- virgereNeoprof expérimenté
Bonsoir
Dans le cadre de ma séquence sur les chevaliers, et après une séance sur la formation des mots, je viens d'avoir une idée (géniale ^^) de sujet d'écriture : à l'aide des noms grecs (et latins ?) d'animaux, créez un animal fantastique et décrivez-le.
Super ! Sauf qu'à part "hippo", je ne connais que très (trop) peu de noms grecs et que ma compétence "recherche sur google" n'a rien donné non plus.
Je me tourne donc vers vous : pourriez-vous me donner des noms d'animaux que je pourrai fournir aux élèves pour ce sujet d'écriture ? (et promis, si j'arrive au bout de mes projets cette année, je prends des cours de grec et latin l'an prochain !)
Merci
Dans le cadre de ma séquence sur les chevaliers, et après une séance sur la formation des mots, je viens d'avoir une idée (géniale ^^) de sujet d'écriture : à l'aide des noms grecs (et latins ?) d'animaux, créez un animal fantastique et décrivez-le.
Super ! Sauf qu'à part "hippo", je ne connais que très (trop) peu de noms grecs et que ma compétence "recherche sur google" n'a rien donné non plus.
Je me tourne donc vers vous : pourriez-vous me donner des noms d'animaux que je pourrai fournir aux élèves pour ce sujet d'écriture ? (et promis, si j'arrive au bout de mes projets cette année, je prends des cours de grec et latin l'an prochain !)
Merci
- LefterisEsprit sacré
Chez Rostand, il y en a un beau , grec pur jus , jamais décrit pourtant : "hippocampelephantocamelos", supposé avoir un grand appendice nasal.
"Tirade des nez ", I,4
" ...L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle hippocampéléphantocamelos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! "
"Tirade des nez ", I,4
" ...L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle hippocampéléphantocamelos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! "
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- retraitéeDoyen
4.1. Dénomination descriptive
4.1.1. Les noms des animaux en grec
Les noms grecs des animaux sont, les uns, d’origine indo-européenne (bous bœuf, hippos cheval, ...). D’autres émanent des parlers méditerranéens (salamandra salamandre, skolopendra scolopendre, mille- pattes) ou ils sont empruntés aux langues des peuples surtout orientaux par lesquels les Grecs ont appris à connaître des animaux exotiques tels (par exemple) l’éléphant asiatique (grec : elephas ; moderne : Elephas maximus Linné, 1758), les camélidés (grec : kamèlos ; moderne : Camelus gen.), le paon (grec : tahôs ; moderne : Pavo cristatus Linné, 1758). Beaucoup enfin, simples, composés ou périphrastiques, ont été créés par référence à des traits perçus comme distinctifs. La morphologie est à la base de la dénomination d’animaux indigènes : par exemple, leukerôdios littéralement « héron blanc » (selon les contextes, tantôt Platalea leucorodia Linné, 1758, Spatule blanche, tantôt Egretta garzetta [Linné, 1758], Aigrette garzette), et d’espèces étrangères dotées d’une appellation grecque : par exemple, aspis « bouclier » (1. Naja haje [Linné, 1758], Cobra égyptien ; 2. Naja naja [Linné, 1758], Naja à lunettes, Inde) ; kerastès « cornu » (Cerastes cerastes [Linné, 1758], Vipère à cornes, Égypte et Afrique du Nord) ; strouthokamelos « (petit) oiseau à allure de chameau/dromadaire » (Autruche, voir ci-dessus, 2.2) ; kamelopardalis « chameau/dromadaire (à marquage de) léopard » (Giraffa camelopardalis [Linné, 1758], Girafe) ; hippotigris « cheval (à marquage de) tigre » (Equus grevyi Oustalet, 1882, Zèbre de Grévy). Le comportement a, lui aussi, inspiré des zoonymes : à titre d’exemples, mantis (voir ci-dessus, 2.2) ; kokkux « coucou » (onomatopée du cri du) Coucou gris (Cuculus canorus Linné, 1758) ; (par transfert du nom de l’oiseau) chelidôn « hirondelle (de mer) » (Exocoetus volitans Linné, 1758, Exocet ; Dactylopterus volitans [Linné, 1758], Dactyloptère). Le critère est zoogéographique dans les expressions Phasianos ornis « oiseau du Phase [fleuve de Colchide, aujourd’hui le Rioni ou Rion, Géorgie occidentale, aboutissant à la Mer noire] » (Phasianus colchicus Linné, 1758, Faisan), Persikos ornis « oiseau de Perse » soit le paon (voir ci-dessus, tahôs), soit le coq. Les Grecs ont, en effet, d’abord reçu Gallus gallus f(orma) domestica et Pavo cristatus, qu’ils ont tous deux acclimatés en Europe, non de la péninsule indienne où vivent les ancêtres sauvages, mais par l’intermédiaire des Perses.
4.1.2. Les noms des animaux en latin
Quand ils ne sont pas indo-européens (bos bœuf, equus cheval, ...), les noms latins des animaux obéissent aux mêmes principes que les noms grecs : morphologie (par exemple, perna littéralement « jambonneau » Pinna nobilis Linné, 1758, Jambonneau de mer, le plus grand des Bivalves méditerranéens dont la coquille fichée dans le fond marin a la silhouette de ce quartier du porc ; sturnus « étoilé » Sturnus vulgaris Linné, 1758, Étourneau sansonnet, par référence au plumage d’hiver de l’oiseau) ; comportement (par exemple, turtur onomatopée du roucoulement des tourterelles Streptopelia turtur[Linné, 1758], Tourterelle des bois, et Streptopelia decaocto [Frivaldsky, 1838], Tourterelle à collier) ; zoogéographie (par
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Les connaissances zoologiques de l’Antiquité grecque et romaine Page 6 sur 17
exemple, Africana gallina, Numidica gallina « poule d’Afrique, poule de Numidie », la Pintade à barbillons rouges d’Afrique occidentale, Numida meleagris galeata Pallas, 1767)11. Les emprunts n’ont pas manqué non plus : au gaulois, alauda (en taxinomie moderne, deux espèces de genres différents dans la famille des Alaudidae, soit –selon les contextes– Alauda arvensis Linné, 1758, Alouette des champs, et Galerida cristata [Linné, 1758], Cochevis huppé) ; à l’ibère, cuniculus (Oryctolagus cuniculus [Linné, 1758], Lapin de garenne) ; au germanique, urus (Bos primigenius Bojanus, 1827, Aurochs ; voir ci-dessous, 5.6.1). Les plus nombreux cependant sont grecs : (exemples) aspis, cerastes (voir ci-dessus, 4.1.1), attagen le francolin (voir ci-dessous, 5.4.2), etc., etc., certains d’entre eux de type « savant » tels camelopardalis, elephantus (elephans, elephas), struthocamelus remplaçant ou occultant les noms « communs » primitifs : Luca bos « bœuf de Lucanie » (éléphant), ovis fera « brebis sauvage » (girafe), passer marinus « (petit) oiseau marin » (autruche).
Le dromadaire se rattache à l'idée de course (drome)
4.1.1. Les noms des animaux en grec
Les noms grecs des animaux sont, les uns, d’origine indo-européenne (bous bœuf, hippos cheval, ...). D’autres émanent des parlers méditerranéens (salamandra salamandre, skolopendra scolopendre, mille- pattes) ou ils sont empruntés aux langues des peuples surtout orientaux par lesquels les Grecs ont appris à connaître des animaux exotiques tels (par exemple) l’éléphant asiatique (grec : elephas ; moderne : Elephas maximus Linné, 1758), les camélidés (grec : kamèlos ; moderne : Camelus gen.), le paon (grec : tahôs ; moderne : Pavo cristatus Linné, 1758). Beaucoup enfin, simples, composés ou périphrastiques, ont été créés par référence à des traits perçus comme distinctifs. La morphologie est à la base de la dénomination d’animaux indigènes : par exemple, leukerôdios littéralement « héron blanc » (selon les contextes, tantôt Platalea leucorodia Linné, 1758, Spatule blanche, tantôt Egretta garzetta [Linné, 1758], Aigrette garzette), et d’espèces étrangères dotées d’une appellation grecque : par exemple, aspis « bouclier » (1. Naja haje [Linné, 1758], Cobra égyptien ; 2. Naja naja [Linné, 1758], Naja à lunettes, Inde) ; kerastès « cornu » (Cerastes cerastes [Linné, 1758], Vipère à cornes, Égypte et Afrique du Nord) ; strouthokamelos « (petit) oiseau à allure de chameau/dromadaire » (Autruche, voir ci-dessus, 2.2) ; kamelopardalis « chameau/dromadaire (à marquage de) léopard » (Giraffa camelopardalis [Linné, 1758], Girafe) ; hippotigris « cheval (à marquage de) tigre » (Equus grevyi Oustalet, 1882, Zèbre de Grévy). Le comportement a, lui aussi, inspiré des zoonymes : à titre d’exemples, mantis (voir ci-dessus, 2.2) ; kokkux « coucou » (onomatopée du cri du) Coucou gris (Cuculus canorus Linné, 1758) ; (par transfert du nom de l’oiseau) chelidôn « hirondelle (de mer) » (Exocoetus volitans Linné, 1758, Exocet ; Dactylopterus volitans [Linné, 1758], Dactyloptère). Le critère est zoogéographique dans les expressions Phasianos ornis « oiseau du Phase [fleuve de Colchide, aujourd’hui le Rioni ou Rion, Géorgie occidentale, aboutissant à la Mer noire] » (Phasianus colchicus Linné, 1758, Faisan), Persikos ornis « oiseau de Perse » soit le paon (voir ci-dessus, tahôs), soit le coq. Les Grecs ont, en effet, d’abord reçu Gallus gallus f(orma) domestica et Pavo cristatus, qu’ils ont tous deux acclimatés en Europe, non de la péninsule indienne où vivent les ancêtres sauvages, mais par l’intermédiaire des Perses.
4.1.2. Les noms des animaux en latin
Quand ils ne sont pas indo-européens (bos bœuf, equus cheval, ...), les noms latins des animaux obéissent aux mêmes principes que les noms grecs : morphologie (par exemple, perna littéralement « jambonneau » Pinna nobilis Linné, 1758, Jambonneau de mer, le plus grand des Bivalves méditerranéens dont la coquille fichée dans le fond marin a la silhouette de ce quartier du porc ; sturnus « étoilé » Sturnus vulgaris Linné, 1758, Étourneau sansonnet, par référence au plumage d’hiver de l’oiseau) ; comportement (par exemple, turtur onomatopée du roucoulement des tourterelles Streptopelia turtur[Linné, 1758], Tourterelle des bois, et Streptopelia decaocto [Frivaldsky, 1838], Tourterelle à collier) ; zoogéographie (par
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Les connaissances zoologiques de l’Antiquité grecque et romaine Page 6 sur 17
exemple, Africana gallina, Numidica gallina « poule d’Afrique, poule de Numidie », la Pintade à barbillons rouges d’Afrique occidentale, Numida meleagris galeata Pallas, 1767)11. Les emprunts n’ont pas manqué non plus : au gaulois, alauda (en taxinomie moderne, deux espèces de genres différents dans la famille des Alaudidae, soit –selon les contextes– Alauda arvensis Linné, 1758, Alouette des champs, et Galerida cristata [Linné, 1758], Cochevis huppé) ; à l’ibère, cuniculus (Oryctolagus cuniculus [Linné, 1758], Lapin de garenne) ; au germanique, urus (Bos primigenius Bojanus, 1827, Aurochs ; voir ci-dessous, 5.6.1). Les plus nombreux cependant sont grecs : (exemples) aspis, cerastes (voir ci-dessus, 4.1.1), attagen le francolin (voir ci-dessous, 5.4.2), etc., etc., certains d’entre eux de type « savant » tels camelopardalis, elephantus (elephans, elephas), struthocamelus remplaçant ou occultant les noms « communs » primitifs : Luca bos « bœuf de Lucanie » (éléphant), ovis fera « brebis sauvage » (girafe), passer marinus « (petit) oiseau marin » (autruche).
Le dromadaire se rattache à l'idée de course (drome)
- retraitéeDoyen
éléphant et olifant sont de la même racine.
L'hermine se rattache à l'Arménie
muscle vient du latin musculus, petite souris.
Le mot moule procède de la même racine, tout comme l'allemand Muschel et l'anglais mussel.
Les langues mettant souvent en oeuvre les mêmes démarches mentales, il se trouve que l'arabe dit adalah pour le muscle et adal pour le mulot.
Et en boucherie, voir le morceau appelé "souris".
L'hermine se rattache à l'Arménie
muscle vient du latin musculus, petite souris.
Le mot moule procède de la même racine, tout comme l'allemand Muschel et l'anglais mussel.
Les langues mettant souvent en oeuvre les mêmes démarches mentales, il se trouve que l'arabe dit adalah pour le muscle et adal pour le mulot.
Et en boucherie, voir le morceau appelé "souris".
- OudemiaBon génie
Lefteris a écrit:Chez Rostand, il y en a un beau , grec pur jus , jamais décrit pourtant : "hippocampelephantocamelos", supposé avoir un grand appendice nasal.
"Tirade des nez ", I,4
" ...L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle hippocampéléphantocamelos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! "
et girafe c'est justement kamelopardalis, de kamel(o) chameau, et pardalis : léopard
Je te propose quelques radicaux
korak(o)- :corbeau, on(o)- : âne, tettig)-: cigale, myrm- : fourmi, léont-: lion, lyk- : loup, glauk-: chouette, melitta : abeille, gypt-:vautour
- virgereNeoprof expérimenté
merci pour la culture perso, les sourires et les radicaux !
- JPhMMDemi-dieu
http://www.bestiary.ca/beasts/beastalphashort.htm
Avec illustrations.
Exemple :
Avec illustrations.
Exemple :
Ant-lion
Latin name: Myrmecoleon
Other names: Formicaleon, Formicaleun, Mirmicioleon
The offspring of an ant and a lion, or the lion of ants
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- OudemiaBon génie
le radical de fourmi c'est myrmec(o)- en effet, et non pas myrm-
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