Mauvaise réputation, mauvaise ambiance, comment se défendre ?

Bonjour,

L'année ne fait que commencer et déjà j'ai la peur au ventre en allant travailler. Je suis angoissée à l'idée de subir le jugement négatif de certaines de mes collègues. Je suis très isolée dans mon école.
J'entame ma troisième année de direction. J'ai accepté cette fonction pour rendre service à mon école et aussi pour éviter cette charge à de jeunes collègues. Quand l'ancien directeur a pris sa retraite, tous les anciens de l'école avaient fuit en demandant leur mutation.
Je me suis beaucoup investie dans mon travail de direction. J'ai eu a gérer des situations très difficiles. Je pense avoir fait évoluer l'école dans le bon sens.
Pourtant mes collègues ne me font pas confiance. Je ressens un climat de suspicion à mon  encontre qui m'est très désagréable et qui m'empêche de mener sereinement mon  travail. Je marche sur des œufs. Au moindre souci je sais que les collègues font bloc contre moi. J'ai mauvaise réputation. Un collègue nouvellement arrivé me l'a dit : "J'ai entendu dire beaucoup de choses à ton sujet."
On me titille sur des détails, comme l'usage de la boîte mail personnelle pour communiquer. On me demande de tout justifier. On liste mes erreurs.
On ne m'associe pas à la réflexion commune pour prendre des décisions. On me met sur le fait accompli. On me cantonne aux taches purement administratives.
Tout cela me fait douter de moi même. Je me sens nulle de ne pas parvenir à gérer "l'équipe".
Je dors de plus en plus mal. Je suis de plus en plus fatiguée. Le manque de confiance que j'ai en moi, renforcé par cette ambiance détestable, me fait commettre plus d'erreurs encore et m'empêche de donner le meilleur de moi-même.
Je pensais demander un entretien à mon IEN pour lui exposer mes difficultés. Mais, je ne sais pas me défendre. Je perds facilement mes moyens. De plus une de mes collègues est assez proche de lui et très appréciée des CPC. J'ai peur que l'entretien se retourne contre moi. J'ai déjà subi une sorte de recadrage à la rentrée.
Ne me demandez pas de me faire accompagner par un délégué du personnel. J'ai déjà eu de mauvaises expériences avec eux. Je ne pense pas pouvoir compter sur leur soutien.
Continuer à me taire et serrer les dents, faire semblant que ça va bien quand en fait tout va mal, je le pourrais peut-être car heureusement, j'ai ma classe, qui m'aide à prendre encore plaisir à travailler. Mais l'année est encore longue et je crains un coup bas de mes collègues comme une plainte à l'IEN qui leur donnera raison.
Je me dis qu'il faudrait peut-être mieux que je prenne mes devants en lui écrivant un  courrier. Ce n'est pas facile  de trouver les mots. J'ai peu de fait réels à reprocher à mes collègues. Parfois je me dis que cela vient de moi : on a les collègues qu'on mérite. Je ne suis pas assez souriante, je suis trop exigeante, je ne communique pas assez.
Je pourrais leur en parler. J'ai déjà essayé. Mais c'est difficile de changer des préjugés et je suis assez isolée de part mes convictions pédagogiques qu'il ne m'est pas facile de dissimuler.

Est-il possible de démissionner de la fonction de directeur ?

Quand nous avions évoqués le fait que tu ailles voir ton IEN je n'imaginais pas une seconde que tu aurais à "te défendre", mais plutôt à exprimer ta tristesse et ton désarroi.

Pour des raisons d'organisation personnelle et familiale, je ne souhaite pas être changée d'école en cour d'année. Je réfléchis à une éventuelle demande de mutation pour l'année prochaine. Mais les marges de manœuvres sont faibles. Quand à redevenir simple adjointe dans mon école actuelle, cela ne résoudrait aucunement mes problèmes de relation avec mes collègues. De plus cela serait mal compris par les parents.

Tinsel a écrit:Quand nous avions évoqués le fait que tu ailles voir ton IEN je n'imaginais pas une seconde que tu aurais à "te défendre", mais plutôt à exprimer ta tristesse et ton désarroi.

Je suis peut-être "parano". Mais je ne suis pas sûre de pouvoir compter sur son soutien. Il m'a déjà dit que  j'étais trop "carrée". Qu'il faut que j'avale "plus de couleuvres". L'année dernière, une collègue a demandé sa mutation après seulement un an passé à l'école. Il m'en a parlé et j'ai eu l'impression qu'il me tenait pour responsable de son départ.
Quand j'ai commencé la direction, une collègue m'a vraiment mené la vie dure. Elle a entrainé les autres avec elle et était allée au nom de toutes les autres se plaindre à l'IEN. Ma mauvaise réputation a commencé.

Je n'ai jamais voulu me plaindre d'un collègue devant l'inspecteur. J'estime que c'est entre collègues qu'il faut régler ses comptes et ne faire intervenir la hiérarchie qu'en cas de faute avérée vraiment grave. J'ai eu tort.

C'est délicat ces affaires. Je ne connais pas vraiment le 1er degré alors je ne sais pas quoi te conseiller mais bon courage.
J'avais une copine dans ta situation,c'est ainsi qu'elle a commencé à prendre des cours de yoga!
Prends du recul sur cette situation, réfléchis posément et trouve de vrais moments de détente.

Pourquoi avoir accepté la direction une année de plus, Lysimaque, si apparemment  toute cette ambiance délétère ne date pas de cette année ? L'opinion des parents ne peut à elle seule expliquer cette décision tout de même si ? Il aurait sans doute suffi de leur expliquer quelle charge de travail supplémentaire cela représentait et tu aurais laissé le bénéfice de cette éminente position à ta collègue si bien avec l'IEN...
J'imagine assez la petitesse des commentaires des collègues. Contre cela, je ne vois pas ce que tu peux faire, à part comme le suggère Yogi, prendre hauteur et distance. Il me semble extrêmement délicat d'aller te plaindre à l'inspecteur, surtout si ta pratique pédagogique n'est pas dans l'air du temps...

Lysimaque a écrit:Pour des raisons d'organisation personnelle et familiale, je ne souhaite pas être changée d'école en cour d'année. Je réfléchis à une éventuelle demande de mutation  pour l'année prochaine. Mais les marges de manœuvres sont faibles. Quand à redevenir simple adjointe dans mon école actuelle, cela ne résoudrait aucunement mes problèmes de relation avec mes collègues. De plus cela serait mal compris par les parents.

Je pense que démissionner de ton poste de directeur mettrait tes collègues face à leurs responsabilités. Ce qui peut les faire changer.
Et de toute façon, toi, tu ne sera plus obligée de te les fader, tu aura taclasse, point barre.
Quand à l'avis des parents... Il est plus important que ta vie ? Que ta santé ?

Et si tu organisais une réunion un peu informelle où tu mets tout à plat mais où tu acceptes aussi d'entendre leurs remarques ?Parfois , des malentendus, des tensions naissent de détails .

Pseudo a écrit:

Lysimaque a écrit:Pour des raisons d'organisation personnelle et familiale, je ne souhaite pas être changée d'école en cour d'année. Je réfléchis à une éventuelle demande de mutation  pour l'année prochaine. Mais les marges de manœuvres sont faibles. Quand à redevenir simple adjointe dans mon école actuelle, cela ne résoudrait aucunement mes problèmes de relation avec mes collègues. De plus cela serait mal compris par les parents.

Je pense que démissionner de ton poste de directeur mettrait tes collègues face à leurs responsabilités. Ce qui peut les faire changer.
Et de toute façon, toi, tu ne sera plus obligée de te les fader, tu aura taclasse, point barre.
Quand à l'avis des parents... Il est plus important que ta vie ? Que ta santé ?

Comme Pseudo!
Lâche cette direction! Tu ne peux plus assurer et puis c'est tout. Et ta collègue, celle qui est au mieux avec l'IEN, n'a qu'à prendre la relève, non mais!
Il faut que tu dises stop!
 :flower: 

idem, si c'est possible, au moins tu n'aurais à gérer que tes classes. Les collègues diront du mal mais de toute façon ça ne changera pas grand-chose. Et si un(e) collègue fait une réflexion sur le fait que tu es partie, tu peux dire "eh bien de quoi vous plaignez-vous? c'était si mauvais, n'est-ce pas? Maintenant je suis sûre que tu vas faire mieux".

Lysimaque a écrit:Je ressens un climat de suspicion à mon  encontre qui m'est très désagréable et qui m'empêche de mener sereinement mon  travail. Je marche sur des œufs. Au moindre souci je sais que les collègues font bloc contre moi. J'ai mauvaise réputation. Un collègue nouvellement arrivé me l'a dit : "J'ai entendu dire beaucoup de choses à ton sujet."
On me titille sur des détails, comme l'usage de la boîte mail personnelle pour communiquer. On me demande de tout justifier. On liste mes erreurs.
On ne m'associe pas à la réflexion commune pour prendre des décisions. On me met sur le fait accompli. On me cantonne aux taches purement administratives.
Tout cela me fait douter de moi même. Je me sens nulle de ne pas parvenir à gérer "l'équipe".
Je dors de plus en plus mal. Je suis de plus en plus fatiguée. Le manque de confiance que j'ai en moi, renforcé par cette ambiance détestable, me fait commettre plus d'erreurs encore et m'empêche de donner le meilleur de moi-même.

Je te conseille de lire un livre qui pourra peut-être t'aider à analyser la situation autrement :
PETITCOLLIN, christel (2010). Victime, bourreau ou sauveur : comment sortir du piège ? Edition Poche Jouvence
http://www.amazon.fr/gp/offer-listing/2883539235/ref=sr_1_1_olp?ie=UTF8&qid=1383808230&sr=8-1&keywords=victime+bourreau+ou+sauveur+comment+sortir+du+pi%C3%A8ge&condition=used
4 euros plus le port

La communication non violente pourrait peut-être aussi t'aider
http://www.amazon.fr/Petit-cahier-dexercices-communication-violente/dp/2889114589/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1383808290&sr=8-3&keywords=communication+non+violente
http://www.amazon.fr/La-communication-non-violente-au-quotidien/dp/2883533148/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1383808400&sr=8-1&keywords=communication+non+violente


Dans mon école aussi il y avait une très mauvaise ambiance. Nous en avons parlé à l'Ien. Un conseiller pédagogique ainsi qu'un psychologue est venu faire une série de réunions pour nous aider dans un premier temps pour notre projet d'école (aucun rapport donc officiellement) et suite à notre demande, ils devraient venir nous aider à mieux communiquer.

Tu peux aussi prendre rendez vous avec le médecin du travail du rectorat qui devrait être sensible à ta description, ambiance mauvaise, trouble du sommeil, perte de confiance en soi, isolement, mise à l'écart, difficultés de communication qui pourraient présager une future dépression. Son écoute et ses conseils peuvent peut-être t'aider.

Bon courage, en première solution je conseillerai aussi la fuite (soit du poste de direction, soit de l'école).

Sinon, pour progresser vers un apaisement je conseillerais aussi une petite lecture : "Arrosez les fleurs, pas les mauvaises herbes !"
http://www.amazon.fr/Arrosez-fleurs-mauvaises-herbes-professionnelles/dp/2761922956/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1383815430&sr=1-1&keywords=arroser+les+fleurs+pas+les+mauvaises+herbes

Ce genre de situation où tout le monde s'accuse et se pourrit la vie est très difficile à vivre, je compatis.

Je suis d'accord avec tout le monde!!
Faire du yoga, ou je en sais quoi, pour arriver à dédramatiser, à prendre les choses plus à la légère, à moins t'investir dans ton rôle de directrice, à faire le minimum.
Faire une réunion en mettant tout à plat, en expliquant que tu ne peux pas continuer comme ça, en demandant gentiment où est le problème..
Tirer les conclusions de cette réunion et éventuellement abandonner la direction (ou pas du tout si la réunion à été positive), leur expliquer que tu ne peux pas répondre à leurs attente donc tu laisses tomber. Les parents ne comprendront pas? Tu rigoles! Ca les ennuiera 3mn et ils s'y feront.

roxanne a écrit:Et si tu organisais une réunion un peu informelle  où tu mets tout à plat mais où tu acceptes aussi d'entendre leurs remarques ?Parfois , des malentendus, des tensions naissent de détails .

+ 1
Je me méfie toujours des bruits colportés par des tiers. C'est incroyable comme des propos même anodins peuvent être déformés, et pour peu que tu sois angoissée, tu risques de les comprendre de travers, et de n'en retenir justement que ce qui peut nourrir ton angoisse.

Je serais d'avis d'attaquer le problème de front en essayant de clarifier la situation avec les collègues concernés. Tu peux les voir individuellement dans un premier temps. Et pour ne pas avoir toujours le sentiment de ramer à contre-courant, n'hésite pas à les impliquer, à leur demander leur avis (du coup, critiquer une décision collégiale sera plus délicat pour eux  ) et à en tenir compte.

Je vous remercie pour vos commentaires.
Je me suis décidée à informer mon IEN de la situation.
Je ne vais pas pouvoir vous donner plus de détail sur le forum public.
Je suis trop fatiguée et brisée pour vous répondre ce soir, mais cela me fait du bien de vous lire.

 J'espère que ta situation va s'arranger.

Tu as donc discuté avec ton IEN c'est bien cela?

 

   

 

Lysimaque, je ne sais que dire, si ce n'est :