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Celeborn
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Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par Celeborn Sam 16 Nov 2013 - 21:28
Cripure a écrit:
La Bête humaine, malgré ses belles pages ferroviaires et sa belle allégorie finale, est de mon point de vue un roman très lourdaud.
Je trouve tout de même que l'intrigue de Phasie et de son mari fait partie des plus belles réussites de Zola.
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Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par totoro Sam 16 Nov 2013 - 21:57
Celeborn a écrit:Attention au point de vue dans les extraits que tu cites. Il est interne dans le premier cas, et ce n'est pas impossible qu'il le soit également dans le second. Ce qui change considérablement l'interprétation : ce ne serait pas tant qu'une fêlure venant de l'homme des cavernes (et encore moins d'Adam, qui n'a semble-t-il rien à faire ici ; pour parler du péché originel, c'est La Faute de l'abbé Mouret qu'il faut lire) se serait propagée jusqu'à lui que le fait que sa fêlure héréditaire à lui lui ferait retrouver des pulsions préhistoriques, si j'ose dire. Bref, qu'il sentirait ressurgir en lui l'état de sauvagerie et de bestialité des premiers hommes (d'où "bête humaine").

En effet, il est interne dans les deux cas. Je penche aussi vers une tentative de justification de la part du personnage lui-même.

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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Sam 16 Nov 2013 - 23:10
totoro a écrit:
Cripure a écrit:Dans L'Assommoir, Gervaise est censée être ivrogne et boîteuse parce que son père avait quasiment violé sa mère en lui tombant dessus un soir de grande beuverie...
La Bête humaine, malgré ses belles pages ferroviaires et sa belle allégorie finale, est de mon point de vue un roman très lourdaud.
Ca ne m'aide pas beaucoup en fait...
Ce que je veux dire, c'est que l'hérédité est probablement l'entrée la plus à éviter pour Zola et pour le naturalisme. Ca a un intérêt historique, qu'est-ce qu'on a pensé de l'hérédité au fil du temps. Mais d'un point de vue littéraire, c'est à mon sens plus riche d'étudier comment le réalisme se mêle à une écriture plus mythique pour tenter d'illustrer les phénomènes naturels, les grandes pulsions de la nature.
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User17706
Bon génie

Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par User17706 Dim 17 Nov 2013 - 7:12
totoro a écrit:
Celeborn a écrit:Attention au point de vue dans les extraits que tu cites. Il est interne dans le premier cas, et ce n'est pas impossible qu'il le soit également dans le second. Ce qui change considérablement l'interprétation : ce ne serait pas tant qu'une fêlure venant de l'homme des cavernes (et encore moins d'Adam, qui n'a semble-t-il rien à faire ici ; pour parler du péché originel, c'est La Faute de l'abbé Mouret qu'il faut lire) se serait propagée jusqu'à lui que le fait que sa fêlure héréditaire à lui lui ferait retrouver des pulsions préhistoriques, si j'ose dire. Bref, qu'il sentirait ressurgir en lui l'état de sauvagerie et de bestialité des premiers hommes (d'où "bête humaine").

En effet, il est interne dans les deux cas. Je penche aussi vers une tentative de justification de la part du personnage lui-même.
Tout à fait, pour le point de vue. Également pour la nuance introduite par Celeborn: on a là l'expression d'un regard un peu halluciné sur soi qui ne vaut pas théorie. Le fait que ça décline le thème de l'hérédité s'ajoute plutôt que ça ne constitue un commentaire de premier plan. Après, effectivement, compte tenu de la difficulté à trouver encore de la vraisemblance, voire de l'intérêt, à l'hérédité en ce sens, peut-être faut-il éviter d'en faire des caisses sur ce dernier point.
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par totoro Dim 17 Nov 2013 - 7:55
Pas l'intention d'en faire des caisses... mais pas envie de me trouver piégée si mes élèves posent une question alors que l'inspecteur est dans le fond... pas sûre d'être capable de faire une jolie pirouette dans ces conditions.

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Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par Iphigénie Dim 17 Nov 2013 - 8:18
totoro a écrit:Pas l'intention d'en faire des caisses... mais pas envie de me trouver piégée si mes élèves posent une question alors que l'inspecteur est dans le fond... pas sûre d'être capable de faire une jolie pirouette dans ces conditions.
Tu as des élèves drôlement fins? Parce que le jour où les miens me posent des questions aussi pointues je crie "alleluia", "hip hip hip hourra" "god save the queen" ,inspecteur présent ou pas.... :lol: :lol:


Sinon vous êtes tous très savants; d'un simple point de vue scolaire (mode: prof-de-secondes-ignares on), je ferais peut-être simplement remarquer que le Jacques Lantier de la Bête est le frère de l'Etienne Lantier de Germinal, qui éprouve lui aussi les mêmes tensions et tentations de meurtre (je n'ai pas le texte à portée de main, mais il y a un passage il me semble sur un terril (...) où il a un vertige de cette sorte. Manière simple de dire que Zola conçoit bien son oeuvre comme une étude d'ensemble, et que pour lui les individus (comme les créations romanesques) ne sont pas simplement des êtres isolés, mais les parties d'une chaîne. Qui donc dépasse le simple cadre des Rougon et se continue jusqu'à la nuit des temps, pour revenir à ta question de départ, dans une sorte de vertige "pascalien" sur les abîmes infinis d'où sortent nos pensées obscures)

(parce que sur Zola, je ne partage pas l'idée de Cripure pour le coup, je trouve pour ma part Zola assez "systématique" justement dans son écriture... j'aime beaucoup plus Stendhal: ça n'a rien à voir, c'est juste un point de divergence....Very Happy )
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Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par totoro Dim 17 Nov 2013 - 10:55
iphigénie a écrit:
totoro a écrit:Pas l'intention d'en faire des caisses... mais pas envie de me trouver piégée si mes élèves posent une question alors que l'inspecteur est dans le fond... pas sûre d'être capable de faire une jolie pirouette dans ces conditions.
Tu as des élèves drôlement fins? Parce que le jour où les miens me posent des questions aussi pointues je crie "alleluia", "hip hip hip hourra" "god save the queen" ,inspecteur présent ou pas.... :lol: :lol:


Sinon vous êtes tous très savants; d'un simple point de vue scolaire (mode: prof-de-secondes-ignares on), je ferais peut-être simplement remarquer que le Jacques Lantier de la Bête est le frère de l'Etienne Lantier de Germinal, qui éprouve lui aussi les mêmes tensions et tentations de meurtre (je n'ai pas le texte à portée de main, mais il y a un passage il me semble sur un terril (...) où il a un vertige de cette sorte. Manière simple de dire que Zola conçoit bien son oeuvre comme une étude d'ensemble, et que pour lui les individus (comme les créations romanesques) ne sont pas simplement des êtres isolés, mais les parties d'une chaîne. Qui donc dépasse le simple cadre des Rougon et se continue jusqu'à la nuit des temps, pour revenir à ta question de départ, dans une sorte de vertige "pascalien" sur les abîmes infinis d'où sortent nos pensées obscures)

(parce que sur Zola, je ne partage pas l'idée de Cripure pour le coup, je trouve pour ma part Zola assez "systématique" justement dans son écriture... j'aime beaucoup plus Stendhal: ça n'a rien à voir, c'est juste un point de divergence....Very Happy )
Mes élèves ne sont pas particulièrement "fins" et posent assez peu de questions. MAIS, ils seraient capables de faire du zèle le jour de l'inspection (pas par méchanceté, hein, pour me faire plaisir...). Je préfère prévoir...

Et comme dans l'extrait, il évoque sa mère et ses frères, je comptais bien évoquer les différentes tensions éprouvées par les personnages (et les liens avec l'alcool santeverre )

Tiens, Stendhal, je l'avais oublié celui-là, en voilà une idée pour changer un peu en première...idee

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Asha Kraken
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par Asha Kraken Dim 17 Nov 2013 - 11:09
Totoro, si par curiosité, vous décidiez d'aller faire un tour du côté du Docteur Pascal, le chapitre, qui, selon moi, présenterait le plus d'intérêt serait le cinquième (ouais j'ai repris le bouquin en prenant mon café). Le bon docteur y commente l'arbre généalogique de la famille ainsi que les tares de ses membres et les met en rapport avec ses théories sur les lois de l'hérédité. C'est vraiment okazou...Smile
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par totoro Dim 17 Nov 2013 - 11:28
Merci!!!!
Je m'y plongerais (si j'ai le temps)...

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User5899
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Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par User5899 Dim 17 Nov 2013 - 17:23
iphigénie a écrit:vous êtes tous très savants; d'un simple point de vue scolaire (mode: prof-de-secondes-ignares on), je ferais peut-être simplement remarquer que le Jacques Lantier de la Bête est le frère de l'Etienne Lantier de Germinal, qui éprouve lui aussi les mêmes tensions et tentations de meurtre (je n'ai pas le texte à portée de main, mais il y a un passage il me semble sur un terril (...) où il a un vertige de cette sorte. Manière simple de dire que Zola conçoit bien son oeuvre comme une étude d'ensemble, et que pour lui les individus (comme les créations romanesques) ne sont pas simplement des êtres isolés, mais les parties d'une chaîne. Qui donc dépasse le simple cadre des Rougon et se continue jusqu'à la nuit des temps, pour revenir à ta question de départ, dans une sorte de vertige "pascalien" sur les abîmes infinis d'où sortent nos pensées obscures)

(parce que sur Zola, je ne partage pas l'idée de Cripure pour le coup, je trouve pour ma part Zola assez "systématique" justement dans son écriture... j'aime beaucoup plus Stendhal: ça n'a rien à voir, c'est juste un point de divergence....Very Happy )
Euh, je n'ai pas écrit quelque chose de très différent Smile
Juste que lire Zola aujourd'hui pour l'hérédité, c'est un peu le lire pour une mauvaise raison.
Mais sur son aspect systématique, il me semble avoir dit quelque chose d'approchant.
PS Puisque vous parlez de Jacques, frère d’Étienne (tous deux demi-frères de Nana), rappelons que Claude Lantier, peintre impressionniste de L'Œuvre, est le frère de Jacques et d’Étienne... même s'il n'existe pas dans L'Assommoir !
On voit par là que l'hérédité chez Zola est non seulement peu scientifique, mais également miraculeuse :lol!:
Iphigénie
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Prophète

Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par Iphigénie Dim 17 Nov 2013 - 17:26
ah oui, c'est vrai, je l'avais oublié, cestui-là!Very Happy 
Marillion
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Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par Marillion Dim 17 Nov 2013 - 18:36
C'est vrai que Claude et Etienne existent dans L'Assommoir, pas Jacques.
Mais c'est justement cet aspect de l'hérédité, cette branche des Macquart vouée à la déchéance et la misère dès leur naissance, qui m'avait passionnée dès la 4ème. Jacques a hérité des tares de son aïeule Adelaide mais aussi des Macquart : son arrière-grand-père braconnier, alcoolique, violent ; son grand-père Antoine, qui finira par mourir par combustion instantanée tellement il est imbibé d'alcool ; sa mère Gervaise qui finira par mourir sous un escalier (je fonctionne avec mes souvenirs de lecture mais il faudrait se replonger dans les chapitres cités plus haut du Docteur Pascal)
lilicheng
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Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité - Page 2 Empty Re: Zola, La Bête humaine: théorie de l'hérédité

par lilicheng Lun 18 Nov 2013 - 10:02

"Les yeux devenus vagues, il suivait sa pensée, il s’égarait. Mais, d’un mouvement brusque, il revint aux dossiers, jetant l’Arbre de côté, disant :
— Nous le reprendrons tout à l’heure ; car, pour que tu comprennes maintenant, il faut que les faits se déroulent et que tu les voies à l’action, tous ces acteurs, étiquetés là de simples notes qui les résument... Je vais appeler les dossiers, tu me les passeras un à un ; et je te montrerai, je te conterai ce que chacun contient, avant de le remettre là-haut, sur la planche... Je ne suivrai pas l’ordre alphabétique, mais l’ordre même des faits. Il y a longtemps que je veux établir ce classement... Allons, cherche les noms sur les chemises. Tante Dide, d’abord.
À ce moment, un coin de l’orage qui incendiait l’horizon, prit en écharpe la Souleiade, creva sur la maison en une pluie diluvienne. Mais ils ne fermèrent même pas la fenêtre. Ils n’entendaient ni les éclats de la foudre, ni le roulement continu de ce déluge battant la toiture. Elle lui avait passé le dossier qui portait le nom de Tante Dide, en grosses lettres ; et il en tirait des papiers de toutes sortes, d’anciennes notes, prises par lui, qu’il se mit à lire.
— Donne-moi Pierre Rougon... Donne-moi Ursule Macquart... Donne-moi Antoine Macquart...
Muette, elle obéissait toujours, le cœur serré d’une angoisse, à tout ce qu’elle entendait. Et les dossiers défilaient, étalaient leurs documents, retournaient s’empiler dans l’armoire.
1. C’étaient d’abord les origines, Adélaïde Fouque, la grande fille détraquée, la lésion nerveuse première, donnant naissance à la branche légitime, Pierre Rougon, et aux deux branches bâtardes, Ursule et Antoine Macquart, toute cette tragédie bourgeoise et sanglante, dans le cadre du coup d’État de décembre 1851, les Rougon, Pierre et Félicité, sauvant l’ordre à Plassans, éclaboussant du sang de Silvère leur fortune commençante, tandis qu’Adélaïde vieillie, la misérable Tante Dide, était enfermée aux Tulettes, comme une figure spectrale de l’expiation et de l’attente.
2. Ensuite, la meute des appétits se trouvait lâchée, l’appétit souverain du pouvoir chez Eugène Rougon, le grand homme, l’aigle de la famille, dédaigneux, dégagé des vulgaires intérêts, aimant la force pour la force, conquérant Paris en vieilles bottes, avec les aventuriers du prochain empire, passant de la présidence du Conseil d’État à un portefeuille de ministre, fait par sa bande, toute une clientèle affamée qui le portait et le rongeait, battu un instant par une femme, la belle Clorinde, dont il avait eu l’imbécile désir, mais si vraiment fort, brûlé d’un tel besoin d’être le maître, qu’il reconquérait le pouvoir grâce à un démenti de sa vie entière, en marche pour sa royauté triomphante de vice-empereur.
3. Chez Aristide Saccard, l’appétit se ruait aux basses jouissances, à l’argent, à la femme, au luxe, une faim dévorante qui l’avait jeté sur le pavé, dès le début de la curée chaude, dans le coup de vent de la spéculation à outrance soufflant par la ville, la trouant de tous côtés et la reconstruisant, des fortunes insolentes bâties en six mois, mangées et rebâties, une soûlerie de l’or dont l’ivresse croissante l’emportait, lui faisait, le corps de sa femme Angèle à peine froid, vendre son nom pour avoir les premiers cent mille francs indispensables, en épousant Renée, puis l’amenait plus tard, au moment d’une crise pécuniaire, à tolérer l’inceste, à fermer les yeux sur les amours de son fils Maxime et de sa seconde femme, dans l’éclat flamboyant de Paris en fête.
4. Et c’était Saccard encore, à quelques années de là, qui mettait en branle l’énorme pressoir à millions de la Banque Universelle, Saccard jamais vaincu, Saccard grandi, haussé jusqu’à l’intelligence et à la bravoure de grand financier, comprenant le rôle farouche et civilisateur de l’argent, livrant, gagnant et perdant des batailles en Bourse, comme Napoléon à Austerlitz et à Waterloo, engloutissant sous le désastre un monde de gens pitoyables, lâchant à l’inconnu du crime son fils naturel Victor, disparu, en fuite par les nuits noires, et lui-même, sous la protection impassible de l’injuste nature, aimé de l’adorable madame Caroline, sans doute en récompense de son exécrable vie.
5. Là, un grand lis immaculé poussait dans ce terreau, Sidonie Rougon, la complaisante de son frère Saccard, l’entremetteuse aux cent métiers louches, enfantait d’un inconnu la pure et divine Angélique, la petite brodeuse aux doigts de fée qui tissait à l’or des chasubles le rêve de son prince charmant, si envolée parmi ses compagnes les saintes, si peu faite pour la dure réalité, qu’elle obtenait la grâce de mourir d’amour, le jour de son mariage, sous le premier baiser de Félicien de Hautecœur, dans le branle des cloches sonnant la gloire de ses noces royales.
6. Le nœud des deux branches se faisait alors, la légitime et la bâtarde, Marthe Rougon épousait son cousin François Mouret, un paisible ménage lentement désuni, aboutissant aux pires catastrophes, une douce et triste femme prise, utilisée, broyée, dans la vaste machine de guerre dressée pour la conquête d’une ville, et ses trois enfants lui étaient comme arrachés, et elle laissait jusqu’à son cœur sous la rude poigne de l’abbé Faujas, et les Rougon sauvaient une seconde fois Plassans, pendant qu’elle agonisait, à la lueur de l’incendie où son mari, fou de rage amassée et de vengeance, flambait avec le prêtre.
7. Des trois enfants, Octave Mouret était le conquérant audacieux, l’esprit net, résolu à demander aux femmes la royauté de Paris, tombé en pleine bourgeoisie gâtée, faisant là une terrible éducation sentimentale, passant du refus fantasque de l’une au mol abandon de l’autre, goûtant jusqu’à la boue les désagréments de l’adultère, resté heureusement actif, travailleur et batailleur, peu à peu dégagé, grandi quand même, hors de la basse cuisine de ce monde pourri, dont on entendait le craquement.
8. Et Octave Mouret victorieux révolutionnait le haut commerce, tuait les petites boutiques prudentes de l’ancien négoce, plantait au milieu de Paris enfiévré le colossal palais de la tentation, éclatant de lustres, débordant de velours, de soie et de dentelles, gagnait une fortune de roi à exploiter la femme, vivait dans le mépris souriant de la femme, jusqu’au jour où une petite fille vengeresse, la très simple et très sage Denise, le domptait, le tenait à ses pieds éperdu de souffrance, tant qu’elle ne lui avait pas fait la grâce, elle si pauvre, de l’épouser, au milieu de l’apothéose de son Louvre, sous la pluie d’or battante des recettes.
9. Restaient les deux autres enfants, Serge Mouret, Désirée Mouret, celle-ci innocente et saine comme une jeune bête heureuse, celui-là affiné et mystique, glissé à la prêtrise par un accident nerveux de sa race, et il recommençait l’aventure adamique, dans le Paradou légendaire, il renaissait pour aimer Albine, la posséder et la perdre, au sein de la grande nature complice, repris ensuite par l’Église, l’éternelle guerre à la vie, luttant pour la mort de son sexe, jetant sur le corps d’Albine morte la poignée de terre de l’officiant, à l’heure même où Désirée, la fraternelle amie des animaux, exultait de joie, parmi la fécondité chaude de sa basse-cour.
10. Plus loin, s’ouvrait une échappée de vie douce et tragique, Hélène Mouret vivait paisible avec sa fillette Jeanne, sur les hauteurs de Passy, dominant Paris, l’océan humain sans bornes et sans fond, en face duquel se déroulait cette histoire douloureuse, le coup de passion d’Hélène pour un passant, un médecin amené la nuit, par hasard, au chevet de sa fille, la jalousie maladive de Jeanne, une jalousie d’amoureuse instinctive disputant sa mère à l’amour, si ravagée déjà de passion souffrante, qu’elle mourait de la faute, prix terrible d’une heure de désir dans toute une vie sage, pauvre chère petite morte restée seule là-haut, sous les cyprès du muet cimetière, devant l’éternel Paris.
11. Avec Lisa Macquart commençait la branche bâtarde, fraîche et solide en elle, étalant la prospérité du ventre, lorsque, sur le seuil de sa charcuterie, en clair tablier, elle souriait aux Halles centrales, où grondait la faim d’un peuple, la bataille séculaire des Gras et des Maigres, le maigre Florent, son beau-frère, exécré, traqué par les grasses poissonnières, les grasses boutiquières, et que la grasse charcutière elle-même, d’une absolue probité, mais sans pardon, faisait arrêter comme républicain en rupture de ban, convaincue qu’elle travaillait ainsi à l’heureuse digestion de tous les honnêtes gens.
12. De cette mère naissait la plus saine, la plus humaine des filles, Pauline Quenu, la pondérée, la raisonnable, la vierge qui savait et qui acceptait la vie, d’une telle passion dans son amour des autres, que, malgré la révolte de sa puberté féconde, elle donnait à une amie son fiancé Lazare, puis sauvait l’enfant du ménage désuni, devenait sa mère véritable, toujours sacrifiée, ruinée, triomphante et gaie, dans son coin de monotone solitude, en face de la grande mer, parmi tout un petit monde de souffrants qui hurlaient leur douleur et ne voulaient pas mourir.
13. Et Gervaise Macquart arrivait avec ses quatre enfants, Gervaise bancale, jolie et travailleuse, que son amant Lantier jetait sur le pavé des faubourgs, où elle faisait la rencontre du zingueur Coupeau, le bon ouvrier pas noceur qu’elle épousait, si heureuse d’abord, ayant trois ouvrières dans sa boutique de blanchisseuse, coulant ensuite avec son mari à l’inévitable déchéance du milieu, lui peu à peu conquis par l’alcool, possédé jusqu’à la folie furieuse et à la mort, elle-même pervertie, devenue fainéante, achevée par le retour de Lantier, au milieu de la tranquille ignominie d’un ménage à trois, dès lors victime pitoyable de la misère complice, qui finissait de la tuer un soir, le ventre vide.
14. Son aîné, Claude, avait le douloureux génie d’un grand peintre déséquilibré, la folie impuissante du chef-d’œuvre qu’il sentait en lui, sans que ses doigts désobéissants pussent l’en faire sortir, lutteur géant foudroyé toujours, martyr crucifié de l’œuvre, adorant la femme, sacrifiant sa femme Christine, si aimante, si aimée un instant, à la femme incréée, qu’il voyait divine et que son pinceau ne pouvait dresser dans sa nudité souveraine, passion dévorante de l’enfantement, besoin insatiable de la création, d’une détresse si affreuse, quand on ne peut le satisfaire, qu’il avait fini par se pendre.
15. Jacques, lui, apportait le crime, la tare héréditaire qui se tournait en un appétit instinctif de sang, du sang jeune et frais coulant de la poitrine ouverte d’une femme, la première venue, la passante du trottoir, abominable mal contre lequel il luttait, qui le reprenait au cours de ses amours avec Séverine, la soumise, la sensuelle, jetée elle-même dans le frisson continu d’une tragique histoire d’assassinat, et il la poignardait un soir de crise, furieux à la vue de sa gorge blanche, et toute cette sauvagerie de la bête galopait parmi les trains filant à grande vitesse, dans le grondement de la machine qu’il montait, la machine aimée qui le broyait un jour, débridée ensuite, sans conducteur, lancée aux désastres inconnus de l’horizon.
16. Étienne, à son tour, chassé, perdu, arrivait au pays noir par une nuit glacée de mars, descendait dans le puits vorace, aimait la triste Catherine qu’un brutal lui volait, vivait avec les mineurs leur vie morne de misère et de basse promiscuité, jusqu’au jour où la faim, soufflant la révolte, promenait au travers de la plaine rase le peuple hurlant des misérables qui voulait du pain, dans les écroulements et les incendies, sous la menace de la troupe dont les fusils partaient tout seuls, terrible convulsion annonçant la fin d’un monde, sang vengeur des Maheu qui se lèverait plus tard, Alzire morte de faim, Maheu tué d’une balle, Zacharie tué d’un coup de grisou, Catherine restée sous la terre, la Maheude survivant seule, pleurant ses morts, redescendant au fond de la mine pour gagner ses trente sous, pendant qu’Étienne, le chef battu de la bande, hanté des revendications futures, s’en allait par un tiède matin d’avril, en écoutant la sourde poussée du monde nouveau, dont la germination allait bientôt faire éclater la terre.
17. Nana, dès lors, devenait la revanche, la fille poussée sur l’ordure sociale des faubourgs, la mouche d’or envolée des pourritures d’en bas, qu’on tolère et qu’on cache, emportant dans la vibration de ses ailes le ferment de destruction, remontant et pourrissant l’aristocratie, empoisonnant les hommes rien qu’à se poser sur eux, au fond des palais où elle entrait par les fenêtres, toute une œuvre inconsciente de ruine et de mort, la flambée stoïque de Vandeuvres, la mélancolie de Foucarmont courant les mers de la Chine, le désastre de Steiner réduit à vivre en honnête homme, l’imbécillité satisfaite de La Faloise, et le tragique effondrement des Muffat, et le blanc cadavre de Georges, veillé par Philippe, sorti la veille de prison, une telle contagion dans l’air empesté de l’époque, qu’elle-même se décomposait et crevait de la petite vérole noire, prise au lit de mort de son fils Louiset, tandis que, sous ses fenêtres, Paris passait, ivre, frappé de la folie de la guerre, se ruant à l’écroulement de tout.
18. Enfin, c’était Jean Macquart, l’ouvrier et le soldat redevenu paysan, aux prises avec la terre dure qui fait payer chaque grain de blé d’une goutte de sueur, en lutte surtout avec le peuple des campagnes, que l’âpre désir, la longue et rude conquête du sol brûle du besoin sans cesse irrité de la possession, les Fouan vieillis cédant leurs champs comme ils céderaient de leur chair, les Buteau exaspérés, allant jusqu’au parricide pour hâter l’héritage d’une pièce de luzerne, la Françoise têtue mourant d’un coup de faux, sans parler, sans vouloir qu’une motte sorte de la famille, tout ce drame des simples et des instinctifs à peine dégagés de la sauvagerie ancienne, toute cette salissure humaine sur la terre grande, qui seule demeure l’immortelle, la mère d’où l’on sort et où l’on retourne, elle qu’on aime jusqu’au crime, qui refait continuellement de la vie pour son but ignoré, même avec la misère et l’abomination des êtres.
19. Et c’était Jean encore qui, devenu veuf et s’étant réengagé aux premiers bruits de guerre, apportait l’inépuisable réserve, le fonds d’éternel rajeunissement que la terre garde, Jean le plus humble, le plus ferme soldat de la suprême débâcle, roulé dans l’effroyable et fatale tempête qui, de la frontière à Sedan, en balayant l’empire, menaçait d’emporter la patrie, toujours sage, avisé, solide en son espoir, aimant d’une tendresse fraternelle son camarade Maurice, le fils détraqué de la bourgeoisie, l’holocauste destiné à l’expiation, pleurant des larmes de sang lorsque l’inexorable destin le choisissait lui-même pour abattre ce membre gâté, puis après la fin de tout, les continuelles défaites, l’affreuse guerre civile, les provinces perdues, les milliards à payer, se remettant en marche, retournant à la terre qui l’attendait, à la grande et rude besogne de toute une France à refaire."

Pascal s’arrêta, Clotilde lui avait passé tous les dossiers, un à un, et il les avait tous feuilletés, dépouillés, reclassés et remis sur la planche du haut, dans l’armoire. Il était hors d’haleine, épuisé d’un tel souffle démesuré, à travers cette humanité vivante ; tandis que, sans voix, sans geste, la jeune fille, dans l’étourdissement de ce torrent de vie débordé, attendait toujours, incapable d’une réflexion et d’un jugement. L’orage continuait à battre la campagne noire du roulement sans fin de sa pluie diluvienne. Un coup de tonnerre venait de foudroyer quelque arbre du voisinage, avec un horrible craquement. Les bougies s’effarèrent, sous le vent de la fenêtre grande ouverte.
— Ah ! reprit-il, en montrant encore d’un geste les dossiers, c’est un monde, une société et une civilisation, et la vie entière est là, avec ses manifestations bonnes et mauvaises, dans le feu et le travail de forge qui emporte tout... Oui, notre famille pourrait, aujourd’hui, suffire d’exemple à la science, dont l’espoir est de fixer un jour, mathématiquement, les lois des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d’une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms de vertus et de vices. Et elle est aussi un document d’histoire, elle raconte le second empire, du coup d’État à Sedan, car les nôtres sont partis du peuple, se sont répandus parmi toute la société contemporaine, ont envahi toutes les situations, emportés par le débordement des appétits, par cette impulsion essentiellement moderne, ce coup de fouet qui jette aux jouissances les basses classes, en marche à travers le corps social... Les origines, je te les ai dites : elles sont parties de Plassans ; et nous voici à Plassans encore, au point d’arrivée.
Il s’interrompit de nouveau, une rêverie ralentissait sa parole.
— Quelle masse effroyable remuée, que d’aventures douces ou terribles, que de joies, que de souffrances jetées à la pelle, dans cet amas colossal de faits !... Il y a de l’histoire pure, l’empire fondé dans le sang, d’abord jouisseur et durement autoritaire, conquérant les villes rebelles, puis glissant à une désorganisation lente, s’écroulant dans le sang, dans une telle mer de sang, que la nation entière a failli en être noyée... Il y a des études sociales, le petit et le grand commerce, la prostitution, le crime, la terre, l’argent, la bourgeoisie, le peuple, celui qui se pourrit dans le cloaque des faubourgs, celui qui se révolte dans les grands centres industriels, toute cette poussée croissante du socialisme souverain, gros de l’enfantement du nouveau siècle... Il y a de simples études humaines, des pages intimes, des histoires d’amour, la lutte des intelligences et des cœurs contre la nature injuste, l’écrasement de ceux qui crient sous leur tâche trop haute, le cri de la bonté qui s’immole, victorieuse de la douleur... Il y a de la fantaisie, l’envolée de l’imagination hors du réel, des jardins immenses, fleuris en toutes saisons, des cathédrales aux fines aiguilles précieusement ouvragées, des contes merveilleux tombés du paradis, des tendresses idéales remontées au ciel dans un baiser... Il y a de tout, de l’excellent et du pire, du vulgaire et du sublime, les fleurs, la boue, les sanglots, les rires, le torrent même de la vie charriant sans fin l’humanité !
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par User5899 Lun 18 Nov 2013 - 10:33
Bon sang, on n'arrivera pas à se comprendre Smile
L'écriture naturaliste, quand elle mythifie le train fonçant à la boucherie, la mine dévorant les mineurs, l'orgie d'achats dans le grand magasin, le sang souillé et la "fin de race" chez Maxime et Renée, l'eau de vie chez le peuple, cette écriture dit quelque chose sur l'homme de plus fort que le simple réalisme, touche aux fondamentaux des pulsions humaines. Quand elle emprunte la voie de l'hérédité, elle fait rire.
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par RelenaD Lun 18 Nov 2013 - 12:18
Après, l'interprétation peut être tordue mais... La faille première, originelle, vient de Tante Dide (Adélaïde Fouque). On peut après l'interpréter de cette manière : chercher la faille et la détruire de manière symbolique pour sortir de l'hérédité qui développe sans cesse son appétit (cf. La préface de La Fortune des Rougon). C'est peut-être un peu tiré par les cheveux mais bon...
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par Isidoria Lun 18 Nov 2013 - 12:34
En tout cas c'est ce qu'on nous avait expliqué quand c'était au programme de khâgne, il y a... 14ans!
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par User5899 Lun 18 Nov 2013 - 12:42
Sev2p1 a écrit:En tout cas c'est ce qu'on nous avait expliqué quand c'était au programme de khâgne, il y a... 14ans!
On nous expliquait pareil il y a... Hoouuuuuuuu ! Razz 32 ans ? pale
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par Isidoria Lun 18 Nov 2013 - 12:50
C'était quoi au programme? Nous c'était la Fortune des Rougon
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par User5899 Lun 18 Nov 2013 - 12:52
Sev2p1 a écrit:C'était quoi au programme? Nous c'était la Fortune des Rougon
Khâgne Ulm : pas de programme, jadis. Tout, en toute simplicité Razz
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par Isidoria Lun 18 Nov 2013 - 12:55
Oh mazette... la liberté de ces profs de l'époque! Ils devaient être perdus les pauvres Razz 
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Bon génie

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par User17706 Lun 18 Nov 2013 - 12:58
Cripure a écrit:
Sev2p1 a écrit:C'était quoi au programme? Nous c'était la Fortune des Rougon
Khâgne Ulm : pas de programme, jadis. Tout, en toute simplicité Razz
Ça n'a d'ailleurs changé que très récemment, non? Quand j'ai moi-même fait ces études-là, nous étions également tenus d'être omniscients.
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par cléo Lun 18 Nov 2013 - 12:59
Cripure a écrit:
totoro a écrit:
Cripure a écrit:Dans L'Assommoir, Gervaise est censée être ivrogne et boîteuse parce que son père avait quasiment violé sa mère en lui tombant dessus un soir de grande beuverie...
La Bête humaine, malgré ses belles pages ferroviaires et sa belle allégorie finale, est de mon point de vue un roman très lourdaud.
Ca ne m'aide pas beaucoup en fait...
Ce que je veux dire, c'est que l'hérédité est probablement l'entrée la plus à éviter pour Zola et pour le naturalisme. Ca a un intérêt historique, qu'est-ce qu'on a pensé de l'hérédité au fil du temps. Mais d'un point de vue littéraire, c'est à mon sens plus riche d'étudier comment le réalisme se mêle à une écriture plus mythique pour tenter d'illustrer les phénomènes naturels, les grandes pulsions de la nature.
Je suis tout à fait d'accord, la manière dont Zola dépasse le réalisme grâce aux mythes est passionnante. Mais c'est dommage de balayer la question de l"hérédité : certes, l'aspect scientifique, ou historique, n'est pas majeur, mais on peut aussi voir dans l'hérédité un intérêt stylistique. Comme le dit Iphigénie, l'hérédité tisse des fils entre les personnages et les romans.
(Pour info, la fêlure originelle, sans parler d'interprétation symbolique ni rien, dans les RM, provient de tante Dide, l'aIeule (la grand-mère de Pascal)).
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