- JohnMédiateur
Paris, le 1er décembre 2013MOTION DE L’APHG, VOTÉE EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Le projet émanant du Ministère de l’Éducation nationale visant la révision du décret de 1950 constitue, dans la redéfinition des obligations réglementaires de service, une attaque inqualifiable contre les professeurs du second degré et leurs collègues des classes préparatoires. Les premiers verraient disparaître la rémunération de l’heure de laboratoire, et pour ceux enseignant en lycée, le paiement de l’heure rétribuant le travail en classes d’examen. Pour les seconds, l’ORS hebdomadaire de 8 heures hebdomadaires serait portée à 10 heures, et la rémunération des heures de colles serait diminuée. De nombreux collègues se retrouveraient en sous service, ceux qui enseignent 10 heures ou plus perdraient deux heures supplémentaires, soit une diminution de traitement pouvant représenter jusqu’à 20% de leur rémunération.
Sous couvert de mieux rémunérer nos collègues de ZEP, qui ne bénéficieraient au mieux que d’une augmentation de saupoudrage, le ministère s’apprête à réduire de manière arbitraire le traitement des professeurs préparant au baccalauréat et celui des professeurs de CPGE, qui exercent devant des classes de 45 élèves, corrigent en moyenne 450 copies de 15 pages par an, assurent un suivi individualisé de leurs étudiants par des colles, passent les deux tiers de leurs vacances d’été à lire et à préparer des questions de concours qui, dans les classes littéraires, changent tous les ans, et pour qui la semaine de 35 heures est une aimable utopie.
Cette démagogie d’un genre nouveau, qui vise non plus à désigner l’ensemble des fonctionnaires à la vindicte de l’opinion, mais à créer des antagonismes entre des professeurs qui exercent des métiers différents mais tout aussi dignes de considération l’un que l’autre, en prétendant « prendre aux riches pour donner aux pauvres », est inacceptable. Elle occulte une politique de nivellement par le bas des salaires qui, sous couvert d’équité et de grands discours sur la « refondation de l’école », vise surtout à désengager financièrement l’État de sa principale mission régalienne, l’éducation.
À l’heure où les obligations de service de tous les enseignants, du primaire au supérieur, sont de plus en plus lourdes, faut-il rappeler que les professeurs de CPGE restent, avec les professeurs des universités, les seuls qui soient encore payés au niveau de leur qualification et de leur compétence, dans un pays où le traitement moyen des professeurs est l’un des plus faible de l’OCDE ! Que leur salaire devrait être une référence, et non un scandale ! Faut-il rappeler qu’un professeur certifié de classes normale termine sa carrière à 2.500 euros net par mois, ce qui est le salaire d’embauche d’un jeune cadre de 25 ans issu d’une grande école !
L’APHG rejoint les syndicats, SNES, SNALC et FO, ainsi que les Associations de professeurs de CPGE qui exigent le retrait de ce projet inique et stigmatisant. Elle invite tous les collègues à signer la pétition en ligne sur le site: http://www.petitions24.net/petition_unitaire_cpge , dans l’attente d’actions ultérieures qui sont d’ores et déjà envisagées dans un grand nombre de lycées.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- neoSage
Je signe des deux mains, et je diffuse aux collègues d'histoire-géo !
La motion est en ligne ici : http://www.aphg.fr/actualites-pdf/131201-classes-prepa.pdf
La motion est en ligne ici : http://www.aphg.fr/actualites-pdf/131201-classes-prepa.pdf
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Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- e-WandererGrand sage
Je ne suis pas sûr que le texte ait raison de considérer que les profs d'université sont "payés à hauteur de leur qualification et de leur compétence" et de les mettre sur le même plan que les profs de CPGE.
Normalien, agrégé, docteur, j'ai commencé comme MCF à 29 ans à 1650 euros (après avoir été 6 ans non titulaire après mon agrégation, et donc nettement moins payé que si j'avais pris directement un poste en lycée : mais j'ai fait cela pour pouvoir rédiger ma thèse dans de meilleures conditions - sans aucune garantie de décrocher un poste en fac). Actuellement, avec une HDR en plus et un statut de PU depuis 4 ans (2e classe, échelon 5), je touche 3000 euros mutuelle déduite : j'ai exactement le même indice (821) qu'un agrégé de classe normale enseignant dans le secondaire et qui aurait réussi l'agreg la même année que moi, et qui aurait été promu au grand choix (éch. 11).
Question primes : la prime recherche annuelle que touchent tous les enseignants-chercheurs (1200 euros) et la prime d'excellence scientifique que je touche depuis un an (5200 euros par an).
Je suis en quelque sorte au "point d'équilibre" de ma carrière, au moment où mon salaire va normalement commencer à se différencier franchement du salaire d'un agrégé du secondaire. Mais j'ai eu jusqu'à présent une carrière rapide. Déjà, seuls 20% des universitaires passent un jour PU. L'âge moyen pour devenir PU dans les disciplines littéraires est de 48 ans, l'âge moyen pour passer à la 1ère classe des PU est de 55 ans (et c'est ce grade que le salaire devient supérieur à celui d'un agrégé dans le secondaire).
Je ne suis donc pas très sûr qu'on puisse vraiment mettre sur un pied d'égalité, comme le fait ce texte, le traitement d'un universitaire et celui d'un prof de prépa. Nous sommes plus proches des agrégés "normaux" enseignant dans le secondaire. La fin de carrière est plus avantageuse (à condition de décrocher la première classe de PU, puis la classe exceptionnelle), mais ne fait que compenser des débuts de carrière forcément un peu chaotiques. En revanche, pas grand-chose à voir avec le traitement des profs de CPGE.
Je dis cela sans aucune jalousie : je préfère exercer mon métier, même s'il est moins avantageux financièrement, et je considère que les profs de prépa sont payés au juste niveau (j'ai d'ailleurs signé leur pétition). Mais qu'on ne dise pas qu'on est traité de la même façon, car ce n'est pas vrai.
Normalien, agrégé, docteur, j'ai commencé comme MCF à 29 ans à 1650 euros (après avoir été 6 ans non titulaire après mon agrégation, et donc nettement moins payé que si j'avais pris directement un poste en lycée : mais j'ai fait cela pour pouvoir rédiger ma thèse dans de meilleures conditions - sans aucune garantie de décrocher un poste en fac). Actuellement, avec une HDR en plus et un statut de PU depuis 4 ans (2e classe, échelon 5), je touche 3000 euros mutuelle déduite : j'ai exactement le même indice (821) qu'un agrégé de classe normale enseignant dans le secondaire et qui aurait réussi l'agreg la même année que moi, et qui aurait été promu au grand choix (éch. 11).
Question primes : la prime recherche annuelle que touchent tous les enseignants-chercheurs (1200 euros) et la prime d'excellence scientifique que je touche depuis un an (5200 euros par an).
Je suis en quelque sorte au "point d'équilibre" de ma carrière, au moment où mon salaire va normalement commencer à se différencier franchement du salaire d'un agrégé du secondaire. Mais j'ai eu jusqu'à présent une carrière rapide. Déjà, seuls 20% des universitaires passent un jour PU. L'âge moyen pour devenir PU dans les disciplines littéraires est de 48 ans, l'âge moyen pour passer à la 1ère classe des PU est de 55 ans (et c'est ce grade que le salaire devient supérieur à celui d'un agrégé dans le secondaire).
Je ne suis donc pas très sûr qu'on puisse vraiment mettre sur un pied d'égalité, comme le fait ce texte, le traitement d'un universitaire et celui d'un prof de prépa. Nous sommes plus proches des agrégés "normaux" enseignant dans le secondaire. La fin de carrière est plus avantageuse (à condition de décrocher la première classe de PU, puis la classe exceptionnelle), mais ne fait que compenser des débuts de carrière forcément un peu chaotiques. En revanche, pas grand-chose à voir avec le traitement des profs de CPGE.
Je dis cela sans aucune jalousie : je préfère exercer mon métier, même s'il est moins avantageux financièrement, et je considère que les profs de prépa sont payés au juste niveau (j'ai d'ailleurs signé leur pétition). Mais qu'on ne dise pas qu'on est traité de la même façon, car ce n'est pas vrai.
- OlympiasProphète
Je ne pense pas qu'en rédigeant ce texte dimanche, on ait voulu obligatoirement comparer les profs de cpge et les universitaires ! Nous avions des universitaires dans la salle et l'essentiel était la convergence de vues
- PeinardNiveau 10
J'ai lu que cette idiotie de la part du MEN rapporterait environ 30 millions d'euros... C'est vraiment mesquin!
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