Les profs sont tous des moutons (!!! ou ???) [mouvement d'humeur]

Axel a écrit:

Isis39 a écrit:

Axel a écrit:

Et pour compléter l'intervention de Lefteris : nous connaissons, en effet, depuis cette année la lettre de mission personnalisée (jusque là elles n'en avaient que le nom et restaient standard pour tout le monde) et l'opacité sur la part variable (malgré les grandes promesses au moment d'entrer dans le dispositif) - et, depuis deux ans, les réunions quasi quotidiennes et une pression énorme (bien relayée par certains collègues) pour monter des projets à tout prix.

Alors, oui, tout le monde râle à un moment ou à un autre, et à juste titre, mais il n'y a plus aucune combativité d'équipe.

Qu'est-ce que c'est que ça ???

Un collègue qui s'engage, par écrit, à atteindre tel et tel objectif, en listant les moyens mis en œuvre et les compétences évaluées. Et qui obtient, en échange, une rémunération supplémentaire et un titre ronflant.
Jusque là, les lettres étaient toutes sur le même modèle et permettaient le recrutement - comme sur les postes à profil.

C'est pour les établissements ECLAIR.

Je crois que la remarque sur la cantine est pour moi...

Reste que je suis la seule à essayer de monter au créneau dans mon petit établissement, où chacun aimerait mener sa petite vie pépère et "rayonner" sans se soucier des conséquences à terme.

Isis39 a écrit:
ET tu veux obtenir quoi comme ça ? Une meilleure retraite ?

Du respect pour le travail effectué et la fonction.
Je défends mon métier et une certaine idée de l'école.

oxa a écrit:

Isis39 a écrit:
ET tu veux obtenir quoi comme ça ? Une meilleure retraite ?

Du respect pour le travail effectué et la fonction.
Je défends mon métier et une certaine idée de l'école.

Concrètement ?

Isis39 a écrit:

oxa a écrit:
Refus de remplir les bulletins et de saisir les notes : pourquoi ?  Parceque:
1/ Ca fait chier et bloque le système, que les parents s'en mêleront...
 2/ Ca sert plus à grand chose puisque tout le monde passe... quand c'est pas les CDE qui font pression ou modifient les notes pour les orientations...

ET tu veux obtenir quoi comme ça ? Une meilleure retraite ?

Moi j'aurais plutôt dit de meilleures conditions de travail dans l'intérêt de vous-savez-qui (mais j'utilise l'expression sérieusement, pour une fois).
Ca me gonfle de voir des gens penser que, quand on râle, c'est toujours pour notre petite personne, alors que, si c'était le cas, on n'en aurait rien à cirer de ne pas finir les programmes ou de ne pas faire ce qu'on aimerait faire en classe.
Je me trompe peut-être, Isis, mais ta remarque me fait croire que c'est ce que tu penses.

Isis39 a écrit:
Concrètement ?

Concrètement !!

lapetitemu a écrit:

Isis39 a écrit:

oxa a écrit:
Refus de remplir les bulletins et de saisir les notes : pourquoi ?  Parceque:
1/ Ca fait chier et bloque le système, que les parents s'en mêleront...
 2/ Ca sert plus à grand chose puisque tout le monde passe... quand c'est pas les CDE qui font pression ou modifient les notes pour les orientations...

ET tu veux obtenir quoi comme ça ? Une meilleure retraite ?

Moi j'aurais plutôt dit de meilleures conditions de travail dans l'intérêt de vous-savez-qui (mais j'utilise l'expression sérieusement, pour une fois).
Ca me gonfle de voir des gens penser que, quand on râle, c'est toujours pour notre petite personne, alors que, si c'était le cas, on n'en aurait rien à cirer de ne pas finir les programmes ou de ne pas faire ce qu'on aimerait faire en classe.
Je me trompe peut-être, Isis, mais ta remarque me fait croire que c'est ce que tu penses.

Non je veux juste savoir quelles sont ses revendications concrètes. Par exemple tu parles de meilleures conditions de travail : qu'est-ce que cela veut dire ?
Quand on s'engage dans des actions (comme une grève ou autre chose) il va un mot d'ordre clair, une vraie revendication.
Je suis déléguée syndicale, j'ai déjà participé à des mouvements, déposé des préavis de grèves.

oxa a écrit:

Isis39 a écrit:
Concrètement ?

Concrètement !!

Alors tu organises une grève des bulletins et des notes avec pour revendication "plus de respect". Et tu arrêtes à quel moment ?

Dans notre établissement, nous avons refusé la "classe de sixième sans note" que le rectorat voulait généraliser dans notre bassin ("bassin test"). Une collègue courageuse est montée au créneau et le CA a voté contre la classe sans note.

Les grèves? personne ne les fait ("ça ne sert à rien") ou presque.

Une collègue a remplacé un collègue de maths absent dans des classes qu'elle n'a pas (elle enseigne aussi les maths), ce que je désapprouve car je ne veux pas que ce genre de remplacement se généralise (nous obligeant à rester dans l'établissement toute la journée et à remplacer nos collègues au pied levé).

Je ne veux certainement pas d'heures de concertation inscrites à l'emploi du temps. J'ai horreur du travail en équipe et le côté solitaire de notre métier me convient parfaitement, je suis seul maître à bord dans ma classe et je trouve ça très bien. Les "concertations" à n'en plus finir, parler pour ne rien dire, merci bien!

Il y a parfois des tensions chez nous mais il me semble que nous savons nous rassembler quand il y a un problème grave (ce qui n'arrive pas très souvent heureusement).

Je fais partie de ceux qui râlent pas mal (après le Socle, les compétences etc) mais je n'agis pas tellement ou alors de façon "passive agressive". Je ne dis pas non, mais je ne fais aucun zèle quand quelque chose ne me convient pas, ou alors je dis oui oui pas de problème mais n'en fais qu'à ma tête.

Mon post part dans tous les sens désolé.

oxa a écrit:Votre remarque est blessante.

Ce n'était évidemment pas le but. Je croyais que tu t'attendais à te faire lapider ? C'était très soft quand même... Je ne préjuge rien de ton action dans ton établissement. Ma remarque concernait davantage mon expérience personnelle. J'ai fais 7 établissements en 5 ans, je n'ai ressenti aucun élan syndical nulle part. J'ai vu un délégué syndical "refuser" de défendre un collègue contre la direction parce qu'il ne lui revenait pas. J'en ai vu un autre fayoter auprès du CDE et de l'IPR jusqu'à son inspection, rapporter des fleurs à certaines dames, surnoter les élèves... Je n'en ai pas vu aussi, à trois reprises. Globalement, je déplore leur transparence et leur inutilité. Il y en a sans doute qui sont efficaces dans leur rôle mais je n'en ai pas connu.

Caspar,suis d'accord avec toi sur presque tout.
Des concertations rapides et efficaces ,ce serait top et fructueux mais les réunionites aigues,je dis NON.

je crois, mais je ne parle que pour mon établissement, que beaucoup de collègues ont peur.
Alors de quoi, vaste question...peur d'être mal notés s'ils l'ouvrent en réunion, peur de perdre leurs petits avantages (salle, edt, HSA et HSE), peur de se prendre simplement une remarque désagréable, peur de se faire descendre en cas d'inspection etc etc.
Chez nous, tout le monde a peur....
dieu merci, notre nouveau chef est plutôt formidable et dédaigne toutes les lubies soclesques et autres, n'empêche, les gens ont peur.
Je ne me l'explique pas bien, mais c'est comme ça.

L'absence de combativité peut également être envisagé comme une conséquence du désengagement d'une partie des enseignants, le seul moyen d'exercer ce métier étant de s'en foutre.

Patissot a écrit:L'absence de combativité peut également être envisagé comme une conséquence du désengagement d'une partie des enseignants, le seul moyen d'exercer ce métier étant de s'en foutre.

Ouais....enfin quand même, on y passe trop de temps par semaine pour s'en moquer à ce point, non ?
je suis désespérée.....

Patissot a écrit:L'absence de combativité peut également être envisagé comme une conséquence du désengagement d'une partie des enseignants, le seul moyen d'exercer ce métier étant de s'en foutre.

Pas faux, sinon on en prend plein la G****, et on devient dépressif.

Isis39 a écrit:

oxa a écrit:

Isis39 a écrit:
Concrètement ?

Concrètement !!

Alors tu organises une grève des bulletins et des notes avec pour revendication "plus de respect". Et tu arrêtes à quel moment ?

Autant pour moi. J'ai cru à de la provocation facile. Mais je vois que c'est un peu plus profond que cela.

Il faut distinguer la situation dans mon établissement. Là je pense faire ce qu'il faut. Je monte au créneau, organise des heures syndicales, tape les compte rendu, les remonte aux syndicats et à l'administration. Je lutte contre la division en tissant du lien et une mailing liste entre collègues....

Concernant la situation globale, décentralisation, réforme des retraites, défense du statut, je milite et participe au comité syndical les mercredi après midi. Je manifeste,  je pétitionne, je m'informe...

J’arrête quand ça s'arrête.

Et vous, vous faites quoi? Concrètement

peut-être aussi que certains collègues aiment bien finalement ce que devient l'école... j'ai l'impression que certains se sentent "exister" à être ainsi tout le temps sur le feu, avec un projet à monter, une réunion à préparer etc... De temps en temps ils râlent parce qu'ils sont fatigués mais après tout, ils aiment cela...

ce que je fais(ais) concrètement :
- déposer les HMIS (et c'était un bras de fer avec la direction l'année dernière)
- les animer
- informer les collègues
-prendre la parole en réunion, dans un silence de mort
- subir les foudres de la direction qui confondait porte parole et bouc émissaire
- accompagner si besoin les collègues convoqués par la hiérarchie
-dénoncer les inepties gravissimes dont ladite direction se rendait coupable en plus haut lieu (j'ai dû le faire l'an dernier et j'en paie cette année les conséquences).
- affichage et information syndicale

au delà je ne vois pas....je ne peux pas faire boire des gens qui n'ont pas soif.

Une passante a écrit:peut-être aussi que certains collègues aiment bien finalement ce que devient l'école... j'ai l'impression que certains se sentent "exister" à être ainsi tout le temps sur le feu, avec un projet à monter, une réunion à préparer etc... De temps en temps ils râlent parce qu'ils sont fatigués mais après tout, ils aiment cela...

entièrement de ton avis !

oxa a écrit:

Isis39 a écrit:

oxa a écrit:Concrètement !!

Alors tu organises une grève des bulletins et des notes avec pour revendication "plus de respect". Et tu arrêtes à quel moment ?

Autant pour moi. J'ai cru à de la provocation facile. Mais je vois que c'est un peu plus profond que cela.

Il faut distinguer la situation dans mon établissement. Là je pense faire ce qu'il faut. Je monte au créneau, organise des heures syndicales, tape les compte rendu, les remonte aux syndicats et à l'administration. Je lutte contre la division en tissant du lien et une mailing liste entre collègues....

Concernant la situation globale, décentralisation, réforme des retraites, défense du statut, je milite et participe au comité syndical les mercredi après midi. Je manifeste,  je pétitionne, je m'informe...

J’arrête quand ça s'arrête.

Et vous, vous faites quoi? Concrètement

Moi aussi je suis déléguée syndicale. La seule de mon établissement d'ailleurs, qui compte bien peu de syndiqués....

Patissot a écrit:L'absence de combativité peut également être envisagé comme une conséquence du désengagement d'une partie des enseignants, le seul moyen d'exercer ce métier étant de s'en foutre.

Intéressante remarque, puisque parfois, je l'envisage comme solution pour me préserver. Et puis je me ressaisi. Je lutte contre la résignation. S'en foutre ne me semble pas la solution, mais si c'est la plus communément partagée dans notre milieu: faire le dos rond.

Est-ce la solution?

J'ai revu "Mon oncle d’Amérique" d' Alain Resnais récemment. Il parle dune expérience avec des rats dans une cage électrifiée. Lorsque le rat se résigne et cesse de lutter, il développe des maladies chroniques...
J'espère donc atteindre la retraite à 67 ans en pleine forme :lol: 

Li-Li a écrit:

Cripure a écrit:Chez nous, ils envoient tonton Cripure régler ce qui peut l'être localement. Par exemple rappeler tranquillement que la saisie régulière des notes sur Pronotes n'est pas obligatoire. Sinon, c'est quand même très résigné, et je ne suis pas sûr d'avoir envie de faire l'éducation politique de personnes adultes qui ont bien l'âge de se prendre un peu en main.

+1, sauf que Tonton ne sera pas toujours là.   

Oh, bien encore 16 ans, hein...

Alors nous c'est autre chose, on a une direction mollassonne , des CDE en fin de carrière qui nous laissent relativement tranquilles et une adjointe très occupée à pondre des edt .Mais c'est un groupe de profs qui prend des initiatives sur le socle, des Projets comme s'il en pleuvait, la classe sans note...

Cripure a écrit:

Li-Li a écrit:

Cripure a écrit:Chez nous, ils envoient tonton Cripure régler ce qui peut l'être localement. Par exemple rappeler tranquillement que la saisie régulière des notes sur Pronotes n'est pas obligatoire. Sinon, c'est quand même très résigné, et je ne suis pas sûr d'avoir envie de faire l'éducation politique de personnes adultes qui ont bien l'âge de se prendre un peu en main.

+1, sauf que Tonton ne sera pas toujours là.   

Oh, bien encore 16 ans, hein...

Oupsss:oops: je ne voulais point être désobligeante!!
J'ai toujours du mal à imaginer qu'il faut autant d'années de cotisations.

La plupart des collègues ont l'air de s'en foutre, moyen de tenir le coup ? ou de s'en accommoder : ça leur plait sans doute d'être animateurs, d'ailleurs ils sont habillés comme eux.

Il y a bien sûr toujours ceux qui tueraient pour 150 €, alors ramper, aucun problème.

Chez nous pas trop de "projets", pourvu que ça dure. Chacun fait son petit train-train sans embêter les autres. On socle, on fait l'HDA, le B2I, mais très mollement, sans zèle ni précipitation.