Numérique à l'université : G. Fioraso annonce le plan "FUN" qui coûtera 12 millions d'euros, rien que pour les MOOC.

La ministre de l’enseignement supérieur vient d’annoncer un grand plan numérique pour la fac : France Université Numérique (FUN). L’objectif est de nous replacer dans la course avec une sérieuse remise à niveau sur le plan digital, au niveau des usages, des équipements ou encore des MOOCs. Geneviève Fioraso répond à nos questions.
MOOCs = Massive Open Online Course (Base de données de cours en ligne)

Selon vous, quand serons-nous « assez » équipés pour disposer de cours modernes dans les universités ? Est-ce la mission de FUN ?

L’objectif est qu’en 2017, 100 % des étudiants disposent de cours numériques de qualité, à chaque étape de leur parcours. Pour relever ce défi, 500 postes seront fléchés sur le quinquennat pour le numérique. 12 millions d’euros du programme des investissements d’avenir, gérés par le CGI, financeront le développement des MOOCs sous la forme d’appels à projets successifs en encourageant les établissements à recourir aux innovations de nos start-ups. Enfin, pour inscrire le numérique dans l’aménagement des Campus d’@venir, une convention a été signée entre le Ministère et la Caisse des dépôts en avril dernier.

Ne faut-il pas prévoir une participation des étudiants ou des familles avec un Etat qui veille à l’équité (notamment pour les familles moins riches) ?

Dès la rentrée de janvier 2014, une vingtaine de MOOCs seront accessibles gratuitement pour les étudiants, mais aussi les lycéens. La question de l’accès payant se pose plutôt pour la formation continue qui représente un marché de 32 milliards d’euros. Aujourd’hui, les établissements d’enseignement supérieur n’y participent qu’à hauteur de 4 %. Il faut faire mieux : la loi en cours sur la formation professionnelle en est l’opportunité.

Gianpiero Petriglieri a écrit:as the Princeton sociologist who discontinued his popular MOOC illustrated, if you are a prominent faculty member at an elite university the idealistic prospect of spreading free knowledge to the masses may distract you from pondering your MOOC’s more troublesome potential social consequences.

MOOCs can be used as a cost-cutting measure in already depleted academic institutions and become another weapon against battered faculty bodies. They may worsen rather than eliminate inequality by providing credentials empty of the meaning and connections that make credentials valuable.

Worst of all, they may become a convenient excuse for giving up on the reforms needed to provide broad access to affordable higher education. The traditional kind, that is, which for all its problems still affords graduates higher chances of employment and long-term economic advantages.

Seen from this perspective, the techno-democratization of education looks like a cover story for its aristocratization. MOOCs aren’t digital keys to great classrooms’ doors. At best, they are infomercials for those classrooms. At worst, they are digital postcards from gated communities.