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- User19866Expert
Oh, ben zut alors. Parce que moi, les "dérives technicistes" sont précisément la raison pour laquelle j'ai fait ce métier... Parce que "Ce texte est comique parce qu'il fait rire", ou, plus largement dire qui sont les personnages et dans quels cadres ils évoluent, et quelle est la visée générale du texte, c'est pas mal, mais je trouve ça un peu pauvre. Pour reprendre mon exemple de comique, je trouve plus intéressant de dire que le comique porte précisément sur la personnalité d'un personnage, et que ce procédé est tellement courant, qu'on lui a donné un nom : le comique de caractère. Et pour moi, on est dans les clous du "nécessaire vocabulaire technique [...] au service de la compréhension et de la réflexion sur le sens."chacha a écrit:J'ai été inspectée très récemment et les conseils de ton tuteur collent parfaitement avec le discours de l'inspecteur (les dérives technicistes à éviter, une étude des textes essentiellement orale qui vient des élèves, des travaux d'écriture fréquents...). Donc rien de choquant pour moi, au contraire.
Et donc c'est comme ça que j'interprète les consignes officielles : "construire chez l’élève des compétences d’analyse et d’interprétation" et "s’interroger sur les effets produits par les textes, sur leur sens, leur construction et leur écriture." Mais je fais peut-être dériver le débat...
- chachaNiveau 7
Alors en fait ce n'est pas que le vocabulaire technique est à bannir totalement, mais qu'il faut éviter d'entrer dans le texte par la technique et plutôt montrer la singularité de chaque texte. Donc éviter les questionnaires qui guident trop(du style montrez que ce texte est drôle), de donner les axes de lectures, de découvrir un texte en parlant schéma narratif, situation d'énonciation...etc
Tes élèves peuvent peut-être trouver par eux-même que le comique porte sur un défaut et à ce moment-là tu précises que c'est du comique de caractère et ça t'évite un cours un peu trop théorique sur les types de comique.
Tes élèves peuvent peut-être trouver par eux-même que le comique porte sur un défaut et à ce moment-là tu précises que c'est du comique de caractère et ça t'évite un cours un peu trop théorique sur les types de comique.
- User17706Bon génie
D'autant que c'est l'inverse !Dalathée2 a écrit:Parce que "Ce texte est comique parce qu'il fait rire"
- jilucorgNeoprof expérimenté
Oui mais le truc, c'est que tu en es encore au stade où tu voudrais le faire, ce métier, et que moi je connais des IPR qui te flingueront sévère s'ils tombent sur une énumération de points étudiés comme celle de ton '3/', pour une classe de 5e. Cette année au moins, il serait peut-être plus avisé de faire en sorte que ta titularisation se déroule bien... Ce cap franchi, tu pourras toujours faire ce que tu veux, si pour toi la vitesse d'avancement ne compte pas au regard de tes conceptions du métier (c'est sans ironie hein).Dalathée2 a écrit:Oh, ben zut alors. Parce que moi, les "dérives technicistes" sont précisément la raison pour laquelle j'ai fait ce métier...
Mais une phrase comme "Et qu'il faut que j'abandonne cette idée de tout noter, et qu'une "trace écrite-bilan" (ce sont ses termes) suffit pour contenter les IPR. Il dit que c'est d'ailleurs plus facile, car on peut expliquer aux IPR qu'on a fait le reste à l'oral" mérite attention : comment faire ce qu'on veut sans être e
- User19866Expert
C'est très vrai, et effectivement, il ne faut pas que je l'oublie. Disons alors que lorsque j'ai choisi cette voie, au détriment d'autres (plus ceci ou plus cela), je n'avais pas en tête que mon rôle se bornerait à vérifier qu'ils ont compris de quoi parlent les textes. Je crois qu'il va falloir que je réfléchisse sérieusement pour faire la part des choses. D'un côté, si j'avais eu pour but professionnel de gagner plus d'argent, plus vite, et d'évoluer, j'aurais choisi un autre métier. D'un autre côté, ça va être compliqué d'être constamment en tort vis-à-vis de l'institution... (D'autant qu'il s'agit d'opinions très personnelles, et que je ne détiens pas LA vérité !) Mais toutes ces questions ne se poseront vraiment qu'APRES la titularisation (Inch'Allah ), alors j'ai encore du temps devant moi !jilucorg a écrit:Oui mais le truc, c'est que tu en es encore au stade où tu voudrais le faire, ce métier.
Ce cap franchi, tu pourras toujours faire ce que tu veux, si pour toi la vitesse d'avancement ne compte pas au regard de tes conceptions du métier.
Il me manque sûrement un stage d'observation, en fait. Parce que de mon temps on ne construisait pas du tout nos savoirs. On écoutait religieusement le prof, on tentait de répondre à ses quelques rares questions, et on prenait le cours en note. Mais je crois que je comprends un peu mieux ce qu'il faut que je fasse, au fur et à mesure de mes erreurs et du temps passé sur ce forum !chacha a écrit:Alors en fait ce n'est pas que le vocabulaire technique est à bannir totalement, mais qu'il faut éviter d'entrer dans le texte par la technique et plutôt montrer la singularité de chaque texte. Donc éviter les questionnaires qui guident trop(du style montrez que ce texte est drôle), de donner les axes de lectures, de découvrir un texte en parlant schéma narratif, situation d'énonciation...etc
Tes élèves peuvent peut-être trouver par eux-même que le comique porte sur un défaut et à ce moment-là tu précises que c'est du comique de caractère et ça t'évite un cours un peu trop théorique sur les types de comique.
- jilucorgNeoprof expérimenté
J'ai passé à peu près ces 25 dernières années (sur 40 cette année) à "être en tort vis-à-vis de l'institution", tout en arrivant sans retard statistique au dernier échelon de la hors-classe : il suffit de savoir présenter les choses en faisant semblant de faire comme il est demandé (un peu comme l'explique ton tuteur). Le seul truc qu'il vaut mieux ne pas faire, c'est crier sur les toits qu'on ne travaille pas comme il est demandé : si on ne s'en vante pas (= provocation à l'égard de l'institution, qui alors sévit durement), on peut faire à peu près ce qu'on trouve juste, et qu'on est capable de défendre dans un entretien en tête-à-tête. Le but ultime de l'institution est : pas de vagues → tant que les parents ne se liguent pas pour avoir la tête d'un prof, s'il ne la ramène pas publiquement sur ses méthodes il est peinard pour faire de l'orthographe, de la grammaire et de la littérature comme il pense que ça doit être fait.Dalathée2 a écrit: D'un autre côté, ça va être compliqué d'être constamment en tort vis-à-vis de l'institution...
Par exemple, voilà une vingtaine d'années j'ai été inspecté alors que je ne remplissais jamais de cahier de textes : j'ai fait mon petit numéro pour le cours, et lors de l'entretien, à une question sur cette absence quand j'ai répondu « à quoi bon, personne ne s'en sert jamais, et vous savez bien qu'on peut y écrire beaucoup de choses sans rapport avec la réalité », il en est convenu d'un hochement de tête, et n'en a plus fait état. Il était par ailleurs d'accord avec moi pour regretter les programmes du moment, mais tout ça restait entre nous...
L'essentiel dans cette boîte, si on veut faire ce qu'on veut tranquille, c'est de préserver les apparences.
- kiwiGuide spirituel
Le problème Dalathée, c'est que c'est justement le rôle du tuteur de te rendre lisibles les contenus des programmes, de te les expliquer : que faut-il faire? pas faire? à partir des injonctions des corps d'inspection. Or, tu es partie du postulat que ce que tu faisais toi, à partir de souvenir d'élève, était dans les clous, contrairement à ce que faisait ton tuteur, remettant en cause sa parole. Déjà, ça part mal... Je pense qu'il faudrait que tu changes d'état d'esprit, que tu prennes ce que le tuteur peut t'apporter de bon pour progresser dans ta pratique. Tu enseignes depuis un mois, tu n'as pas la science infuse, c'est normal.Dalathée2 a écrit:Pardon, mais les programmes ne détaillent absolument pas ce qu'il faut faire acquérir aux élèves concrètement comme compétences de lecture. Je n'ai vu nulle part que le but des lectures était simplement de dégager quelle était l'action, qui étaient les personnages, et quel était le cadre spatio-temporel, sinon tu penses bien que je n'aurais pas inscrit les types de comique dans ma séquence juste pour contredire les instructions officielles.Nita a écrit:Les programmes, ça s'appelle...
http://www.education.gouv.fr/cid81/les-programmes.html#Fran%C3%A7ais
- Teodora29Niveau 9
Chacha a tout résumé . La lecture ne repose pas sur la mise en évidence de la technique. Il faut d'abord s'assurer que les élèves ont très bien compris le sens littéral du texte (et cela, pas pour l'inspecteur, le tuteur ou je ne sais qui). Souvent, Dalathée2, on a des grandes surprises... car il m'est arrivé de voir mes élèves incapables de dire de quoi parle tel texte, incapables de le résumer correctement, incapables de retrouver un passage précis pour illustrer leur propos etc. Leur parler de comique de caractère à l'entrée dans le texte, quand ils n'ont même pas eu un sourire devant Les Perdrix, quand ils ont du mal à tracer le portrait des personnages au fil du texte, me semble inutile. Et là, il ne s'agit plus d'être ambitieux ou pas dans ce que l'on envisage de faire. Il s'agit de prendre en compte et développer les capacités réelles des élèves réels qui sont en face de nous.
Au collège, aussi décevant que cela puisse paraitre, on vérifie tout le temps qu'ils ont bien compris de quoi parle le texte proposé.
Pour l'écriture, un travail abouti toutes les trois semaines (cf les programmes). J'avoue avoir du mal moi-même... car un travail d'écriture abouti il faut le préparer. D'où les exercices d'écriture à chaque séance (parfois difficile à faire rentrer dans les 55 minutes du cours). Moi je me force à faire une heure d'expression écrite par semaine. Réutiliser le lexique, exploiter les leçons de langue vues, prendre pour modèle les textes étudiés, le tout pour préparer cette écriture finale. Malheureusement, pour l'écriture je tâtonne encore, je n'ai toujours pas trouvé le moyen de me fixer une progression annuelle cohérente.
Au collège, aussi décevant que cela puisse paraitre, on vérifie tout le temps qu'ils ont bien compris de quoi parle le texte proposé.
Pour l'écriture, un travail abouti toutes les trois semaines (cf les programmes). J'avoue avoir du mal moi-même... car un travail d'écriture abouti il faut le préparer. D'où les exercices d'écriture à chaque séance (parfois difficile à faire rentrer dans les 55 minutes du cours). Moi je me force à faire une heure d'expression écrite par semaine. Réutiliser le lexique, exploiter les leçons de langue vues, prendre pour modèle les textes étudiés, le tout pour préparer cette écriture finale. Malheureusement, pour l'écriture je tâtonne encore, je n'ai toujours pas trouvé le moyen de me fixer une progression annuelle cohérente.
- ysabelDevin
au lycée aussi !Teodora29 a écrit:Chacha a tout résumé . La lecture ne repose pas sur la mise en évidence de la technique. Il faut d'abord s'assurer que les élèves ont très bien compris le sens littéral du texte (et cela, pas pour l'inspecteur, le tuteur ou je ne sais qui). Souvent, Dalathée2, on a des grandes surprises... car il m'est arrivé de voir mes élèves incapables de dire de quoi parle tel texte, incapables de le résumer correctement, incapables de retrouver un passage précis pour illustrer leur propos etc. Leur parler de comique de caractère à l'entrée dans le texte, quand ils n'ont même pas eu un sourire devant Les Perdrix, quand ils ont du mal à tracer le portrait des personnages au fil du texte, me semble inutile. Et là, il ne s'agit plus d'être ambitieux ou pas dans ce que l'on envisage de faire. Il s'agit de prendre en compte et développer les capacités réelles des élèves réels qui sont en face de nous.
Au collège, aussi décevant que cela puisse paraitre, on vérifie tout le temps qu'ils ont bien compris de quoi parle le texte proposé.
Pour l'écriture, un travail abouti toutes les trois semaines (cf les programmes). J'avoue avoir du mal moi-même... car un travail d'écriture abouti il faut le préparer. D'où les exercices d'écriture à chaque séance (parfois difficile à faire rentrer dans les 55 minutes du cours). Moi je me force à faire une heure d'expression écrite par semaine. Réutiliser le lexique, exploiter les leçons de langue vues, prendre pour modèle les textes étudiés, le tout pour préparer cette écriture finale. Malheureusement, pour l'écriture je tâtonne encore, je n'ai toujours pas trouvé le moyen de me fixer une progression annuelle cohérente.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ProvenceEnchanteur
Des exercices d'écriture très courts permettent un entraînement ciblé; j'aime bien ce principe que j'essaie d'appliquer. De toute façon, nous n'avons pas le temps de corriger des rédactions toutes les trois semaines pour toutes les classes.Dalathée2 a écrit:
1/ (Oui, je kiffe les listes. ) Mon tuteur a bien insisté sur le fait qu'il faut que je fasse faire une production d'écrit tous les 15 jours. Pour lui, un travail conséquent à l'écrit toutes les 3 semaines (mon rythme actuel), c'est "vraiment trop peu". Cela étant, comme une fois tous les 15 jours, ça fait beaucoup, mon tuteur m'a conseillé de faire faire des productions d'écrit très courtes, juste histoire de rester dans les clous question IPR.
Je crois qu'il faut apprendre aux élèves à accepter l'idée de durée, par opposition à celle de zapping. Pour autant, ton tuteur te conseille probablement quelque chose dans les clous par rapport à l'inspecteur.2/ Ilm'imposeme conseille deux séquences entre chaque vacances, soit environ 11 séquences, chacune durant 3/4 semaines, sous peine de lasser les élèves. Or, avec ma classe difficile (voir mes autres messages ! ) trois semaines par séquence, c'est vraiment compliqué, et j'ai l'impression de bâcler.
Et qu'ont retenu tes élèves de leur lecture avec toi? Penses-tu t'être fait plaisir ou les avoir vraiment aidés à comprendre l'intérêt et la spécificité des textes étudiés en classe? C'est une véritable question. Je crains que, voulant être ambitieuse pour tes élèves, tu ne te rendes pas compte de leur niveau réel ni de leurs besoins et que tu te trompes d'objectif. Sois exigeante avec eux sans introduire des notions qui n'apportent pas forcément grand chose à la compréhension du texte en 5e et qui risquent fort de passer au-dessus de la tête de la plupart d'entre eux.3/ Au niveau du contenu, je viens de terminer (en speed, donc) une séquence fabliaux, où j'ai abordé, entre autres, comique de caractère et comique de situation, satire sociale, ironie et quiproquo ("Kikoikoi ??!!" m'a immédiatement demandé Kévin ). J'ai posé des questions sur la place du narrateur, la morale, l'adresse au public. J'ai revu situation d'énonciation et schéma narratif. Or il m'a montré sa séquence fabliaux à lui (après que j'ai fini la mienne donc...). Les questions posées sur les textes portent sur les personnages, leurs défauts et le contenu du récit. Au niveau de la langue : le présent de l'indicatif (en 5ème ?), les valeurs du présent de l'indicatif (?), l'histoire des mots. Il m'a dit que je passais sur l'essentiel pour leur faire apprendre des choses inutilement compliquées. Vous partagez son avis ?
Un fil ouvert par Véronique Marchais pourra sans doute t’offrir des pistes de réflexion. La difficulté de notre métier, au début, c'est de simplifier. Plus les années passent, plus je travaille sur le vocabulaire, sur l'implicite du texte. Beaucoup de nos élèves ont vraiment besoin qu'on les prenne par la main, qu'on les guide pour découvrir ce qui nous paraît pourtant évident, à nous, bons lecteurs.Dalathée2 a écrit:Oh, ben zut alors. Parce que moi, les "dérives technicistes" sont précisément la raison pour laquelle j'ai fait ce métier... Parce que "Ce texte est comique parce qu'il fait rire", ou, plus largement dire qui sont les personnages et dans quels cadres ils évoluent, et quelle est la visée générale du texte, c'est pas mal, mais je trouve ça un peu pauvre. Pour reprendre mon exemple de comique, je trouve plus intéressant de dire que le comique porte précisément sur la personnalité d'un personnage, et que ce procédé est tellement courant, qu'on lui a donné un nom : le comique de caractère. Et pour moi, on est dans les clous du "nécessaire vocabulaire technique [...] au service de la compréhension et de la réflexion sur le sens."
Et donc c'est comme ça que j'interprète les consignes officielles : "construire chez l’élève des compétences d’analyse et d’interprétation" et "s’interroger sur les effets produits par les textes, sur leur sens, leur construction et leur écriture." Mais je fais peut-être dériver le débat...
https://www.neoprofs.org/t62501-l-etude-des-textes-au-college-comment-en-sommes-nous-arrives-la
Récemment, en 6e, dans le cadre de l'étude d'un conte, j'ai abordé la notion de vices et de vertus. En faisant la reprise de la leçon, le lendemain, je me suis rendu compte que, si la définition était sue, mes 6e ne voyaient pas vraiment à quoi cela correspondait. Nous avons alors fait une leçon ne contenant que des exemples de qualités morales (la gentillesse, l'honnêteté... Pas forcément des qualités tirées de derrière les fagots!) et de défauts. Eh bien, c'était plus que nécessaire. Repérer ce que comprennent nos élèves et ne pas filer trop vite, tout seul devant, c'est ce que l'expérience, peu à peu, nous apprend. Mes cours sont moins riches, dans le sens d'universitaires, qu'à mes débuts; mais ils me paraissent plus adaptés à mes élèves.
- sansaraModérateur
Je confirme ce que dit Provence à la fin de son message : en corrigeant les évaluations des 6e sur le conte (séquence qui avait duré pratiquement un mois) j'ai découvert que pour 5 élèves (sur 22), la notion de qualité n'était pas comprise, alors même qu'on avait étudié cette notion en long, en large et en travers. A la place de la réponse attendue (intelligence, gentillesse, courage...) j'ai obtenu des réponses du type "C'est quand il repart avec son argent".
Même chose pour la notion de morale à la fin d'un conte (du coup, j'ai peur pour la séquence sur les Fables).
Bref, comme l'a dit Provence, ne surestime pas le niveau de tes élèves. J'ai la meilleure 6e de mon collège, mais bien des choses leur échappent encore. Je pense donc que parler à tes élèves de comique de caractère ou de quiproquo est un peu prématuré.
Même chose pour la notion de morale à la fin d'un conte (du coup, j'ai peur pour la séquence sur les Fables).
Bref, comme l'a dit Provence, ne surestime pas le niveau de tes élèves. J'ai la meilleure 6e de mon collège, mais bien des choses leur échappent encore. Je pense donc que parler à tes élèves de comique de caractère ou de quiproquo est un peu prématuré.
- jilucorgNeoprof expérimenté
... de satire sociale ! Il faut longtemps pour admettre la réalité de nos élèves et cesser de courir tout seul devantsansara a écrit:Je pense donc que parler à tes élèves de comique de caractère ou de quiproquo est un peu prématuré.
- AtargatisNiveau 7
Moi ce qui me choque c'est qu'il ne soit JAMAIS venu dans tes classes. Là, effectivement, il ne sert à rien ! (désolée si je suis abrupte). En as-tu parlé à tes formateurs? As-tu pu te au moins rendre dans les siennes?
- User19866Expert
J'ai simplifié dans le message d'origine parce qu'il était déjà bien long. En fait, aucun professeur de français de mon collègue ne voulait me "tutorer". Ils se sont tous écrié (devant moi, le jour de la rentrée...) qu'il était "hors de question", que "ah non, surtout pas". Ambiance. Bref, mon tuteur a fini par être désigné d'office au bout de 15 jours. Donc pour lui, c'est un peu service minimum.Atargatis a écrit:Moi ce qui me choque c'est qu'il ne soit JAMAIS venu dans tes classes. Là, effectivement, il ne sert à rien ! (désolée si je suis abrupte). En as-tu parlé à tes formateurs? As-tu pu te au moins rendre dans les siennes?
Et il a cours chaque fois que moi j'ai cours, donc matériellement, il peut difficilement venir. De mon côté, j'ai assisté à deux de ses cours, mais comme je ne suis au collège que 6h, ça n'est pas forcément évident de trouver ses créneaux horaires qui sont compatibles.
Enfin, il n'a pas les niveaux que j'ai. Et donc en réalité, la séquence fabliau qu'il m'a montrée (cf. mon message d'origine) était une séquence trouvée sur internet et dont il m'a dit : "Moi, tu vois, j'aurais fait comme ça. Ca, ça me paraît bien."
- User19866Expert
Mais ils sont soudainement devenus bêtes les élèves, depuis que j'ai quitté le secondaire ? La question est formulée de façon provocante exprès, mais c'est une vraie question. Le niveau de compréhension des élèves a-t-il baissé, en moyenne ? A-t-on baissé le niveau d'exigence depuis une dizaine d'années ? Ou s'est-on simplement débarrassé du superflu ?sansara a écrit:Bref, comme l'a dit Provence, ne surestime pas le niveau de tes élèves.
Parce que, en bonne élève organisée (comme tous les profs je crois ), j'ai gardé mes cours de collège/lycée très longtemps... Tellement longtemps que j'ai pu les retrouver et en regarder le contenu avant la rentrée, histoire de me remémorer ce qu'un élève de tel âge était censé connaître. Et ce que j'y ai lu est en décalage avec le témoignage que vous m'apportez, et la réalité du terrain et du métier d'enseignant aujourd'hui.
Les "dérives technicistes" étaient légions, et les analyses de texte allaient au-delà de ce que vous me conseillez aujourd'hui, grâce à votre expérience. Ce qui ne veut pas dire que tous les élèves de ma classe d'âge les comprenaient parfaitement, évidemment. Ou alors on s'adapte aujourd'hui mieux au niveau réel des élèves qu'on ne le faisait il y a 10 ans ?
Je précise que j'étais dans un collège lambda, avec des élèves lambda, et pas l'élite sociale de ma ville...
- Teodora29Niveau 9
Dalathée2, tu les as évalués, tes élèves, jusqu'ici? Ils ont fait des devoirs en classe? Quel est leur niveau?
Prendre son expérience personnelle d'élève comme point de départ ne me semble absolument pas judicieux. D'autant plus que même les programmes ont beaucoup changé.
Prendre son expérience personnelle d'élève comme point de départ ne me semble absolument pas judicieux. D'autant plus que même les programmes ont beaucoup changé.
- User17706Bon génie
heu...Dalathée2 a écrit:en bonne élève organisée (comme tous les profs je crois )
- HermionyGuide spirituel
J'ai fait les mêmes erreurs que toi lors de mon année de stage, bercée que j'étais par mes souvenirs de collégienne. Sauf classes exceptionnelles, il n’est plus possible de pousser les analyses aussi loin qu'avant et, de toute manière, les programmes ont changé. J'ai mis du temps avant de m'en rendre compte, et du temps avant de réussir à calibrer mes cours de façon à m'adapter au niveau des élèves qui étaient en face de moi. J'en ai corrigé des évaluations totalement ratées parce que j'avais, de toute évidence, placé la barre trop haut / j'étais allée trop vite. C'est d'ailleurs un constat que l'on peut faire en grammaire / conjugaison / orthographe...où il faut, en 3e, revoir ce qu'est un déterminant et ce qu'est la conjugaison du présent. Ton tuteur a donc raison sur ce point.Dalathée2 a écrit:Mais ils sont soudainement devenus bêtes les élèves, depuis que j'ai quitté le secondaire ? Non La question est formulée de façon provocante exprès, mais c'est une vraie question. Le niveau de compréhension des élèves a-t-il baissé, en moyenne ? A-t-on baissé le niveau d'exigence depuis une dizaine d'années ? Oui, malheureusement !sansara a écrit:Bref, comme l'a dit Provence, ne surestime pas le niveau de tes élèves.
Parce que, en bonne élève organisée (comme tous les profs je crois ), j'ai gardé mes cours de collège/lycée très longtemps... Tellement longtemps que j'ai pu les retrouver et en regarder le contenu avant la rentrée, histoire de me remémorer ce qu'un élève de tel âge était censé connaître. Et ce que j'y ai lu est en décalage avec le témoignage que vous m'apportez, et la réalité du terrain et du métier d'enseignant aujourd'hui.
Pour te donner un exemple, j'entame les fabliaux avec mes 5e. Cette année, ô joie, j'ai une bonne classe : je leur ai donc parlé des 5 types de comique MAIS seulement après m'être bien assurée qu'ils avaient très bien compris le texte. Selon les années, je ne l'aborde pas ainsi, parce qu'il faut déjà passer beaucoup de temps à décrypter le sens littéral de ce qui est écrit. Et j'ai effectivement revu le présent avec eux dans le chapitre précédent.
Je comprends ta réaction : j'ai eu la même. Il a fallu que je fasse le deuil d'un certain nombre de choses au fil du temps. Il te faudra trouver le difficile équilibre entre des exigences et la prise en compte du niveau réel de tes élèves (parce qu'il ne s'agit pas non de tout leur prémâcher, hein !).
- jilucorgNeoprof expérimenté
On a toujours pu, à toute époque, travailler de façon telle que cinq élèves par classe en tirent profit, dont les futurs profs de la matière ! Tu t'apercevras bien vite de ce qui reste des notions que tu as "vues" en ce début d'année si tu fais un petit questionnaire-surprise dessus, disons au mois d'avril...
En français, nos élèves ont "vu" tous les ans depuis le CE1 les principaux temps de l'indicatif : tes 5es, fais-leur prendre une feuille ex abrupto et dis-leur – sans autre explication – de conjuguer à l'indicatif imparfait (1re du sg & 1re du pl) et futur simple (1re du sg & 3e du sg) ces dix verbes de base : chanter, finir, être, avoir, aller, faire, dire, prendre, venir, voir → tu nous en diras des nouvelles !
En français, nos élèves ont "vu" tous les ans depuis le CE1 les principaux temps de l'indicatif : tes 5es, fais-leur prendre une feuille ex abrupto et dis-leur – sans autre explication – de conjuguer à l'indicatif imparfait (1re du sg & 1re du pl) et futur simple (1re du sg & 3e du sg) ces dix verbes de base : chanter, finir, être, avoir, aller, faire, dire, prendre, venir, voir → tu nous en diras des nouvelles !
- ProvenceEnchanteur
Même question: sur quoi les as-tu évalués? Et même, les as-tu fait lire à voix haute?Teodora29 a écrit:Dalathée2, tu les as évalués, tes élèves, jusqu'ici? Ils ont fait des devoirs en classe? Quel est leur niveau?
Prendre son expérience personnelle d'élève comme point de départ ne me semble absolument pas judicieux. D'autant plus que même les programmes ont beaucoup changé.
- User19866Expert
J'ai compris que partir de mon expérience d'élèves n'était pas une bonne méthode, mais comme je n'avais pas d'autre point de départ, c'est celui qui m'a paru le moins mauvais. Depuis, j'essaye de m'améliorer pour que mes cours correspondent mieux à la fois aux programmes et à mes élèves. (C'est juste dommage que ce soient mes élèves qui pâtissent de mon inexpérience, mais c'est un autre débat.)Teodora29 a écrit:Dalathée2, tu les as évalués, tes élèves, jusqu'ici? Ils ont fait des devoirs en classe? Quel est leur niveau?
Prendre son expérience personnelle d'élève comme point de départ ne me semble absolument pas judicieux. D'autant plus que même les programmes ont beaucoup changé.
Je les ai effectivement évalués un certain nombre de fois, aussi bien sur des définitions de cours à répéter bêtement, que sur des rédactions, ou sur des notions à utiliser et à appliquer pratiquement. J'ai du mal à te dire quel est leur niveau, parce que, encore une fois, j'ai bien conscience d'être en décalage avec ce qu'ils faisaient l'an dernier. Il y a de très bons élèves, de bons élèves, et des élèves avec des difficultés. Je n'ai pas vraiment de point de comparaison pour te dire que cette classe est globalement forte, ou globalement faible. Il y a un niveau médian auquel il va falloir que je m'adapte mieux à la rentrée...
- jilucorgNeoprof expérimenté
Le test de conjug., ce serait bien que tu le fasses, ça te donnera une idée de tout le reste.
- User19866Expert
J'ai fait, en tout début d'année, un test (qui n'a pas compté dans la moyenne) de langue qui leur demandait, sans l'avoir revu au préalable avec eux, de repérer adjectifs qualificatifs, déterminants et noms, sujet, verbe et compléments, types de phrases et conjugaison de verbes à l'indicatif. J'ai eu 7 notes en-dessous de 10, 6 notes entre 10 et 15, et 13 notes au-dessus de 15.jilucorg a écrit:Le test de conjug., ce serait bien que tu le fasses, ça te donnera une idée de tout le reste.
Puis, on a revu ces notions ensemble, et j'ai refait un test similaire. J'ai eu 4 notes en-dessous de 10, 9 notes entre 10 et 15, et 14 notes au-dessus de 15.
Mais au-dela de ces chiffres bruts, peut-être que mes évaluations étaient particulièrement faciles, ou difficiles...?
- miss sophieExpert spécialisé
Le degré de difficulté de l'interrogation serait effectivement à prendre en compte mais là, comme ça, les chiffres que tu nous donnes me font dire que tes élèves sont bien meilleurs que mes 4es et mes 3es...Dalathée2 a écrit:Mais au-dela de ces chiffres bruts, peut-être que mes évaluations étaient particulièrement faciles, ou difficiles...?
- ThalieGrand sage
Toutefois, si tu reconnais toi-même qu'il y a des dérives technicistes peut-être est-il bon de les laisser tomber. Ce n'est pas en faisant par ex. la situation d'énonciation dont je n'ai entendu parler qu'en faculté que l'on peut se dire ambitieux. Je crois qu'il y a là une confusion. Tu peux être ambitieuse pour tes élèves si tu les forces par ex. à lire de la littérature classique et qu'ils arrivent au final à y prendre plaisir, à comprendre et à apprécier ces ouvrages. Mes 5e essaient de lire Bilbo, le hobbit depuis le début de l'année et c'est très difficile pour eux alors que c'est dans l'ensemble une des meilleures 5e du collège. Je ne compte pas pour autant les abreuver de termes techniques, suis-je peu ambitieuse ?
- jilucorgNeoprof expérimenté
Elle a été au programme du collège de 1996 à 2008...Thalie a écrit:la situation d'énonciation dont je n'ai entendu parler qu'en faculté
3. La grammaire du discours
Étudier le discours conçu comme « mise en pratique de la langue », revient à s’interroger sur la façon dont un énonciateur précis s’adresse à un destinataire particulier, dans une situation, déterminée par le lieu et le moment de l’énonciation. En outre un discours a une fonction (une visée) précise et l’énonciateur choisit de raconter, de décrire, d’expliquer ou d’argumenter, selon l’effet qu’il veut produire sur l’énonciataire, dans une interaction énonciateur/énonciataire.
De ce fait, I’analyse du discours s’attache :
– à préciser les composantes de la situation d’énonciation
– à étudier les relations entre énoncé et situation d’énonciation, en particulier lorsque celle-ci est indispensable à la construction d’un sens
complet
– à prendre en compte la visée de l’énonciateur (raconter, décrire, expliquer ou argumenter) et la façon dont elle détermine le discours, lequel a alors une fonction narrative, descriptive, explicative ou argumentative. C’est en ce sens que l’on parle de formes de discours , et c’est dans une volonté de simplification que quatre types principaux ont été retenus.
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- PE avec 15 ans de carrière : je suis convoquée à un entretien avec l’inspecteur.....
- Selon François Fillon, les élèves travaillent trop, et les enseignants pas assez !
- Pas trop de courant avec la 4e dont je suis pp...
- Je suis tuteur d'un professeur qui a eu le concours pour la première fois cette année.
- ennui avec un parent - devoir plagié. Edit p 2 : entretien façon tribunal, je suis dévastée
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