- JohnMédiateur
Barbara Pompili, députée EELV, a posé plusieurs questions au ministre de l'Education :
La réponse de Vincent Peillon :En outre, si la politique d’internat doit être relancée, pourquoi ne pas simplement renforcer le budget dédié à l’action « Politique de l’internat et établissements à la charge de l’État », qui n’augmente que de 1,2 % pour un atteindre le montant total, bien insuffisant, d’environ 53 millions d’euros ?
Par ailleurs, permettez-moi de revenir sur la nécessaire intégration progressive aux universités des BTS et des classes préparatoires. Pourriez-vous nous indiquer si ce transfert sera organisé en 2015 ? Le coût pour l’éducation nationale est tout de même de plus de 2 milliards. Face à ce montant, les 55,6 millions consacrés aux innovations pédagogiques nous semblent bien maigres. Alors que nous regrettions déjà la faiblesse de ce budget l’année dernière, il a encore diminué d’un tiers pour représenter à peine 5 euros par élève.
J’en viens à la question des internats. Je crois à cette politique, à laquelle 150 millions d’euros sont affectés. Nous changeons toutefois de stratégie, car je souhaite la présence d’internats sur les territoires qui connaissent le plus de difficultés. Ils doivent cibler prioritairement le collège, être moins chers et plus nombreux. Je répondrai à Mme Pompili, qui n’incite pas les lycéens à manifester dans la rue, plus sage en cela que certains de ses camarades de parti (Sourires), que nous ne faisons pas fi de ce qui a été engagé. S’il est prévu dans le budget de l’éducation nationale une augmentation des crédits pour les internats, c’est bien parce que nous ne voulons rien interrompre brutalement. Les acteurs – les collectivités locales – et les bénéficiaires – les élèves – ne doivent pas être désemparés. Nous contractualisons donc cette politique de l’internat avec les régions, et je consulte les conseillers généraux. C’est fondamental pour nos lycées professionnels, et vous connaissez, madame Buffet, le travail que nous accomplissons en la matière.
L’enseignement professionnel devient, dans notre pays, un enseignement d’excellence. Une famille, qui se posait des questions sur le choix d’un lycée pour leur enfant, m’a très récemment interrogé. En dépit d’une certaine réticence, elle était très tentée de l’inscrire dans un lycée professionnel. En effet, les enseignants y font preuve d’un grand engagement, les moyens mis par les régions sont considérables, les apprentissages et les activités sont tout à fait remarquables, les débouchés réels, les pédagogies souvent bien plus novatrices que dans l’enseignement général. Je ne nie pas, cela dit, que nous rencontrions encore des difficultés. La semaine dernière, nous avons défini les branches. Nous avons renforcé les stages en DUT et en BTS, car les élèves qui veulent poursuivre leurs études auront besoin de davantage de temps pour se préparer à l’enseignement supérieur. Nous avons repris la discussion sur les contrôles en cours de formation, source de difficultés pour certains. Nous avons également beaucoup agi en matière d’orientation. Nous avons peu évoqué l’orientation aujourd’hui, et c’est pourtant l’une des questions centrales du système éducatif français. Je citerai, entre autres aspects : les expérimentations sur l’orientation choisie, le dernier mot revenant aux parents, les formations proposées par le service public territorialisé de l’orientation, la mise en place du parcours d’orientation et d’information pour tous les élèves à partir de la sixième. Ces leviers considérables détermineront l’avenir des lycées professionnels.
La semaine dernière, nous avons inauguré à Oyonnax, avec Arnaud Montebourg, le campus des métiers et des qualifications. C’est le modèle absolu ! Dans le domaine de la plasturgie, on trouve sur le même lieu : l’internat, le centre d’apprentissage, le lycée professionnel et le lycée général, le GRETA, le centre de transfert de technologie et deux cents entreprises. Je citerai encore : la formation continue pour les entreprises, le transfert de technologie et innovation pour les PME-PMI de la plasturgie, la possibilité pour l’enfant issu de l’éducation prioritaire d’entrer d’abord dans un centre d’apprentissage et de naviguer ensuite vers le BTS, la licence professionnelle et le diplôme d’ingénieur du fait de la présence d’une école d’ingénieur. C’est une réussite absolue ! Les chefs d’entreprise sont absolument ravis. La plasturgie française redevient d’ailleurs leader. Aucun élève n’est mis à la porte et toute formation débouche sur un emploi. À cela s’ajoute une vraie mixité sociale et scolaire, puisqu’il est possible de quitter le lycée général pour intégrer un lycée professionnel ou vice-versa, et il est également possible de poursuivre des études supérieures. L’apprentissage est adapté à chacun. La formation continue est assurée sur place. Les adultes – 1 800 places leur sont réservées – peuvent y suivre une formation continue. Je consacrerai tous les moyens nécessaires à ce dispositif. Le Premier ministre, vous le savez, s’est rendu, lors de la rentrée scolaire, dans un lycée professionnel. Nous présenterons, l’an prochain, les réformes relatives au lycée professionnel et à son organisation.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- ZenxyaGrand sage
Ils veulent aussi rattacher les BTS aux universités.
Déjà que je croyais que le transfert des CPGE était abandonné.
Déjà que je croyais que le transfert des CPGE était abandonné.
- CelebornEsprit sacré
Ce qui est bien avec EELV, c'est qu'on n'est jamais déçu. En +, ils donnent un nouveau sens aux mots. Là, par exemple, "nécessaire" signifie "pas nécessaire du tout".
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- User5899Demi-dieu
Ah, merci !!Celeborn a écrit:Ce qui est bien avec EELV, c'est qu'on n'est jamais déçu. En +, ils donnent un nouveau sens aux mots. Là, par exemple, "nécessaire" signifie "pas nécessaire du tout".
- AevinHabitué du forum
C'est quoi la réponse à la question surlignée en gras ?
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- JohnMédiateur
Ben j'ai mis la réponse de Vincent Peillon consacrée aux deux questions de B. Pompili que j'ai citées.
Il n'a donc pas répondu : ni oui, ni non.
Il n'a donc pas répondu : ni oui, ni non.
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- e-WandererGrand sage
En 2015, il sera député européen, alors...
- JEMSGrand Maître
Les BTS aux Universités.... mmmm, vont pas être contents les CDE car certains BTS offrent des supports supplémentaires pour sauver des structures entières.
- AevinHabitué du forum
Merci, c'est bien ce qui me semblait.John a écrit:Ben j'ai mis la réponse de Vincent Peillon consacrée aux deux questions de B. Pompili que j'ai citées.
Il n'a donc pas répondu : ni oui, ni non.
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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- e-WandererGrand sage
Je crains un transfert de charges sans transfert de moyens (ou avec un transfert partiel) : ce n'est pas la première fois que l'Etat ferait le coup ! Or les universités sont déjà étranglées financièrement...
- RuthvenGuide spirituel
Question au passage : que va devenir la prépa. biterroise B/L en partenariat UPV/MEN (Lycée Henri IV de Béziers) si le centre Du Guesclin ferme à la rentrée prochaine ?
http://www.henriiv.fr/#/prepa-bl/4209890
http://www.henriiv.fr/#/prepa-bl/4209890
- User17706Bon génie
yes... :|e-Wanderer a écrit:Je crains un transfert de charges sans transfert de moyens (ou avec un transfert partiel)
- ZenxyaGrand sage
Décidément je comprends rien.
Pourquoi transférer les BTS aux universités. Ces formations seraient intégrées aux IUT ?
Le transfert suppose de déménager les équipements, les étudiants, les enseignants dans d'autres locaux ou alors tout cela reste sur place au lycée et seules la direction et l'administratif sont transférés ?
A quoi cela peut-il servir ? Et toutes ces questions sont valables pour les CPGE.
En clair et cyniquement parlant, quelles sont leurs arrières pensées ?
C'est vrai quoi, marre de voir des trucs qui marchent systématiquement remis en cause par des idéologies de bazars.
Pourquoi transférer les BTS aux universités. Ces formations seraient intégrées aux IUT ?
Le transfert suppose de déménager les équipements, les étudiants, les enseignants dans d'autres locaux ou alors tout cela reste sur place au lycée et seules la direction et l'administratif sont transférés ?
A quoi cela peut-il servir ? Et toutes ces questions sont valables pour les CPGE.
En clair et cyniquement parlant, quelles sont leurs arrières pensées ?
C'est vrai quoi, marre de voir des trucs qui marchent systématiquement remis en cause par des idéologies de bazars.
- barègesÉrudit
Déplacer l'ensemble d'un budget national (EN) vers les universités qui se débrouilleront avec un transfert de charges nul ou minimal ?Zenxya a écrit:Décidément je comprends rien.
Pourquoi transférer les BTS aux universités. Ces formations seraient intégrées aux IUT ?
Le transfert suppose de déménager les équipements, les étudiants, les enseignants dans d'autres locaux ou alors tout cela reste sur place au lycée et seules la direction et l'administratif sont transférés ?
A quoi cela peut-il servir ? Et toutes ces questions sont valables pour les CPGE.
En clair et cyniquement parlant, quelles sont leurs arrières pensées ?
C'est vrai quoi, marre de voir des trucs qui marchent systématiquement remis en cause par des idéologies de bazars.
Transfert de la masse salariale des enseignants aux universités, sous forme d'un forfait qui ne prendra pas plus en compte les augmentations structurelles (ancienneté...) que celui qui a été calculé pour la réforme LRU ?
Transfert d'un budget sous-évalué, avec délégation aux universités autonomes du merveilleux travail de "dégraissage" ?
- User17706Bon génie
C'est bien parce qu'on ne voit pas clairement d'autre avantage que budgétaire que le soupçon d'e-Wanderer est très difficile à écarter...
- barègesÉrudit
Autre chose : certains universitaires appellent de leurs voeux l'intégration des prépas aux universités.
Je me souviens de messages ici qui disaient qu'il faudrait que les profs de prépa soient des enseignants chercheurs. Et puis la fac (en SHS en particulier) est coincée par le tri de son public dans les deux premières années : les étudiants qui peuvent se le permettre (financièrement, socialement ou d'un point de vue scolaire) sont en prépa. Les chiffres de réussite et l'image de marque de la fac en pâtissent...
Je me souviens de messages ici qui disaient qu'il faudrait que les profs de prépa soient des enseignants chercheurs. Et puis la fac (en SHS en particulier) est coincée par le tri de son public dans les deux premières années : les étudiants qui peuvent se le permettre (financièrement, socialement ou d'un point de vue scolaire) sont en prépa. Les chiffres de réussite et l'image de marque de la fac en pâtissent...
- IlianaGrand sage
Oui, c'est absolument affligeant...Celeborn a écrit:Ce qui est bien avec EELV, c'est qu'on n'est jamais déçu. En +, ils donnent un nouveau sens aux mots. Là, par exemple, "nécessaire" signifie "pas nécessaire du tout".
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Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- ZenxyaGrand sage
ça semble aller très loin.
Dans sa réponse VP parle des campus des métiers (le modèle absolu (sic), réussite absolue (re-sic), j'admire au passage sa capacité à faire un bilan autant objectif d'une expérience aussi récente) qui intègre, et le supérieur (BTS et écoles d'ingénieurs) et le pré-bac (LP et LG). Même lieu, même but et le financement ? Les entreprises et la région (seules entités vraiment citées). Le rapprochement LP, région et entreprises est dans les cartons depuis longtemps, notamment pour l'ouverture de certaines filières. Mais là, il cite en plus la formation continue (Gréta ?) j'ai l'impression que cela va encore plus loin dans la décentralisation (ou désengagement de l'état). Les politiques et les médias parlent assez souvent de la réforme nécessaire de la cagnotte de la formation continue, de celle de la taxe d'apprentissage, pas toujours pour soulager les entreprises de cet écot mais bien pour y faire main basse et transférer son utilisation aux seules régions.
Dans sa réponse VP parle des campus des métiers (le modèle absolu (sic), réussite absolue (re-sic), j'admire au passage sa capacité à faire un bilan autant objectif d'une expérience aussi récente) qui intègre, et le supérieur (BTS et écoles d'ingénieurs) et le pré-bac (LP et LG). Même lieu, même but et le financement ? Les entreprises et la région (seules entités vraiment citées). Le rapprochement LP, région et entreprises est dans les cartons depuis longtemps, notamment pour l'ouverture de certaines filières. Mais là, il cite en plus la formation continue (Gréta ?) j'ai l'impression que cela va encore plus loin dans la décentralisation (ou désengagement de l'état). Les politiques et les médias parlent assez souvent de la réforme nécessaire de la cagnotte de la formation continue, de celle de la taxe d'apprentissage, pas toujours pour soulager les entreprises de cet écot mais bien pour y faire main basse et transférer son utilisation aux seules régions.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- e-WandererGrand sage
Quelques remarques : j'ai été étudiant en prépa au début des années 1990, à l'internat, et en étant logé en plein coeur du Ve arrondissement de Paris, je réglais 3300 FF (500 euros) par trimestre en pension complète (sans bénéficier de bourse d'aucune sorte). Qu'il y ait une forte sélection sur la base du dossier scolaire, OK, qu'il y ait des problèmes avec l'ascenseur social, OK. Mais financièrement, la prépa est l'un des systèmes les plus économiques qui soient ! (pour l'étudiant et ses parents, pas pour la société : sur ce point, l'université est imbattable). La "barrière" est culturelle, et non financière.barèges a écrit:Autre chose : certains universitaires appellent de leurs voeux l'intégration des prépas aux universités.
Je me souviens de messages ici qui disaient qu'il faudrait que les profs de prépa soient des enseignants chercheurs. Et puis la fac (en SHS en particulier) est coincée par le tri de son public dans les deux premières années : les étudiants qui peuvent se le permettre (financièrement, socialement ou d'un point de vue scolaire) sont en prépa. Les chiffres de réussite et l'image de marque de la fac en pâtissent...
Enseignant à l'université, je ne renie pas ce que j'ai appris en prépa : savoir travailler vite et sous pression (dire que la prépa apprend à s'organiser tient un peu du mythe, en revanche), avoir une bonne culture générale grâce à une pratique interdisciplinaire prolongée, savoir construire une argumentation et manier les arguments et contre-arguments. La prépa apprend à être efficace, brillant (ou élégant, ce sera plus laudatif), intelligent. Ce ne sont pas de minces compliments.
Après, je connais aussi les limites du système : ça m'a même coûté une amitié d'enfance à laquelle je tenais beaucoup. Un fils unique issu d'un milieu modeste, et dont les parents avaient énormément investi sur la réussite scolaire. Il n'a pas supporté d'échouer aux concours alors que dans le même temps j'avais un peu plus de chance que lui. Son intelligence n'est pas en cause, il était remarquablement précoce et est même venu à Paris dès la terminale, a publié à 18 ans un premier article prometteur dans une grande revue... Mais il avait besoin de temps, rédigeait trop lentement et notre système ne favorise pas cette tournure d'esprit. C'est un vrai problème, car sans les concours, point de salut. Dans mon département, sur 50 enseignants-chercheurs, 4 seulement n'ont pas l'agrégation (2 étrangers, et 2 Français qui compensent pas une expérience professionnelle très originale et un dossier recherche hors normes). Et les 2/3 sont normaliens...
Quand on siège à un jury de concours, on reconnaît très vite les profs de prépa : ils ont des attentes sur les textes très précises et me semblent moins tolérants que les universitaires (c'est normal : ils forment de très bons étudiants, mais à niveau bac +2 : il s'agit donc de débutants, qu'il faut "cadrer". L'esprit "recherche" qu'on développe à l'université est sans doute plus souple), et, inversement, leurs questionnements sont beaucoup plus superficiels. Là encore, je ne dis pas cela pour dénigrer : j'ai été formé ainsi et j'en ai tiré un grand profit ! Mais au niveau agreg, jouer sur les mots et retourner quelques arguments, farcir une dissertation avec quelques exemples choisis : tout cela finit par lasser un peu, et on apprécie vraiment les candidats qui ont autre chose : une personnalité, une sensibilité très fine aux textes, une érudition solide et bien conçue qui donne une vraie profondeur d'analyse... Ce sont davantage des attentes universitaires, me semble-t-il.
Je ne dis pas que les uns ou les autres ont tort ou raison : ce sont des méthodes complémentaires, c'est comme ça que je vois les choses. Les exigences des profs de prépa nous renvoient aussi aux faiblesses du système universitaire, car certains de nos étudiants, à force de privilégier le contenu, en oublient d'être intelligents, élégants, malins... Deux heures de méthodologie par semaine et quelques exercices par semestre, c'est clairement insuffisant. Mais on a le droit aussi de penser qu'il est absolument nécessaire de dépasser le côté "singe savant" et la rhétorique de concours. Sinon, on tourne vite en rond et on s'asphyxie un peu. C'est pourquoi je préfère largement enseigner à l'université : on s'ennuie un peu en L1-L2, il faut bien l'avouer, mais au moins les séminaires de master doctorat et nos propres recherches nous donnent accès à des paysages gigantesques que la prépa ne peut qu'apercevoir de loin.
Dans mon académie, les choses se passent plutôt bien, et il y a une estime réciproque entre profs de prépa et universitaires. Au fond, c'est plus facile pour les universitaires d'avoir des classes homogènes, et parfois on est un peu embêté d'avoir de très bons étudiants en L1-L2 alors qu'on fait des révisions assez basiques pour sauver ce qui peut l'être auprès de la grande masse des étudiants. Que les bons bacheliers soient formés séparément dans un cadre conçu pour eux et nous rejoignent en L3, ce n'est pas si mal...
Et nous sommes régulièrement invités par les collègues de prépa pour faire des conférences nourries par nos travaux de recherche : je trouve que c'est très bien pour leurs étudiants, qui peuvent voir qu'il existe d'autres méthodes, d'autres façons de lire les textes, avant même de rejoindre l'université.
Certains de mes collègues, effectivement, appellent de leurs voeux l'intégration des prépas à l'université. Je suis plus mesuré : je subodore derrière ce projet de réforme l'entourloupe financière, comme je l'ai dit plus haut, mais aussi un vieux réflexe hostile aux "élites" (ce n'est pas pour rien que les attaques contre les prépas viennent le plus souvent de l'extrême-gauche ou des Verts). Or je trouve que le système actuel forme plutôt bien les très bons élèves en leur donnant (enfin !) l'occasion d'avoir des cours à leur niveau sans être noyés dans la masse.
Ce qu'il faut faire, c'est développer des filières courtes (BTS /IUT) pour former rapidement à des métiers concrets les étudiants qui ne trouvent pas leur place dans un parcours académique long (qui reste la spécificité de la formation universitaire). Quitte d'ailleurs à ce qu'il y ait moins d'universités ou moins d'enseignants-chercheurs : ce n'est pas une voie facile que je propose là, j'en suis conscient. Mais il faut redonner à l'université les moyens de rayonner, et ce n'est pas en envoyant au casse-pipe des milliers de bacheliers sur-notés et orientés en dépit du bon sens qu'on va y arriver ! Ce n'est pas non plus en s'en prenant aux prépas, ce serait parfaitement ridicule.
Le souci, c'est qu'une politique d'enseignement supérieur ambitieuse coûte beaucoup d'argent et que nous avons pris beaucoup de retard par rapport aux pays de niveau équivalent. Or l'UMP comme le PS se contentent de donner le change au lieu de changer la donne (si vous me pardonnez cette antimétabole un peu suspecte que l'on mettra au compte de mes vieux réflexes de prépa :lol: ).
- barègesÉrudit
Si je devais sélectionner un souvenir de prépa, ce serait celui-ci :
Sur le fond, je me demande dans quelle mesure ce qui était vrai dans les années 90 l'est encore aujourd'hui. Les solutions de logement qui existaient à l'époque là où j'ai étudié ont disparu, ou ont triplé leurs tarifs. On ne peut guère concilier travail étudiant et prépa...
Soit le I et le II (ah, le jeu du je, le je en jeu...) des quatre cinquièmes des exposés que nous entendions. Et moi qui croyais à l'époque que ce jeu souvent irritant était propre à une prépa, à des promos...donner le change au lieu de changer la donne
Sur le fond, je me demande dans quelle mesure ce qui était vrai dans les années 90 l'est encore aujourd'hui. Les solutions de logement qui existaient à l'époque là où j'ai étudié ont disparu, ou ont triplé leurs tarifs. On ne peut guère concilier travail étudiant et prépa...
- Débat entre Barbara Pompili (EELV) et Xavier Bertrand (UMP) sur l'éducation (BFM)
- Barbara Pompili (EELV) explique le rôle de son parti dans la refondation de l'école.
- APHG : Le projet de réforme Peillon est "une attaque inqualifiable contre les professeurs du second degré et des classes préparatoires".
- Information sur les classes préparatoires
- Le Point : "Les classes préparatoires sont de plus en plus pointées du doigt".
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