vous n'apportez pas, les élèves en manqueront toujours, c'est la règle. Et c'est un ancien élève très moyen qui vous écrit. Ce que je sais et qui me rend libre et à l'aise aujourd'hui, je le dois aux cours magistraux de mes profs, pas aux bêtifications activicatoires des quelques feignasses qu'il m'est arrivé de devoir subir.freakle a écrit:
Il va falloir ouvrir une nouvelle discussion : on dérive.
Bien sûr que si c'est une question de méthode, je crois que tu ne te rends pas bien compte de ce qu'on nous dit de faire (inspecteurs, formateurs), qui semble inapplicable, d'où les incessantes questions des néo, les heures de préparation (trouver des dispositifs où l'élève construit son savoir seul). Le contenu, on l'a, on ne sait pas comment s'en servir. Cours magistral? on se ferait incendier !
Bon, je vous laisse, je dois finir de massacrer ma 1re S pour les fêtes :diable:
C'est vrai. J'ai des souvenirs qui émergent du secondaire : pendant les activités, on ne foutait rien : on se contentait de répondre par un ou deux mots.. Par contre "feignasses", je ne suis pas d'accord, ça prend énormément de temps et je préférerais mille fois élaborer un cours en me concentrant sur le contenu.
Avec les années, j'en suis arrivé à une conclusion simple :un cours, c'est ce qui se passe pendant 55 minutes. Et là, il faut que ce soit dense. A la maison, je lis autour, je réfléchis, je formule pour moi ce que je vais demander, juste pour tester la difficulté. Et puis zou ! En classe, sans notes, et c'est la tronche qui travaille. Et je vous assure que c'est valorisant pour soi !
- freakleNiveau 3
Génial, merci des conseils
- User17706Bon génie
Je n'ai pas connu énormément d'inspecteurs. Mais (presque) tous ceux que j'ai connus étaient extrêmement conscients de ces limites et les respectaient de façon extrêmement scrupuleuse. Recommandations, conseils, strictement rien de plus.Cripure a écrit:L'IPR inspecte : il vient jeter un oeil à l'intérieur, point. Même lors des examens, lisez bien les documents : on n'a même pas des consignes de correction, c'est interdit, on a des "recommandations" [...]freakle a écrit: à quel point un professeur peut-il désobéir aux IPR?
En classe, pourvu que vous fassiez le programme, vous faites ce que vous voulez, comme vous voulez. Ce qui vous semble efficace avec le public qui est le vôtre. C'est vous le chef. Et certains IPR, d'ailleurs, le reconnaissent eux-mêmes. [...]
- User5899Demi-dieu
Mais je crois qu'en philo, vous avez des inspecteurs plus respectueux que d'autres de l'autonomie et de la liberté de chacun, la façon dont la question éthique est proposée à l'agreg en est un exemple saisissantPauvreYorick a écrit:Je n'ai pas connu énormément d'inspecteurs. Mais (presque) tous ceux que j'ai connus étaient extrêmement conscients de ces limites et les respectaient de façon extrêmement scrupuleuse. Recommandations, conseils, strictement rien de plus.Cripure a écrit:L'IPR inspecte : il vient jeter un oeil à l'intérieur, point. Même lors des examens, lisez bien les documents : on n'a même pas des consignes de correction, c'est interdit, on a des "recommandations" [...]freakle a écrit: à quel point un professeur peut-il désobéir aux IPR?
En classe, pourvu que vous fassiez le programme, vous faites ce que vous voulez, comme vous voulez. Ce qui vous semble efficace avec le public qui est le vôtre. C'est vous le chef. Et certains IPR, d'ailleurs, le reconnaissent eux-mêmes. [...]
- User17706Bon génie
Ça n'a pas été immédiatement le cas; les années précédentes cette façon de faire n'avait pas été adoptée. Mais bon, c'est fait, à présent, et c'est tant mieux. Je trouve cette décision excellente en tout point, et d'abord parce qu'elle est, tout simplement, intellectuellement honnête.Cripure a écrit: Mais je crois qu'en philo, vous avez des inspecteurs plus respectueux que d'autres de l'autonomie et de la liberté de chacun, la façon dont la question éthique est proposée à l'agreg en est un exemple saisissant
- retraitéeDoyen
On verra ce qu'il en sera avec madame Peillon !
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