Qui fait grève le mercredi 13 novembre (rattrapage du lundi 2 septembre) ?

Ma collègue de maths a eu une idée pas bête et je regrette de n'avoir pas fait la même chose : elle fait grève demain mais a donné aujourd'hui à ses élèves suffisamment de travail pour les occuper pendant une heure (+ les devoirs pour jeudi) en leur disant que ce serait leur rattrapage du 2 septembre. Si nous avions tous fait ça, je suppose que les parents auraient été ravis (tout le mercredi occupé par le travail donné par les profs... ils doivent adorer).

Fesseur Pro a écrit:C'est toujours épatant les collègues qui ne font pas grève et qui sont les 1ers à s'indigner de ces demi journées de rattrapage.
Même si je peux comprendre pour certains l'argument financier.
On manque cruellement de bonnets rouges dans l'EN...

Si tant est que l'on se mette d'accord sur le terme de grève : la grève du travail en étant présent dans les locaux, cela existe. Si je dois prendre votre commentaire pour moi, je pense avoir été assez actif à toutes les grèves précédentes et y avoir laissé assez de mon salaire pour rien, si ce n'est ma conscience, pour me permettre de changer demain mon mode de grève. Les bonnets rouges, c'est comme le chant du cygne, le dernier baroud d'honneur avant la plongée. L'EN, c'est mort, il faut se mettre cette idée dans la tête, on peut râler pour le principe, nous sommes à peu près comme les mineurs du nord de la France dans les années 80; la mutation est en cours et elle se fera sans nous.

Edgar a écrit:En ce qui me concerne, ayant fait à peu près toutes les journées de grèves depuis 5 ans sans le moindre résultat et peu de suivi, j'ai décidé de venir demain pour ne pas en plus perdre les pauvres 100 euros de ma pauvre journée de petit fonctionnaire pris à la gorge par les factures;  je ne fais, en revanche, pas cours. Mon cours est une salle de permanence : ils font leurs devoirs, leurs exercices, je ne fais pas cours dans ma matière. Il n'y a aucune raison de nous faire rattraper une journée que nous avons travaillée. Qu'ils aillent au diable ceux qui l'ont décidé, nous avons déjà assez de journées perdues et sans élèves du 24 juin au 6 juillet pour ne pas nous casser les pieds sur une soi-disant demi-journée en septembre, et, qui plus est,  lorsque nos salaires ne sont plus augmentés depuis x années, ou si peu : ce sont eux qui nous doivent quelque chose, pas nous.

 

Dalva a écrit:Ma collègue de maths a eu une idée pas bête et je regrette de n'avoir pas fait la même chose : elle fait grève demain mais a donné aujourd'hui à ses élèves suffisamment de travail pour les occuper pendant une heure (+ les devoirs pour jeudi) en leur disant que ce serait leur rattrapage du 2 septembre. Si nous avions tous fait ça, je suppose que les parents auraient été ravis (tout le mercredi occupé par le travail donné par les profs... ils doivent adorer).

Ce qui me gêne, c'est que les enfants n'y sont pour rien...

@Edgar.
Je parlais de mes collègues "en vrai", toujours prêts à brailler en Sdp mais jamais en AG et jamais en grève.

Fesseur Pro a écrit:C'est toujours épatant les collègues qui ne font pas grève et qui sont les 1ers à s'indigner de ces demi journées de rattrapage.
Même si je peux comprendre pour certains l'argument financier.
On manque cruellement de bonnets rouges dans l'EN...

JE refuse de continuer ce mode d'action: pourtant j'ai fait et des grèves et des manifs en nombre...
Pourquoi ? exprimer mon désaccord...faire bouger les lignes... ?
Le seul résultat à chaque fois a été une fiche de salaire moins garnie encore que d'habitude.

Alors parle-moi d'occupation de locaux sans accueil des élèves, blocage des autoroutes, feux de poubelle etc... bref toute action d'insurrection qui fiche suffisamment le bordel pour obtenir quelque chose... Mais qu'on ne me propose plus "d'aller gentiment donner mon fric au ministère pour lui signifier gentiment mon mécontentement!" 

Le jour où on se mettra d'accord pour faire écoles et collèges morts pendant une semaine, alors là oui peut-être que nous passerons auprès de l'opinion publique et du ministère pour autre chose que des clanpins...

philann a écrit:Le jour où on se mettra d'accord pour faire écoles et collèges morts pendant une semaine, alors là oui peut-être que nous passerons auprès de l'opinion publique et du ministère pour autre chose que des clanpins...

Nous sommes bien d'accord.
Mais ce jour là n'est pas pour demain...
Je partage malheureusement l'analyse d'Edgar sur l'inutilité de ce "combat".

Bien reçu Fesseur Pro. Merci

Mamousse a écrit:

Dalva a écrit:Ma collègue de maths a eu une idée pas bête et je regrette de n'avoir pas fait la même chose : elle fait grève demain mais a donné aujourd'hui à ses élèves suffisamment de travail pour les occuper pendant une heure (+ les devoirs pour jeudi) en leur disant que ce serait leur rattrapage du 2 septembre. Si nous avions tous fait ça, je suppose que les parents auraient été ravis (tout le mercredi occupé par le travail donné par les profs... ils doivent adorer).

Ce qui me gêne, c'est que les enfants n'y sont pour rien...

Certes... Mais d'une part c'est bien eux qui sont censés rattraper des heures manquées et d'autre part ce sont bien leurs parents qui nous accusent de n'avoir pas voulu rentrer en août. Mon mari en entend des vertes et des pas mûres au boulot. Je n'ai aucun scrupule. Ce n'est pas notre décision, mais celle du ministre.

Fesseur Pro a écrit:

philann a écrit:Le jour où on se mettra d'accord pour faire écoles et collèges morts pendant une semaine, alors là oui peut-être que nous passerons auprès de l'opinion publique et du ministère pour autre chose que des clanpins...

Nous sommes bien d'accord.
Mais ce jour là n'est pas pour demain...
Je partage malheureusement l'analyse d'Edgar sur l'inutilité de ce "combat".

Malheureusement, les collèges et lycées ont été morts pendant des semaines en 2003, et on a continué à nous prendre pour des clampins, fainéants qui plus est. Et certains collègues continuaient coûte que coûte à venir faire acte de présence, avec deux ou trois élèves par classe, donc à être payés sans avoir à bosser. Tant mieux pour eux, mais ça fait rager quand même.

Oui, combat hélas inutile! Il faut des syndicats plus réactifs, avec des appels aux "collèges et lycées morts" et pas ce simulacre de réaction auquel on a eu droit! je crois que je ne pairai pas de cotisation syndicale cette année, pour quoi faire??? j'espère qu'il y a des représentants syndicaux qui viennent sur le forum!!!

Je pense que les syndicats de l'EN, et notamment le syndicat dominant, sont dans un combat d'arrière garde avec des revendications qui ne correspondent plus à la cartographie réelle de la sociologie des professeurs de 2013, et ce depuis au moins 10 ans. Ils sont une caricature de ce que fut l'EN dans les belles années 70 ou 80 et les profs actuels ne font plus corps derrière, d'où cet affaiblissement de notre situation.

Sinon, l'argument de 2003 et de la grève sans issue sera probablement toujours donné en l'an 2396 pour justifier de ne rien faire à l'EN. Etonnant.

Aucun de mes collègues ne savaient aujourd'hui que demain nous devons rattraper un lundi, le lundi 2 septembre (chez nous on rattrape un jeudi) et qu'il y a grève demain.

Certains ont bien vu que leurs enfants rattrapaient un lundi sans se poser de questions, et quand je leur ai demandé pourquoi nous, nous rattrapions un jeudi ils m'ont répondu qu'ils faisaient ce qu'on leur dit de faire sans se poser de questions

Edgar a écrit:
Sinon, l'argument de 2003 et de la grève sans issue sera probablement toujours donné en l'an 2396 pour justifier de ne rien faire à l'EN. Etonnant.

Vraiment ?

En 2003, je prenais in petto ma collègue pas loin de la retraite pour une vieille carne qui ne comprenait rien à rien quand elle me disait qu'elle avait donné et qu'elle avait compris que ça n'avait jamais servi à rien. Elle ajoutait que c'était de notre âge et qu'on avait raison de s'y investir. Eh bien elle ne se référait pas à 2003, et j'ose espérer qu'on finira par apprendre de nos naïves erreurs.
Que ce soit en 2013 ou en 2003, faire grève des mois durant ne changera rien.

La seule chose qui a fonctionné me semble-t-il, c'est la non passation des épreuves des divers examens. Et quand c'est arrivé ce n'était pas dû franchement aux enseignants, mais bien plutôt aux étudiants, pour faire court.

J'espère franchement que l'argument de 2003 va tenir encore longtemps, et certainement pas pour ne rien faire. Mais pour ne pas gentiment faire grève et défiler. Je ne sais pas vous mais en ce qui me concerne, en 2003, ce n'est pas à cause des retraites que je faisais grève. Et le fait que le reste soit passé inaperçu à côté des retraites, reste dont on paie les conséquences aujourd'hui en partie, oui, ça me fait vraiment mal.
Je trouverais grave qu'on ne soit pas capable de se souvenir de cela, et qu'on continue toujours et encore à croire qu'on se bat pour l'important (par exemple, ce jour de rattrapage) pendant qu'à côté on nous fait passer des horreurs sous le nez (par exemple, la possibilité de nous imposer la participation à une instance telle que le conseil école-collège, dont le fil a suscité bien moins de réactions que celui-ci, alors qu'on y lit très clairement quelles seront les orientations de notre futur nouveau statut).
Bref. Que 2003 reste un exemple. Pitié.

J'ajoute que je ne pense pas pour autant qu'il faille ne rien dire à propos de ce jour de rattrapage absurde. La preuve, je suis ici, et demain je ferai grève et n'enverrai pas même mes enfants en classe. Mais bon, je sais pertinemment que ce sera comme pisser dans un violon.

No comment, il n y a rien à espérer... Dc je ne ferai pas grève, pourquoi perdre une journée de salaire devant autant d'inertie!!! je suis désabusée... Pauvre E.N et pauvres jeunes collègues qui vont se faire "manger tout crus"...

Il y a eu une grande mobilisation des collègues pour la DHG il y a 3 ou 4 ans.

Quand je suis arrivée dans l'établissement il y a deux ans, j'ai fait une grève (je ne sais plus pourquoi). J'étais à la manif départementale quand le collège m'a appelée pour savoir où j'étais. "Ben jsuis en grève." "Y a grève ?" Ils avaient réussi à me faire douter parce que j'étais la seule gréviste de l'établissement alors que j'étais en manif.

Demain, nous serons une demi-douzaine. C'est ridicule mais c'est toujours plus que quand j'étais toute seule. Je ne désespère pas.  

Aourell a écrit:Aucun de mes collègues ne savaient aujourd'hui que demain nous devons rattraper un lundi, le lundi 2 septembre (chez nous on rattrape un jeudi) et qu'il y a grève demain.

Certains ont bien vu que leurs enfants rattrapaient un lundi sans se poser de questions, et quand je leur ai demandé pourquoi nous, nous rattrapions un jeudi ils m'ont répondu qu'ils faisaient ce qu'on leur dit de faire sans se poser de questions

C'est la magie des corps de fonctionnaires et de leur fonctionnement.  Je me demande d'ailleurs souvent qui aurait fait quoi en 1940, mais la réponse me fait peur, même me concernant. Et on fait des cours d'histoire lénifiants sur la collaboration et ceci et cela. C'est assez surprenant et cela force à l'humilité face à nos ainés.

Oui, leur attitude m'a désolée. Même le délégué syndical n'était pas au courant...
Je passe donc pour la chieuse de service car je pose des questions.

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Qu'on se le dise !

:diable: 

Aourell a écrit:Oui, leur attitude m'a désolée. Même le délégué syndical n'était pas au courant...
Je passe donc pour la chieuse de service car je pose des questions.

Nan mais toi aussi, si tu ne respectes plus la charte du fonctionnaire éthique et responsable, où va-t-on?

Vous voulez rire? Je suis la seule de mon collège à faire grève, et ma principale vient de m'appeler: elle n'était même pas au courant qu'il y avait un préavis et me cherchait partout au collège. Mon adjointe elle, le savait, et m'a dit que du coup l'heure de vendredi sauterait et qu'elle préviendrait les élèves.
Je n'en reviens pas d'avoir dû expliquer qu'il y avait grève!

Je ne fais pas grève, j'ai 2h d'AP cette aprem (je n'ai pas cours le mercredi habituellement), je vais aller faire garderie, ramasser les ISSR et remplir la petite fiche pour être payé en HSE.

Audrey a écrit:Vous voulez rire? Je suis la seule de mon collège à faire grève, et ma principale vient de m'appeler: elle n'était même pas au courant qu'il y avait un préavis et me cherchait partout au collège. Mon adjointe elle, le savait, et m'a dit que du coup l'heure de vendredi sauterait et qu'elle préviendrait les élèves.  
Je n'en reviens pas d'avoir dû expliquer qu'il y avait grève!

 

j'ai expliqué hier à mon cde et à mes collègues que, oui, préavis de grève, grève, rattrapage du 2 septembre et non du 31 octobre ou n'importe quelle autre date etc etc.
Nous sommes seulement 3 grévistes aujourd'hui…..

Chez nous nous sommes 9 sur 33, ce qui est totalement exceptionnel car généralement on est deux ou trois grévistes maximum !

Nous sommes 4 !
Des collègues qui ont aujourd'hui des élèves en stage ou en sortie scolaire ou autre bidule vont-ils devoir rattraper le rattrapage ?  

J'ai honte, j'ai envie de faire grève, mais je n'ai qu'une heure, et tout le collège va comme un seul homme (syndicalistes compris) s'occuper du déroulement du cross...

Sakei a écrit:Je ne fais pas grève, j'ai 2h d'AP cette aprem (je n'ai pas cours le mercredi habituellement), je vais aller faire garderie, ramasser les ISSR et remplir la petite fiche pour être payé en HSE.

C'est mal.... :lol: