Les députés François Rochebloine (UDI) et Dominique Nachury (UMP) interrogent Vincent Peillon sur la réforme du statut des enseignants de CPGE.

Extraits :

François Rochebloine (député UDI) : "Sous prétexte de démocratisation du système scolaire, vous déshabillez Pierre pour habiller Paul. Vous amenez de la déception là où il y a de l'enthousiasme pour enseigner. Vous opposez une France à une autre : les professeurs de l'élite aux autres, les nantis aux sacrifiés, les universités aux classes prépa, les quartiers au reste du monde, etc. Pourquoi ne pas reconnaître le travail de tous les enseignants là où ils sont amenés à exercer leur magistère ? Pourquoi ne pas les réconcilier plutôt que d'en stigmatiser certains ?"

Vincent Peillon : "Je précise ce qui est l'objectif que nous poursuivons et que vous souhaitiez vous-même voir poursuivre. Nous devons être capables de prendre en compte la nécessité de revoir les statuts de 1950. J'ai ouvert une négociation avec l'ensemble de la profession enseignante pour revoir l'ensemble des obligations de service, y compris les situations particulières. Cette négociation se déroule depuis 6 semaines. Je suis attaché aux classes préparatoires, et c'est pourquoi le gouvernement en a ouvert une vingtaine à la rentrée. Nous n'opposons jamais de catégorie de professeurs à une autre. Les discussions vont se poursuivre. Nous défendons tous les professeurs, et nous voulons l'excellence pour tous les élèves."

Dominique Nachury (députée UMP) :  
"Les professeurs de classe préparatoire ont exprimé leur mécontentement, et le sentiment d'humiliation qui les habite face à vos appréciations négatives." La députée a réfuté une à une les justifications que le ministre a données à son projet.
"Vous n'avez discuté de rien, est-ce la transparence ? Vous baissez les revenus d'une catégorie de fonctionnaires, est-ce la justice ?
Vous répandez l'idée détestable que les professeurs de classe préparatoire seraient trop payés."
Elle lui reproche de pousser le populisme jusqu'à faire croire que les enseignants de ZEP bénéficieront de l'argent ainsi économisé.
"C'est de l'imposture, car vous ne trompez personne. Que recevront les professeurs de ZEP ? Quelques miettes". Elle lui reproche "la brutalité de ses propos" envers les enseignants de CPGE.

Vincent Peillon : "Nous ouvrons des classes préparatoires. Nous sommes en train de discuter avec l'ensemble des syndicats et l'ensemble des associations des professeurs en classes préparatoires qui étaient encore hier matin au ministère.
Nous voulons mettre de la transparence et de l'équité, y compris à l'intérieur même des classes préparatoires. Il y a des professeurs de classe préparatoire qui font 8h avec des classes surchargées, et il y en a d'autres qui font 16h et qui ont donc 8h supplémentaires. Dans cette discussion générale sur les métiers, nous avons mis cela sur la table. Nous allons poursuivre la discussion avec les uns et les autres, ils y sont d'ailleurs favorables.
Je ne veux pas entendre que nous opposons une catégorie de professeurs aux autres. C'est vous qui colportez cette idée parce que c'est une idée qui est profondément la vôtre. Même si nous n'avançons pas sur ce décret, nous poursuivrons sur l'éducation prioritaire et vous verrez que notre action prouvera que, aujourd'hui, c'est vous qui, une fois de plus, avez menti devant la représentation nationale."