- User5899Demi-dieu
Voilà. J'étudie souvent un Zola en seconde et je tourne sur une bonne dizaine de romans depuis plusieurs années. Là, j'entreprends de relire les vingt à la file, chose que je n'ai plus faite depuis ma terminale, et je suis frappé par La Fortune, non relue depuis trente ans. J'ai le sentiment que Zola y use et abuse de ces "fiches" au présent d'expérience ou parfois de vérité dans lesquelles Balzac a l'habitude de présenter soit des lieux, soit des caractères humains immuables. Pour dire les choses de façon lapidaire, dans ce livre, je ne trouve pas ce qui, par la suite, fait que l'écriture de Zola m'est facilement reconnaissable (point de vue interne, discours indirect libre notamment). Les bons connaisseurs de Zola voire ses spécialistes souscrivent-ils, ou sauront-ils me guider hors de mes errances ?
A vous lire.
A vous lire.
- JohnMédiateur
Je ne suis pas spécialiste de Zola, mais l'utilisation de fiches, on la sent régulièrement, oui
J'aurais dit que ça fait partie aussi des critères qui font reconnaître l'écriture de Zola.
Il faudrait faire une thèse sur le présent de vérité générale chez Balzac et chez Zola : il y a pour moi des différences entre l'usage chez l'un et l'usage chez l'autre, mais je n'ai pas assez poussé la question pour pouvoir le formaliser ici :lecteur:
J'aurais dit que ça fait partie aussi des critères qui font reconnaître l'écriture de Zola.
Il faudrait faire une thèse sur le présent de vérité générale chez Balzac et chez Zola : il y a pour moi des différences entre l'usage chez l'un et l'usage chez l'autre, mais je n'ai pas assez poussé la question pour pouvoir le formaliser ici :lecteur:
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User5899Demi-dieu
Tu as raison, je vais préciserJohn a écrit:Je ne suis pas spécialiste de Zola, mais l'utilisation de fiches, on la sent régulièrement, oui
J'aurais dit que ça fait partie aussi des critères qui font reconnaître l'écriture de Zola.
Il faudrait faire une thèse sur le présent de vérité générale chez Balzac et chez Zola : il y a pour moi des différences entre l'usage chez l'un et l'usage chez l'autre, mais je n'ai pas assez poussé la question pour pouvoir le formaliser ici :lecteur:
Qu'il fasse des fiches, on le sait puisqu'on peut en lire. Le tout est dans la façon de les faire passer dans le roman. Il me semble que le Voreux, par exemple, est toujours décrit ou évoqué en étant narrativisé, je ne me rappelle pas de passages documentaires bruts au présent sur la mine, sa vie son oeuvre. Et dans La Fortune, c'en est plein (alors que le deuxième roman, La Curée, les évite déjà).
Bon, la fin de ta remarque est pile dans le sujet qui me préoccupe, attendons d'autres savants
- User5899Demi-dieu
Groumf
- JohnMédiateur
Bon eh bien c'est incroyable, mais ça n'a jamais été traité en thèse.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Beau sujet. Mais je ne suis pas compétente hélas. J'ai été alléchée par la formulation prometteuse, mais je ne m'y connais pas assez. Cripure, va falloir vous y atteler! Les vacances approchent ça tombe bien non?
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- User5899Demi-dieu
Ouais ben j'ai d'autres soucis, là, qu'entreprendre ça. Je pensais naïvement que GPL aurait eu un avis documenté, ou Gaby oh Gaby, mais non.
- IphigénieProphète
Ben oui, on attend quoi!...
En cherchant un tout petit peu sur Fabula, je suis arrivée à ça:
http://www.fabula.org/colloques/document1752.php
qui ne fait que confirmer votre observation de la "narrativisation" des ressources documentaires.
En cherchant un peu plus peut-être trouvera-t-on quelqu'un qui s'est intéressé à la Fortune des Rougon?
En cherchant un tout petit peu sur Fabula, je suis arrivée à ça:
http://www.fabula.org/colloques/document1752.php
qui ne fait que confirmer votre observation de la "narrativisation" des ressources documentaires.
En cherchant un peu plus peut-être trouvera-t-on quelqu'un qui s'est intéressé à la Fortune des Rougon?
- OudemiaBon génie
Cripure a écrit:
Tu as raison, je vais préciser
Qu'il fasse des fiches, on le sait puisqu'on peut en lire. Le tout est dans la façon de les faire passer dans le roman. Il me semble que le Voreux, par exemple, est toujours décrit ou évoqué en étant narrativisé, je ne me rappelle pas de passages documentaires bruts au présent sur la mine, sa vie son oeuvre. Et dans La Fortune, c'en est plein (alors que le deuxième roman, La Curée, les évite déjà).
Bon, la fin de ta remarque est pile dans le sujet qui me préoccupe, attendons d'autres savants
Je retrouve ça en cherchant autre chose.InvitéI a écrit:Ben oui, on attend quoi!...
En cherchant un tout petit peu sur Fabula, je suis arrivée à ça:
http://www.fabula.org/colloques/document1752.php
qui ne fait que confirmer votre observation de la "narrativisation" des ressources documentaires.
En cherchant un peu plus peut-être trouvera-t-on quelqu'un qui s'est intéressé à la Fortune des Rougon?
Avec les vacances, quelqu'un se penchera peut-être là-dessus ?
- LaLettreNiveau 6
Il m'est difficile de qualifier la Fortune de roman. Il y a effectivement une rupture avec le reste du cycle: les personnages apparaissent tous dans ce livre alors que Zola leur accorde individuellement un roman par la suite, les ruptures chronologiques y participent aussi.
Je ne me souviens pas précisément des ch.2 et 3 que vous évoquez sur un autre fil, Cripure, mais je me souviens de l'unicité à la fin autour des tâches de sang. Les Roug-on sont le point de départ de la malédiction des Atrides.
Ce livre est aussi construit que les suivants mais il s'agit plus d'un "enseignement" pour permettre au lecteur d'entrer dans le cycle. Je le souviens notamment des portraits de fatries faits en accordant un paragraphe à chacun des enfants, comme une liste.
Je ne me souviens pas précisément des ch.2 et 3 que vous évoquez sur un autre fil, Cripure, mais je me souviens de l'unicité à la fin autour des tâches de sang. Les Roug-on sont le point de départ de la malédiction des Atrides.
Ce livre est aussi construit que les suivants mais il s'agit plus d'un "enseignement" pour permettre au lecteur d'entrer dans le cycle. Je le souviens notamment des portraits de fatries faits en accordant un paragraphe à chacun des enfants, comme une liste.
- User5899Demi-dieu
Heu, oui, je suis d'accord, mais je ne vois pas pour quelle raison il ne s'agirait pas d'un romanJasmine a écrit:Il m'est difficile de qualifier la Fortune de roman. Il y a effectivement une rupture avec le reste du cycle: les personnages apparaissent tous dans ce livre alors que Zola leur accorde individuellement un roman par la suite, les ruptures chronologiques y participent aussi.
Je ne me souviens pas précisément des ch.2 et 3 que vous évoquez sur un autre fil, Cripure, mais je me souviens de l'unicité à la fin autour des tâches de sang. Les Rougon sont le point de départ de la malédiction des Atrides.
Ce livre est aussi construit que les suivants mais il s'agit plus d'un "enseignement" pour permettre au lecteur d'entrer dans le cycle. Je le souviens notamment des portraits de fatries faits en accordant un paragraphe à chacun des enfants, comme une liste.
- LaLettreNiveau 6
Cripure a écrit:Heu, oui, je suis d'accord, mais je ne vois pas pour quelle raison il ne s'agirait pas d'un romanJasmine a écrit:Il m'est difficile de qualifier la Fortune de roman. Il y a effectivement une rupture avec le reste du cycle: les personnages apparaissent tous dans ce livre alors que Zola leur accorde individuellement un roman par la suite, les ruptures chronologiques y participent aussi.
Je ne me souviens pas précisément des ch.2 et 3 que vous évoquez sur un autre fil, Cripure, mais je me souviens de l'unicité à la fin autour des tâches de sang. Les Rougon sont le point de départ de la malédiction des Atrides.
Ce livre est aussi construit que les suivants mais il s'agit plus d'un "enseignement" pour permettre au lecteur d'entrer dans le cycle. Je le souviens notamment des portraits de fatries faits en accordant un paragraphe à chacun des enfants, comme une liste.
Les fiches non narrativisées prédominent. Tout est écrit pour préparer le reste du cycle: Pascal naturaliste spectateur, le penchant de Gervaise pour l'alcool, la faute originelle, les sacrifices... Je penche plus pour l'appellation "fiches, préface, notes à l'attention/intention du lecteur, avis" que roman.
- RabelaisVénérable
Ah, mais c'est bien sûr!
Merci Cripure, je ne réussissais pas à mettre des mots sur ce qui me déplaisait dans " la Fortune" et qui faisait que je ne reconnaissais pas vraiment " mon"Zola chéri , ou plutôt les caractéristiques qui m'ont fait l'aimer.
Merci Cripure, je ne réussissais pas à mettre des mots sur ce qui me déplaisait dans " la Fortune" et qui faisait que je ne reconnaissais pas vraiment " mon"Zola chéri , ou plutôt les caractéristiques qui m'ont fait l'aimer.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- User5899Demi-dieu
Nous venons de perdre 90 romans d'un coup, làJasmine a écrit:Cripure a écrit:Heu, oui, je suis d'accord, mais je ne vois pas pour quelle raison il ne s'agirait pas d'un romanJasmine a écrit:Il m'est difficile de qualifier la Fortune de roman. Il y a effectivement une rupture avec le reste du cycle: les personnages apparaissent tous dans ce livre alors que Zola leur accorde individuellement un roman par la suite, les ruptures chronologiques y participent aussi.
Je ne me souviens pas précisément des ch.2 et 3 que vous évoquez sur un autre fil, Cripure, mais je me souviens de l'unicité à la fin autour des tâches de sang. Les Rougon sont le point de départ de la malédiction des Atrides.
Ce livre est aussi construit que les suivants mais il s'agit plus d'un "enseignement" pour permettre au lecteur d'entrer dans le cycle. Je le souviens notamment des portraits de fatries faits en accordant un paragraphe à chacun des enfants, comme une liste.
Les fiches non narrativisées prédominent. Tout est écrit pour préparer le reste du cycle: Pascal naturaliste spectateur, le penchant de Gervaise pour l'alcool, la faute originelle, les sacrifices... Je penche plus pour l'appellation "fiches, préface, notes à l'attention/intention du lecteur, avis" que roman.
Balzac n'est plus romancier
Non, sérieux, vous êtes à côté de la plaque, là. A ce compte, virez aussi Le Docteur Pascal, d'ailleurs, encore plus didactique. Mais vous n'avez pas le droit de manipuler ainsi la définition du roman.
- LaLettreNiveau 6
Ouais, l'autre là! Si vous caricaturez mes propos, sûr que je suis à côté de la plaque :p
Je pensais cela dans le sens où j'envisage la Fortune par rapport au reste du cycle et non comme livre dans l'absolu. D'ailleurs, je mentionnais Docteur Pascal dans mon message initial mais je n'ai pas pu tout développer et j'ai effacé cette partie.
Je pensais cela dans le sens où j'envisage la Fortune par rapport au reste du cycle et non comme livre dans l'absolu. D'ailleurs, je mentionnais Docteur Pascal dans mon message initial mais je n'ai pas pu tout développer et j'ai effacé cette partie.
- OsmieSage
Je n'apporte rien de rien à la discussion, mais ce roman m'enchante.
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