- JohnMédiateur
L’Elysée «a sifflé la fin de la partie», Vincent Peillon recule sur les classes prépas et et hypothèque ses réformes.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203186509709-profs-de-classes-prepa-vincent-peillon-reporterait-la-reforme-du-temps-de-travail-636700.phpC’est «la douche écossaise», «un rétropédalage complet», commentait ce jeudi un syndicaliste après la décision de Vincent Peillon, de «poursuivre» la négociation avec les professeurs de classes préparatoires. Et pour cause: vendredi dernier, devant le Conseil supérieur de l’éducation, le ministre avait été très clair en annonçant la fin des discussions, considérant qu’il avait mis assez de choses sur la table (prime de 3.000 euros…) Ce jeudi, Vincent Peillon affirmait finalement que les discussions… n’étaient pas «mûres» et qu’elles reprendraient en janvier. «Même si c’est bien emballé, c’est un recul», admet un pilier du groupe socialiste à l’Assemblée. «Tout s’est évanoui en quelques jours», regrette, amer, un syndicaliste.
L’Elysée «a sifflé la fin de la partie»
Comment expliquer le revirement ? Il y a d’abord la grève et la forte mobilisation des professeurs de prépas de lundi (80% selon les syndicats, 60% selon le ministère). Il y a ensuite la pression des lobbys. Et les craintes de l’Elysée «qui a sifflé la fin de la partie», glisse une bonne source. L’exécutif redoutait une conjonction de la grogne naissante dans les lycées liée à la réforme en cours des statuts des enseignants et de la colère des professeurs de prépas. «Vincent Peillon a déjà ouvert un front sur les rythmes scolaires dans le premier degré, il ne pouvait pas se permettre d’en ouvrir un autre sur le second degré avant les municipales », commente un acteur des négociations.
Le ministre a lâché sur les classes prépas mais a, en revanche, obtenu gain de cause de l’Elysée sur l’éducation prioritaire: dans 400 établissements, parmi les plus difficiles, les heures des professeurs seront revalorisées (1 heure comptera pour 1,1 heure). Ce qui va libérer environ 10% du temps de travail de ces enseignants qui pourront se consacrer à du travail pédagogique ou à des rencontres avec les parents, importantes dans ces établissements. Ce qui permet aussi à Vincent Peillon d'affirmer qu’il n’a «pas besoin de [s’] attaquer aux professeurs de prépas pour [aider] l’éducation prioritaire». Beaucoup lui avaient reproché de vouloir prendre aux uns pour donner aux autres.
Quelles sont les conséquences de ce revirement? Trois scénarios sont possibles. Soit la situation se débloque d’ici à mi-janvier et une réforme se met en place pour la rentrée 2014. Vincent Peillon ne l’exclut pas, mais le timing est serré. Soit les négociations prennent du temps, et le dossier est reporté à une application à la rentrée 2015. Soit le dossier s’enlise. «Attention, si on l’enterre, au mauvais signal qui pourrait alors conduire certains à partir à l’assaut de revendications très catégorielles, prévient un syndicaliste. En voulant sauver les municipales de la sorte, on ne les sauvera peut-être pas.»
Le dossier des classes prépas bloque aussi toutes les discussions sur le second degré et sur la réforme du statut de 1950. Vincent Peillon a décidé de faire un paquet de négociations. Considérant qu'il fallait éviter de faire des classes prépas un cas à part. Résultat, les autres dossiers sont en suspens.
La ligne du ministre semble désormais claire, à l’image du résumé qu’en fait un député socialiste influent: «La ligne Hollande, c’est: pas d’emmerdes, et Vincent Peillon se hollandise.» Pour montrer qu’il peut rester ministre, malgré sa candidature aux élections européennes. Ou simplement pour assurer son avenir politique, au gouvernement ou ailleurs…
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- BoubouleDoyen
Les échos a écrit: Trois scénarios sont possibles. Soit la situation se débloque d’ici à mi-janvier et une réforme se met en place pour la rentrée 2014. Vincent Peillon ne l’exclut pas, mais le timing est serré. Soit les négociations prennent du temps, et le dossier est reporté à une application à la rentrée 2015. Soit le dossier s’enlise.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203186509709-profs-de-classes-prepa-vincent-peillon-reporterait-la-reforme-du-temps-de-travail-636700.php
Donc soit 2014, soit 2015, soit après 2015.
Facile.
- LefterisEsprit sacré
Les Echos ont bien compris ce que nous sommes nombreux à dire sur ce forum (mais eux le déplorent visiblement) : il s'agissait d'un test, de briser une barrière , et de faire retomber le procédé en cascade sur le second degré. Et j'ajoute : d'attaquer les statuts , car si les enseignants de prépa , qui sont à la base des agrégés, voient leurs obligations de service augmenter, les autres, du même corps, n'ont plus qu'à courber le dos à leur tour, et ne parlons pas des autres ...
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